Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

[Astragale]

C'est intéressant, il y a de grandes similitudes dans nos profils quand même.

Avant le diagnostic, je pensais également qu'il n'y avait rien de spécifique dans mon enfance en dehors d'avoir été diagnostiquée HPI et donc de tout faire peser là-dessus.

Mais en visionnant la totalité des films Super 8 familiaux, j'ai découvert des choses étonnantes : des stéréotypies importantes jusqu'à au moins 3 ou 4 ans, une façon de me tenir, de tomber, très raide et très étrange (que mes camarades de classe avaient remarquées), le fait que je suis tout le toute seule, à part du groupe et que je regarde toujours ailleurs.

En dehors de ça, comme la plupart d'entre vous, je n'ai jamais été intéressée par les "trucs de filles". J'étais passionnée par la nature, les animaux, spécialement les anthropomorphes (singes/lémuriens), je voulais devenir éthologue. Je ne me sentais bien qu'avec les adultes. Mes "copines" avaient une forte tendance à être violentes avec moi.

Mon jeu préféré consistait à construire des environnements, imaginatifs, à l'aide de Legos ou de bois car j'adorais fabriquer des cabanes. Je passais pas mal de temps dans les arbres et j'enterrais les animaux. En fait, j'ai passé mon enfance dans un genre de trip survivaliste en dehors du monde.

J'aimais aussi beaucoup les petites voitures, l'agriculture (ma chambre était plus une serre qu'une chambre), et j'étais fascinée par les motifs que je pouvais regarder pendant des heures. Je me souviens encore avec nostalgie de tous les motifs de mes vêtements d'enfant et du papier peint patchwork de ma chambre, bien moins de ce qu'il se passait avec les gens.

[carpediem_etc]

Petite j'étais fascinée par le dessin animé de Lady Oscar, et pendant des années d'ailleurs j'ai pensé que ma vie aurait été plus facile si j'avais été un garçon et j'avais une attirance marquée pour les deux sexes. Ça n'est que vers 20 ans, après ma première expérience homosexuelle que j'ai réalisé qu'en fait je cherchais par là à vivre "comme un homme". Puis j'ai compris qu'être dans un corps de femme n'était pas limitatif et que cela ne m'empêcherait pas de faire ce que je voudrais de ma vie.

J'adorais Mac Gyver aussi, je regardais peu la télé (ma mère surveillais beaucoup ça) et si j'avais à choisir entre ça et un truc neuneu de fille, le choix était vite fait

[helene-22]

C'est marrant, ça me rappelle que j'ai eu ce sentiment aussi: envie d’être un garçon. Ca m'a passé mais je comprends ce que tu racontes à propos de cette expérience homosexuelle. En fait, ça me parle. Une amie m'avait demandé si j'étais lesbienne d'ailleurs. Euh... grand moment de solitude. Rien à voir avec de l'homophobie, juste que je ne me sens pas concernée par le concept. Comment expliquer que l'idée de féminité m'est complètement abstraite (ou plutot très concrète : c'est mon genre biologique : pourquoi j'aurais besoin de l'affirmer par mon comportement ? )?

J'adorais Mac Gyver aussi.
D'ailleurs, mes "modèles" quand j'étais enfant et ado étaient des hommes, pas des femmes... il a fallu que je lise, écoute des témoignages de femme aspies pour trouver des personnes à qui je peux m'identifier...
Ça m'avait marqué dans une discussion avec une amie quand j'étais étudiante. elle s'identifiait à Vanessa Paradis. Ma soeur avait une maie plus âgée qui lui servait de modèle (Jeanne Mas aussi à l'époque ! )
Moi non... Y'avait personne à qui j'avais envie de ressembler dans les modèles féminins.

[Mars]

je préférais la compagnie des adultes à celles des enfants,

C'est, effectivement un trait commun à beaucoup d'aspies. Est-ce le cas pour les autres filles aspies ici ?

Au lycée, je passais des heures au CDI, d'ailleurs je remercie infiniment le lycée et les documentalistes d'ouvrir le CDI même entre midi et deux heures, car ce n'est pas le cas partout et c'est bien dommage.

Je remercie de le dire Tiz : en tant qu'ancienne documentaliste, cela me touche beaucoup
Dans mon collège-lycée, on était un nombre de documentalistes suffisant pour pouvoir ouvrir à l'heure de midi et à toutes les récrés mais à tour de rôle pour les classes, sinon c'est impossible de faire cohabiter un grand nombre d'élèves dans un même local. Ce n'est pas le cas partout et ce n'est pas généralement "la faute" du (de la) documentaliste. Certains CDI sont très mal dotés en personnel.
Très tôt, j'ai ouvert des ateliers à cette fameuse "heure de midi" (lecture, bricolage divers, jeux de rôles, autres jeux...). J'ai eu ma fille comme élève et elle a pu en bénéficier mais en dehors de ces créneaux, j'étais très stricte avec elle pour que l'on ne puisse pas m'accuser de favoritisme. Elle passé beaucoup de temps dans les recoins de la cour à se cacher de ses tourmenteurs (ce dont je n'ai été au courant que très tard).
Dès qu'elle a eu son diag (à 21 ans), j'ai compris beaucoup de choses et ai fait le chemin inverse : j'ai attribué des "passes dérogatoires" à tous les élèves en difficulté dans la cour pour qu'ils puissent venir au CDI à tout moment. La plupart étaient autistes mais pas seulement.

Une question aux filles aspies : avez-vous été fascinée par les dessins animés au point de les voir et revoir en boucle ? Aimez-vous toujours les dessins animés ?
Même chose pour les magazines destinés aux enfants ? A la fac, ma fille alternait la lecture de livres de linguistique avec ses vieux "Pomme d'Api", ce qui m'a longtemps questionnée.

Merci à toutes pour vos témoignages

[Lilas]

Je ne parle pas en tant que femme asperger, puisque en attente de diag, mais j'adhère tout à fait au modèle

Mes jeux d'enfance, en dehors des jeux de société, c'était plutôt voitures, billes, légos, playmobils, mécano, jeu de construction en bois, maquettes...
Une année, pour noël, ma grand-mère a refusé de m'offrir autre chose que des poupées : j'ai donc choisi un avatar de Barbie, la famille Douceur, qui avait une voiture (chouette) et une caravane tente pliante à monter (encore mieux).
Je me souviens aussi que je devais lutter à la boulangerie quand ma grand-mère voulait m'offrir des cônes surprises (je ne sais pas comment cela s'appelle, des sortes des cônes avec de petits jouets dedans), car je voulais ceux pour garçons et non ceux pour filles que je jugeait sans intérêt.
Même chose pour le choix des cadeaux offerts par les CE à noël, je choisissais toujours sur les pages "garçons".

Je m'intéressais beaucoup aux animaux en général, et aux chevaux en particulier : je collectionnais les magazines, les figurines de chevaux, je les dessinais, je lisais et relisais les romans de la bibliothèque verte (Flamme et l'étalon noir), j'avais récupéré les chevaux playmobils de mon frère pour fabriquer un centre équestre - j'avais donné un nom à chaque cheval et les avait différenciés en leur dessinant des listes et des balzanes à la craie, et je tenais une grille des horaires de reprises. J'adorais aussi tout ce qui était sellerie, et je passais du temps dans le rayon équitation des magasins de sport pour regarder les selles et les filets, toucher les matières, sentir le cuir, en rêvant de les acheter, ce que mes parents refusaient. Je les comprends un peu puisque, à l'époque, je ne faisais pas du tout d'équitation : c'était une passion purement virtuelle.

Concernant l'école, j'ai toujours entretenu une relation très ambivalente avec.
J'avais de bons résultats, mais les enseignants me reprochaient mon manque de participation. En fait, je ne parlais pas, même pas pour bavarder avec mes camarades.
J'avais une copine en primaire et les profs ont fait en sorte de nous mettre chaque année dans la même classe car ils avaient peur que je reste seule sans me faire d'autres amis s'ils nous séparaient (il n'avaient sûrement pas tort).
Globalement, malgré mes bons résultats, l'école était quelque chose qui m'angoissait énormément, et je répétais sans cesse que je ne voulais pas y aller.

Du coup, à la maison, ça pétait, et j'enchaînais les crises de colère (surtout des cris, mais aussi parfois des coups), quand je ne tournais pas inlassablement autour de la table.
J'ai eu droit mot pour mot à la même remarque que Lilette, mais de la part de mon père : "Mais tu es complètement folle ma pauvre fille, faut te faire enfermer".
Ce n'est pas pour ça qu'il m'aurait emmenée voir un psy par contre.

[helene-22]

Le CDI (et les heures d'études) était aussi mon refuge ! C'est p'tre pour ça que j'étais bonne élève, d'ailleurs... au lieu de m'amuser, papoter, je travaillais et ça jusqu'au bac (mais là, j'avais trouvé deux ou trois amis, un peu à part eux aussi, avec qui bosser).

Quand j'étais gamine, les magnétoscopes n'étaient pas encore apparus... donc difficile de regarder quoi que ce soit en boucle !
La musique, ça oui ! Je rendais folle ma mère avec les chansons de Renaud ( dont je ne comprenais pas les jeux de mots d'ailleurs...)
Et je me souviens avoir été accroc au dessin animé des Mystérieuses cités d'or, au point de refuser d'aller au cours de dessin auquel j'étais inscrite qui se déroulait à la même heure (pareil, pas possible d'enregistrer). Cela me frustrait beaucoup de rater des épisodes.
J'aime toujours les dessins animés ( j'ai les dvd de "il était une fois l'homme, les mystérieuses cités d'or) Plus récemment, j'ai regardé je ne sais combien de fois Némo ( j'adore...)
Ma petite nièce pouvait regarder en boucle Blanche Neige à 3 ans... pas de diagnostic d'autisme pourtant.

[Cryptobiose]

Message supprimé

[helene-22]

Je m'intéressais beaucoup aux animaux en général, et aux chevaux en particulier : je collectionnais les magazines, les figurines de chevaux, je les dessinais, je lisais et relisais les romans de la bibliothèque verte (Flamme et l'étalon noir), j'avais récupéré les chevaux playmobils de mon frère pour fabriquer un centre équestre - j'avais donné un nom à chaque cheval et les avait différenciés en leur dessinant des listes et des balzanes à la craie, et je tenais une grille des horaires de reprises. J'adorais aussi tout ce qui était sellerie, et je passais du temps dans le rayon équitation des magasins de sport pour regarder les selles et les filets, toucher les matières, sentir le cuir, en rêvant de les acheter, ce que mes parents refusaient.

C'est tout moi ce paragraphe !

[Cryptobiose]

Message supprimé

[Lilas]

Une question aux filles aspies : avez-vous été fascinée par les dessins animés au point de les voir et revoir en boucle ? Aimez-vous toujours les dessins animés ?
Même chose pour les magazines destinés aux enfants ? A la fac, ma fille alternait la lecture de livres de linguistique avec ses vieux "Pomme d'Api", ce qui m'a longtemps questionnée.

A la fac, je lisais encore avidement "Picsou Magazine", que ma mère ramenait gratuitement de son travail.
Aujourd'hui (38 ans), je prend plaisir à lire des mangas, tout comme je prend plaisir à lire des livres de philosophie

[Flower]

Ah oui, Lady Oscar, je le regardais aussi, puis plus tard "Nadine, l'étoile de la Seine" (je traduis le titre de l'allemand, désolée), j'aimais beaucoup aussi "Mila Superstar", une histoire de volley. Donc même si les héroines étaient des filles, elles n'avaient pas forcément les intérêts et le comportement qu'on attend. C'est d'ailleurs quelque chose qui m'a toujours fasciné et dans les livres aussi, j'aime les personnages qui agissent contrairement aux attentes. Pas étonnant qu'un de mes livres préférés reste "Le Chant de la Lionne" de Tamora Pierce, sur une fille qui se déguise en garcon pour devenir chevalier.

Je n'ai pas de souvenir d'avoir regardé des dessins animés en boucle, mais j'écoutais en boucle mes cassettes puis plus tard mes CDs. Je le fais toujours d'ailleurs, généralement, quand je m'achète un CD, je ne vais écouter que celui-là pendant un certain temps.

Ado, j'avais une certaine tendance aussi à m'identifier à des personnages msculins (Raoul dans le Fantôme de l'Opéra, d'Artagnan...), j'ai même joué un rôle d'homme dans une pièce de théâtre, à ma demande. Mais je n'ai pas vraiment voulu être un garcon non plus et je n'ai jamais vraiment été physiquement attirée par les filles.

Et comme Lilas, j'avais tendance à traîner dans un magasin d'équitation enfant, respirer l'odeur du cuir et regarder les selles, les filets, les couvertures, en rêvant de pouvoir en acheter un jour. Jusqu'au jour où je me suis fait virer du magasin parce qu'on m'avait demandé si je voulais acheter quelque chose, ce à quoi j'ai répondu que je venais juste pour regarder. (J'avais 12 ou 13 ans...)

Sinon, j'adore la littérature de jeunesse, Mars. Pas tellement les magazines, encore que si je croise un "Cheval Star" ou les équivalents allemands ("Wendy", "Lissy"), je vais lire les BDs. Mais j'ai plein de livres pour jeunes, surtout des histoires fantastiques et des histoires de chevaux, que je lis et relis très souvent.

[TiZ]

Dans mon collège-lycée, on était un nombre de documentalistes suffisant pour pouvoir ouvrir à l'heure de midi et à toutes les récrés mais à tour de rôle pour les classes, sinon c'est impossible de faire cohabiter un grand nombre d'élèves dans un même local.

Dans le lycée où j'ai passé le BAC, les documentalistes étaient deux, et celle qui restait au CDI (elles le faisaient à tour de rôle) entre midi et deux heures mangeait son repas directement au CDI. C'était un lieu dans lequel je me sentais bien, suffisamment grand et bien aménagé (et il y avait même quelques livres traitant de l'autisme, dont le livre de Donna Williams Si on me touche, je n'existe plus). Avec l'option théâtre, on a même présenté une pièce au CDI, en déambulation entre les rayonnages.

Ce n'est pas le cas partout et ce n'est pas généralement "la faute" du (de la) documentaliste. Certains CDI sont très mal dotés en personnel.

Je sais bien.
Dans le lycée où j'étais en DMA, les documentalistes étaient deux aussi, mais le CDI n'était jamais ouvert entre midi et deux heures, et avait des horaires plutôt "inadaptés" le reste du temps. Sur l'année et demie que j'ai passé dans ce lycée, je suis allée deux ou trois fois seulement au CDI, et je ne m'y sentais pas spécialement bien. C'est dommage, parce que j'y serais bien allée plus souvent.

avez-vous été fascinée par les dessins animés au point de les voir et revoir en boucle ? Aimez-vous toujours les dessins animés ?

Il n'y a jamais eu de télévision chez mes parents (ils viennent juste d'en récupérer une, mais elle ne marche pas pour l'instant), du coup je ne regardais que très rarement les dessins animés, mais j'adorais ça. D'ailleurs, je me souviens d'un été où on était partis en vacances à l'hôtel, et il y avait la télé dans la chambre. Je me levais toujours très tôt pour regarder les dessins animés, ce qui énervait mes parents car ils voulaient se reposer...

Même chose pour les magazines destinés aux enfants ? A la fac, ma fille alternait la lecture de livres de linguistique avec ses vieux "Pomme d'Api", ce qui m'a longtemps questionnée.

Oui, j'adore toujours lire des livres pour enfants. Ma mère a été pendant plus de 20 ans (elle vient d'arrêter) assistante maternelle, du coup il y a toujours eu des livres pour enfants à la maison, c'était bien. J'adore la série Les Belles histoires, les numéros anciens. On doit en avoir une quarantaine à la maison

[meï]

Une question aux filles aspies : avez-vous été fascinée par les dessins animés au point de les voir et revoir en boucle ? Aimez-vous toujours les dessins animés ?
Même chose pour les magazines destinés aux enfants ? A la fac, ma fille alternait la lecture de livres de linguistique avec ses vieux "Pomme d'Api", ce qui m'a longtemps questionnée.

oui.petite mais aussi j'ai finalement jamais cessé d'en regardé car avec mes enfants j'en ai revu, puis encore aujourd'hui avec puce....
certains m'ont bcp passionnés, en effet.(les cités d'or aussi, mais bien d'autres).

mais les BD....je me souviens avoir été litterallement aspirée dans une autre dimension lorque je lisais ms BD. picsous, etc.
un de mes souvenirs les pires de mon enfance!! ma mère (qui etait encore en vie à ce moment là donc avant mes 11 ans), a donné un sac entier de toutes mes BD favorites à mon cousin (qui lisait à peine....) pour débarasser...(et sans doute aussi parce que je lisais enormement, trop?...) en mon absence.
elle n'avait alors aucune idée je pense du crève coeur (j'ai bcp pleuré) que ça a été pour moi, toutes mes aventures préférées envolées!

[Sapphir]

Lady oscar, princesse saphyr, et tout pleins de dessins animés.
Je ne me sentais pas fille c'est pour ca que j'ai mal vécu quand on essayais de me guider vers le droit chemin de la féminité.. d'ailleurs on m'a toujours "tu verra quandtu sera amoureuse "sous entendu tu voudrais plaire et il faut suivre certaines regles pour plaire.. "tu verra tu va vouloir des enfants" "tu vas vouloir te marier"..vous aurez deviné que ça ne m'a pas intéressé..en plus quand je me suis interessé à la musique c'était des vieux trucs, le décalage avec les filles et leurs boybands "trooop beauuu"
C'est toujours un sujet qui m’intéresse, avec les différents genres, les différentes sexualité etc et les discriminations qui vont avec.. heureusement on trouve des infos maintenant, avant c’était pas trop ca.
J'aimais aussi c'est pas sorcier, le bus magique, l'histoire de la vie, et les mangas en général, ainsi que les jeux tv genre quiz ou "pyramides" ou "les chiffres des lettres" . La tv,une grande passion, une fenêtre sur le monde.

Le cdi c’était super,j'avais oublié que j'y passais beaucoup de temps, j'aimais les bd, les picsou et les okapis (et autre magazine du genre)..Mais je lisais la même chose parce qu'ils n'avaient pas beaucoup d'exemplaires..
J'ai passé une partie de mon adolescence à lire des poèmes, je notais les citations qui pouvais exprimer ce que je ressentais, car je n'avais pas les mots. C'étais bien déprimant

J'aurai bien aimer avoir des vidéos.. j'ai même pas de photos.

[carpediem_etc]

J'aimais beaucoup le livre des records, et le quid : plein d'infos courtes factuelles. je suis encore très fan et j'aime les app comme Se coucher moins bête.