Gwen Le Ny, arrivé 9e de la Mil'Kil, entouré de Christiane Abiven, Jean Vinçot et Claudy Kerdandy de l'association Asperanza, qui ont soutenu l'utra-marathonien pendant sa course de Saint-Malo jusqu'à Sète.
Journal Ouest-France du 15/09/2009 - Edition : Brest - Rubriques : Landerneau Ville
« Courir la Mil'Kil m'a beaucoup appris »
À 40 ans, Gwen Le Ny, cadre éducatif au collège Saint-Sébastien, a parcouru les 1 000 km qui séparent Saint-Malo et Sète (Hérault) en 11 jours, 19 heures, 18 minutes et 5 secondes.
Entre-guillemets
« J'ai vécu onze jours extraordinaires avec son lot d'émotions et ses moments difficiles. Dès le premier jour de la course, je me suis blessé. Je pensais avoir une tendinite du releveur, blessure assez fréquente chez les ultra-marathoniens. Même si c'est extrêmement douloureux, surtout dans les descentes, ce n'est pas très grave. Mais là, c'était différent. Persuadé que c'était tout autre chose, je me suis mis à cogiter et à penser à cette coureuse taïwanaise que l'on a amputé pendant la Mil'Kil de l'année dernière. Heureusement, la femme d'un coureur m'a rassuré et j'ai pu continuer la course sans crainte.
« Je courais deux fois 40 km par jour environ. Mes journées étaient très rythmées. Cette rigueur était primordiale pour réussir le pari de couvrir 1 000 kilomètres en moins de 12 jours. Je me levais à 4 h du matin et partais vers 5 h. Pause déjeuner à midi, avant de faire une petite sieste. Je repartais courir dans l'après-midi jusqu'à 23 h, et ne me couchais pas avant minuit. Il m'est arrivé de dormir la journée et de courir de nuit. Ce fut le cas à Orange, où la chaleur devenait trop insupportable.
« Sans eux, je ne sais pas si je serais allé jusqu'au bout »
« Nous n'avons pas beaucoup dormi pendant ce marathon. Je dis nous parce que beaucoup de gens m'ont suivi tout au long de la course : je pense tout particulièrement à Christiane Abiven et son mari, Jean Vinçot, de l'association Asperenza, (association engagée dans la cause des enfants autistes), et à mes parents.
« Équipés de camping-car, ils se sont relayés, de jours comme de nuits, de Saint-Malo jusqu'à Sète pour me soutenir. Sans eux, je ne sais pas si je serais allé jusqu'au bout. Christiane était là pour me masser, me soigner et me rassurer. Je pense aussi à ma femme, et à mes deux fils. Même s'ils n'étaient pas présents, je les appelais régulièrement, surtout en fin de journée lorsque je sentais le coup de blues arriver. Claudy Kerdandy et son fils Mathieu m'ont aussi soutenu les quatre premiers jours. Mathieu est un ancien du collège où je travaille, et est autiste Asperger. Cette course, je la dédie aux élèves autistes du collège Saint-Sébastien, et à l'association Asperanza.
« Grâce à la Mil'Kil, je suis passé dans une catégorie supérieure »
« Cette aventure m'a beaucoup appris : sur moi, mes limites, et mes capacités de coureur. Humainement aussi. Il existe une réelle entraide entre les coureurs. J'ai traversé des régions et des paysages magnifiques. L'arrivée fut aussi un beau moment. Certains coureurs m'attendaient. Grâce à la Mil'Kil, je suis passé dans une catégorie supérieure. J'étais le moins capé de la course mais aujourd'hui, les organisateurs me présentent comme le finisseur de la Mil'Kil ! »
Anne-Sophie POPON.
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