Syndrome d'Asperger et alexithymie
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
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Modifié en dernier par V4V le samedi 5 mai 2018 à 19:49, modifié 1 fois.
Aspie diagnostiqué, nombreuses comorbidités
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
Ah ok, j'avais pris le terme "négatif" dans le sens de "non révélateur", comme dans le cas d'une analyse de sang par ex : "le test s'est révélé négatif au VIH".
Tests passés le 29/02/2024. Diagnostic officialisé le 26/03/2024.
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
J'avais lu "Spinoza avait raison" de Damasio, mais pas "L'erreur de Descartes".misty a écrit :C'est une question sur laquelle je travaille en ce moment car je suis très en difficulté là-dessus aussi, j'étudie les mécanismes cérébraux dans des ouvrages comme ceux de J.LeDoux (le cerveau des émotions), A.Damasio (l'erreur de Descartes) ou encore S.Pinker (comment fonctionne l'esprit). Ca m'aide un peu donc si ça t'intéresse peut-être que tu y trouveras quelques réponses.
Ça me tente bien, mais j'ai déjà toute une pile de livres en attente que je ne parviens pas à réduire (au contraire même, elle a tendance à grossir de plus en plus).
Mais je suis allée au cinéma cette semaine, assister à la conférence en direct de Christophe André sur les émotions.
C'était une expérience très intéressante (hormis le fait qu'ils ont laissé les lumières de la salle allumée durant toute la séance et que cela me faisait mal aux yeux). Et toute la salle s'est prêtée au jeu des séances de méditation qui ponctuaient les explications théoriques.
Il a parlé d'alexithymie, mais très succinctement.
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)
Mes romans :
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
Les livres que vous mentionnez m’intéressent aussi, je vais les ajouter à ma liste (qui grandit toujours, avec les piles des achetés mais c’est pas grave).
Je réfléchis depuis ton post Lilas, à savoir comment il est possible d’améliorer cette perception de soi par rapport aux autres, et de « maîtriser » ce qu’on voudrait laisser paraître.
Je n’ai toujours pas trouvé de réponse il est noté dans mon bilan que je ne sais pas reconnaître les émotions des autres, et ne sais pas exprimer les miennes de façon juste Je ne sais d’ailleurs pas souvent si j’utilise le bon mot pour tenter de les décrire.
Du coup, j’ai repensé à plusieurs moments où comme tu le décris Lilas, des gens m’ont porté des intentions émotionnelles qui n’étaient pas celles que je ressentais. Entre colère, tristesse, désarroi, crainte, c’est souvent tout mélangé.
Je suis attentivement le fil, pour mieux tenter de comprendre ces processus et peut-être savoir ce que nous devons laisser paraître. Pour que les autres comprennent ou qu’au moins ils nous fichent la paix...
Je réfléchis depuis ton post Lilas, à savoir comment il est possible d’améliorer cette perception de soi par rapport aux autres, et de « maîtriser » ce qu’on voudrait laisser paraître.
Je n’ai toujours pas trouvé de réponse il est noté dans mon bilan que je ne sais pas reconnaître les émotions des autres, et ne sais pas exprimer les miennes de façon juste Je ne sais d’ailleurs pas souvent si j’utilise le bon mot pour tenter de les décrire.
Du coup, j’ai repensé à plusieurs moments où comme tu le décris Lilas, des gens m’ont porté des intentions émotionnelles qui n’étaient pas celles que je ressentais. Entre colère, tristesse, désarroi, crainte, c’est souvent tout mélangé.
Je suis attentivement le fil, pour mieux tenter de comprendre ces processus et peut-être savoir ce que nous devons laisser paraître. Pour que les autres comprennent ou qu’au moins ils nous fichent la paix...
TSA
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L'Alexithymie
Modération (Winston) : Messages ramenés dans un fil déjà existant (ne nous dispersons pas).
On parle déjà de l’alexithymie (ALX dans la suite du texte) dans d’autres sections associées au SA mais comme là je souhaite en causer en général je recrée un sujet ici. Désolé c'est un poil long .
Donc, c’est « le » truc auquel mon esprit s’intéresse ces jours-ci et… c’est un peu un truc de fou non ??
Au sens figuré bien entendu.
Quand on lit la page wiki française, outre un peu de blablah psyk, on se dit « oué bon ok, difficulté à comprendre ses émotions, et celles des autres, vie imaginaire pauvre, somatisation, semble fréquent chez les autistes », c’est décrit non pas comme un trouble mais comme un trait de personnalité, bref, pas de quoi couper 3 pattes à un canard, encore moins s’il est cul de jatte.
Et mine de rien, ça concernerait quand même 10% de la population, ce qui est pas mal.
Mais quand on lit la page wiki anglaise, l’ampleur des difficultés est différente, et quand on cherche sur le net, plus encore !
Outre la difficulté à identifier et décrire ses émotions et celles des autres, les caractéristiques principales sont donc des dysfonctions dans la conscience émotionnelle, l’attachement social, et les relations interpersonnelles. De plus les personnes ALX ont des difficultés à distinguer et évaluer les émotions des autres, ce qui mènerait à des comportement non-empathiques et une réponse émotionnelle inefficace.
Dans les relations : Les personnes ALX tendraient à éviter la proximité dans les relations, s’ils en forment ils se positionnent en général soit en dépendant, soit en dominant, soit impersonnel de telle sorte que la relation reste superficielle. Un manque de différenciation entre soi et autrui a été observé.
Ensuite il y a un truc qui est « drôle » , c’est les co-morbidités :
Alors bon, sans faire le biais de vouloir tout expliquer par un seul facteur, plus qu’une comorbidité l’alexithymie ne serait-elle pas plutôt un facteur de nombreux troubles ?
Imaginez une série d’explosions dans diverses villes, pas en même temps, et que parmi les témoins une même personne serait présente à chaque fois, vous croyez qu’on se dirait quoi :
« Oh vraiment il n’a pas de chance ce type ! Il a la malchance d'être à chaque fois dans la ville où ça explose, quel poissard ! »
Ou bien :
« Putain qui c'est ce type, bouclez-le ! Machin, je veux un résumé complet de sa vie sur mon bureau dans 2heures, Truc, je veux la liste de ses appels et accès internet dans 10 minutes, Bidule, toi tu me liste tous ses déplacements dans les 24 derniers mois »
Parce que, quand même, ne pas reconnaître ses émotions ni celles des autres, dans une société individualiste, mais néanmoins basée sur les relations, ça doit être « un tantinet » déstabilisant non ?
Je reprends ce qui est dit au dessus : Comportement non-empathique, dépendant ou dominant, manque de différenciation entre soi et autrui.
Vous prenez un TDAH qui a ça, plus de l’impulsivité, ça ne donnerait pas un peu au tableau d’un « PN » ça ?
Le site TDAH-adulte.org dit ça :
Imaginez le gamin qui depuis toujours (si l'ALX est innée) vit avec cette distance relationnelle due à son incompréhension des relations, son ressenti c’est quoi in fine ? Que les autres se foutent de ses émotions non ? D’où la bifurcation soit vers un style dépendant (si l'enfant s'adapte à un parent dominant) ou dominant si l'enfant prend le pouvoir.
Et le manque de capacités de mentalisation entraine souvent un manque d’introspection, de capacité à la remise en question.
Un TDAH qui est ALX risque de ne pas être un gamin « facile », donc il risque de ne pas avoir une éducation adaptée : Il risque soit de s’en prendre une au moindre écart, ou l’inverse, s’il prend le pouvoir à la maison, d’avoir une éducation d’enfant roi.
Vous refaites les comptes : TDAH impulsif + ALX (et tout ce que ça sous-entend) + éducation inadaptée (dans un extrême ou l’autre) + société individualiste = quel résultat ?
Je veux être bien clair là dessus, je ne dis pas que "TDAH impulsif alexithymique = PN". Pour moi c'est vraiment cette somme de facteurs (inné, acquis, familiaux, sociétaux) qui fait qu'il n'y a aucun garde-fou à une évolution vers le pire du pire.
Quand on parle de PN on les décrit souvent comme « voulant combler un vide abyssal en aspirant la joie de vivre de l'autre », c'est peut-être parce qu'il n'a jamais compris les relations, a vécu en faux-self toute sa vie, se ne comprend même pas lui-même ?
Je cite une membre du forum dans le sujet « SA et alexithymie » ( viewtopic.php?p=362602#p362602 ) :
Ben y’a un peu de ça non ? Alors quand c’est pour vendre, et que la personne n'est pas impulsive, c’est pas grave, même si déjà cette membre finit ses journées lessivée, mais quand c’est pour charmer quelqu’un c’est plus embêtant ! Parce que quand le potentiel PN joue un rôle toute la journée, et qu’il rentre chez lui lessivé, c’est le quelqu’un en question qui risque d'encaisser son impulsivité réprimée toute la journée ou ses comportements sexuels pervers par exemple .
Après on peut imaginer différents types de manipulateurs suivant les capacités de théorie de l’esprit :
—Bonnes capacités : « Grand » manipulateur qui lit sa victime mais n’est pas en empathie, agit par intérêt (famille, travail…)
—Mauvaises capacités : Manipulateur « flippé de la vie » qui est dans le contrôle de sa victime par peur de la perdre (contrôle les comptes, l’accès internet, isole sa victime etc)
Parce que globalement, quand vous avez le contrôle de votre environnement, vous subissez moins les effets de l'ALX, surtout les inconnues liées aux émotions d'autrui.
Et donc cette incapacité à se remettre en question est logique puisque l’individu lui-même ne comprend pas ses émotions !
C’est un peu comme dire à un sourd « tu devrais apprendre la langue des signes », ben oui mais il est sourd donc il ne comprend pas !
La personne ALX il faut déjà lui donner un semblant de compréhension de ses émotions avant de pouvoir construire des relations interpersonnelles avec de l'altérité. Si en plus la personne est impulsive, dans le déni, narcissique etc, on n'est pas rendu...
Et je dois dire que, même si on parle du trouble narcissique dans tous les pays, je me demande si le fait qu'en France on ait cette notion de « PN » jetée à tord et à travers ne serait pas du coup liée au fait qu'on a aussi bien longtemps mal pris en charge les troubles tel l'autisme mais surtout TDA/H, qui lié à de l'alexithymie semble pouvoir donner un résultat très pathologique.
Après ne focalisez pas sur la notion de PN, même si j'en parle beaucoup, si vous pensez que je me plante total en faisant ce rapprochement n'hésitez pas à le dire (il y a peut-être un soucis supérieur d'empathie pour passer d'un TDA/H impulsif à un PN) mais le sujet reste l'ALX, car elle me semble peu connue alors qu'à mon humble avis elle semble être un élément extrêmement important, tant dans le développement des troubles que dans les difficultés de vécu au quotidien, aussi bien pour la personne ALX que pour les proches.
Il y a toujours la question de l’inné et de l’acquis, parfois on lit qu’il pourrait y avoir les 2 origines. Depuis que je suis revenu de la psyk, et quand on voit les troubles semble-t-il innés tels TSA et TDAH, et les comorbidités décrites au dessus, pourquoi l’ALX ne le serait-elle pas ? (au moins pour une partie des cas)
Mais l’acquis pourquoi pas aussi : Là c’est juste moi qui fait une hypothèse mais, outre des familles très pathologiques, un marmot hypersensible qu’on met à la crèche ou à la maternelle dès 2-3 ans et qui va pleurer pendant 2 semaines, est-on certain qu’on ne le traumatise pas ? Arrête-t-il de pleurer parce qu’il s’habitue ? Ou parce qu’il se coupe de ses émotions ? Car dans la nature ça n'arrivait pas ça, chez les chasseurs-cueilleurs (je frôle l'évopsy là, donc attention je suis dans l'hypothèse, pas dans la science).
Et si ça me marque ce sujet, c'est aussi parce qu'après tous mes questionnements sur des proches m'ayant fait énormément souffrir, j'en viens à me dire que si je les ai d'abord pensés aspie, puis TDA/H, j'en viens maintenant à me dire que le point commun à tout ça c'est l'alexithymie (ce qui n'exclue pas qu'ils puissent être aspie ou TDA/H).
La question pour moi désormais ce n'est pas de raisonner en « étiquette » (aspie, TDA/H, trouble ceci, trouble cela), mais en « processus » :
-Théorie de l'esprit (ou lacunes de)
-Fonctions exécutives (ou lacunes de)
-Alexithymie
Je mets des guillemets à processus car l'ALX n'est pas un processus.
Qu'il s'agisse d'un aspie ultra fan des armoires normandes de papouasie du 4ème siècle ou d'un TDA/H qui zappe en permanence, c'est pas ça l'important (à part pour l'individu), et donc ce n'est pas l'étiquette, ce qui est important de mon point de vue c'est le rapport aux autres, au monde, et là c'est ces « processus » qui sont très importants.
En fait j'ai même l'impression que le résultat de ces 3 processus peuvent aboutir, suivant l'acquis reçu, sur tous les troubles de la personnalité, notamment état limite ou psychotique.
Bon j'espère que le fait que je parle de « PN » (je n'ai pas mis les guillemets à chaque fois mais imaginez que oui) et que je fasse un parallèle avec l'autisme et le TDA/H ne va pas enflammer le sujet, comme vous l'aurez compris je fais surtout le parallèle avec l'alexithymie doublée de l'impulsivité.
J'ai aussi souvent lu que les autistes et HPI étaient souvent la cible des « PN », ben c'est peut-être pas un hasard : Peut-être qu'autistes et HPI souffrant d'alexithymie vont plutôt évoluer vers un mode dépendant, là où un impulsif alexithymique va évoluer vers un mode dominant.
Des lectures intéressantes :
https://www.mentalhelp.net/blogs/the-lo ... exithymia/
On parle déjà de l’alexithymie (ALX dans la suite du texte) dans d’autres sections associées au SA mais comme là je souhaite en causer en général je recrée un sujet ici. Désolé c'est un poil long .
Donc, c’est « le » truc auquel mon esprit s’intéresse ces jours-ci et… c’est un peu un truc de fou non ??
Au sens figuré bien entendu.
Quand on lit la page wiki française, outre un peu de blablah psyk, on se dit « oué bon ok, difficulté à comprendre ses émotions, et celles des autres, vie imaginaire pauvre, somatisation, semble fréquent chez les autistes », c’est décrit non pas comme un trouble mais comme un trait de personnalité, bref, pas de quoi couper 3 pattes à un canard, encore moins s’il est cul de jatte.
Et mine de rien, ça concernerait quand même 10% de la population, ce qui est pas mal.
Mais quand on lit la page wiki anglaise, l’ampleur des difficultés est différente, et quand on cherche sur le net, plus encore !
Outre la difficulté à identifier et décrire ses émotions et celles des autres, les caractéristiques principales sont donc des dysfonctions dans la conscience émotionnelle, l’attachement social, et les relations interpersonnelles. De plus les personnes ALX ont des difficultés à distinguer et évaluer les émotions des autres, ce qui mènerait à des comportement non-empathiques et une réponse émotionnelle inefficace.
Dans les relations : Les personnes ALX tendraient à éviter la proximité dans les relations, s’ils en forment ils se positionnent en général soit en dépendant, soit en dominant, soit impersonnel de telle sorte que la relation reste superficielle. Un manque de différenciation entre soi et autrui a été observé.
Ensuite il y a un truc qui est « drôle » , c’est les co-morbidités :
Une broutille ! Et il y en a encore de nombreux autres.—autisme : 85%
—TDAH : pas de nombre mais élevé (co-morbidité significative avec les symptômes d’hyperactivité/impulsivité, pas de lien significatif avec l’inattention)
—TSPT : 41% chez les vétérans du Vietnam
—Anorexia nervosa : 63%
—Boulimie : 56%
—Dépression majeure : 45 à 50%
—Trouble panique : 34%
—Phobie sociale : 28%
—Toxicomanie : 50%
Alors bon, sans faire le biais de vouloir tout expliquer par un seul facteur, plus qu’une comorbidité l’alexithymie ne serait-elle pas plutôt un facteur de nombreux troubles ?
Imaginez une série d’explosions dans diverses villes, pas en même temps, et que parmi les témoins une même personne serait présente à chaque fois, vous croyez qu’on se dirait quoi :
« Oh vraiment il n’a pas de chance ce type ! Il a la malchance d'être à chaque fois dans la ville où ça explose, quel poissard ! »
Ou bien :
« Putain qui c'est ce type, bouclez-le ! Machin, je veux un résumé complet de sa vie sur mon bureau dans 2heures, Truc, je veux la liste de ses appels et accès internet dans 10 minutes, Bidule, toi tu me liste tous ses déplacements dans les 24 derniers mois »
Parce que, quand même, ne pas reconnaître ses émotions ni celles des autres, dans une société individualiste, mais néanmoins basée sur les relations, ça doit être « un tantinet » déstabilisant non ?
Je reprends ce qui est dit au dessus : Comportement non-empathique, dépendant ou dominant, manque de différenciation entre soi et autrui.
Vous prenez un TDAH qui a ça, plus de l’impulsivité, ça ne donnerait pas un peu au tableau d’un « PN » ça ?
Le site TDAH-adulte.org dit ça :
La page wiki anglaise dit également ça :Certains peuvent être très irritables ou colériques, et être ainsi de vrais tyrans avec leurs proches, souvent sans en être vraiment conscients sur le moment. D'autres ressentent une forte irritabilité quand il y a trop de stimulis ou quand ils se sentent dépassés, comme un orage intérieur qui ne fait que passer mais qui peut déconcerter ou blesser leur entourage. On leur dit qu'ils sont bons et méchants en alternance (Docteur Jekyll et M Hyde).
Oh ben ça va, rien de grave, juste un comportement sexuel pervers pour évacuer la pression et c'est reparti comme en 40 !Individuals high on the alexithymia spectrum also report less distress at seeing others in pain and behave less altruistically toward others.
An inability to modulate emotions is a possibility in explaining why some people with alexithymia are prone to discharge tension arising from unpleasant emotional states through impulsive acts or compulsive behaviors such as binge eating, substance abuse, perverse sexual behavior or anorexia nervosa.
Imaginez le gamin qui depuis toujours (si l'ALX est innée) vit avec cette distance relationnelle due à son incompréhension des relations, son ressenti c’est quoi in fine ? Que les autres se foutent de ses émotions non ? D’où la bifurcation soit vers un style dépendant (si l'enfant s'adapte à un parent dominant) ou dominant si l'enfant prend le pouvoir.
Et le manque de capacités de mentalisation entraine souvent un manque d’introspection, de capacité à la remise en question.
Un TDAH qui est ALX risque de ne pas être un gamin « facile », donc il risque de ne pas avoir une éducation adaptée : Il risque soit de s’en prendre une au moindre écart, ou l’inverse, s’il prend le pouvoir à la maison, d’avoir une éducation d’enfant roi.
Vous refaites les comptes : TDAH impulsif + ALX (et tout ce que ça sous-entend) + éducation inadaptée (dans un extrême ou l’autre) + société individualiste = quel résultat ?
Je veux être bien clair là dessus, je ne dis pas que "TDAH impulsif alexithymique = PN". Pour moi c'est vraiment cette somme de facteurs (inné, acquis, familiaux, sociétaux) qui fait qu'il n'y a aucun garde-fou à une évolution vers le pire du pire.
Quand on parle de PN on les décrit souvent comme « voulant combler un vide abyssal en aspirant la joie de vivre de l'autre », c'est peut-être parce qu'il n'a jamais compris les relations, a vécu en faux-self toute sa vie, se ne comprend même pas lui-même ?
Je cite une membre du forum dans le sujet « SA et alexithymie » ( viewtopic.php?p=362602#p362602 ) :
Alors je précise tout de suite, aucune intention de ma part de faire un parallèle entre cette membre et les PN, mais au sujet des PN on entend souvent qu’ils jouent un personnage charmeur jusqu’au mariage ou à la naissance d’un enfant et que là ils font tomber le masque, ou qu’ils jouent un personnage en public et redeviennent PN à la maison.Je suis vendeuse. Je peux simplement l'expliquer en te disant que je joue la comédie, je joue à la marchande. C'est comme si je mettais en route un programme "mode vente" et que je m'oubliais moi-même. D'ailleurs cette sorte d'annihilation que le travail provoque par rapport à ce que je suis vraiment finit toujours par avoir des conséquences violentes. Je m'éloigne de moi-même, je m'épuise à faire tous ces efforts qui me prennent une énergie incroyable, et je finis souvent mes périodes de travail en burnout.
Ben y’a un peu de ça non ? Alors quand c’est pour vendre, et que la personne n'est pas impulsive, c’est pas grave, même si déjà cette membre finit ses journées lessivée, mais quand c’est pour charmer quelqu’un c’est plus embêtant ! Parce que quand le potentiel PN joue un rôle toute la journée, et qu’il rentre chez lui lessivé, c’est le quelqu’un en question qui risque d'encaisser son impulsivité réprimée toute la journée ou ses comportements sexuels pervers par exemple .
Après on peut imaginer différents types de manipulateurs suivant les capacités de théorie de l’esprit :
—Bonnes capacités : « Grand » manipulateur qui lit sa victime mais n’est pas en empathie, agit par intérêt (famille, travail…)
—Mauvaises capacités : Manipulateur « flippé de la vie » qui est dans le contrôle de sa victime par peur de la perdre (contrôle les comptes, l’accès internet, isole sa victime etc)
Parce que globalement, quand vous avez le contrôle de votre environnement, vous subissez moins les effets de l'ALX, surtout les inconnues liées aux émotions d'autrui.
Et donc cette incapacité à se remettre en question est logique puisque l’individu lui-même ne comprend pas ses émotions !
C’est un peu comme dire à un sourd « tu devrais apprendre la langue des signes », ben oui mais il est sourd donc il ne comprend pas !
La personne ALX il faut déjà lui donner un semblant de compréhension de ses émotions avant de pouvoir construire des relations interpersonnelles avec de l'altérité. Si en plus la personne est impulsive, dans le déni, narcissique etc, on n'est pas rendu...
Et je dois dire que, même si on parle du trouble narcissique dans tous les pays, je me demande si le fait qu'en France on ait cette notion de « PN » jetée à tord et à travers ne serait pas du coup liée au fait qu'on a aussi bien longtemps mal pris en charge les troubles tel l'autisme mais surtout TDA/H, qui lié à de l'alexithymie semble pouvoir donner un résultat très pathologique.
Après ne focalisez pas sur la notion de PN, même si j'en parle beaucoup, si vous pensez que je me plante total en faisant ce rapprochement n'hésitez pas à le dire (il y a peut-être un soucis supérieur d'empathie pour passer d'un TDA/H impulsif à un PN) mais le sujet reste l'ALX, car elle me semble peu connue alors qu'à mon humble avis elle semble être un élément extrêmement important, tant dans le développement des troubles que dans les difficultés de vécu au quotidien, aussi bien pour la personne ALX que pour les proches.
Il y a toujours la question de l’inné et de l’acquis, parfois on lit qu’il pourrait y avoir les 2 origines. Depuis que je suis revenu de la psyk, et quand on voit les troubles semble-t-il innés tels TSA et TDAH, et les comorbidités décrites au dessus, pourquoi l’ALX ne le serait-elle pas ? (au moins pour une partie des cas)
Mais l’acquis pourquoi pas aussi : Là c’est juste moi qui fait une hypothèse mais, outre des familles très pathologiques, un marmot hypersensible qu’on met à la crèche ou à la maternelle dès 2-3 ans et qui va pleurer pendant 2 semaines, est-on certain qu’on ne le traumatise pas ? Arrête-t-il de pleurer parce qu’il s’habitue ? Ou parce qu’il se coupe de ses émotions ? Car dans la nature ça n'arrivait pas ça, chez les chasseurs-cueilleurs (je frôle l'évopsy là, donc attention je suis dans l'hypothèse, pas dans la science).
Et si ça me marque ce sujet, c'est aussi parce qu'après tous mes questionnements sur des proches m'ayant fait énormément souffrir, j'en viens à me dire que si je les ai d'abord pensés aspie, puis TDA/H, j'en viens maintenant à me dire que le point commun à tout ça c'est l'alexithymie (ce qui n'exclue pas qu'ils puissent être aspie ou TDA/H).
La question pour moi désormais ce n'est pas de raisonner en « étiquette » (aspie, TDA/H, trouble ceci, trouble cela), mais en « processus » :
-Théorie de l'esprit (ou lacunes de)
-Fonctions exécutives (ou lacunes de)
-Alexithymie
Je mets des guillemets à processus car l'ALX n'est pas un processus.
Qu'il s'agisse d'un aspie ultra fan des armoires normandes de papouasie du 4ème siècle ou d'un TDA/H qui zappe en permanence, c'est pas ça l'important (à part pour l'individu), et donc ce n'est pas l'étiquette, ce qui est important de mon point de vue c'est le rapport aux autres, au monde, et là c'est ces « processus » qui sont très importants.
En fait j'ai même l'impression que le résultat de ces 3 processus peuvent aboutir, suivant l'acquis reçu, sur tous les troubles de la personnalité, notamment état limite ou psychotique.
Bon j'espère que le fait que je parle de « PN » (je n'ai pas mis les guillemets à chaque fois mais imaginez que oui) et que je fasse un parallèle avec l'autisme et le TDA/H ne va pas enflammer le sujet, comme vous l'aurez compris je fais surtout le parallèle avec l'alexithymie doublée de l'impulsivité.
J'ai aussi souvent lu que les autistes et HPI étaient souvent la cible des « PN », ben c'est peut-être pas un hasard : Peut-être qu'autistes et HPI souffrant d'alexithymie vont plutôt évoluer vers un mode dépendant, là où un impulsif alexithymique va évoluer vers un mode dominant.
Des lectures intéressantes :
https://www.mentalhelp.net/blogs/the-lo ... exithymia/
http://www.drpsychmom.com/2015/09/13/al ... -feelings/She was a thirty year old married woman who had lost her job for no reason she could understand. In fact, while still working other people shunned her, never inviting her to lunch or other social events connected with the office. She never understood the reasons for this but was aware of feeling lonely. She did want to belong. Things at home were much the same. She had a loveless and sexless marriage primarily because she had no interest in sex. In therapy she seemed flat, uninterested, silent and spoke in a way that was monotonous. She reported having nothing to talk about and nothing to say. Ultimately, the therapist started to engage her in casual conversation about very mundane and concrete things. For example, how was her dog, did she walk him today, did she speak to her mother, did she see her younger sister? The question about walking her dog stemmed from the fact that she avoided leaving the house as much as possible. She did not want to see people and felt very uncomfortable around them. She was depressed and was able to acknowledge that fact but only if asked.
(...)
Ultimately, her husband left her and sued for divorce. She was completely shocked. Yet, she could never grasp the notion that her husband could be sexually frustrated. She seemingly had no understanding of him at all. In point of fact there were many things that frustrated him. In addition to the lack of sex there was the inability to go out to dinner, the movies, have friends over the house for entertainment or do any of the things couples do to enjoy married life. In coping with losing him she had no insight into any of these things.
Some people come in to therapy stating that their partners seem to have no empathy at all. They act self-centered and seem entirely unaware of their partner’s deeper feelings. When a conversation involving emotions is initiated, the partner seems bored or distant. This has the effect of making these people feel lonely, disconnected, and desperate for some genuine closeness.The partners of these “robots” feel drawn to act out in ways that seem “crazy,” like crying, not letting the partner end discussions (which the partner calls “fights that you start”), and fantasizing about infidelity (particularly emotional affairs) or leaving the relationship entirely.
(...)
For example, a person with alexithymia will appear angry, but when asked if he is angry, will deny it. Similarly, their eyes may fill with tears and they will assume they are tired or have a blocked tear duct. This can obviously be very frustrating for partners, who assume that the person is purposely or passive aggressively hiding or lying about his emotions for some deeper reasons.
(...)
This is why other people often think that an alexithymic is normative, and that the partner is the one with the issue.
(...)
The imagination deficit in alexithymia impedes romantic and sexual functioning. Empathy and imagination are necessary for responsive sexual behavior. For fulfilling sex, people usually need to be able to pick up on non-verbal communication and to know what a partner is alluding to or hinting at. Sex with alexithymics can feel very mechanical and awkward. Alexithymics can learn sexual techniques, and will then repeat them by rote after they received a positive response once or twice, but there is limited variety or spontaneity during the act. Some alexithymics feel physically uncomfortable during sex and don’t enjoy it, because sex arouses emotions that then make them feel overwhelmed or even physically sick. Others are addicted to sex as a rote way to feel physical pleasure. In neither case does sex feel like “lovemaking” to a partner.
Statut : Proche d'éventuel(s) aspie(s) et/ou TDA/H. Personnellement, probable tendance TDA, doué, zébré éventuellement tendance aspie. Je vais peut-être faire un bilan neuropsy...
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Re: L'Alexithymie
Je viens de lire le Que sais-je ? sur le harcèlement scolaire et il met clairement en relation l'alexithymie et la vulnérabilité au harcèlement.
Par contre, il ne fait pas de parallèle entre le harceleur et le pervers narcissique. Si j'ai bien compris, seul un tout petit nombre de harceleurs sont ou vont devenir des pervers narcissiques.
Concernant les pervers narcissiques, j'avais lu un très bon bouquin : https://www.amazon.fr/gp/product/226622 ... UTF8&psc=1
Il faut d'ailleurs que je le retrouve. Je vais sans doute le relire.
Modération (Winston) : Fin d'importation.
Par contre, il ne fait pas de parallèle entre le harceleur et le pervers narcissique. Si j'ai bien compris, seul un tout petit nombre de harceleurs sont ou vont devenir des pervers narcissiques.
Concernant les pervers narcissiques, j'avais lu un très bon bouquin : https://www.amazon.fr/gp/product/226622 ... UTF8&psc=1
Il faut d'ailleurs que je le retrouve. Je vais sans doute le relire.
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TSA (diag en novembre 2019)
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Re: L'Alexithymie
Très intéressant ton post Zebra, notamment le fait de raisonner en processus. Je ne suis pas un spécialiste en psychologie, mais la triade autistique classique ne me parle pas tellement. Non pas qu'elle ne corresponde pas à la réalité mais je la trouve un peu arbitraire, pas très logique. Revenir aux dysfonctionnements de base me parle beaucoup plus.
Dans ce type de raisonnement l'alexithymie pourrait être considérée comme un des piliers du TSA. Elle explique d'ailleurs assez bien la plus part des difficultés relationnelles et de communication des personnes autistes. Enfin c'est mon impression actuellement. C'est parce que l'autiste a du mal à interpréter les émotions de l'autre qu'il est en décalage, souvent inadapté et incompris, qu'il ne perçoit pas le second degrés, etc...
L'autre pilier/processus/dysfonctionnement qui explique les difficultés relationnelles c'est l'hypersensibilité au stimulations extérieures, qui explique toute la partie fatigabilité, tendance à la saturation et au repli sur soi.
Heureusement qu'un petit nombre de harceleurs deviennent des PN, vu le taux de harceleurs potentiels à l'adolescence, ce serait inquiétant s'il en était autrement
Dans ce type de raisonnement l'alexithymie pourrait être considérée comme un des piliers du TSA. Elle explique d'ailleurs assez bien la plus part des difficultés relationnelles et de communication des personnes autistes. Enfin c'est mon impression actuellement. C'est parce que l'autiste a du mal à interpréter les émotions de l'autre qu'il est en décalage, souvent inadapté et incompris, qu'il ne perçoit pas le second degrés, etc...
L'autre pilier/processus/dysfonctionnement qui explique les difficultés relationnelles c'est l'hypersensibilité au stimulations extérieures, qui explique toute la partie fatigabilité, tendance à la saturation et au repli sur soi.
Comme elle entraine des difficultés importantes au niveau relationnel l'alexithymie rend bien sûr plus susceptible d'être harcelé. Ou peut être le sens de la phrase était que les personnes concernées sont plus susceptible d'être impactées négativement par le harcelement ?mrl a écrit : ↑jeudi 24 octobre 2019 à 11:59 Je viens de lire le Que sais-je ? sur le harcèlement scolaire et il met clairement en relation l'alexithymie et la vulnérabilité au harcèlement.
Par contre, il ne fait pas de parallèle entre le harceleur et le pervers narcissique. Si j'ai bien compris, seul un tout petit nombre de harceleurs sont ou vont devenir des pervers narcissiques.
Heureusement qu'un petit nombre de harceleurs deviennent des PN, vu le taux de harceleurs potentiels à l'adolescence, ce serait inquiétant s'il en était autrement
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
L'alexithymie n'est pas systématique dans les TSA, elle ne peut donc pas être retenue comme un pilier. L'autisme est défini par une triade (maintenant devenue dyade : difficultés sociales et comportements stéréotypés) qui se retrouve chez tous les autistes, car c'en est la définition. Il est défini également par les difficultés éprouvées au quotidien.
On ne définit l'autisme que par ses symptômes, parce que le fonctionnement interne qui aboutit à ces symptômes n'est pas (encore) clair. Ça laisse le champ ouvert aux hypothèses, mais, de grâce, restons sérieux...
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Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
Bien sûr que ce ne sont que des hypothèses, du coup je ne vois pas ce qu'il y a de "pas sérieux" là dedans. Ca ne remet pas en cause la définition de l'autisme, c'est juste que si cette définition est utile pour poser des diagnostics, pour ce qui est de comprendre son propre fonctionnement, s'intéresser aux mécanismes sous-jacents est plus utile je pense.WinstonWolfe a écrit : ↑jeudi 24 octobre 2019 à 20:55 L'alexithymie n'est pas systématique dans les TSA, elle ne peut donc pas être retenue comme un pilier. L'autisme est défini par une triade (maintenant devenue dyade : difficultés sociales et comportements stéréotypés) qui se retrouve chez tous les autistes, car c'en est la définition. Il est défini également par les difficultés éprouvées au quotidien.
On ne définit l'autisme que par ses symptômes, parce que le fonctionnement interne qui aboutit à ces symptômes n'est pas (encore) clair. Ça laisse le champ ouvert aux hypothèses, mais, de grâce, restons sérieux...
Quand tu dis que l'alexithymie n'est pas systématique dans les TSA, as-tu des sources à citer ? Ou connais tu des personnes dans ce cas ?
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
On en trouve ici. Un large score de 85% de TSA ont des troubles alexithymiques, dont la moitié sévèrement, d'après l'une des études citées. D'autre part, elle touche 15% de la population générale. L'alexithymie n'est donc ni exclusive ni descriptive de l'autisme.
Parce que lire des hypothèses non étayées à longueur de forum est lancinant. Il y a beaucoup de théories en cours pour généraliser les connaissances sur le fonctionnement autistiques (la théorie bayésienne du cerveau, la "learning style theory", la théorie du monde intense, pour ne citer que les plus en vogue du moment). Ces théories sont plus larges et bien plus intéressantes et fertiles ; le mieux serait de s'y pencher et de trouver dedans des pistes utiles, puis s'en faire une opinion. Parce que venir avec juste un bout d'idée et de dire "c'est intéressant", non, ça ne fait pas sérieux. La recherche scientifique ne se fait pas ainsi, elle s'appuie d'abord sur les connaissances préalables, qu'il est bon de creuser un peu.
L'hypersensibilité n'est pas un début d'explication de l'autisme, c'est un élément de l'image complexe, avec beaucoup beaucoup d'autres choses. Par exemple, la difficulté à laquelle se heurtent souvent les théories sur l'autisme, c'est de pouvoir expliquer la coexistence chez un même individu, dans un même canal sensoriel, d'hyper- et d'hyposensibilités. Je continue à trouver "pas très sérieux" le lien de cause à effet posé comme ça : non, la fatigabilité des autiste ne s'explique pas par l'hypersensibilité. Encore moins le repli sur soi.
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
Zut, je remarque que j’ai oublié une précision !
Quand je dis « Alors bon, sans faire le biais de vouloir tout expliquer par un seul facteur, plus qu’une comorbidité l’alexithymie ne serait-elle pas plutôt un facteur de nombreux troubles ? », j’avais justement prévu d’ajouter que dans le cas de l’autisme et du TDAH, comme ce sont des troubles à priori innés, l’ALX n’est donc pas un facteur mais bien une co-morbidité, en gros l’ALX est souvent comprise dans le « package » avec un trouble inné quand le cerveau se câble de façon atypique (je ne sais plus où j’ai lu que tout ce qui a trait aux émotions dans le cerveau est principalement dans le lobe frontal, lobe qui se forme en dernier et où il y aurait donc le plus de risque d’avoir des bugs lors du développement…).
Parce que si je laisse entendre que l’alexithymie causerait TSA et TDAH ben forcément je passe pour un guignol .
Mais par contre concernant une majeure partie de troubles acquis (donc les troubles de la personnalité), là ça me semble pouvoir être un sérieux facteur de risque :
—Devenir borderline quand on n’est pas alexithymique ? Oui c’est surement possible.
—Devenir borderline quand on est alexithymique ? Là ça me semble bien plus probable !
Quand je dis « Alors bon, sans faire le biais de vouloir tout expliquer par un seul facteur, plus qu’une comorbidité l’alexithymie ne serait-elle pas plutôt un facteur de nombreux troubles ? », j’avais justement prévu d’ajouter que dans le cas de l’autisme et du TDAH, comme ce sont des troubles à priori innés, l’ALX n’est donc pas un facteur mais bien une co-morbidité, en gros l’ALX est souvent comprise dans le « package » avec un trouble inné quand le cerveau se câble de façon atypique (je ne sais plus où j’ai lu que tout ce qui a trait aux émotions dans le cerveau est principalement dans le lobe frontal, lobe qui se forme en dernier et où il y aurait donc le plus de risque d’avoir des bugs lors du développement…).
Parce que si je laisse entendre que l’alexithymie causerait TSA et TDAH ben forcément je passe pour un guignol .
Mais par contre concernant une majeure partie de troubles acquis (donc les troubles de la personnalité), là ça me semble pouvoir être un sérieux facteur de risque :
—Devenir borderline quand on n’est pas alexithymique ? Oui c’est surement possible.
—Devenir borderline quand on est alexithymique ? Là ça me semble bien plus probable !
Statut : Proche d'éventuel(s) aspie(s) et/ou TDA/H. Personnellement, probable tendance TDA, doué, zébré éventuellement tendance aspie. Je vais peut-être faire un bilan neuropsy...
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
Je n'ai pas parlé d’exclusivité. Pour ce qui est d'être "descriptif", une "sensibilité" comme on en dit en médecine, de 85% c'est quand même très significatif. Ça suggère un lien étroit. L'alexithymie est d'ailleurs une notion assez voisine j'ai l'impression du concept de déficit de "théorie de l'esprit", qui semble être souvent avancé comme un dysfonctionnement de base dans les TSA.WinstonWolfe a écrit : ↑jeudi 24 octobre 2019 à 22:41 Un large score de 85% de TSA ont des troubles alexithymiques, dont la moitié sévèrement, d'après l'une des études citées. D'autre part, elle touche 15% de la population générale. L'alexithymie n'est donc ni exclusive ni descriptive de l'autisme.
La théorie du monde intense que tu cites me semble justement remettre l'hypersensibilité sensorielle et émotionnelle au centre du trouble : https://www.espritsciencemetaphysiques. ... athie.htmlWinstonWolfe a écrit : ↑jeudi 24 octobre 2019 à 22:41 L'hypersensibilité n'est pas un début d'explication de l'autisme
"Comme l’avancent Henry et Kamila Markram de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, la théorie suggère que le problème fondamental du trouble du spectre autistique n’est pas une carence sociale, mais plutôt une hypersensibilité aux expériences"
Par ailleurs, je ne trouve pas cette théorie particulièrement "large", mais cet article est peut-être incomplet.
Ma phrase était probablement mal formulée pour ce qui est du lien de cause à effet. L'hypersensibilité n'explique surement pas à elle seule la fatigabilité et le repli sur soi, mais je continue à penser que c'est un facteur important, probablement le facteur principal. Je serais curieux de savoir comment tu expliques la fatigabilité sans faire entrer en jeu l'hypersensibilité, mais on s'éloigne un peu du sujet initial.WinstonWolfe a écrit : ↑jeudi 24 octobre 2019 à 22:41 Je continue à trouver "pas très sérieux" le lien de cause à effet posé comme ça : non, la fatigabilité des autiste ne s'explique pas par l'hypersensibilité. Encore moins le repli sur soi.
Je te remercie pour tes interventions qui me permettent de faire avancer ma réflexion, même si sur la forme un peu plus de tolérance serait bienvenue. Je ne prétends pas du tout maitriser le sujet, mais je trouve qu'on avance plus vite en discutant et en profitant ainsi de l'expérience des autres. Si l'exercice t'es trop désagréable tu n'est bien sûr pas obligé de répondre (mais je serais ravi que tu le fasses, pour la raison sus-citée ). Peace.
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Re: Syndrome d'Asperger et alexithymie
Evidemment qu'un autiste a de bonne chance de présenter un tableau proche de l'alexithymie. Mais est-ce le même fonctionnement qu'on retrouve chez quelqu'un qui serait alexithymique et non autiste ? L'alexithymie n'est pas un trouble défini par ses causes mais par ses symptômes, du coup on ne peut pas dire si ce qu'on observe dans l'autisme est un trouble à part, ou quelque chose qui découle du reste du fonctionnement. Donc, on peut tout au plus, à ce stade, parler de "fonctionnement alexithymique" dans l'autisme, mais certainement pas de considérer l'alexithymie comme un trouble à part, voire cause de l'autisme. C'est très peu probable, et, en tout état de cause, en dehors du consensus scientifique.
Concernant l'hypersensibilité, la théorie du monde intense est quand même beaucoup plus large que de dire "les autistes sont hypersensibles". Ce n'est d'ailleurs pas une question de sensibilité mais de sensorialité. Bon, on en parle ailleurs dans le forum, on va pas tout réécrire ici. Juste que la théorie du monde intense n'est pas la plus convaincante des trois citées, ni celle qui arrive à expliquer l'autisme de la façon la plus efficace (elle peine par exemple à expliquer les hyposensibilités).
Quant à la fatigue, je lance ici quelques idées : devoir constamment faire l'effort conscient d'analyser les signes sociaux, devoir en permanence filtrer consciemment les entrées sensorielles (on parle de filtration, pas d'hypersensibilité), devoir en permanence trier consciemment le premier ou le second degré, l'humour et le sérieux, devoir en permanence lutter contre les effets de l'angoisse du faux pas social...
Alors je crois qu'on va arrêter la discussion là. Je veux bien être tolérant, mais de là à lire des articles sur "Esprit Spiritualités Métaphysique", c'est au-delà de ma ligne rouge. J'ai fait l'effort et ça confirme. Enfin bon, quoi, on n'a déjà pas le temps de lire toutes les publications sérieuses, il faudrait aller chercher du côté des rigolos ? Parce que cet article se paye le luxe de dire des choses contraires au consensus scientifique, et aussi contraires au vécu des autistes ! Tu te reconnais dans l'article, toi ? Quant à la "théorie révolutionnaire", il vaut mieux lire l'article d'origine, il est mieux écrit, ne se prétend pas révolutionnaire, et puis il n'est pas déformé par quelqu'un qui n'a rien compris.Oris a écrit : ↑vendredi 25 octobre 2019 à 22:35 La théorie du monde intense que tu cites me semble justement remettre l'hypersensibilité sensorielle et émotionnelle au centre du trouble : https://www.espritsciencemetaphysiques. ... athie.html
Concernant l'hypersensibilité, la théorie du monde intense est quand même beaucoup plus large que de dire "les autistes sont hypersensibles". Ce n'est d'ailleurs pas une question de sensibilité mais de sensorialité. Bon, on en parle ailleurs dans le forum, on va pas tout réécrire ici. Juste que la théorie du monde intense n'est pas la plus convaincante des trois citées, ni celle qui arrive à expliquer l'autisme de la façon la plus efficace (elle peine par exemple à expliquer les hyposensibilités).
Quant à la fatigue, je lance ici quelques idées : devoir constamment faire l'effort conscient d'analyser les signes sociaux, devoir en permanence filtrer consciemment les entrées sensorielles (on parle de filtration, pas d'hypersensibilité), devoir en permanence trier consciemment le premier ou le second degré, l'humour et le sérieux, devoir en permanence lutter contre les effets de l'angoisse du faux pas social...
(Diagnostiqué autiste en 2013, à 40 ans)
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