Conférence de Michel LEMAY du 9 mars 2005

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Jean
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Conférence de Michel LEMAY du 9 mars 2005

Message par Jean »

L’autisme aujourd’hui
Conférence de Michel LEMAY du 9 mars 2005

Reproduction intégrale de la conférence sur le site du CREAI
http://www.creai-bretagne.org/pdf/confe ... _lemay.pdf

Yann Rollier, directeur CREAI de Bretagne
Claire Chevreuil, pédopsychiatre, APIJ Bretagne
Conférence : « L’autisme aujourd’hui » page 7
Michel Lemay, pédopsychiatre, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
Questions/réponses page 25
Table ronde page 31
Yann Rollier , directeur CREAI de Bretagne
Mme le Docteur MARQUIS, médecin, DRASS de Bretagne
Mme BERNARD, Association Autisme Côte d’Émeraude
Yves GICQUELO directeur, MAS du Petit Clos Ploeuc-sur-Lie
Références bibliographiques page 35

Michel LEMAY est l'auteur de « L’autisme aujourd’hui ».
« Il est donc totalement faux d’écrire qu’un trouble mental prenant sa racine dans une perturbation neurobiologique est immuable alors qu’une difficulté psychique causée par des facteurs environnementaux peut être plus facilement traitée » (p 390).

Des décennies d’observation patiente à l’hôpital Sainte Justine de Montréal montrent plutôt, dit Michel LEMAY, que « ce que nous apprend l’autisme est une leçon précieuse. Dans la mesure où lorsque nous organisons le milieu afin de rendre assimilables les stimulations physiques, affectives et cognitives de l’entourage, le sujet parvient à sortir de ses retraits initiaux, et tout en gardant quelques anomalies, réussit à se construire une identité cohérente. Bien sûr, il faut l’alors aider à rectifier ses distorsions cognitives, ses représentations intérieures étranges, ses perceptions erronées. C’est la justification même des interventions ciblées mais associées les unes aux autres. Il n’y a pas de contradiction dans le faite de mettre en place des approches dont les bases théoriques sont différentes ».
En 1973, l’autisme n’était pas du tout ma préoccupation, j’étais dans le domaine de l’inadaptation sociale, des troubles de l’attachement. En 1986, parce que je m’étais intéressé avant aux psychoses infantiles, une association de parents d’enfants autistes à Montréal est venue nous rencontrer à l’Hôpital Sainte-Justine, un grand hôpital pédiatrique avec une section de psychiatrie, et a demandé au directeur la création d’une clinique spécialisée dans le domaine de l’autisme et de ce qu’on appelle les troubles envahissants du développement (TED). Le directeur s’est tourné vers moi et je lui ai dit “ allons-y quand même”, et cette clinique a vu le jour. Comme c’était la seule francophone, une autre ensuite est apparue anglophone, cela nous a amené à avoir une population de 3 millions d’habitants et dans cette population, bien sûr très vite nous avons eu la chance et en même temps la malchance – car c’est un drame d’avoir un enfant autiste – de pouvoir voir un très grand nombre d’enfants, à l’heure actuelle plus de 700, et de les suivre pour un certain nombre, depuis 1986 jusqu’à maintenant. A l’époque les enfants étaient âgés de moins de 5 ans, et beaucoup d’entre eux sont devenus de jeunes adultes. Ce qui a permis de voir les processus de développement qui sont tout à fait étonnants, qui apparaissent chez certains d’entre eux.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Ole Ferme l'oeil
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Re: Conférence de Michel LEMAY du 9 mars 2005

Message par Ole Ferme l'oeil »

Le ton m'énerve, j'ai pas pu me concentrer sur ce qui était dit, il y a quelque chose qui me gêne dans la vision générale.
En plus "psychose infantile", j'ai tous mes voyants au rouge BIP BIP BIP BIP
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Jean
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Re: Conférence de Michel LEMAY du 9 mars 2005

Message par Jean »

Il vaut mieux lire après avoir dormi :? (j'évite l'icône "baillement")

Je pense que la conférence a été faite devant un parterre de pédopsychiatres formés à la psychose infantile depuis longtemps, et Michel Lemay explique pourquoi et comment il a changé.
L’autisme ne peut se comprendre véritablement que si l’on voit beaucoup d’enfants et d’adolescents. La difficulté lorsqu’on travaille en psychiatrie de secteur, où l’on voit un, deux ou trois cas d’autisme par an, c’est de faire le lien de cause à effet entre l’autisme et la situation familiale ; ou bien quand on prend cet enfant dans une forme d’approche et puis qu’il y a une certaine évolution on pense avoir trouvé la forme d’approche thérapeutique qui fonctionne et, comme le dit Hochman, à ce moment-là, on transforme l’enfant autiste en une sorte de porte-drapeau ou oriflamme de nos visions théoriques et on cherche à partir de là à généraliser ce qui n’a été vu que sur un cas, à l’ensemble d’une population. Or, il n’y a absolument aucun lien entre les troubles d’origine socio-familiale et l’autisme. L’autisme est un handicap neurobiologique et l’autisme n’est pas un trouble de nature socio-affective dans lequel les parents seraient responsables. Les théories autour de la forclusion du père, les théories autour de la dépression maternelle précoce, les théories autour des désirs mortifères inconscients qui seraient projetés par un parent, doivent être, à mon avis, complètement abandonnées. Par là-même, cela entraîne des formes d’approches tout à fait différentes.

L’autisme ne peut se comprendre que si l’on voit beaucoup d’enfants et d’adolescents. Il ne peut s’apprécier aussi que si l’on évalue des formes profondes et des formes légères parce qu’à ce moment-là on voit ce qui demeure intangible. Ce qui évolue, ne peut se comprendre aussi que si on a une vision longitudinale, c’est-à-dire de la petite enfance à l’âge adulte. Etant donné qu’énormément d’enfants autistes s’améliorent entre l’âge de 4 ans et l’âge de 7 ans de façon relativement spontanée, toute approche thérapeutique qui ne base ses résultats que sur cette catégorie d’âge est discutable. On ne peut évaluer la qualité des approches thérapeutiques, éducatives et pédagogiques de l’enfant autiste que si l’on accepte d’avoir une vision longitudinale partant de la petite enfance à l’âge adulte, et de voir effectivement, à ce moment-là, ce qui réussit le mieux dans nos connaissances pour permettre l’évolution de ces enfants.
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