Conseils et ressources pour l'emploi
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Tout a fait, je pense que dans un cas comme dans l'autre il faudrait pouvoir disposer d'un appui a l'elaboration du projet/de la demande, en amont d'un eventuel contact dans l'entreprise.
Il y a meme un avantage que pourrait avoir une entreprise a soutenir (financer) cette aide externe, c'est qu'ensuite ils auront a gerer une situation precise et validee par le/la salarie(e), avec dans l'ideal une ou plusieurs solutions deja decrites a tamponner.
D'experience, les gens preferent en general qu'on vienne les voir avec des solutions qu'avec des problemes. (l'ideal etant egalement de leur laisser le choix entre deux solutions equivalentes pour leur donner l'impression qu'ils ont une utilite, alors que tout le travail aura ete fait en amont).
Il y a meme un avantage que pourrait avoir une entreprise a soutenir (financer) cette aide externe, c'est qu'ensuite ils auront a gerer une situation precise et validee par le/la salarie(e), avec dans l'ideal une ou plusieurs solutions deja decrites a tamponner.
D'experience, les gens preferent en general qu'on vienne les voir avec des solutions qu'avec des problemes. (l'ideal etant egalement de leur laisser le choix entre deux solutions equivalentes pour leur donner l'impression qu'ils ont une utilite, alors que tout le travail aura ete fait en amont).
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
est ce que tu sais s'il est possible d'assister à la réunion ? (en tant qu'asperger en recherche d'emploi - et admiratrice)Jean a écrit :Josef vient parler de l'autisme le 1er juillet aux 130 conseillers Cap Emploi de Bretagne. Je l'héberge comme d'habitude. Nous aurons l'occasion de parler de sa mission, et de ce que vous exprimez.
diagnostiquée asperger - fortement suspectée de fibromyalgie - traitée pour dépression
les limbes de mes nuits sont plus belles que vos jours (Jean Racine & FFF)
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Non, c'est vraiment une réunion professionnelle (mais je demanderai quand même).
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Quand le génie et le handicap se tutoient à la tête des entreprises
Certains chefs d’entreprise souffrent de dyslexie ou d’autisme. Des troubles qui dans certains cas se transforment en de puissants moteurs de réussite
Contrairement aux idées reçues, les «têtes bien faites» ne tiennent pas toujours le haut du pavé en entreprise. En effet, des études montrent qu’il y aurait parmi les dyslexiques un nombre anormalement élevé de chefs d’entreprise. Ainsi, en Angleterre, alors que la dyslexie ne touche que 4% de la population, 20% des chefs d’entreprise ont été diagnostiqués comme présentant ce trouble. Aux Etats-Unis, même constat: un entrepreneur sur trois se déclare dyslexique, un taux très supérieur à celui qui prévaut en moyenne dans la population. Feu Steve Jobs, mais aussi Richard Branson, fondateur de l’empire Virgin, John Chambers, directeur général de Cisco, ou encore le Suédois Ingvar Kamprad, créateur d’Ikea, auraient ainsi tous souffert de difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
S’agissant des autistes, les entreprises s’y intéresseraient toujours plus, comme en témoigne un programme pilote lancé le 7 avril dernier par Microsoft visant à recruter des autistes pour des emplois à plein temps à Redmond, dans l’Etat de Washington. Selon Mary Ellen Smith, vice-présidente du groupe et mère d’une enfant autiste, ceux-ci représentent un «réservoir de talent» et de forces, des qualités qui peuvent être utilisées comme un avantage concurrentiel.
Syndrome d'Asperger
Quant au syndrome d’Asperger, une forme d’autisme sans déficience intellectuelle, il toucherait la moitié des ingénieurs de la Silicon Valley selon Tony Attwood, psychologue spécialiste du syndrome. Parmi les patrons stars touchés par ce trouble figurent les milliardaires Bill Gates et Mark Zuckerberg. Interrogés, de nombreux entrepreneurs ont déclaré avoir brillamment réussi en affaires non pas en dépit de leur handicap mais grâce à celui-ci.
Comment un trouble peut-il être à l’origine d’une créativité et d’une force entrepreneuriale hors du commun? Dans son livre David and Goliath, Malcolm Gladwell apporte un début de réponse. Selon le journaliste, les enfants dyslexiques élaborent dès leur plus jeune âge des stratégies destinées à compenser leurs faiblesses en communication écrite et en organisation. Parce qu’ils éprouvent de la difficulté à prendre des notes tout en écoutant, certains développent une mémoire exceptionnelle. D’autres identifient les camarades dignes de confiance prêts à leur venir en aide. D’autres encore, à l’instar du producteur Brian Grazer, négocient avec leurs professeurs de meilleures notes à l’école et apprennent ainsi à communiquer et à convaincre.
Devenus adultes, les dyslexiques arrivent sur le marché du travail avec une longueur d’avance: certains maîtrisent parfaitement les techniques de négociation qu’ils pratiquent depuis leur plus jeune âge. D’autres excellent en communication orale et en leadership, qualités essentielles pour promouvoir une société et trouver des financements. Ceux habitués à compter sur les autres pour accomplir certaines tâches deviennent des patrons capables de déléguer leurs responsabilités. Enfin, parce qu’ils ont connu un parcours scolaire jalonné d’échecs, beaucoup de dyslexiques savent rebondir après une défaite. Paul Orfalea, fondateur de Kinko’s, devenu FedEx Kinko’s, explique comment sa différence l’a doté d’un état d’esprit résilient: «Je n’avais que très peu confiance en moi étant enfant. Et c’est une bonne chose. Si on vous rejette un tant soit peu dans votre vie, vous devez trouver comment tracer votre chemin vous-même.»
Pour Albert Galaburda, de l’Université de Harvard, il y aurait également parmi les dyslexiques un nombre élevé de «talents» particuliers, qu’il s’agisse de talents artistiques, sportifs ou intellectuels. Dotés d’un esprit créatif, de nombreux dyslexiques se distinguent enfin par leur capacité à chercher des réponses hors des sentiers battus. La devise de Steve Jobs – «think different» – illustre bien cette capacité à imaginer des solutions à la fois ingénieuses, innovantes et adaptées.
Quant aux individus atteints du syndrome d’Asperger, leur obsession à comprendre le monde a donné naissance aux plus grandes avancées technologiques de l’histoire. Nikola Tesla, Albert Einstein, Thomas Edison ou encore Isaac Newton auraient tous puisé leur génie dans une forme de pensée autiste, selon Michael Fitzgerald, professeur de psychiatrie au Trinity College de Dublin, qui a analysé les biographies de plusieurs grands scientifiques.
En effet, si les Asperger éprouvent des difficultés à nouer des relations sociales, à passer de la théorie à la pratique ou encore à gérer les imprévus, ils possèdent une mémoire étonnante et une capacité de réflexion hors norme doublée d’une aptitude particulière à s’investir dans des domaines bien spécifiques. Hans Asperger, psychiatre autrichien qui décrivit pour la première fois les troubles qui allaient prendre son nom, surnommait ses patients ses «petits professeurs» en raison de leur tendance compulsive à réunir un maximum d’informations sur un sujet très spécifique. Il affirmait en outre que «pour être brillant en science ou en art, une touche d’autisme est essentielle».
De plus, parce qu’ils pensent en images ou en représentations mentales, les Asperger sont dotés d’étonnantes capacités visio-spatiales. Temple Grandin, professeure de zoologie à l’Université du Colorado et autiste de haut niveau, explique dans son livre Ma Vie d’autiste comment sa pensée visuelle l’aide au quotidien à résoudre et à anticiper des problèmes qui échappent aux cerveaux neurotypiques, c’est-à-dire «normaux». Pour cette professeure titulaire d’un doctorat en sciences animales, le monde a besoin de penseurs visuels, capables de tirer des conclusions intuitives difficilement accessibles aux individus à la pensée linéaire ou séquentielle. Elle cite l’exemple d’Albert Einstein, dont la pensée procédait par images et symboles mathématiques. Incapable de parler avant l’âge de 4 ans, il aurait inventé la théorie de la relativité en se visualisant à cheval sur un faisceau de lumière. Temple Grandin affirme en outre que «si l’on supprimait les gènes qui sont à l’origine de l’autisme, le monde appartiendrait au conformisme ennuyeux sans pensée originale». Des propos confirmés par le psychiatre Digby Tantam, selon qui les personnes Asperger sont des fils éclatants dans la riche tapisserie de la vie. Une incitation à la tolérance qui n’est pas sans rappeler les paroles de sagesse d’Antoine de Saint-Exupery: «Celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit.»
Certains chefs d’entreprise souffrent de dyslexie ou d’autisme. Des troubles qui dans certains cas se transforment en de puissants moteurs de réussite
Contrairement aux idées reçues, les «têtes bien faites» ne tiennent pas toujours le haut du pavé en entreprise. En effet, des études montrent qu’il y aurait parmi les dyslexiques un nombre anormalement élevé de chefs d’entreprise. Ainsi, en Angleterre, alors que la dyslexie ne touche que 4% de la population, 20% des chefs d’entreprise ont été diagnostiqués comme présentant ce trouble. Aux Etats-Unis, même constat: un entrepreneur sur trois se déclare dyslexique, un taux très supérieur à celui qui prévaut en moyenne dans la population. Feu Steve Jobs, mais aussi Richard Branson, fondateur de l’empire Virgin, John Chambers, directeur général de Cisco, ou encore le Suédois Ingvar Kamprad, créateur d’Ikea, auraient ainsi tous souffert de difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
S’agissant des autistes, les entreprises s’y intéresseraient toujours plus, comme en témoigne un programme pilote lancé le 7 avril dernier par Microsoft visant à recruter des autistes pour des emplois à plein temps à Redmond, dans l’Etat de Washington. Selon Mary Ellen Smith, vice-présidente du groupe et mère d’une enfant autiste, ceux-ci représentent un «réservoir de talent» et de forces, des qualités qui peuvent être utilisées comme un avantage concurrentiel.
Syndrome d'Asperger
Quant au syndrome d’Asperger, une forme d’autisme sans déficience intellectuelle, il toucherait la moitié des ingénieurs de la Silicon Valley selon Tony Attwood, psychologue spécialiste du syndrome. Parmi les patrons stars touchés par ce trouble figurent les milliardaires Bill Gates et Mark Zuckerberg. Interrogés, de nombreux entrepreneurs ont déclaré avoir brillamment réussi en affaires non pas en dépit de leur handicap mais grâce à celui-ci.
Comment un trouble peut-il être à l’origine d’une créativité et d’une force entrepreneuriale hors du commun? Dans son livre David and Goliath, Malcolm Gladwell apporte un début de réponse. Selon le journaliste, les enfants dyslexiques élaborent dès leur plus jeune âge des stratégies destinées à compenser leurs faiblesses en communication écrite et en organisation. Parce qu’ils éprouvent de la difficulté à prendre des notes tout en écoutant, certains développent une mémoire exceptionnelle. D’autres identifient les camarades dignes de confiance prêts à leur venir en aide. D’autres encore, à l’instar du producteur Brian Grazer, négocient avec leurs professeurs de meilleures notes à l’école et apprennent ainsi à communiquer et à convaincre.
Devenus adultes, les dyslexiques arrivent sur le marché du travail avec une longueur d’avance: certains maîtrisent parfaitement les techniques de négociation qu’ils pratiquent depuis leur plus jeune âge. D’autres excellent en communication orale et en leadership, qualités essentielles pour promouvoir une société et trouver des financements. Ceux habitués à compter sur les autres pour accomplir certaines tâches deviennent des patrons capables de déléguer leurs responsabilités. Enfin, parce qu’ils ont connu un parcours scolaire jalonné d’échecs, beaucoup de dyslexiques savent rebondir après une défaite. Paul Orfalea, fondateur de Kinko’s, devenu FedEx Kinko’s, explique comment sa différence l’a doté d’un état d’esprit résilient: «Je n’avais que très peu confiance en moi étant enfant. Et c’est une bonne chose. Si on vous rejette un tant soit peu dans votre vie, vous devez trouver comment tracer votre chemin vous-même.»
Pour Albert Galaburda, de l’Université de Harvard, il y aurait également parmi les dyslexiques un nombre élevé de «talents» particuliers, qu’il s’agisse de talents artistiques, sportifs ou intellectuels. Dotés d’un esprit créatif, de nombreux dyslexiques se distinguent enfin par leur capacité à chercher des réponses hors des sentiers battus. La devise de Steve Jobs – «think different» – illustre bien cette capacité à imaginer des solutions à la fois ingénieuses, innovantes et adaptées.
Quant aux individus atteints du syndrome d’Asperger, leur obsession à comprendre le monde a donné naissance aux plus grandes avancées technologiques de l’histoire. Nikola Tesla, Albert Einstein, Thomas Edison ou encore Isaac Newton auraient tous puisé leur génie dans une forme de pensée autiste, selon Michael Fitzgerald, professeur de psychiatrie au Trinity College de Dublin, qui a analysé les biographies de plusieurs grands scientifiques.
En effet, si les Asperger éprouvent des difficultés à nouer des relations sociales, à passer de la théorie à la pratique ou encore à gérer les imprévus, ils possèdent une mémoire étonnante et une capacité de réflexion hors norme doublée d’une aptitude particulière à s’investir dans des domaines bien spécifiques. Hans Asperger, psychiatre autrichien qui décrivit pour la première fois les troubles qui allaient prendre son nom, surnommait ses patients ses «petits professeurs» en raison de leur tendance compulsive à réunir un maximum d’informations sur un sujet très spécifique. Il affirmait en outre que «pour être brillant en science ou en art, une touche d’autisme est essentielle».
De plus, parce qu’ils pensent en images ou en représentations mentales, les Asperger sont dotés d’étonnantes capacités visio-spatiales. Temple Grandin, professeure de zoologie à l’Université du Colorado et autiste de haut niveau, explique dans son livre Ma Vie d’autiste comment sa pensée visuelle l’aide au quotidien à résoudre et à anticiper des problèmes qui échappent aux cerveaux neurotypiques, c’est-à-dire «normaux». Pour cette professeure titulaire d’un doctorat en sciences animales, le monde a besoin de penseurs visuels, capables de tirer des conclusions intuitives difficilement accessibles aux individus à la pensée linéaire ou séquentielle. Elle cite l’exemple d’Albert Einstein, dont la pensée procédait par images et symboles mathématiques. Incapable de parler avant l’âge de 4 ans, il aurait inventé la théorie de la relativité en se visualisant à cheval sur un faisceau de lumière. Temple Grandin affirme en outre que «si l’on supprimait les gènes qui sont à l’origine de l’autisme, le monde appartiendrait au conformisme ennuyeux sans pensée originale». Des propos confirmés par le psychiatre Digby Tantam, selon qui les personnes Asperger sont des fils éclatants dans la riche tapisserie de la vie. Une incitation à la tolérance qui n’est pas sans rappeler les paroles de sagesse d’Antoine de Saint-Exupery: «Celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit.»
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Commentaire personnel : si, pour supprimer le capitalisme, il suffirait de supprimer les dyslexiques et les autistes - "Que faire ?"(Lénine)
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Le philosophe et autiste Josef Schovanec missionné par le gouvernement sur le travail des autistes
http://www.vivrefm.com/infos/lire/2999/ ... s-autistes
Le gouvernement veut favoriser l’emploi des personnes autistes et vient pour cela de confié une mission à Josef Schovanec le 19 mai 2016, lors de la Conférence nationale du handicap (CNH). Le philosophe est lui-même autiste et connaît bien les questions liées à l’emploi.
« On est dans une situation des années 50 ou 60 », martèle le jeune philosophe né en 1981, qui vient d’être mandaté par le gouvernement pour une mission liée à l’autisme et au travail. « Dans un état où l’ignorance médiévale, moyenâgeuse, règne, les choses sont très compliquées », avance-t-il. « On se bat contre des décennies d’ignorance crasse accumulée. Et cela vaut pour presque tous les handicaps invisibles. C’est valable pour tout l’univers des dys et tout l’univers de la schizophrénie qui visiblement n’est pas du tout à la mode aujourd’hui ».
Josef Schovanec estime qu’on ne peut qu’améliorer l’emploi des personnes autistes aujourd’hui. Il juge être une bonne chose que le gouvernement veuille inscrire la question de l’autisme dans la société. Si l’autisme a longtemps été considéré du point de vue des enfants rien ou presque n’a été fait pour les adultes et l’emploi.
« On ne peut que faire mieux car on part d’une situation catastrophique, mais ce qui est motivant, c’est qu’il y a petit à petit une prise en compte de ce sujet-là », concède-t-il. « Il était impensable qu’il y a cinq ou dix ans, le gouvernement s’intéresse à la question de l’emploi du genre autiste. » Or aujourd’hui, Josef Schovanec est missionné par le gouvernement pour un rapport dans lequel il va étudier des bonnes pratiques ou en imaginer d’autres. C’est la preuve de « l’engagement fort de Ségolène Neuville », secrétaire d’État aux personnes handicapées.
Entretien d’embauche sans succès
Josef Schovanec défend les compétences et le talent des personnes autistes, comme celui des administrateurs de Wikipédia, qui vivent bien souvent dans la misère ou au RSA en France, n’étant pas rémunérés, mais qui ont de réelles passions. Lui, qui est chroniqueur sur Europe 1 considère qu’il est une exception alors qu’il s’estimait avoir été « dans les poubelles de la société », bien incapable de réussir un entretien d’embauche, pour un emploi ou un stage non rémunéré. « Je suis le petit chanceux du club », déclare-t-il . « 99 % de mes amis autistes n’ont pas cette chance-là ». Pour avoir une telle « chance », celui qui est atteint du syndrome d’Asperger a toujours trouvé quelqu’un « pour le faire sortir d’une situation qui, sinon, n’aurait pas eu d’issue ». « L’entretien d’embauche vous évalue sur ce qui n’a rien à voir avec l’emploi en question et sur des apparences qui ne sont pas le meilleurs critères de sélection pour des personnes autistes », déplore Josef Schovanec. Et pour peu que l’entretien d’embauche soit réussi, reste la barrière de la visite médicale : « si le médecin du travail apprend que vous êtes autiste, vous êtes éliminé », tance le philosophe. La raison ? « Beaucoup de médecins du travail pensent que l’autisme est une maladie contagieuse, soit un état où la personne entre en crise toutes les cinq minutes et casse tout ». Les mentalités n’ont pas encore totalement évolué, regrette le philosophe.
Des lieux d’espérance pour les autistes
Mais des lieux d’espoir existent. Josef Schovanec veut s’inspirer des expériences marquantes en matière d’emploi des personnes autistes. Ainsi à Grenoble, le restaurant Atypik emploie prioritairement des personnes autistes, de même en Bretagne avec le parc animalier de Pont-Scorff situé à côté de Lorient. Josef Schovanec souhaite aussi étudier les dispositifs d’accompagnement comme les actions de « Pass P’as » en région lilloise ou Handisup en Normandie. Des expériences positives qui émailleront le rapport de mission du jeune philosophe sur l'insertion professionnelle des adultes autistes.
Voyages en Autistan de Josef Schovanec, 2016, Plon, 252 pages, 14,90 euros.
Gaëtane de Lansalut
http://www.vivrefm.com/infos/lire/2999/ ... s-autistes
Le gouvernement veut favoriser l’emploi des personnes autistes et vient pour cela de confié une mission à Josef Schovanec le 19 mai 2016, lors de la Conférence nationale du handicap (CNH). Le philosophe est lui-même autiste et connaît bien les questions liées à l’emploi.
« On est dans une situation des années 50 ou 60 », martèle le jeune philosophe né en 1981, qui vient d’être mandaté par le gouvernement pour une mission liée à l’autisme et au travail. « Dans un état où l’ignorance médiévale, moyenâgeuse, règne, les choses sont très compliquées », avance-t-il. « On se bat contre des décennies d’ignorance crasse accumulée. Et cela vaut pour presque tous les handicaps invisibles. C’est valable pour tout l’univers des dys et tout l’univers de la schizophrénie qui visiblement n’est pas du tout à la mode aujourd’hui ».
Josef Schovanec estime qu’on ne peut qu’améliorer l’emploi des personnes autistes aujourd’hui. Il juge être une bonne chose que le gouvernement veuille inscrire la question de l’autisme dans la société. Si l’autisme a longtemps été considéré du point de vue des enfants rien ou presque n’a été fait pour les adultes et l’emploi.
« On ne peut que faire mieux car on part d’une situation catastrophique, mais ce qui est motivant, c’est qu’il y a petit à petit une prise en compte de ce sujet-là », concède-t-il. « Il était impensable qu’il y a cinq ou dix ans, le gouvernement s’intéresse à la question de l’emploi du genre autiste. » Or aujourd’hui, Josef Schovanec est missionné par le gouvernement pour un rapport dans lequel il va étudier des bonnes pratiques ou en imaginer d’autres. C’est la preuve de « l’engagement fort de Ségolène Neuville », secrétaire d’État aux personnes handicapées.
Entretien d’embauche sans succès
Josef Schovanec défend les compétences et le talent des personnes autistes, comme celui des administrateurs de Wikipédia, qui vivent bien souvent dans la misère ou au RSA en France, n’étant pas rémunérés, mais qui ont de réelles passions. Lui, qui est chroniqueur sur Europe 1 considère qu’il est une exception alors qu’il s’estimait avoir été « dans les poubelles de la société », bien incapable de réussir un entretien d’embauche, pour un emploi ou un stage non rémunéré. « Je suis le petit chanceux du club », déclare-t-il . « 99 % de mes amis autistes n’ont pas cette chance-là ». Pour avoir une telle « chance », celui qui est atteint du syndrome d’Asperger a toujours trouvé quelqu’un « pour le faire sortir d’une situation qui, sinon, n’aurait pas eu d’issue ». « L’entretien d’embauche vous évalue sur ce qui n’a rien à voir avec l’emploi en question et sur des apparences qui ne sont pas le meilleurs critères de sélection pour des personnes autistes », déplore Josef Schovanec. Et pour peu que l’entretien d’embauche soit réussi, reste la barrière de la visite médicale : « si le médecin du travail apprend que vous êtes autiste, vous êtes éliminé », tance le philosophe. La raison ? « Beaucoup de médecins du travail pensent que l’autisme est une maladie contagieuse, soit un état où la personne entre en crise toutes les cinq minutes et casse tout ». Les mentalités n’ont pas encore totalement évolué, regrette le philosophe.
Des lieux d’espérance pour les autistes
Mais des lieux d’espoir existent. Josef Schovanec veut s’inspirer des expériences marquantes en matière d’emploi des personnes autistes. Ainsi à Grenoble, le restaurant Atypik emploie prioritairement des personnes autistes, de même en Bretagne avec le parc animalier de Pont-Scorff situé à côté de Lorient. Josef Schovanec souhaite aussi étudier les dispositifs d’accompagnement comme les actions de « Pass P’as » en région lilloise ou Handisup en Normandie. Des expériences positives qui émailleront le rapport de mission du jeune philosophe sur l'insertion professionnelle des adultes autistes.
Voyages en Autistan de Josef Schovanec, 2016, Plon, 252 pages, 14,90 euros.
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
(j'aimerai bien qu'on arrête de citer l'Atypik comme exemple à tout bout de champ sans trop savoir de quoi il retourne. A ma connaissance, les autistes y sont bénévoles. Ca leur permet tout de même d'avoir une activité, justifier d'une expérience, etc. Mais j'ignore même s'il y en a un seul qui soit salarié.)
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Pourquoi ne sont-ils pas payés ? À prestations égales, revenus égaux. Non ?
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Merci Manichéenne d'attirer l'attention sur ce point.
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Conférence de Pierre Manificat au RIAU - salon de l'autisme
http://media.wix.com/ugd/eeaedc_6c2b577 ... 497c35.pdf
Intervention Pierre Manificat By Riau, Salon de L’autisme, 3 Avril, 2016
Quelques enseignements tirés de quelques exemples d’insertion professionnelle en
milieu ordinaire de personnes avec autisme et syndrome d’Asperger
Parmi toutes les expériences positives d’insertion professionnelle qui existent tant en
France qu’à l’étranger, à titre expérimental ou non (je pense aux entreprises
orientées informatiques qui embauchent des personnes avec autisme ; mais aussi
aux ESAT), je fais référence ici à 3 situations de jeunes souhaitant intégrer des
grands comptes du domaine industriel, des services informatiques ou encore du
conseil RH et que j’ai accompagnés avec plaisir, ainsi que les recruteurs, managers,
collectif de travail, en amont du recrutement jusqu’à leur intégration réussie.
Ces 3 jeunes que j’appellerai Louis, Laurent et François ont 27, 28 et 30 ans ; ils
sont diplômé de l’ESDES, Ingénieur informatique ou encore Ingénieur acoustique. Ils
ont au minimum 2 ans de recherche d’emploi. Laurent est en recherche depuis 7
ans. Appelé par le référent handicap des sociétés concernées, je vois Louis et
Laurent en amont du recrutement. François est déjà en période d’essai et son
manager ne comprend pas son mode de fonctionnement et s’interroge sur ses
capacités à tenir sa future fonction.
A partir de leur situation et spécificités, je présente ici quelques axes de réflexion et
lignes de force des actions à entreprendre afin de rassembler le maximum de
facteurs-clefs de succès en vue d’une intégration réussie. On pourrait en trouver
d’autres. Je ne cite que les principaux :
Ø Dire ou ne pas dire : c’est une décision qui appartient à chacun. Mais évoquer le
syndrome d’Asperger lors du processus de recrutement permettra d’éviter les
malentendus, les fausses interprétations, les conclusions hâtives, les échecs à
répétition. Dire pour pouvoir valoriser ses points forts cachés derrière ses
comportements visibles et non aidants. Dire pour pouvoir offrir à l’entreprise la
possibilité de partir à votre découverte. De mettre en place les adaptations
indispensables. Dire parce qu’il y aura, de fait, des impacts sur le poste, le N+1 et le
collectif de travail.
Ø Se connaître/ savoir se « vendre » : quel difficile travail pour tout un chacun et
surtout pour ces jeunes ! Mais quels bénéfices pour l’entreprise et le jeune, si celui-ci
peut clairement évoquer ce dont il a besoin pour bien fonctionner (ce qui aura, de
fait, un impact sur le poste et son environnement) et ce qu’il peut apporter comme
points forts (outre les aptitudes intellectuelles, les qualités personnelles).
Ø Avoir développé ses habilités sociales : point clef de la recherche d’emploi et
intégré les règles de fonctionnement en entreprise: communication formelle et
informelle (la machine à café, les pauses des repas, les rites,...) ; écrite et orale (les
mails, les rapports, les documents de synthèse, etc.) ; en réunion, lors des
entretiens, dans la tenue de son poste (feed backs au manager)...
Intervention Pierre Manificat By Riau, Salon de L’autisme, 3 Avril, 2016
Ø Avec l’aide d’un tiers :
§ S’appuyer sur le référent handicap : Associer le référent handicap (s’il existe !)
comme partenaire! Il pourra mettre en œuvre toutes les actions et les moyens
nécessaires ; s’appuyer, de même, sur le médecin du travail
§ Informer/sensibiliser le collectif de travail
§ Aménager le poste de travail o Accompagner le manager et le salarié
Ces 3 dernières actions sont essentielles car elles garantissent la réussite de
l’intégration, qui passe par : offrir des clefs de lecture à chacun ; fournir les
informations nécessaires pour dépasser les difficultés et donner envie de progresser
ensemble ; aménager le poste, si nécessaire, dans son organisation, les relations,
les procédures ; aider le manager à communiquer avec le jeune asperger ; aider ce
dernier à « lire » l’organisation, ses règles de fonctionnement ; l’aider à trouver des
repères...
J’ai accompagné le manager de François durant 2 mois ; j’accompagne encore Laurent après 1 an.
Ces réussites sont celles de l’organisation (savoir sortir d’une définition de fonction
stricte ; d’une évolution de carrière standardisée) ; et des hommes (accueil,
ouverture, remise en question parfois de son mode de fonctionnement).
Mais, au-delà de la bonne volonté, il y a la nécessité de pouvoir bénéficier d’un
accompagnement professionnel qui connaît bien l’entreprise, l’organisation,
l’intégration et le recrutement, ainsi que l’autisme et le syndrome d’asperger.
P Manificat ; Psychologue ; Responsable d’activité. Jlo Emploi.
http://media.wix.com/ugd/eeaedc_6c2b577 ... 497c35.pdf
Intervention Pierre Manificat By Riau, Salon de L’autisme, 3 Avril, 2016
Quelques enseignements tirés de quelques exemples d’insertion professionnelle en
milieu ordinaire de personnes avec autisme et syndrome d’Asperger
Parmi toutes les expériences positives d’insertion professionnelle qui existent tant en
France qu’à l’étranger, à titre expérimental ou non (je pense aux entreprises
orientées informatiques qui embauchent des personnes avec autisme ; mais aussi
aux ESAT), je fais référence ici à 3 situations de jeunes souhaitant intégrer des
grands comptes du domaine industriel, des services informatiques ou encore du
conseil RH et que j’ai accompagnés avec plaisir, ainsi que les recruteurs, managers,
collectif de travail, en amont du recrutement jusqu’à leur intégration réussie.
Ces 3 jeunes que j’appellerai Louis, Laurent et François ont 27, 28 et 30 ans ; ils
sont diplômé de l’ESDES, Ingénieur informatique ou encore Ingénieur acoustique. Ils
ont au minimum 2 ans de recherche d’emploi. Laurent est en recherche depuis 7
ans. Appelé par le référent handicap des sociétés concernées, je vois Louis et
Laurent en amont du recrutement. François est déjà en période d’essai et son
manager ne comprend pas son mode de fonctionnement et s’interroge sur ses
capacités à tenir sa future fonction.
A partir de leur situation et spécificités, je présente ici quelques axes de réflexion et
lignes de force des actions à entreprendre afin de rassembler le maximum de
facteurs-clefs de succès en vue d’une intégration réussie. On pourrait en trouver
d’autres. Je ne cite que les principaux :
Ø Dire ou ne pas dire : c’est une décision qui appartient à chacun. Mais évoquer le
syndrome d’Asperger lors du processus de recrutement permettra d’éviter les
malentendus, les fausses interprétations, les conclusions hâtives, les échecs à
répétition. Dire pour pouvoir valoriser ses points forts cachés derrière ses
comportements visibles et non aidants. Dire pour pouvoir offrir à l’entreprise la
possibilité de partir à votre découverte. De mettre en place les adaptations
indispensables. Dire parce qu’il y aura, de fait, des impacts sur le poste, le N+1 et le
collectif de travail.
Ø Se connaître/ savoir se « vendre » : quel difficile travail pour tout un chacun et
surtout pour ces jeunes ! Mais quels bénéfices pour l’entreprise et le jeune, si celui-ci
peut clairement évoquer ce dont il a besoin pour bien fonctionner (ce qui aura, de
fait, un impact sur le poste et son environnement) et ce qu’il peut apporter comme
points forts (outre les aptitudes intellectuelles, les qualités personnelles).
Ø Avoir développé ses habilités sociales : point clef de la recherche d’emploi et
intégré les règles de fonctionnement en entreprise: communication formelle et
informelle (la machine à café, les pauses des repas, les rites,...) ; écrite et orale (les
mails, les rapports, les documents de synthèse, etc.) ; en réunion, lors des
entretiens, dans la tenue de son poste (feed backs au manager)...
Intervention Pierre Manificat By Riau, Salon de L’autisme, 3 Avril, 2016
Ø Avec l’aide d’un tiers :
§ S’appuyer sur le référent handicap : Associer le référent handicap (s’il existe !)
comme partenaire! Il pourra mettre en œuvre toutes les actions et les moyens
nécessaires ; s’appuyer, de même, sur le médecin du travail
§ Informer/sensibiliser le collectif de travail
§ Aménager le poste de travail o Accompagner le manager et le salarié
Ces 3 dernières actions sont essentielles car elles garantissent la réussite de
l’intégration, qui passe par : offrir des clefs de lecture à chacun ; fournir les
informations nécessaires pour dépasser les difficultés et donner envie de progresser
ensemble ; aménager le poste, si nécessaire, dans son organisation, les relations,
les procédures ; aider le manager à communiquer avec le jeune asperger ; aider ce
dernier à « lire » l’organisation, ses règles de fonctionnement ; l’aider à trouver des
repères...
J’ai accompagné le manager de François durant 2 mois ; j’accompagne encore Laurent après 1 an.
Ces réussites sont celles de l’organisation (savoir sortir d’une définition de fonction
stricte ; d’une évolution de carrière standardisée) ; et des hommes (accueil,
ouverture, remise en question parfois de son mode de fonctionnement).
Mais, au-delà de la bonne volonté, il y a la nécessité de pouvoir bénéficier d’un
accompagnement professionnel qui connaît bien l’entreprise, l’organisation,
l’intégration et le recrutement, ainsi que l’autisme et le syndrome d’asperger.
P Manificat ; Psychologue ; Responsable d’activité. Jlo Emploi.
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
http://www.ouest-france.fr/monde/israel ... el-4331486
Autistes, ils sont agents du renseignement en Israël
Publié le 29/06/2016 Ouest-France
L'armée a trouvé chez les autistes une efficacité sur les recherches visuelles et une très grande sensibilité aux détails. L'armée a trouvé chez les autistes une efficacité sur les recherches visuelles et une très grande sensibilité aux détails. | Raphaël Fournier
Texte : Sophie BOUTBOUL.
Il y a quelques mois, il paniquait à l'idée de discuter avec des inconnus. Aujourd'hui, quand Moshe (1), 21 ans, descend du bus et marche vers la base militaire de Glilot, à 10 km de Tel Aviv, il salue les soldats croisés sur son chemin.
En ce premier mercredi de juin, il est 9 h et le soleil chauffe déjà le bitume qui mène au check-point. À côté d'un grand bâtiment blanc, une maisonnée entourée d'eucalyptus et d'oliviers accueille une salle exiguë éclairée d'une seule fenêtre. Douze écrans d'ordinateurs - deux pour chaque soldat - y trônent côte à côte.
Moshe s'installe à sa table pour une journée de collecte de données classifiées. Comme les cinq autres membres de son unité, le grand gaillard moustachu présente un « trouble du spectre de l'autisme de haut niveau » : il a des difficultés de communication et de socialisation, mais est en revanche doté d'une excellente mémoire et d'étonnantes facultés, un peu comme le personnage joué par Dustin Hoffman dans le film Rain Man.
Ces handicaps les exemptent normalement du service militaire obligatoire classique en Israël, trois ans pour les hommes, deux pour les femmes. Mais, en 2013, l'armée israélienne, Tsahal, a lancé le programme Roim Rachok (« voir au-delà de l'horizon »), intégrant une cinquantaine de personnes autistes volontaires dans des unités comme celles de l'interprétation d'images satellites, la création de programmes et la collecte de données.
Moshe porte l'uniforme kaki de l'armée israélienne depuis août 2015. Son nom et son visage doivent être protégés car il traite d'informations utilisées par les services de renseignement. « J'ai eu longtemps des problèmes d'interactions sociales. À l'école, on ne peut pas dire que j'étais brutalisé, mais je n'ai jamais ressenti que je pourrai être ami avec qui que ce soit, retrace Moshe, en dessinant des ronds autour de ses phalanges avec ses doigts. Le programme m'a aidé à avoir une vie sociale. »
Dans le bureau partagé de l'unité, des dessins de pandas et de fleurs sont accrochés aux murs écrus. Même s'ils ont souvent un casque sur les oreilles pour se concentrer - Moshe écoute du heavy metal ou du swing - les soldats n'hésitent pas à s'entraider quand ils butent sur certaines données. « Les études montrent que les personnes autistes de haut niveau sont très efficaces sur les recherches visuelles et qu'ils ont aussi une très grande sensibilité aux détails », pointe Yoram Bonneh, chercheur en neurosciences et en optométrie à l'université de Bar-Ilan, à Ramat Gan, lui-même père d'un enfant autiste.
« Devenir soldat en douceur »
Avant d'intégrer cette unité de renseignement, Moshe et ses collègues ont passé des entretiens, puis suivi des cours d'adaptation de trois mois à l'université partenaire Ono Academic College. « Nous avons travaillé avec des psychologues sur nos prises de paroles, sur notre socialisation : parler de la pluie et du beau temps, s'adresser à la hiérarchie, gérer son emploi du temps, détaille David (1), 21 ans, bouc brun et lunettes aux branches noires, en butant sur certains mots. Depuis que je suis ici, j'ai, j'ai… appris à condenser mes propos. »
David voulait entrer dans l'armée depuis ses 16 ans, comme volontaire, mais il craignait de s'y perdre. « Roim Rachok nous a permis de devenir soldat en douceur et, en plus, nous sommes dans une unité technologique, ce qui est considéré comme un point puissant sur un CV », assure David dans un débit accéléré, sa kippa bleu nuit tachetée fixée sur la tête. Le secret qui plane sur ses activités l'amuse. « Ça énerve un peu mes parents quand je rentre à la maison et que je reste muet quand ils me demandent : comment s'est passée ta journée ? Qu'as-tu fait aujourd'hui ? Mais ils sont très heureux pour moi », sourit David qui habite Efrat, à 90 km au sud de Glilot. Il ne rechigne pas à passer cinq heures par jour dans les transports.
Chaque semaine, David et ses collègues continuent d'être suivis par des psychologues. « On les fait participer à beaucoup d'événements pour qu'ils soient bien socialisés », précise Esther (1), leur commandante, une jeune femme de 20 ans aux longs cheveux de jais, qui n'a reçu aucune formation avant son affectation à ce poste. « Je connaissais un peu l'autisme car mon cousin est atteint du syndrome d'Asperger, mais une formation serait bel et bien nécessaire pour les encadrants. »
Pour David et Moshe, être soldat constitue un premier travail régulier après le lycée. Le programme dure au minimum un an et peut se prolonger jusqu'à deux ans et huit mois. Chacun touche 900 shekels (200 €) par mois. « Ce n'est pas un salaire très important », note David. Le balèze Moshe l'interrompt : « Je me dois de mentionner que c'est le revenu standard de tout soldat volontaire non-combattant. »
D'ici à quelques mois, six autres jeunes autistes viendront renforcer leur unité. Alors que Moshe bâille bruyamment, David souligne : « Ça fait du bien de pouvoir porter l'uniforme que la plupart des gens de notre âge portent dans le pays. »
(1) Prénoms d'emprunt.
Autistes, ils sont agents du renseignement en Israël
Publié le 29/06/2016 Ouest-France
L'armée a trouvé chez les autistes une efficacité sur les recherches visuelles et une très grande sensibilité aux détails. L'armée a trouvé chez les autistes une efficacité sur les recherches visuelles et une très grande sensibilité aux détails. | Raphaël Fournier
Texte : Sophie BOUTBOUL.
Il y a quelques mois, il paniquait à l'idée de discuter avec des inconnus. Aujourd'hui, quand Moshe (1), 21 ans, descend du bus et marche vers la base militaire de Glilot, à 10 km de Tel Aviv, il salue les soldats croisés sur son chemin.
En ce premier mercredi de juin, il est 9 h et le soleil chauffe déjà le bitume qui mène au check-point. À côté d'un grand bâtiment blanc, une maisonnée entourée d'eucalyptus et d'oliviers accueille une salle exiguë éclairée d'une seule fenêtre. Douze écrans d'ordinateurs - deux pour chaque soldat - y trônent côte à côte.
Moshe s'installe à sa table pour une journée de collecte de données classifiées. Comme les cinq autres membres de son unité, le grand gaillard moustachu présente un « trouble du spectre de l'autisme de haut niveau » : il a des difficultés de communication et de socialisation, mais est en revanche doté d'une excellente mémoire et d'étonnantes facultés, un peu comme le personnage joué par Dustin Hoffman dans le film Rain Man.
Ces handicaps les exemptent normalement du service militaire obligatoire classique en Israël, trois ans pour les hommes, deux pour les femmes. Mais, en 2013, l'armée israélienne, Tsahal, a lancé le programme Roim Rachok (« voir au-delà de l'horizon »), intégrant une cinquantaine de personnes autistes volontaires dans des unités comme celles de l'interprétation d'images satellites, la création de programmes et la collecte de données.
Moshe porte l'uniforme kaki de l'armée israélienne depuis août 2015. Son nom et son visage doivent être protégés car il traite d'informations utilisées par les services de renseignement. « J'ai eu longtemps des problèmes d'interactions sociales. À l'école, on ne peut pas dire que j'étais brutalisé, mais je n'ai jamais ressenti que je pourrai être ami avec qui que ce soit, retrace Moshe, en dessinant des ronds autour de ses phalanges avec ses doigts. Le programme m'a aidé à avoir une vie sociale. »
Dans le bureau partagé de l'unité, des dessins de pandas et de fleurs sont accrochés aux murs écrus. Même s'ils ont souvent un casque sur les oreilles pour se concentrer - Moshe écoute du heavy metal ou du swing - les soldats n'hésitent pas à s'entraider quand ils butent sur certaines données. « Les études montrent que les personnes autistes de haut niveau sont très efficaces sur les recherches visuelles et qu'ils ont aussi une très grande sensibilité aux détails », pointe Yoram Bonneh, chercheur en neurosciences et en optométrie à l'université de Bar-Ilan, à Ramat Gan, lui-même père d'un enfant autiste.
« Devenir soldat en douceur »
Avant d'intégrer cette unité de renseignement, Moshe et ses collègues ont passé des entretiens, puis suivi des cours d'adaptation de trois mois à l'université partenaire Ono Academic College. « Nous avons travaillé avec des psychologues sur nos prises de paroles, sur notre socialisation : parler de la pluie et du beau temps, s'adresser à la hiérarchie, gérer son emploi du temps, détaille David (1), 21 ans, bouc brun et lunettes aux branches noires, en butant sur certains mots. Depuis que je suis ici, j'ai, j'ai… appris à condenser mes propos. »
David voulait entrer dans l'armée depuis ses 16 ans, comme volontaire, mais il craignait de s'y perdre. « Roim Rachok nous a permis de devenir soldat en douceur et, en plus, nous sommes dans une unité technologique, ce qui est considéré comme un point puissant sur un CV », assure David dans un débit accéléré, sa kippa bleu nuit tachetée fixée sur la tête. Le secret qui plane sur ses activités l'amuse. « Ça énerve un peu mes parents quand je rentre à la maison et que je reste muet quand ils me demandent : comment s'est passée ta journée ? Qu'as-tu fait aujourd'hui ? Mais ils sont très heureux pour moi », sourit David qui habite Efrat, à 90 km au sud de Glilot. Il ne rechigne pas à passer cinq heures par jour dans les transports.
Chaque semaine, David et ses collègues continuent d'être suivis par des psychologues. « On les fait participer à beaucoup d'événements pour qu'ils soient bien socialisés », précise Esther (1), leur commandante, une jeune femme de 20 ans aux longs cheveux de jais, qui n'a reçu aucune formation avant son affectation à ce poste. « Je connaissais un peu l'autisme car mon cousin est atteint du syndrome d'Asperger, mais une formation serait bel et bien nécessaire pour les encadrants. »
Pour David et Moshe, être soldat constitue un premier travail régulier après le lycée. Le programme dure au minimum un an et peut se prolonger jusqu'à deux ans et huit mois. Chacun touche 900 shekels (200 €) par mois. « Ce n'est pas un salaire très important », note David. Le balèze Moshe l'interrompt : « Je me dois de mentionner que c'est le revenu standard de tout soldat volontaire non-combattant. »
D'ici à quelques mois, six autres jeunes autistes viendront renforcer leur unité. Alors que Moshe bâille bruyamment, David souligne : « Ça fait du bien de pouvoir porter l'uniforme que la plupart des gens de notre âge portent dans le pays. »
(1) Prénoms d'emprunt.
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Vendredi 1er juillet, Josef continue son périple. Mercredi, il revenait de Strasbourg. Grasse matinée (toute relative) exceptionnelle jeudi, avant une après-midi et soirée bien chargée à Lannion. Ce vendredi matin, conférence à Bénodet. Puis il s'envole pour Lyon, avec une conférence dans une école le soir.
Pendant deux heures, il est intervenu - en chaussettes - à Bénodet devant les 130 conseillers Cap Emploi de Bretagne ("réseau Cheops"). Intervention très percutante, commençant par la vidéo des vœux aux malades du président de la Confédération Helvétique.
La vigueur des applaudissements a démontré l'intérêt des conseillers. Il s'agissait de conseillers classiques Cap Emploi (visant le recrutement dans des entreprises), mais aussi de conseillers SAMETH (qui s'occupent du maintien dans l'emploi).
Les questions ont montré l'intérêt - et les contacts après la séance sur des problèmes concrets concernant des personnes avec ou sans diagnostic. Quand la menace de licenciement pèse, le diagnostic peut être nécessaire de façon urgente.
Des extraits de "Wretches ans Jabberers" permettaient de montrer le contraste entre les capacités apparentes et réelles.
Quelques éléments du fonctionnement des personnes autistes :
Parmi les pistes, il a parlé du travail en binôme, ou d'un volet professionnel au logiciel TSARA.
L'embauche des personnes autistes oblige Cap Emploi à modifier ses pratiques habituelles.
Nous avons ensuite discuté, à table, dans une petite pièce tranquille, avec des administrateurs de Cap Emploi impliqués dans l'autisme, de ce que le 4ème plan autisme pourrait comporter.
Le président du réseau Cheops est à l'origine de l'expérience au zoo de Pont-Scorff, il y a 17 ans !
Pendant deux heures, il est intervenu - en chaussettes - à Bénodet devant les 130 conseillers Cap Emploi de Bretagne ("réseau Cheops"). Intervention très percutante, commençant par la vidéo des vœux aux malades du président de la Confédération Helvétique.
La vigueur des applaudissements a démontré l'intérêt des conseillers. Il s'agissait de conseillers classiques Cap Emploi (visant le recrutement dans des entreprises), mais aussi de conseillers SAMETH (qui s'occupent du maintien dans l'emploi).
Les questions ont montré l'intérêt - et les contacts après la séance sur des problèmes concrets concernant des personnes avec ou sans diagnostic. Quand la menace de licenciement pèse, le diagnostic peut être nécessaire de façon urgente.
Des extraits de "Wretches ans Jabberers" permettaient de montrer le contraste entre les capacités apparentes et réelles.
Quelques éléments du fonctionnement des personnes autistes :
- - anxiété et angoisse : comprendre et prévenir
- faire très simple (appui sur la comparaison entre le Financial Times et Closer)
- la théorie de l'esprit, le sens du danger
- la prosopagnosie
- les particularités sensorielles.
- 1/ la rédaction des petites annonces
2/ le CV
3/ l'entretien
4/ la visite médicale.
Parmi les pistes, il a parlé du travail en binôme, ou d'un volet professionnel au logiciel TSARA.
L'embauche des personnes autistes oblige Cap Emploi à modifier ses pratiques habituelles.
Nous avons ensuite discuté, à table, dans une petite pièce tranquille, avec des administrateurs de Cap Emploi impliqués dans l'autisme, de ce que le 4ème plan autisme pourrait comporter.
Le président du réseau Cheops est à l'origine de l'expérience au zoo de Pont-Scorff, il y a 17 ans !
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Émilien Hamel. Autiste et virtuose d'opéra
Publié le 15 juin 2016 Le Télégramme http://www.letelegramme.fr/finistere/mo ... 108806.php
Musicien, chanteur et compositeur, Émilien Hamel est soliste pour l'Opéra en folie.
Il fera bientôt parti de la troupe de l'Opéra en folie avec Loraine Sauvage. Émilien Hamel, Parisien de 35 ans, n'est pas un baryton comme les autres. Soliste virtuose, il porte le syndrome d'Asperger et en parle sans complexe.
Pourquoi êtes-vous de passage à Morlaix ?
« J'ai rencontré Loraine Sauvage il y a six mois, à Paris, lors d'un projet autour de la Flûte enchantée de Mozart. On l'a représenté pendant deux mois en Bretagne et j'en ai gardé un très bon souvenir. Je connais un peu le coin, maintenant, d'autant plus que je suis à moitié breton ! Ma mère vient de Plouay, dans le Morbihan. Le 25 juin, je rejoins de nouveau la troupe de Loraine Sauvage. Je serai, entre autres, le Barbier de Séville pour l'Opéra en folie. C'est un programme qui reprend avec brio les grands classiques de l'opéra, dans une atmosphère déjantée. Un projet sur mesure pour moi, puisqu'il me permet d'être un peu fou sur scène et d'exprimer ma créativité, tout en restant dans un registre conventionnel ».
Racontez-nous votre parcours.
« J'ai commencé par la Royal Academy of Music de Londres, puis j'ai suivi une licence de musicologie à la Sorbonne. Je suis chanteur baryton et compositeur. J'aime les projets d'opéra décalés et excentriques comme l'Opéra en folie (lire ci-dessous), avec lesquels je suis très à l'aise dans le jeu et dans le répertoire. Je suis autiste Asperger, ce qui m'a poussé à créer Plumeria, une association qui monte des projets pour faire changer le regard des gens sur ce syndrome. Le « Fol ensemble » en fait partie : c'est un orchestre créé avec le conservatoire de Paris (CRR), composé d'autistes et de non autistes. Certains sont virtuoses, tous sont très bons ».
Le syndrome d'Asperger, qu'est-ce que c'est ?
« Asperger rentre dans le spectre des diverses formes d'autisme. C'est une configuration différente de la réflexion et une hiérarchisation sensorielle qui ne se met pas toujours en place. Je m'exprime. Les Asperger ont du mal à comprendre la communication implicite, peuvent se focaliser sur des domaines très spécifiques et certains sont hypermnésiques. En ce qui me concerne, je ne comprends pas la communication non verbale, je suis incapable de mentir et je suis passionné de catch et d'opéra ». Rires.
En tant qu'Asperger, quel rapport avez-vous avec la musique ?
« La musique est un très bel échappatoire pour moi. Le milieu artistique est très tolérant vis-à-vis des « originaux » comme moi, plus que la société en général. Asperger m'apporte une aisance naturelle sur scène, qui me permet d'être très pointu dans mon domaine, avec une certaine liberté. En bonus, mon hypermnésie me facilite l'apprentissage des rôles ou partitions, ce qui est très pratique ! »
Publié le 15 juin 2016 Le Télégramme http://www.letelegramme.fr/finistere/mo ... 108806.php
Musicien, chanteur et compositeur, Émilien Hamel est soliste pour l'Opéra en folie.
Il fera bientôt parti de la troupe de l'Opéra en folie avec Loraine Sauvage. Émilien Hamel, Parisien de 35 ans, n'est pas un baryton comme les autres. Soliste virtuose, il porte le syndrome d'Asperger et en parle sans complexe.
Pourquoi êtes-vous de passage à Morlaix ?
« J'ai rencontré Loraine Sauvage il y a six mois, à Paris, lors d'un projet autour de la Flûte enchantée de Mozart. On l'a représenté pendant deux mois en Bretagne et j'en ai gardé un très bon souvenir. Je connais un peu le coin, maintenant, d'autant plus que je suis à moitié breton ! Ma mère vient de Plouay, dans le Morbihan. Le 25 juin, je rejoins de nouveau la troupe de Loraine Sauvage. Je serai, entre autres, le Barbier de Séville pour l'Opéra en folie. C'est un programme qui reprend avec brio les grands classiques de l'opéra, dans une atmosphère déjantée. Un projet sur mesure pour moi, puisqu'il me permet d'être un peu fou sur scène et d'exprimer ma créativité, tout en restant dans un registre conventionnel ».
Racontez-nous votre parcours.
« J'ai commencé par la Royal Academy of Music de Londres, puis j'ai suivi une licence de musicologie à la Sorbonne. Je suis chanteur baryton et compositeur. J'aime les projets d'opéra décalés et excentriques comme l'Opéra en folie (lire ci-dessous), avec lesquels je suis très à l'aise dans le jeu et dans le répertoire. Je suis autiste Asperger, ce qui m'a poussé à créer Plumeria, une association qui monte des projets pour faire changer le regard des gens sur ce syndrome. Le « Fol ensemble » en fait partie : c'est un orchestre créé avec le conservatoire de Paris (CRR), composé d'autistes et de non autistes. Certains sont virtuoses, tous sont très bons ».
Le syndrome d'Asperger, qu'est-ce que c'est ?
« Asperger rentre dans le spectre des diverses formes d'autisme. C'est une configuration différente de la réflexion et une hiérarchisation sensorielle qui ne se met pas toujours en place. Je m'exprime. Les Asperger ont du mal à comprendre la communication implicite, peuvent se focaliser sur des domaines très spécifiques et certains sont hypermnésiques. En ce qui me concerne, je ne comprends pas la communication non verbale, je suis incapable de mentir et je suis passionné de catch et d'opéra ». Rires.
En tant qu'Asperger, quel rapport avez-vous avec la musique ?
« La musique est un très bel échappatoire pour moi. Le milieu artistique est très tolérant vis-à-vis des « originaux » comme moi, plus que la société en général. Asperger m'apporte une aisance naturelle sur scène, qui me permet d'être très pointu dans mon domaine, avec une certaine liberté. En bonus, mon hypermnésie me facilite l'apprentissage des rôles ou partitions, ce qui est très pratique ! »
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Une interview sur le même sujet :Jean a écrit :A Toulouse, une boutique où les autistes peuvent "s'entraîner au monde du travail"
...
Sébastien, personne avec autisme : "Je me sens mieux intégré"
Sébastien est Asperger. Depuis plusieurs mois, il travaille au magasin associatif Witoa, à Toulouse. D’abord bénévole, Sébastien sera engagé prochainement. Il nous raconte son quotidien et les bénéfices de cette expérience.
http://www.fondationorange.com/Sebastie ... ux-integre
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Conseils et ressources pour l'emploi
Nice matin
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