Conseils et ressources pour l'emploi

[Manichéenne]

Ok, le job coaching ne te correspond pas. A moi non plus je pense qu'il n'apporterait rien.
Mais est-ce que pour autant ça n'aiderait pas certains ? C'est une vraie question, parce que je n'en sais rien et que je ne veux pas faire une généralité de mon cas.
Autre question, as-tu fait part à J.S de ton avis ? Parce que ce serait bien qu'on ait effectivement d'autres propositions que celle-là, au final.

Question subsidiaire : oui, mais quoi d'autre ? Le plus utile à mon avis serait un changement de mentalité des gens, et un changement du mode de gestion des entreprise à la française. Mais ça ne peut pas être proposé en l'état, c'est le but pas le moyen.
Du coup, à part trouver des emplois spécifiques, particulièrement compatibles à nos forces et faiblesses, je ne vois pas. Et même si moi aussi je risque d'y venir, je trouve ça déplorable de devoir se réorienter pour changer d'emploi, puisque l'emploi ne peut pas s'adapter.

[Benoit]

Non, je pense que le job coaching à l'anglo saxonne est totalement intransposable au système français, sauf entreprises très spécifiques qui de toute façon n'en auraient pas besoin.

Dans l'idée, les grands principes sont bons, mais dans la pratique les personnes qui le mettraient en place seraient dans des situations intenables, quelque soit leur bonne volonté vis à vis de la personne accompagnée ou leur connaissance du SA. (et pour l'un comme pour l'autre il n'y a beaucoup de chemin à faire).

Ce que je sais reconnaitre, c'est une roadmap (surtout quand elle est publique) et là on est complètement dans la "validation de principe" de la roadmap du cabinet M. et de son rapport partiel et partial. Par principe, ça m'exaspère de donner les clés à des professionnels, quelle que soit leur "éthique" affichée et/ou revendiquée.

Une solution pour tous et chacun je n'en ai pas, mais une démarche là oui j'en ai une à proposer (et je l'ai fait par le biais de ce forum): elle consiste à partir des besoins et des projets des personnes Asperger et à bâtir (à moyen ou long terme) des projets concrêts et individuels autour d'eux pour leur permettre de s'exprimer. Il n'y a rien d'innovant la dedans, c'est peu ou prou l'approche que professent des gens comme L. Mottron.
J'avais même eu un petit succès il me semble avec mon fil d'appel à candidatures.

Mais cette démarche n'a rien à voir avec celle de job coaches payés par des entreprises pour former des autistes à des métiers qu'ils croient être bon pour eux.
Il est impossible de savoir de façon "science infuse" de quoi ont besoin les autistes sans d'abord le leur demander, et personne n'a l'intention de le faire.
Le terme d'"insertion" dans le monde du travail est symptomatique. Insérer c'est l'équivalent de demander de s'intégrer. Les autistes n'ont pas à le faire, pas plus que les autres personnes en situation de handicap.

Ca me semblait ultra logique comme démarche de commencer par impliquer les autistes dans un tel projet, en les mettant pour la première fois au coeur de leurs projets. Les autistes eux mêmes. Pas leurs parents. Pas leur psys. Pas le cabinet M. Pas les job coaches. Pas le CNPF. Et oui, ça implique de faire au préalable d'énorme efforts d'accompagnement pour que "ça" (le projet) sorte, évidemment pour les non verbaux mais tout autant pour les verbaux, parce qu'on a tous des difficultés avec la projection.
Ca me semblait la démarche évidente dans la continuité du fait de donner la responsabilité du dossier à une personne autiste.

Désolé de la véhémence, mais j'ai perdu plusieurs années de ma vie qui ne me seront jamais rendues à échanger voire collaborer avec des "coaches", parce que tous ces connards et connasses croient savoir ce qui est bon pour moi, ou croient que mon projet est irréaliste alors que "bizarrement" il fonctionne très bien en ce moment (je touche du bois). Parce que je suis le mieux placé pour savoir comment contribuer à la société et que je suis plus obstiné qu'une mule.

PS. Je n'ai pas le numéro ou le mail de J. Schovanec, je suis donc passé par un intermédiaire, et je n'ai eu aucune réponse.

[Flower]

Ce n'est peut-être pas la bonne définition de ce qu'est censé faire un job coach, mais quand j'ai commencé à travailler, j'aurais bien aimé qu'il y ait quelqu'un qui m'explique un peu comment ça fonctionne, explicite certaines règles que personne ne dit jamais, me dise quoi faire dans certaines situations que je ne connaissais pas, etc. J'ai trouvé difficile d'arriver à un poste sans personne pour m'expliquer ce genre de petites choses, parce que dans mon domaine, quand on arrive le prédécesseur est généralement parti depuis longtemps, et accessoirement ce n'est pas vraiment à un collègue qu'on va demander "comment réagir si mon chef pique une crise parce qu'il y a une faute de frappe dans le document".
Après, à l'époque je ne savais pas que j'étais autiste, si je l'avais su j'aurais peut-être tout simplement choisi un autre métier.

[Jean]

L'intervention d'Handisup Haute-Normandie au colloque de Lorient d'Asperansa a été très intéressante : les intervenantes ont bien insisté sur la nécessité de partir des intérêts des personnes autistes, sans préjugé sur les métiers qui leur seraient accessibles.

[phi]

Je ne manquerai pas de faire un retour sur le bienfait ou non du coach chez Auticonsult (en supposant que je sois effectivement embauché à la fin...)

[Manichéenne]

Désolé de la véhémence, mais j'ai perdu plusieurs années de ma vie qui ne me seront jamais rendues à échanger voire collaborer avec des "coaches", parce que tous ces connards et connasses croient savoir ce qui est bon pour moi, ou croient que mon projet est irréaliste alors que "bizarrement" il fonctionne très bien en ce moment (je touche du bois).

Je comprends bien, même si je n'ai pas un vécu similaire.
Dans mon cas on m'a refusé le coaching spécialisé pour Asperger parce que j'ai déjà un emploi, donc même si ça ne me convient pas du tout je dois "faire avec".

Du coup, c'est là que ce n'est pas clair du tout, coach ça veut tout et rien dire. Un coach qui explique au patron comment fonctionne son employé, un coach qui explique au salarié comment il doit agir, un coach qui suit la personne sans emploi (ou qui désire en changer) pour définir son projet et l'aider à y parvenir... Ce sont trois rôles différents.

[Benoit]

A verifier, mais je ne crois pas qu'il y ait une seule heure de cours en "conseil de carriere" dans les formations de coach / accompagnant pour autiste (eg. La Sorbonne), pour cela il faudrait deja que les personnes en questions aient une vision large du monde de l'emploi et c'est tres rarement le cas.

Et il faudrait pour cela que les entreprises cooperent, et pour commencer envisagent le handicap a l'americaine sous la forme "de quoi tel salarie a t il besoin pour m'etre productif" en le lui demandant. Si a ce moment la l employe demande des prestations de coach, et seulement a ce moment la, il faut en faire intervenir un.
Mais en general, la flexibilite ne fonctionne que dans un seul sens.

[nouvo]

Comment Joseph Schovanec nourrit-il sa réflexion sur ce sujet de l'emploi ?

Je suppose (oui) qu'il rencontre d'assez nombreux autistes à l'occasion de conférences et cafés-rencontres, et aussi sans doute en d'autres contextes,

mais quand il écrit :

"Or, l’autisme est encore très mal appréhendé : 80 % des 400.000 adultes atteints ont été diagnostiqués ces deux dernières années."

les connait-il assez ? notamment ceux-là mais aussi tous les autres ?

Il faut(drait) des participations, expressions de la base pour cerner au mieux un sujet (et sujet complexe, lourd et sans doute assez difficile)
Il faudrait que J. Schovanec consulte, d'une manière ou d'une autre, de manière large, et avec Internet, c'est potentiellement assez réalisable; et s'il estimait qu'il pouvait manquer de données / cas / exemples.

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Sur le coaching, il faut effectivement voir ce qui est entendu.
(assemblage de mots: voir / entendre douteux mais la langue française doit s'en accommoder ^^)

Remarque personnelle: je ne suis pas certain que J. Schovanec ait encore toutes les clés / données / ressources sur ce sujet, parce que, dans ses propos, il me semble trouver une certaine largesse:

"Ce qui me semble indispensable, c’est de mettre en place un « job coaching ». Pour s’insérer, les personnes autistes doivent être accompagnées, tout comme les entreprises. C’est un point essentiel qui nécessite de la prudence et de la vigilance : il ne faudrait pas que ce coaching tombe aux mains de petites officines privées douteuses… En tout cas, avec une bonne formation initiale et un bon coaching, je suis certain que plus de 95 % des personnes autistes pourraient trouver leur place dans le monde du travail. Elles pourraient exercer tous les types de métiers…"

donc j'aurai tendance à penser que cela est à ce stade une réponse encore assez théorique, disons "de positionnement de principe"

sur lequel, sur ce principe et possibilité d'être accompagné, je pense plutôt favorablement.
reprenant en outre le contenu de Flower;
après reste à voir s'il s'agit d'accompagnement (suivre, aider selon les besoins et points à améliorer / comprendre) ou si la vision de coaching est autre: forcer / sur-adapter (essayer) une personne à un emploi.
Là, il me semble que ce n'est très clair / détaillé
(à ce stade et selon cette interview)

[Jean]

Josef nous dit qu'il préfère ne pas lire ce qui se dit à son sujet, ou ses interviews.

Je le comprends, car certaines phrases de l'interview devraient le hérisser.

Josef vient parler de l'autisme le 1^er juillet aux 130 conseillers Cap Emploi de Bretagne. Je l'héberge comme d'habitude. Nous aurons l'occasion de parler de sa mission, et de ce que vous exprimez.

[Jean]

Journées Nationales des Centres de Ressources Autisme 2016
http://www.colloque-tv.com/colloques/p- ... tisme-2016

SYMPSIUM 1B - SALLE AUDITORIUM
"Les dispositifs d'accompagnement de l'insertion professionnelle des adultes en Europe"

Modérateur Eric Willaye, Docteur en psychologie, SUSA, Mons, Belgique

S1B1 - Exemple de GAUTENA et du partenariat avec l’association GUREAK (Ignacio GALLIANO, Médecin Psychiatre, directeur de GAUTENA, San Sebastian, Espagne).
Télécharger le support visuel

S1B2 - Le succès d’une approche personnalisée et axée sur les compétences : l’exemple de Passwerk (Dirk ROMBAUT, Directeur commercial, Passwerk, Berchem, Belgique).
​ Télécharger le support visuel

S1B3 - La prise en charge d’adultes avec autisme en grande dépendance à la fondation Autisme Luxembourg (Conny THERWER, Fondation Autisme Luxembourg, Capellen, Luxembourg).
​Télécharger le support visuel

[nouvo]

en suite au 3ème lien et Passwerk j'ai visionné cette video sur la société (en informatique) que j'ai trouvée intéressante. L'on y voit une coach parlant de certaines de ses interventions, des employés TSA et cadres divers de l'entreprise, supports et objets : http://www.passwerk.be/fr/vid%C3%A9o-de-passwerk-2

[Benoit]

Je ne manquerai pas de faire un retour sur le bienfait ou non du coach chez Auticonsult (en supposant que je sois effectivement embauché à la fin...)

N'hésites surtout pas à profiter de ce programme pour former ton coach.

[Flower]

Par rapport à ce que dit Benoît sur la prise en compte des souhaits de la personne autiste, je pense que c'est un point sur lequel il faut intervenir assez tôt, dès l'adolescence si possible, mais aussi bien sûr après. Par exemple dans le cas de gens diagnostiqués sur le tard qui du coup souhaitent se réorienter.

Je trouve aussi qu'il serait utile aussi de prévoir quelque chose sur les autistes qui ont trouvé un emploi par leurs propres moyens (puisqu'ils y en a), mais qui ont des difficultés ensuite. Je ne sais pas à quel point cette idée de job coaching pourrait s'appliquer dans ces cas, mais j'ai l'impression que quand on veut des aménagements de poste, il faut vraiment venir avec des demandes concrètes, et ce n'est pas toujours facile à identifier tout seul.

(Ce ne sont que quelques idées et réflexions, hein, ce n'est pas une critique.)

[Benoit]

Il est plus facile pour des RH/une hierarchie de mettre en place des amenagements ponctuels sans toucher au poste et aux responsabilites du travail, compare a la mise en place d'une reelle mobilite professionnelle (avec formation eventuelle).

Le probleme c'est que les adultes autistes sont plutot dans le deuxieme type de demande, il me semble.

Ca ne signifie absolument pas qu'une telle demande serait infondee, bien au contraire, mais plutot qu'il faut y travailler de facon differente, les interlocuteurs n'etant pas les memes. (par exemple le responsable a l'instant t n'a pas a etre implique dans un changement de service).

L'ideal pour cela est de se faire aider dans la mise en place d'un projet qui sera ensuite propose a un autre niveau de l'entreprise, mais peu de professionnels proposent de tels services.

[Flower]

Parfois même des aménagements ponctuels et a priori plutôt simples, c'est compliqué à mettre en place! Alors effectivement ne parlons même pas de choses plus larges comme la mobilité professionnelle... Je pense que dans les deux cas, qu'il y ait volonté de mobilité ou envie de rester sur un poste, ce serait bien s'il y avait une possibilité d'accompagnement pour obtenir un aménagement. Y compris un soutien dans la réflexion sur "de quels aménagements ai-je besoin", parce que ce n'est pas toujours évident à identifier.