Sudoku, JT, musique... routines ? Et processus/but de ces routines ?

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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Zebra3
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Sudoku, JT, musique... routines ? Et processus/but de ces routines ?

Message par Zebra3 »

Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "L'Espace TSA".


Hello,

Il me semble que j'ai le droit de poster ici, je me pose pas mal de questions à propos de mon père que je pense être aspie, tda impulsif, HPI, alexithymique et avec une tendance borderline :? .
Il n’est pas diag mais clairement atypique, donc probablement sur-adapté avec plus ou moins de succès.

J’effacerais peut-être ce sujet (ou message) à terme si je le décris un peu trop précisément alors citez éventuellement avec parcimonie :wink: (tiens, il est possible que ce soit la première fois de ma vie que j'écris parcimonie :lol: ).

Il a eu un passage très compliqué il y a des années maintenant, sorte d’effondrement après des problèmes de couples, dont il ne s’est jamais vraiment remis, mais depuis lors (du moins je ne me rappelle pas qu’il le faisait avant), il passe énormément de temps à jouer à des jeux type sudoku sur l’ordinateur (avant c'était le solitaire et autres jeux du genre).
Sa vie est rythmée par les habitudes (il est retraité alors je peux quasiment faire son emploi du temps quotidien du lever jusqu’à 14h), et quand il n’a rien à faire, il fait souvent ça, du sudoku. Il ne semble même pas se poser la question de pourquoi, il ne semble jamais se dire « tiens, je passe quand même beaucoup de temps à faire ça, c’est bizarre ».
C’est comme si en l’absence de directives professionnelles et qui plus est lors de baisses de motivation pour son centre d’intérêt spécifique il n’était pas apte à se mettre en mouvement lui-même pour tenter de nouvelles choses (et quand ma mère propose un truc c’est non 9 fois sur 10).

Ca semble être un moyen de passer le temps et de canaliser l’activité cérébrale, ou peut-être à l’inverse combler un vide existentiel.

Il n’écoute pas de musique non plus, il n’a jamais le reflex d’allumer la radio, de mettre un disque, il a déjà dit qu’il aime bien le silence. Certains d’entre vous ont-il ça ? La musique peut elle être perçue comme un stimuli fatiguant par certains autistes ?

Par contre, autant il aime bien le silence, autant une de ses routines semble être les informations. Tous les jours, à 13h, à 20h (et pendant longtemps il fallait que tout le monde la ferme pendant les infos, vive les repas... moment chaleureux de retrouvailles de toute la famille... :roll: ). Parfois celles d’arte ou de france 3 puis celles de TF1 ou france2. Quand je mange chez mes parents occasionnellement il accepte de s’en passer mais si j’y reste plus longtemps il ne se passera pas plus de 2 repas sans JT, comme s’il avait « besoin » de ça. Moi ça me gonfle et je critique à fond (leur ton dramatique à 2 balles, la violence des informations qui à 99% ne servent à rien dans nos vies), je lui suggère d’avoir une prise d’information pro-active (sites internets, journaux), de sélectionner ce qui le concerne plutôt que d’être abreuvé passivement mais même s'il est d'accord avec mes critiques, et qu'il critique alors lui-même, ben non, rien n’y fait :crazy: .
On dirait aussi un peu un moyen de combler le silence plutôt que de devoir faire la conversation alors qu’il n’a rien à dire vu qu’il ne se passe rien ou presque dans sa vie.

Bien sûr l’idée de consulter un psy ne lui vient pas (probablement l'alexithymie et une haute opinion de lui compensatrice d'une faible estime).

Sujet un peu fourre-tout mais est-ce que certains points parlent à certains d’entre-vous ? Peut-être notamment avant d’avoir eu le diagnostic ? Ou suggèrent un autre diag ?
Statut : Proche d'éventuel(s) aspie(s) et/ou TDA/H. Personnellement, probable tendance TDA, doué, zébré :mryellow: éventuellement tendance aspie. Je vais peut-être faire un bilan neuropsy...
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Bubu
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Re: Sudoku, JT, musique... routines ? Et processus/but de ces routines ?

Message par Bubu »

..voir le sujet "De tout et de rien", Sudoku.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Modifié en dernier par Bubu le mercredi 1 septembre 2021 à 10:43, modifié 1 fois.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Zebra3
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Re: Sudoku, JT, musique... routines ? Et processus/but de ces routines ?

Message par Zebra3 »

@La modération, il y a moyen de remettre le sujet dans espace TSA ? Je l’y avais mis car le but ce n’est pas tant de parler de sudoku/musique/JT que de comprendre ce que ces activités peuvent apporter à une personne autiste (je parle de mon père qui n’a pas de diag mais si des personnes diag partagent ces routines ou similaires leurs avis m’intéresse), ou encore sur les routines en général.

Le résumé de la section dit « Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant. » donc je l’ai mis là.

Eventuellement lier mon message à un sujet parlant de routines.

Les routines sont-elles un moyen de « contrôler le monde » pour le rendre plus prévisible et moins anxiogène ?
Ou juste une persistance neuronale peut-être, comme un opposé polaire à la perte rapide d’intérêt qu’on trouve parfois chez les TDAH par exemple ?
Y a-t-il moyen de les modifier et d’en mettre en place d’autres ?

Les infos par exemple, si on enlève tout le contenu inutile (interview de M. Dugenou qui revient de vacances et fait pipi sur une aire d’autoroute, yay) il ne doit rester que 5% d’infos utiles, et encore, mais alors peut est-ce être un moyen de mieux « connaître le monde » pour être moins anxieux ?
Ou encore une tentative (plutôt vaine) de compenser la méconnaissance sociale (qu’il ressent peut-être sans réellement la comprendre) par une connaissance pointue de la géopolitique ?

Si je pose la question de façon plus large, les routines sont elles le fruit du hasard ? Ou le résultat de processus/besoins ? Si oui lesquels ?

Et pour ne pas perdre le message de Bubu il faudrait qu’il serve à la création d’un sujet sur le sudoku en particulier.
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Tugdual
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Re: Sudoku, JT, musique... routines ? Et processus/but de ces routines ?

Message par Tugdual »

Zebra3 a écrit : mardi 31 août 2021 à 2:34 @La modération, il y a moyen de remettre le sujet dans espace TSA ?
L'Espace TSA est dédié aux personnes diagnostiquées, or ton premier message parle énormément de ton père, qui ne l'est pas.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Zia .
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Re: Sudoku, JT, musique... routines ? Et processus/but de ces routines ?

Message par Zia . »

L'attachement à la routine se retrouvent dans énormément de profils autres que le TSA.
Par exemple une personne avec de légères tendances anxieuses (qui reste une fluctuation dans la norme) peut manifester des comportements routiniers discrets (dans le sens où ils seront socialement bien tolérés, répandus et normalisés, voir passerons inaperçu) relativement flexible (le besoin de produire le comportement peut être contenu facilement).
Et à l'autre extrémité, il y a l'exemple (parmi d'autres) des personnes qui souffrent de psychoses, qui sont extrêmement ritualisés, inflexibles, avec des comportements tellement inadaptés qu'ils se retrouvent rejetés.
L'avancée dans l'âge est aussi propice aux comportements routiniers : difficile de lutter contre 60 ans d'habitudes quand le cerveau vieilli et donc perd en flexibilité.

Pour ce qui est des mécanismes, j'ai l'impression que l'instauration est pas mal basé sur le circuit classique de la récompense (action>bénéfice>répétition), suivi de quelque-chose qui fait penser à de l'addiction (besoin de répétition), et je pense que l'objectif est d'instaurer une impression de constance et/ou de maîtrise de son environnement : puisque l'imprévu est un facteur de stress qui engage fortement les fonctions cognitives, les routines servent à mettre le cerveau au repos en diminuant la charge mentale.

Pour une personne schizophrène, autiste ou simplement anxieuse, il est d'autant plus important de contrôler les sources de stress extérieures qu'il existe déjà naturellement des sources de stress interne (le but étant d'éviter l'addition des deux).

Édit pour ajouter la notion de flexibilité.
Sur le long et périlleux chemin du diagnostic