Les revenus commerciaux mondiaux générés par les bourses de cryptomonnaies ont atteint 24,3 milliards de dollars en 2021. Ils dépassent pour la toute première fois les revenus totaux générés par les bourses traditionnelles comme le "New York Stock Exchange" (NYSE) et le NASDAQ. Le rapport, publié par Opimas, indique que les revenus des bourses de cryptomonnaies ont été multipliés par sept par rapport aux 3,4 milliards de dollars de ventes enregistrées en 2020 et ont été supérieurs de 60 % aux quelque 15,2 milliards de dollars apportés par les bourses de valeurs traditionnelles.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
L’UE vient de voter une loi qui requiert une obligation d'identification pour les transactions en cryptomonnaies, ce, quel que soit leur montant. La Commission européenne avait précédemment proposé de fixer la limite à l'équivalent de 1000 €. C’est au-delà de ce montant que l’obligation d’identification était obligatoire. Le parallèle avec les débats en lien avec le chiffrement frappe : l’UE envisage de sacrifier la liberté qu’ont ses citoyens de préserver un pan de leur vie privée et met en avant l’argument sécuritaire.
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En effet, L'UE envisage en sus d’obliger les fournisseurs de services en ligne à scanner de façon automatique des contenus suspects dans tous les chats, messages et courriels privés, ce, de manière générale et sans distinction. L'objectif : lutter contre les abus sexuels des enfants en ligne. Le projet de loi est à controverse si l’on s’en tient à des résultats des sondages – publiés par la Commission – qui montrent que les populations y voient l’instauration d’une surveillance de masse. Le texte fera l’objet de présentation au début du mois prochain.
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Les conséquences de la possible adoption de ce projet sont :
toutes les conversations en ligne et tous les courriels seront automatiquement fouillés pour détecter tout contenu suspect. Rien ne reste confidentiel ou secret. Il ne sera pas nécessaire d'obtenir une ordonnance du tribunal ou d'avoir un soupçon initial pour effectuer une recherche dans les messages ;
si un algorithme classe le contenu d'un message comme suspect, les photos privées ou intimes pourront être consultées par le personnel et les sous-traitants de sociétés internationales et les autorités policières. Ces mêmes contenus pourront être consultés par des personnes inconnues ou se retrouver entre les mains d’individus mal intentionnés ;
les conversations intimes pourront être lues par le personnel et les sous-traitants de sociétés internationales et les autorités policières, car les filtres de reconnaissance de texte qui ciblent la "sollicitation d'enfants" signalent souvent à tort les conversations intimes ;
des tiers pourront être faussement signalés et faire l'objet d'enquêtes pour diffusion présumée de matériel d'exploitation sexuelle d'enfants. Les algorithmes de contrôle des messages et des chats sont connus pour signaler des photos de vacances tout à fait légales d'enfants sur une plage, par exemple. Selon les autorités de la police fédérale suisse, 86 % de tous les signalements générés par des machines s'avèrent sans fondement ;
vlors d’un voyage à l'étranger, l’on peut se retrouver face à de gros problèmes. Les rapports générés par les machines sur les communications pourront être transmis à d'autres pays, comme les États-Unis, où la confidentialité des données demeure très mal encadrée, ce, avec des résultats incalculables ;
ce serait la porte ouverte pour les services de renseignement et les pirates sur les conversations et courriels.
Dans les jours de menace croissante d’une invasion de l’Ukraine par les troupes russes ainsi que dans les jours ayant suivi celle-ci, beaucoup de chroniques ont annoncé l’envol du cours du bitcoin. On attend depuis un mois maintenant l’ébauche de la réalisation de cette prophétie. Cette guerre n’a en effet pas massivement consacré le bitcoin, non seulement comme monnaie de paiement mais comme réserve par rapport à l’or, considéré comme la valeur refuge par excellence.
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Le cash mieux adapté en temps de guerre
Quelles raisons peuvent expliquer l’échec du bitcoin à devenir pleinement valeur refuge et moyen de paiement en cas d’effondrement économique et financier d’un pays en lien avec un conflit armé ? Les explications pour lesquelles l’usage d’une monnaie digitale ne peut qu’être limité, voire très limité, dans une situation de guerre sont de trois ordres.
La première raison tient ce qu’une faible fraction de la population est familière de ce type d’instrument (tant du côté des consommateurs que des prestataires de biens et services).
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La deuxième raison est qu’il est difficile d’imaginer son usage quand une population subit des ruptures d’approvisionnement en électricité et dans son accès aux réseaux téléphoniques et Internet, tout comme elle peut ne pas avoir accès à de l’eau potable ou au gaz pour préparer ses repas ou pour se chauffer.
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La troisième raison concerne les dépenses publiques et les interventions publiques. Pour financer une guerre, un gouvernement peut mobiliser des ressources que l’État a accumulées en collectant des impôts nouveaux sur certaines activités (pour autant que la situation le rende possible notamment à l’arrière des zones de conflit), en s’endettant auprès de sa population souscrivant à l’effort de guerre, auprès d’institutions financières et de gouvernements étrangers.
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Une guerre est presque toujours largement financée par déficit budgétaire (tout comme on a pu l’observer aussi avec la pandémie de la Covid-19). D’où généralement l’inflation qui l’accompagne et les illusions sur les recettes budgétaires à venir ou le versement de réparations par le pays vaincu.
Or, le bitcoin est par nature un objet financier dont le mode d’émission s’oppose à l’endettement. Il est donc inadéquat en la matière. On doit ajouter que l’idéologie qui préside au développement du bitcoin est largement anarcho-néolibérale. Or, une guerre est menée avec une logique d’administration largement étatique des ressources disponibles et non par un libre jeu de la concurrence et des intérêts privés dont les bitcoiners font la promotion.
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Immobilier à Dubaï
Un argument souvent entendu en faveur du bitcoin est l’anonymat des transactions qu’il permettrait.
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En réalité, les pressions exercées sur les plates-formes d’échange de cryptos ont rendu de plus en plus difficile cette utilisation du bitcoin à des fins d’anonymat.
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À noter que nombre de ceux qui réussissent à changer des roubles contre des cryptos les convertissent ensuite en devises, car leur cours est plus stable que celui du bitcoin. Ce qui explique aussi pourquoi le cours du bitcoin n’a pas connu l’envolée anticipée au début du conflit.
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On peut donc affirmer un mois après l’invasion de l’Ukraine que le Bitcoin n’y est pas devenu une monnaie refuge. Toutefois, le temps limité de l’observation et la multiplicité des facteurs et des tendances et des contre-tendances ne permettent pas de conclure définitivement tant ce type d’analyse doit s’inscrire à court, à moyen et à long terme. Si l’on sort de la zone du conflit, on peut en revanche faire le pari que celui-ci ne pourra qu’inciter les autorités publiques, à l’instar des États-Unis, à réglementer de façon beaucoup plus forte les cryptos, et ce à l’inverse même du projet initial du bitcoin.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
Davantage de signaux montrent que le marché des NFT semble perdre de l'intérêt. Vendu pour plus de 2,9 millions de dollars en mars 2021, le NFT du premier tweet de Jack Dorsey, l'ex-PDG de Twitter, ne vaut désormais que 10 000 dollars. En seulement un an, cet actif numérique a perdu environ 99 % de sa valeur et cela pourrait baisser davantage, car l'acheteur de l'époque peine aujourd'hui à trouver quelqu'un à qui le "refourguer". C'est un nouvel exemple de l'insécurité et de la volatilité du marché des NFT qui vient conforter l'argument selon lequel "il constitue une escroquerie".
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
La Banque centrale européenne (BCE) hausse le ton. Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE en charge du projet d'euro numérique, a dressé un bilan accablant de l'état du secteur des cryptomonnaies, tout en appelant à agir pour encadrer plus strictement ce marché. Un marché désormais vu par les autorités européennes comme spéculatif et porteur de conséquences potentiellement désastreuses sur la stabilité du système financier à moyen terme.
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Pour remédier au problème, la BCE entend miser sur l'émission de CBDC (monnaies numériques de banque centrale), comme l'euro numérique proposé et le yuan numérique de la Chine. « Nous devons déployer des efforts coordonnés au niveau mondial pour faire entrer les cryptoactifs dans le champ de la réglementation. Et nous devons veiller à ce qu'ils soient soumis à des normes conformes à celles appliquées au système financier », estime Fabio Panetta. Et d'appeler à la mise en place de règles harmonisées au niveau mondial pour empêcher l'utilisation des cryptomonnaies pour le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).