Skadi a écrit : la génétique est une discipline récente.
Euh non pas tant que ça, puisque les prémices de la génétique remontent à 150 ans environ avec Mendel. Ce qui est récent c'est l'utilisation de l'ADN pour identifier un individu lors d'une enquête judiciaire ; la reconnaissance de paternité entre désormais dans ce cas, puisqu'on peut demander un test ADN par voie de justice pour identifier un père qui refuse de reconnaître être le père d'un enfant. Exemple connu du grand public avec l'ex-garde des sceaux qui est allé en justice pour identifier le père de sa fille qu'elle a désigné. Le monsieur s'est d'ailleurs dérobé aux tests ADN et par son refus, a été reconnu par défaut être le père et contraint à payer une pension alimentaire.
La généalogie se base, elle, sur les archives laissées à disposition du chercheur, essentiellement les archives d'état-civil, à savoir l'histoire officielle, mais il peut exister aussi une histoire officieuse ou parallèle que le chercheur peut dénicher dans des archives familiales ou administratives qui ne relèvent pas de l'état-civil. Cette histoire-là intéresse aussi le généalogiste.
Il existe maintenant le don de gamètes (ovule ou spermatozoïde) pour concevoir un enfant, la généalogie prendra en compte ce que déclare l'état-civil, à savoir que le don est passé sous silence, mais les recherches dans l'histoire familiale pourront peut-être révéler cette particularité. Il existe des témoignages sur internet d'enfants devenus adultes qui recherchent leur géniteur ou génitrice, le chercheur en généalogie prendra également en compte cette histoire parallèle.
En bref, la généalogie se base sur l'histoire officielle, celle qui est déclaré à l’État par les parents et qui n'est pas basée sur la génétique du père, mais sur le déclaratif, c'est à dire qu'un père peut se déclarer être le père en ignorant que son enfant est l'oeuvre de l'amant de sa femme. Autrefois, la mère était toujours la mère génétique, maintenant avec l'assistance à la procréation, la mère peut ne pas être la mère génétique, alors de la même façon la mère se déclare comme étant la mère, il n'est pas fait de test ADN pour savoir si la génétique concorde, la justice s'en mêle que s'il y a un problème qui mérite de faire les tests, en tout cas en France les tests génétiques sont interdits en dehors d'un cadre judiciaire, l'Etat protège par ce fait le déclaratif des parents. Libre à chacun de contourner la loi en faisant faire des tests génétiques à l'étranger par internet. On sait aussi que la médecine peut établir qu'il n'y a pas de lien génétique avec le père ou la mère lors d'un épisode médical à transmission génétique.
La justice peut renverser ce qui a été déclaré grâce à l'identification par l'ADN. Le chercheur peut lui définir plusieurs histoires, une officielle et une officieuse.
Si nos ancêtres, souvent illettrés, ne laissaient pas d'archives personnelles, il en est tout autrement désormais puisque nous laissons sur internet des traces multiples de notre existence, ce qui ne manquera pas de réjouir les chercheurs en généalogie dans les siècles prochains.
Le chercheur en généalogie peut se contenter de bâtir un arbre, mais il peut aller plus loin en reconstituant des biographies (ce que je fais et qui est l'essentiel de mon travail).
Voilà un complément d'information !
Et merci pour ton compte-rendu !
