Clovis a écrit : ↑lundi 15 juin 2020 à 15:32
Je m'excuse tout d'abord de mon intervention sans doute un peu hors-sujet à laquelle je me suis laissé aller dans un moment de déprime. Pour répondre à Lulamae : oui, je pense surtout à Joseph Schovanec, mais aussi par exemple à Julie Dachez.
Ca ne m'a pas dérangée : je trouve simplement dommage qu'avec les difficultés quotidiennes auxquelles tu dois faire face, tu te mines en plus parce que tu ne te sentirais pas assez légitime pour avoir un diagnostic d'autiste.
Je ne fais pas mystère non plus du fait que je trouve ce genre de considération, comme récemment défendues par Josef Schovanec par exemple, néfastes et destructrices pour les autistes diagnostiqué(e)s tardivement, qui vont avoir double peine : faire face au diagnostic, à la prise de conscience de leur handicap réel (on ne peut plus le dénier), et reconfigurer toute leur vie, parfois bien avancée, après une grosse errance diagnostique.
Pour moi, ça a été après des années de dépression et un mois d'hospitalisation en HP pour burn-out familial et professionnel, un diagnostic invalidé par le même psychiatre du CHU qui m'avait suivie pour cela, et un diagnostic "peut-être état limite" par le dernier psychiatre du CMP que j'ai consulté. Et même ma surdité ne m'appartient plus : je ne suis pas sourde comme je le pensais, et il va falloir que je reprenne tout à zéro pour avoir un appareillage qui me convienne.
Donc, c'est sans doute amplement dû à mon histoire personnelle, mais lire des articles ou des interviews qui défendent cette idée de "vrais autistes" qui ont le bon diagnostic parce qu'ils sont assez handicapés VS "autistes douteux" qui ont un diagnostic mais forcément de complaisance parce que, au choix, ils sont en couple, ils ont un boulot, ils sont capables de prendre un bus, et que sais-je encore...
Je crois qu'on peut s'en tenir à la charte d'ici, pour soi-même et pour les autres : on a un diagnostic posé par un psychiatre ou une équipe habilitée = on est autiste légitime. Point.
On peut militer pour que les diagnostics se fassent différemment à la source, mais ça devrait s'arrêter là, pour les versions du DSM ou CIM à venir, et qu'on laisser un peu vivre les autistes diagnostiqués avec leurs difficultés et les m*** qui leur arrivent dans la figure tous les jours, avec leurs cortèges de doute, c'est déjà assez compliqué comme ça !
Ici sur Asperansa, ça devrait être une sorte de havre où l'on peut échanger en confiance avec d'autres personnes autistes, sur les expériences du quotidien : or, non seulement il y a eu des remarques régulières sur les faux diagnostics, donc on sème allègrement le doute pour tout le monde (car qui peut dire que son médecin était "le bon" ou un de ces médecins qui font des diagnostics à tour de bras ?), sauf pour soi (au passage, c'est quand même important de le repréciser, car les mêmes qui évaluent à vue de texte l'autisme des autres ne s'incluent bizarrement pas dans les mêmes doutes)...
Et puis, à chaque fois qu'un sujet important ou concret est évoqué, c'est par une personne non diagnostiquée - et je trouve super qu'elles le fassent, mais pourquoi est-ce que ce sont ces personnes qui font vivre le site ?
Où est-ce qu'ils sont, les autistes diagnostiqués sur Asperansa ? En dehors de quelques fidèles, je ne vois plus grand-chose côté échange sur les points du quotidien, sinon une demande de loin en loin pour l'AAH, la RQTH, le diagnostic...
Vous êtes passé(e)s où ?

Diagnostic d'autisme juillet 2019.