Sur ce sujet, voir aussi ce que Jean a posté tout à l'heure (
viewtopic.php?f=19&p=413352#p413339):
Vous avez tenu un séminaire en juillet qui se donnait "pour but d’examiner de façon objective des états psychologiques qui peut-être répondent à d’autres troubles au DSM ou qui en ont certaines caractéristiques, mais qui peuvent être pris à tort pour de l’autisme." Pouvez-vous donner un ou des exemples ?
NP : On a des descriptions amateur de l’autisme qui ont fait leur chemin, comme celles de Rudy Simone4 (qui n’a pas de diagnostic d’autisme et aux grandes compétences sociales, donc a priori elle se situe dans un profil bien loin de l’autisme), qui dans son livre Aspergirl conseille le régime de Natacha Campbell pour « guérir » l’autisme (comme on le sait, aucun régime ne « guérit » l’autisme, puisque ce n’est pas une maladie). Dans ses livres, une partie décrit l’autisme « Asperger » à partir de témoignages, mais d’autres aspects renvoient à une description de comportements névrotiques ou de Trouble de la personnalité limite, de mon point de vue. Il faut savoir que l’autisme n’est pas un état d’instabilité mentale, bien au contraire. Ce faux profil a eu une adhésion importante et connaît ses clones, au point où j’ai voulu vraiment savoir s’il n’y avait pas un 3ème type d’autisme (à part prototypique et Asperger, ce dernier étant supprimé du DSM 5 et désormais de la CIM 11) et c’est là que j’ai compris que la confusion venait de personnes qui rebaptisent des traits de troubles de la personnalité en troubles autistiques (de bonne ou de mauvaise foi). Peut-être même que ces profils n’entrent dans aucune catégorie du DSM. Ce sont donc des personnes en quête identitaire qui s’écrient qu’il faut « être soi-même », notion très éloignée de l’autisme, car on n’est pas axé sur l’égo ni sur la réussite sociale. Et nos intérêts spécifiques ne sont en rien une compensation à des troubles de la personnalité, mais notre mode de fonctionnement. Donc une personne autiste est faite pour être focalisée sur des sujets donnés, ce n’est pas un repli sur soi. Tout comme les neurotypiques sont axés sur le relationnel, les autistes le sont à des thématiques qui feront leur expertise.
Je vais sans doute m’attirer les foudres en disant cela, mais il est important de mettre un frein à la désinformation ou, en tout cas, de faire réfléchir.
nouvo a écrit :""" il est moins grave d'établir un diag d'autiste pour une personne non-autiste que d'établir un diag de non-autiste pour une personne autiste """
et bien, comme je l'ai dit, je ne le pense pas.
Eh bien perso je le pense. Pour la plupart des pros, ce qu'il faut éviter c'est l'absence de suivi, car il faut visiblement le répéter mais un diagnostic s'envisage avant tout dans le cadre d'une prise en charge.
Ixy a écrit :Dans les troubles de la personnalité, beaucoup de possibilités :
- trouble de la personnalité évitante
- trouble de la personnalité obsessionnelle
- trouble de la personnalité narcissique
- trouble de la personnalité borderline
- et surtout : trouble de la personnalité schizoïde, qui ressemble bcp à l'autisme à tel point que certains ont appellé ça "autisme de l'adulte"
au niveau de la communication :
-trouble de la communication sociale
au niveau des problèmes sensoriels :
- tous les troubles sensoriels (sensory processing disorder)
Oui, et il faut ajouter la dépression "toute bête" (qui passe facilement pour de la schizoïdie), les troubles de l'humeur (souvent assortis d'un TP, notamment TPB, ce qui est logique), et aussi les séquelles de maltraitances ou traumatismes graves.
Un truc que j'ai du mal à comprendre, c'est au niveau des troubles de la personnalité. Je peine à saisir la pertinence d'une telle discussion (mais si ça en aide certains tant mieux) parce que le propre d'un trouble de la personnalité c'est de parasiter la perception que la personne a d'elle-même. Je ne vois pas qui, en lisant ce sujet, va se dire: "ah oui, moi c'est vrai, j'ai tel trouble de la personnalité, je ne suis pas autiste".
Il est bien question de se mentir à soi-même, de façon plus ou moins pathologique, donc si c'est si compliqué c'est bien parce que la plupart des diags différentiels les personnes concernées ne
peuvent pas les admettre. Parce que c'est une partie du trouble.
Franchement, quand je vois que des gens en arrivent à pipeauter les tests et/ou à mentir en vue de décrocher un diagnostic, je trouve ça tellement pathétique que limite je trouve moins triste d'être autiste que d'en être rendu à faire ça.
Et comme le souligne olivierfh, on en revient toujours à la même conclusion: entretien avec les proches pour récolter des données sur l'enfance. Je veux bien croire que c'est parfois compliqué, mais il me semble qu'il y a de l'abus aussi.
Le souci c'est que tout ça fausse toutes les données, tout le temps.
Le pdf est pas mal oui, mais les sources, elles sont où? Les 3/4, c'est 3/4 de quoi? Des gens qui vont dans les centres expert FondaMental autisme (7 en France
)?
Où apparaissent ceux qui vont chercher un diag en libéral après avoir été testés négatifs dans ces centres?
Ou alors c'est 3/4 des gens testés dans tous les types de centres sur tout le territoire? Comment sait-on? C'est écrit quelque part? Et les données du libéral? Et des diags reçus en CMP?