En couple avec une personne autiste

[Maheco]

Bonjour,
Les années ont passé mais je viens tout juste de m'enregistrer. Peut être aurai-je la chance de pouvoir échanger avec d'autres personnes dans ma situation, peut être pourrons nous nous aider, ou du moins parler ce qui est déjà immense.
Je vis avec un monsieur dont je soupçonne qu'il est asperger (liste de faits et façon de vivre qui concordent de façon indéniable). Nous avons consulté et il a quitté le cabinet en cours de séance, ce qui fait que j'ai continué seule...
J'espère de tout mon coeur trouver qq1 qui vit ou a vécu ou peut me conseiller car ma vie est souvent douloureuse, j'ai envie de joie, de rires ou du moins de sourires. Je tiens à lui, bien sûr, sinon je ne ferais pas appel. Merci d'avance, c'est tellement plus facile lorsqu'on n'est pas isolé !

[calande]

Oui, en quoi peut-on t'aider, Maheco ? N'oublie pas: Les aspies ont besoin de consignes claires pour ne pas être déstabilisés, donc: donne-nous les infos pour qu'on t'aide

[Manichéenne]

Pourquoi a t'il quitté le cabinet en cours de séance ?
Pourquoi avoir consulté à deux ?

Il ne faut pas hésiter à avoir des activités et des sorties en dehors du couple. Souvent la quantité de relations sociales nécessaire à l'un est supérieure à ce qui est supportable par l'autre dans un couple mixte autiste/non autiste.

[Maheco]

Il avait accepté de venir avec moi consulter un psy de couple et n'a pas supporté que l'on lui pose des questions et n'a pas voulu dire quoi que ce soit. Il a préféré la salle d'attente, j'ai continué seule..

[Jean]

J'ai "approuvé" en tant que modérateur ton message. N'hésite pas à te présenter (dans la section "présentations").

[Z999]

Bonjour,
Les années ont passé mais je viens tout juste de m'enregistrer. Peut être aurai-je la chance de pouvoir échanger avec d'autres personnes dans ma situation, peut être pourrons nous nous aider, ou du moins parler ce qui est déjà immense.
Je vis avec un monsieur dont je soupçonne qu'il est asperger (liste de faits et façon de vivre qui concordent de façon indéniable). Nous avons consulté et il a quitté le cabinet en cours de séance, ce qui fait que j'ai continué seule...
J'espère de tout mon coeur trouver qq1 qui vit ou a vécu ou peut me conseiller car ma vie est souvent douloureuse, j'ai envie de joie, de rires ou du moins de sourires. Je tiens à lui, bien sûr, sinon je ne ferais pas appel. Merci d'avance, c'est tellement plus facile lorsqu'on n'est pas isolé !

Bienvenue Maheco.
Une question importante à poser est : accepterait-il d'entamer des démarches de diagnostic ? Si oui ça faciliterait les choses, même si la démarche prend un temps complètement aberrant (un an entre la prise de contact et le diagnostic définitif, voire plus, mais il est peut-être possible d'obtenir un pré-diagnostic si le psy est presque sûr que ton compagnon est concerné par l'autisme, je pose cette question aux autres membres du forum qui pourraient te donner plus de précisions).
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'en France il y a une méconnaissance généralisée de l'autisme, donc les conseils que tu peux recevoir au sujet de ton couple sont à prendre "avec des pincettes" car ils pourraient aggraver les choses, je te donne un lien vers une traduction en français (rarissime) : http://fotolenanita.canalblog.com/archi ... 48100.html, à chacun de juger de la pertinence de ce lien.
Je n'ai jamais eu de relation amoureuse, même si je voudrais qu'il en soit autrement, c'est pourquoi je fais depuis plusieurs années des recherches sur les relations de couple entre personnes Asperger et non-Asperger (ou entre Aspergers). J'aimerais être témoin de plus de relations Asperger/non-Asperger réussies, afin qu'elles montrent que deux personnes très différentes peuvent malgré tout vivre ensemble.
Une dernière chose : il y a autant d'autismes que d'autistes, donc ce qui marche pour certains ne marche pas pour d'autres, et inversement, et les attentes relationnelles des Aspies peuvent énormément varier d'un individu à l'autre.
Voilà ce que je peux t'apporter comme réponses à tes questions.

[Maheco]

Bonjour,
Nouvelle sur le forum et c'est mon premier forum, je vasouille un peu dans l'utilisation.

Mon mari ne veut pas entendre parler d'Asperger ("je ne suis pas fou !"), mais moi, au fil des années de difficulté et de souffrance, je me suis aperçue que cela m'aidait ENORMEMENT d'apprendre qu'il y avait une raison à sa façon de vivre, que s'il était comme ça, ce n'était pas entièrement de sa faute.
Il n'est donc pas diagnostiqué mais oui, dites moi, s'il l'est, cela m'aidera beaucoup, et j'entrerai plus encore dans ce groupe qui, je le sens peut m''expliquer tant de choses.
Si quelqu'un peut me répondre, merci, merci !

En quoi est-il différent :

Difficultés dans les interactions sociales : il n’a AUCUN ami (e).
Lorsqu’il prend la parole en famille, il ne la lâche plus et le ton uniforme de sa voix est désagréable. Il interrompt les autres en parlant plus fort… résultat : tous fuient la discussion avec lui. S’il explique quelque chose à un enfant de 8 ans, il emploie force mots savants, l’enfant ne lui demande plus rien. il ne se met jamais à la place de l’autre
EST CE QU IL EN SOUFFRE ?

De lui-même il ne s’intéresse qu’à peu de choses, et s’il donne volontiers un coup de main (il est très serviable) à mon gendre qui retape sa maison, il est extremement lent et pointilleux.
Lorsqu’il est mécontent cela prend des dimensions affolantes (je l’ai vu pendant enlever des mauvaises herbes à la pince à épiler dans la pelouse tout un après-midi)
Il est d’apparence glacé et ne semble pas ému par quoi que ce soit (j’ai un frère qui ne l’aime pas et qui l’appelle Poutine) ni par quiconque. Si nous regardons un film et que je lui demande ce qu’il en a pensé cela se solde par un seul mot. Nous avons très peu d’échanges.
EST CE QU IL EN SOUFFRE ?

Au volant, il conduit très bien, mais au moment de se garer, c’est compliqué : il hésite entre plusieurs places, se gare, se re-gare, change de place.
Il a des routines bien à lui, son emploi du temps très casanier est invariable. Le matin il vérifie ses poches : trousseau entier de clés de la maison, un Opinel (au cas où ?). Il ne portera jamais un blouson ou veste sans poches.
S’il sort pour faire un tour avec le chien, il vérifie qu’il a bien ses papiers.

Lorsqu’il est devant son ordinateur il a des tics de paupières ou télé il se tourne sans arrêt les pouces. Il a eu du mal à se mettre à Internet car il craint qu’on entre dans son ordinateur, il a peur du changement : changer quelque chose de place dans la maison passe souvent par une crise…. Je baisse les bras, ou si je suis en forme j’affronte une colère.

Son écriture est minuscule, il s’exerce à écrire longuement sur un ticket de bus. Il lit à l’envers, ce que la personne écrit en face de lui.
Je jouais avec deux jeunes enfants au Scrabble et dans l’addition des points, j’en ai « oublié » de mon côté pour les ai laisser gagner : il a poussé un cri (que je n’avais jamais entendu, sorte de cri de souffrance) : mais tu ne vas pas écrire ça, c’est faux ! (le résultat des points).

Il n’a pas de geste de tendresse, n’entreprend pas de rapprochement physique avec moi.
EST CE QU IL EN SOUFFRE ?

MOI J’EN SOUFFRE.

[Z999]

Il ne veut peut-être pas montrer ses émotions, il est probable qu'il ne comprenne pas que tu souffres de sa froideur, il faut qu'il le comprenne sans croire qu'on l'accuse d'avoir commis un délit, il faut aborder le sujet avec précaution.
C'est dommage qu'il ne veuille pas entendre parler d'autisme : il faut qu'il comprenne que la vision qu'il a est un préjugé, tu devrais essayer de lui faire comprendre qu'Asperger, c'est une autre façon de voir les choses, pas une déficience ou une folie.

[Maheco]

Merci Fidèle,
Ce que j'attends d'un tiers c'est
1°) Confirmation de ce que je crois, à savoir qu'il est Asperger, et ça m'apporterait une conformation, car pour l'instant, je suis SEULE,
2°) une aide, mais tu me l'apportes d'une certaine manière, encore merci, pour aborder le sujet avec lui. C'est vrai que je suis à bout, fatiguée, isolée, je sais bien que je m'y prends mal, je dois prendre un antidépresseur depuis des années pour prendre du recul par rapport à la situation. Nous sommes un île, une sorte de couple qui n'en n'est pas un, que personne n'approche, et sur cette ile nous sommes deux isolés qui n'arrivent pas à parler. Je poursuis moi même une psychothérapie, continuant à voir le même psy. de couple dont il avait quitté le cabinet à la seconde visite.

[lillanna]

Bonjour Maheco,

Je comprends qu'il soit difficile de vivre de cette manière. Avez-vous déjà eu l'occasion de parler (ou d'écrire) de ce que vous ressentez et de vos peines? Lui avez-vous déjà dit ce que vous attendez de lui dans le couple?

Même s'il est autiste, ce qui est difficile à confirmer, une personne n'est pas l'autre. Mon compagnon l'est aussi mais se comporte très différemment de ce que vous vivez avec votre mari.
Vous dites qu'il n'a pas vraiment de centres d'intérêt, c'est rare pour une personne qui serait porteuse du syndrome. S'il avait des centres d'intérêts, ce serai un bon début pour communiquer. Parfois, avec une personne autiste, il faut savoir entrer dans son monde avant de la solliciter pour participer à celui des autres.

Je vous conseille de ne pas rester sur votre île déserte mais de prendre soin de votre vie sociale même si lui ne vous suit pas. Mais aussi, il faut tenter de trouver un moyen de rapprochement. Je vous souhaite bon courage pour la suite.

[NTCATH]

Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (début).


Bonjour à tous,

Je suis séparée de mon ami aspie depuis 3 mois, je suis NT et je crois que nous avions beaucoup de choses à partager mais qu'il aurait falllu encore du temps pour nous apprivoiser l'un l'autre....
Je crois sincèrement qu'après avoir traversé des moments difficiles, un apprentissage en quelque sorte, nous serions allés vers plus de partage et de complicité.
Mais voilà, il habite géographiquement loin de moi et reste dans un silence de plomb devant toutes mes tentatives pour le joindre par écrit ?Alors maintenant j essaie de me faire une raison et de lâcher prise..

Mais, pour avoir plus de compréhension, est ce que vous pourriez me dire si quand vous prenez la décision de mettre fin à une relation car elle était devenue trop conflictuelle et source de souffrance pour l'autre, il vous arrive ensuite de le regretter, d'avoir envie de recontacter l'autre, d'avoir l'idée d'essayer de recommencer sur d'autres bases avec la personne si vous lui étiez très attaché ? ou restez vous sur votre décision même si elle source de souffrance et de frustration ? Y a t'il un comportement commun à tous les aspie ou cela dépend de la personnalité et du vécu de chacun ?

Merci d'avance si vous acceptez de partager un peu avec moi vos points de vue et vécus dans ce domaine

Modération (G.O.B.) : Titre édité

[freeshost]

Je n'ai pas d'expérience dans le domaine.

Mais je peux dire qu'il y a de la diversité.

[evolution650HBn°2]

Bien sûr que cela dépend de chacun.

[Autiste ou surdoué ?]

Si vous habitiez loin l'un de l'autre, cela n'a pas dû faciliter les choses.
Je crois que le mieux est de parler clairement des choses, aspie ou pas.
Avoir envie d'une relation avec quelqu'un et aimer écrire, ce sont deux choses différentes. Je pense qu'il y a des Aspies qui n'aiment pas écrire. As-tu vu avec lui ?
Et puis globalement, je dirais de se méfier de l'apparente absence de sentiments qui peut n'être qu'une difficultés à les exprimer... c'est classique mais ça peut aller très très loin et n'être pas compréhensible par des NP (le côté "associable" est une de nos spécialité, mais ça ne veut pas dire sans sentiments -même si nous avons souvent du mal à nous y reconnaitre nous-même dans nos ressentis)
"Prendre du temps pour aller vers du partage et s'apprivoiser". Chez les aspies c'est pareil je pense sauf que le temps peut sembler rempli d'indifférence. Il faut le lui demander clairement. Et tu as le droit de faire tes choix et de le lui dire.
Je ne suis pas encore diagnostiqué, mais j'ai connu ce genre de situation fait sur l'incompréhension d'une façon de fonctionner (dont je n'étais même pas conscient). Après plus d'un an de vie et de projets communs, j'ai conduit mon amie à la gare à sa demande et lui ai dit au revoir comme si c'était normal, sans réaction. Et 30 ans après je me pose encore plein de questions...
Si cela peut t'aider...

[Flower]

J'ai été en couple plusieurs fois, mais je n'ai jamais mis fin à une relation de moi-même, donc je ne peux pas vraiment le dire. Après la dernière rupture que j'ai connue, moi, je voulais "récupérer" mon ex au départ, mais il faut savoir que la relation se passait très bien, il n'y avait pas eu d'accroc ni même de disputes, donc il n'y avait pas vraiment de souffrance. Je pense que si une relation m'avait vraiment fait souffrir pendant qu'elle dure, je ne voudrais pas revenir en arrière.