Pour la question automatique ou manuelle, il faut voir si tu as le choix du type de voiture dans tes activités (professionnelles et autres). Si tu veux faire livreuse dans une entreprise qui n'a pas de voiture automatique, la conduite manuelle te sera nécessaire. À toi de voir donc si tu veux vraiment insister pour faire la conduite manuelle (comme j'avais insisté quand j'avais passé le permis, à une époque où je ne connaissais pas du tout le spectre autistique, mais connaissais déjà mes petites difficultés à la coordination) ou si être contrainte à la conduite automatique ne te dérange pas.
Après, manuelle ou automatique, cela ne change rien à tous les stimulus, à toutes les choses que tu dois observer quand tu conduis. Que tu dois diagnostiquée ou non, que tu parles de ton diagnostic ou non, tu dois observer les divers éléments de la route.
[Certes, ça donne un peu moins à gérer et maîtriser au niveau sensorimoteur : une pédale en moins, une boîte à vitesse différente. Bon, ne me demande pas le détail mécanique, je ne m'y connais pas du tout. Dans ma vie, je suis transports publics et envisage bien de me passer de voiture toute ma vie.
La chance qu'il y ait un relativement bon réseau de transports publics en Suisse et le fait que, pragmatiquement, je décide de ne pas vivre dans une commune où il y a peu de transports publics.
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Il paraît qu'il y a de plus en plus de voitures automatiques, de voitures qui te sonnent quand tu approches les murs, de voitures avec GPS, etc. Je n'en sais rien. Il y a bien maintenant, comme chaque année, le salon de l'auto à Genève. Mais ça ne m'intéresse pas. [Par contre, ça ne me dérange pas qu'il y ait moins d'hôtesses et moins de voitures diesel.
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L'important, c'est que tu te sentes à l'aise, en confiance, en sécurité.
Comme l'observation des stimulus et l'adaptation à ceux-ci restent nécessaires, je chercherais aussi des pistes pour mieux les gérer :
- éventuellement établir des ordres de priorité ou des ordres dans lesquels observer les éléments (à discuter avec les personnes qui enseignent la conduite),
- chercher les routes avec moins de stimulus,
- chercher les routes avec peu d'aléas (toujours la même circulation, la même fréquentation),
- éviter autant que possible les divers contextes où la conduite requiert plus d'attention et de concentration (heures de pointe, soleil à hauteur des yeux, nuit, travaux, lieux fréquentés par des personnes très jeunes ou des personnes très âgées, pluie, neige, verglas, brouillard, etc.),
- conduire seule si tu ne veux pas devoir faire la conversation small talk, surtout que tu veux et dois te concentrer sur la route,
- conduire avec une autre personne si celle-ci connaît le spectre autistique et ne va donc pas te déranger (en te parlant) durant la conduite,
- gérer le temps (le mesurer, comme je mesure le temps de mes trajets (parfois aussi la distance et la vitesse moyenne) de chez moi à la gare à pied, entre autres trajets), parfois prévoir de la marge (en cas de circulation accrue inattendue),
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Comme tu le dis, une possibilité est de passer d'abord automatique, puis, ce qui ne me semble pas impossible ou interdit, passer manuelle par la suite.
Quant aux coûts, je n'en sais rien pour la France.