[2014/02/27] MC Laznik à Brest jeudi 27/02 - Manifestation
-
- Modérateur
- Messages : 41261
- Enregistré le : jeudi 15 novembre 2012 à 0:13
- Localisation : Nord-44
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Oui, bravo aux courageux et 'geuses ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Les deux journalistes de la presse régionale suivent l'actualité de l'autisme et du CRA très bien. A part çà, je les voyais pour la première fois !
J'admire particulièrement le reportage de la télé régionale : les deux journalistes ont su faire un beau sujet, avec tout ce que nous avons déversé dans tous les sens, avec une grande improvisation.
Il n'y a pas eu vraiment de "débat" dans la salle, et comment nous sommes partis à 10h, nous ne connaissons pas les théories avancées.
Le colloque et MC Laznik s'appuient abusivement sur l'article d'Amy Klin et Warren Jones paru en novembre. En effet, dans cet article, les auteurs indiquent que le regard des bébés qui seront diagnostiqués autistes est normal dans les premiers mois, et qu'il commence à changer entre 2 et 6 mois. MCL prétend, elle, pouvoir faire son "diagnostic" de risque autistique à la maternité. Donc, quand le regard est normal. http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... 90#p110290
Il ne faut pas complètement caricaturer son point de vue par ailleurs : elle a parlé de "la plasticité génétique", c'était simplement un lapsus. Modération (Jean) : Elle a en fait utilisé le terme "plasticité cérébrale ... génétique" J'ai vu qu'elle utilisait le terme "défaut de fabrication du bébé" dans une conférence. Le terme est peu gratifiant, mais quand il est opposé au terme "environnement", cela revient à dire que l'autisme est un trouble développemental à forte base génétique, soit la même chose que ce qui est écrit dans l'état des connaissances de la HAS. Elle a désavoué les origines psy décrites par Gabriela Crespin dans les cahiers du PreAut.
Numéro 1 page 43 des cahiers de Preaut que dirige Gabriela Crespin:
J'admire particulièrement le reportage de la télé régionale : les deux journalistes ont su faire un beau sujet, avec tout ce que nous avons déversé dans tous les sens, avec une grande improvisation.
Il n'y a pas eu vraiment de "débat" dans la salle, et comment nous sommes partis à 10h, nous ne connaissons pas les théories avancées.
Le colloque et MC Laznik s'appuient abusivement sur l'article d'Amy Klin et Warren Jones paru en novembre. En effet, dans cet article, les auteurs indiquent que le regard des bébés qui seront diagnostiqués autistes est normal dans les premiers mois, et qu'il commence à changer entre 2 et 6 mois. MCL prétend, elle, pouvoir faire son "diagnostic" de risque autistique à la maternité. Donc, quand le regard est normal. http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... 90#p110290
Il ne faut pas complètement caricaturer son point de vue par ailleurs : elle a parlé de "la plasticité génétique", c'était simplement un lapsus. Modération (Jean) : Elle a en fait utilisé le terme "plasticité cérébrale ... génétique" J'ai vu qu'elle utilisait le terme "défaut de fabrication du bébé" dans une conférence. Le terme est peu gratifiant, mais quand il est opposé au terme "environnement", cela revient à dire que l'autisme est un trouble développemental à forte base génétique, soit la même chose que ce qui est écrit dans l'état des connaissances de la HAS. Elle a désavoué les origines psy décrites par Gabriela Crespin dans les cahiers du PreAut.
Numéro 1 page 43 des cahiers de Preaut que dirige Gabriela Crespin:
“ces états de sidération semblent correspondre à des catastrophes subjectives à la suite desquelles la spirale interactive semble ne pas se mettre en place ou ne plus fonctionner. Ces catastrophes subjectives peuvent avoir été déclenchées par des facteurs venant de l’enfant (seuil de réceptivité du bébé trop différent de celui de la mère, incidents périnataux empêchant l’investissement du bébé), soit venant du parent (état dépressif, deuils impossibles, inscription du bébé dans une filiation impossible), soit venant encore de l’environnement (séparations néonatales, annonces de handicap).
Ces états de sidération sont particulièrement dignes d’intérêt car ils semblent souvent réversibles si un accompagnement approprié est proposé assez tôt. Ainsi des mères tout à fait compétentes pour d’autres enfants de la fratrie, perdent toutes leurs capacités maternantes face à cet enfant-là, comme si elles se trouvaient dans cet état de sidération qui les empêche de fonctionner.
Cette sorte de destitution réciproque semble caractéristique du processus autistique.”
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Ce que nous réclamons avec le diagnostic précoce, c'est une intervention éducative. Cette intervention sera d'autant plus efficace au stade précoce grâce justement à la plasticité cérébrale (ou neuronale). Il s'agit donc du même mécanisme que revendique MC Laznik. Si un risque d'autisme peut être établi dans les premiers mois, les interventions seront plus efficaces. De là à prêcher que le babillage des psychanalystes est efficace, c'est un autre problème. Et particulièrement prétentieux, quand on voit le nombre de casseroles et de fausses pistes qu'ils ont inventées.
MC L ne pouvait s'empêcher de parler de bébés "devenus" autistes, tout en disant que dans les 80 films familiaux qu'elle a vus, cela se voyait (a posteriori) que l’autisme était déjà là. MB est venu "à sa rescousse", en disant qu'avant 3 ans, le diagnostic n'était pas possible. Il a même prétendu qu'il n'était pas autorisé. Cela correspond bien à ce qui s'est passé, et que nous avons dénoncé au Comité Technique Régional Autisme du 13 décembre 2013 : le CRA a refusé de recevoir une famille qui sollicitait un diagnostic pour des jumeaux de 27 mois. Encore une fois un acte qui vient démentir les propos à géométrie variable (au CTRA, la réponse était que "c'était une faute" [du personnel du CRA, bien entendu]).
Lorsque nous sommes sortis de la salle, le chef de service a annoncé que dans les prochaines années (tant qu'il sera là), les colloques seront désormais réservés aux professionnels. La science doit leur être réservée, surtout quand elle n'est pas certaine ... MC Laznik et les autres justifiaient la fermeture aux non-professionnels par le fait que l'autorisation de projection de la vidéo d'un enfant n'avait été donnée que pour des professionnels. MCL disait cependant que si elle avait su, elle l'aurait obtenue pour un plus large public. Mais ce n'était pas l'intention du chef de service organisateur.
Ayant participé à plusieurs dizaines de journées de ce type à Brest, je sais bien que la présence d'usagers a été utile sans que pour autant cela transforme les débats en pugilats. Même si lors du dernier "Regards Croisés" en décembre, les oreilles du chef ont sifflé. J'essaie d'imaginer le Dr Jacques Constant expliquer que les professionnels doivent travailler "sous prescription parentale" dans des formations où les usagers - même scientifiques - sont exclus par principe.
MC L ne pouvait s'empêcher de parler de bébés "devenus" autistes, tout en disant que dans les 80 films familiaux qu'elle a vus, cela se voyait (a posteriori) que l’autisme était déjà là. MB est venu "à sa rescousse", en disant qu'avant 3 ans, le diagnostic n'était pas possible. Il a même prétendu qu'il n'était pas autorisé. Cela correspond bien à ce qui s'est passé, et que nous avons dénoncé au Comité Technique Régional Autisme du 13 décembre 2013 : le CRA a refusé de recevoir une famille qui sollicitait un diagnostic pour des jumeaux de 27 mois. Encore une fois un acte qui vient démentir les propos à géométrie variable (au CTRA, la réponse était que "c'était une faute" [du personnel du CRA, bien entendu]).
Lorsque nous sommes sortis de la salle, le chef de service a annoncé que dans les prochaines années (tant qu'il sera là), les colloques seront désormais réservés aux professionnels. La science doit leur être réservée, surtout quand elle n'est pas certaine ... MC Laznik et les autres justifiaient la fermeture aux non-professionnels par le fait que l'autorisation de projection de la vidéo d'un enfant n'avait été donnée que pour des professionnels. MCL disait cependant que si elle avait su, elle l'aurait obtenue pour un plus large public. Mais ce n'était pas l'intention du chef de service organisateur.
Ayant participé à plusieurs dizaines de journées de ce type à Brest, je sais bien que la présence d'usagers a été utile sans que pour autant cela transforme les débats en pugilats. Même si lors du dernier "Regards Croisés" en décembre, les oreilles du chef ont sifflé. J'essaie d'imaginer le Dr Jacques Constant expliquer que les professionnels doivent travailler "sous prescription parentale" dans des formations où les usagers - même scientifiques - sont exclus par principe.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 41261
- Enregistré le : jeudi 15 novembre 2012 à 0:13
- Localisation : Nord-44
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
En matière de psychanalyse, il estJean a écrit :Lorsque nous sommes sortis de la salle, le chef de service a annoncé que dans les prochaines années (tant qu'il sera là), les colloques seront désormais réservés aux professionnels. La science doit leur être réservée, surtout quand elle n'est pas certaine ...
totalement abusif de parler de science.
Ne leur faisons pas ce plaisir ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Ce n'étaient que des propos rapportés J'avais oublié guillemets et smileys.
A vrai dire, le seul scientifique - Yves Burnod - s'était décommandé au vu de la manifestation !
Leçons inaugurales de première année, Yves Burnod : comment on apprend, comment on mémorise (1h33)
http://comm.enpc.fr/videos/burnod/
4 vidéos : L'historien Denis Peschanski, interrogé dans la bibliothèque Jean-Maitron du laboratoire d'histoire sociale du XXe siècle (Paris I-Cnrs) pour Mediapart par Antoine Perraud, résume le travail transdisciplinaire qu'il a entrepris, notamment avec le neurobiologiste Yves Burnod (ici à sa gauche) pour comprendre le fonctionnement de la mémoire, en particulier dans le sillage des grands traumatismes de l'Histoire.
A vrai dire, le seul scientifique - Yves Burnod - s'était décommandé au vu de la manifestation !
Leçons inaugurales de première année, Yves Burnod : comment on apprend, comment on mémorise (1h33)
http://comm.enpc.fr/videos/burnod/
4 vidéos : L'historien Denis Peschanski, interrogé dans la bibliothèque Jean-Maitron du laboratoire d'histoire sociale du XXe siècle (Paris I-Cnrs) pour Mediapart par Antoine Perraud, résume le travail transdisciplinaire qu'il a entrepris, notamment avec le neurobiologiste Yves Burnod (ici à sa gauche) pour comprendre le fonctionnement de la mémoire, en particulier dans le sillage des grands traumatismes de l'Histoire.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Dans le cadre de sa mise à jour des connaissances des étudiants et de sa lutte contre le 3ème plan autisme, l'Université de Bretagne Occidentale organise un nouveau colloque "scientifique" le 21 mars :
Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ?
Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ?
Les psychologues cliniciens qui exercent en institution voient leurs pratiques et leurs références théoriques mises en question par les exigences gestionnaires, le discours de l’évaluation et la tendance à la marchandisation des prestations qu’elles soient sociales sanitaires, éducatives, thérapeutiques et psychologiques. Cette confrontation n’est pas sans effets sur le quotidien d’une pratique clinique particulièrement lorsqu’elle s’oriente de la psychanalyse. Elle vient interroger, sur le plan déontologique, l’aptitude du clinicien à ne pas s’y soumettre tout en la prenant en compte. Mais elle interroge, bien au-delà, sur le plan éthique, la conception du sujet que ces différents discours mettent en jeu. Enfin, d’un point de vue épistémologique cette confrontation interroge la place et la validité de la psychanalyse en tant que théorie de référence dans les pratiques cliniques actuelles des psychologues en institution et dans leur formation. En quoi la psychanalyse constitue-t-elle un outil indispensable pour garantir la position éthique du psychologue en institution ?
La Composante Recherche en psychopathologie Clinique/ Clinique du Lien et de Création Subjective [EA 4050], composée de psychologues cliniciens enseignants chercheurs engagés dans le cursus de formation initiale des étudiants et dans la recherche axée sur toutes les problématiques qui touchent à la profession, souhaite à travers les communications et les échanges de cette journée ouvrir des pistes de travail et de recherche pour la prise en compte du sujet souffrant. Au cours de cette journée des psychologues cliniciens intervenant en institution nous parlerons de ce qui les oriente dans la rencontre avec les sujets souffrants et de ce qui les soutient dans leur souci de respecter le code de déontologie qui régit la profession afin d’assurer une qualité d’écoute qui fait la spécificité du métier.
Comité d’organisation :
Luz ZAPATA REINERT – Abdelhadi ELFAKIR – Brigitte COUM – Danièle ROBIN – Daniel COUM
Sandrine BEHAGHEL
Secrétariat : Yvette Cloarec, yvette.cloarec@univ-brest.fr
Programme :
https://filex.univ-brest.fr/get?k=kr6zMF2Flt2HD4GUB9b
Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ?
Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ?
Les psychologues cliniciens qui exercent en institution voient leurs pratiques et leurs références théoriques mises en question par les exigences gestionnaires, le discours de l’évaluation et la tendance à la marchandisation des prestations qu’elles soient sociales sanitaires, éducatives, thérapeutiques et psychologiques. Cette confrontation n’est pas sans effets sur le quotidien d’une pratique clinique particulièrement lorsqu’elle s’oriente de la psychanalyse. Elle vient interroger, sur le plan déontologique, l’aptitude du clinicien à ne pas s’y soumettre tout en la prenant en compte. Mais elle interroge, bien au-delà, sur le plan éthique, la conception du sujet que ces différents discours mettent en jeu. Enfin, d’un point de vue épistémologique cette confrontation interroge la place et la validité de la psychanalyse en tant que théorie de référence dans les pratiques cliniques actuelles des psychologues en institution et dans leur formation. En quoi la psychanalyse constitue-t-elle un outil indispensable pour garantir la position éthique du psychologue en institution ?
La Composante Recherche en psychopathologie Clinique/ Clinique du Lien et de Création Subjective [EA 4050], composée de psychologues cliniciens enseignants chercheurs engagés dans le cursus de formation initiale des étudiants et dans la recherche axée sur toutes les problématiques qui touchent à la profession, souhaite à travers les communications et les échanges de cette journée ouvrir des pistes de travail et de recherche pour la prise en compte du sujet souffrant. Au cours de cette journée des psychologues cliniciens intervenant en institution nous parlerons de ce qui les oriente dans la rencontre avec les sujets souffrants et de ce qui les soutient dans leur souci de respecter le code de déontologie qui régit la profession afin d’assurer une qualité d’écoute qui fait la spécificité du métier.
Comité d’organisation :
Luz ZAPATA REINERT – Abdelhadi ELFAKIR – Brigitte COUM – Danièle ROBIN – Daniel COUM
Sandrine BEHAGHEL
Secrétariat : Yvette Cloarec, yvette.cloarec@univ-brest.fr
Programme :
https://filex.univ-brest.fr/get?k=kr6zMF2Flt2HD4GUB9b
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Lors de la manifestation le 27 février, le cabinet du président d'université a pris contact avec nous, au nom des doyens des facs de médecine et de lettres, pour nous dire que l'université voulait faire quelque chose au sujet de l'autisme.
Nous avons pu également longuement discuté avec le Pr Carré, envoyé par le doyen de la fac de médecine.
Le collectif Bretagne autisme va adresser un courrier aux deux doyens, pour demander l’organisation de conférences et soulever des questions sur le rôle de l'université en matière d'autisme.
Le texte est presque définitif. Ci-dessous :
Asperansa - Autisme Breizh Autonomie - Autisme Cornouaille - Autisme Côte d’Émeraude - Autisme Ecoute et Partage - Autisme Ouest 22 - Autisme Trégor Goëlo – Goanag - Je ted à aller à l'école - Lud’autisme - Maison Lud’eveil - S’éveiller et sourire - Ted-dit autisme pays de Fougères – Autisme France Bretagne-Pays de Loire
Le 4 mars 2014,
A M. Christian Berthou et M. Mathieu Gallou
Au-delà de la provocation inqualifiable qu'a constitué l'interview de M. Melman dans "Le Télégramme", le rôle de l'Université de Bretagne Occidentale face aux personnes concernées par l'autisme nous interroge.
Sous la direction du Pr Lazartigues, le Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent a organisé de nombreuses journées scientifiques, sous la forme de "Regards Croisés". Les personnes autistes ou leur famille pouvaient y assister, participer aux débats. Depuis 2011, la fermeture est progressive : tarif payant réduit, absence de tarif réduit, puis interdiction de participation.
Lors de la conférence du 27 février, Mme Laznik a fait état d'un prétexte technique : elle n'avait pas demandé l’autorisation aux parents du bébé pour la projection de la vidéo à des non-professionnels. Mais le chef de service a ensuite indiqué, quand nous étions sortis, que dorénavant, les colloques seraient réservés aux professionnels.
Pourtant, « L’autisme est unique parmi tous les domaines de la médecine par les contributions majeures que les parents y ont apportée » - Mary Coleman (cité dans « A History of Autism. Conversations with the Pioneers » Adam Feinstein) Bulletin scientifique de l’Arapi – n°31 – printemps 2013 – p.74
On peut ajouter que les témoignages et analyses des personnes autistes elles-mêmes sont décisives : Temple Grandin, mais aussi Georges Huard, de l'Université de Montréal, qui a participé à plusieurs conférences à l'Université de Bretagne Occidentale. Des personnes autistes sont intervenues dans le DU autisme qui avait été mis en place. Emmanuel Dubrulle a travaillé avec le Pr Lazartigues et le Dr Lemonnier sur le profil sensoriel et cognitif des personnes autistes. Josef Schovanec témoigne dans de nombreuses conférences et dans son livre "Je suis à l'Est" (Presses-Pocket).
L'autisme n'est pas un domaine de la vie où les professionnels peuvent se passer des usagers. Les usagers ne veulent pas se passer des professionnels, mais un - lourd - passé continue à peser toujours.
Nous ressentons donc vivement l'exclusion organisée actuellement envers les usagers. Cette exclusion n'est pas anecdotique et semble destinée à devenir systématique.
De même, des étudiants nous rapportent fréquemment que les cours en psychologie continuent à définir l'autisme comme une psychose infantile, ce qui témoigne d'un retard dans la mise à jour des connaissances particulièrement flagrant. La Société Française de Psychiatrie, sous l'égide de la Haute Autorité de Santé, recommande depuis 2005 d'utiliser la CIM-10 (classification internationale des maladies).
La loi précise également : "Article L246-1 du Code de l'action Sociale et des Familles - Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d'une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques.
Adaptée à l'état et à l'âge de la personne, cette prise en charge peut être d'ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social.
Il en est de même des personnes atteintes de polyhandicap."
Le développement à l'Université de théories identiques aux propos de M. Melman, complètement obsolètes (au point que Mme Laznik et M. Botbol les ont désavoués publiquement, parlant de plus de 30 ans de retard) augure mal d'une prise en charge pluridisciplinaire adaptée.
Bien des responsables d'établissements médico-sociaux font état d'un aveuglement idéologique des jeunes professionnels sortant de l'Université (intervention à la conférence à Lorient de l’Ecole de la Cause Freudienne du 26 janvier 2013, débats sur le 4ème schéma finistérien pour les personnes handicapées), mais aussi des professionnels plus âgés dont la formation initiale obsolète n’a pas été réactualisée sur la base des découvertes scientifiques récentes ni sur les recommandations de bonnes pratiques professionnelles ou le plan autisme.
Dans une étude en cours de publication commanditée par l'ARS et les 4 conseils généraux de Bretagne sur la prise en charge des personnes autistes dans les établissements médico-sociaux, la résistance au changement des jeunes en sortie de formation initiale est relevée.
Le 3ème plan autisme (période 2013-2017) prévoit le développement de formations pour améliorer la prise en compte des personnes autistes, sur la base des cinq recommandations de bonnes pratiques diffusées depuis 2005 par la HAS et l'ANESM.
Les Universités bretonnes - au sens large, et pas spécifiquement votre Université - sont pleinement responsables dans la diffusion de connaissances non actualisées. Cela nous porte préjudice, en tant qu'usagers, mais cela portera également préjudice aux étudiants à leur sortie de formation.
Le samedi 1er février 2014, a eu lieu à la fac de lettres une autre conférence intitulée « DSM, Plan Autisme…Imposer une clinique sans sujet dans les institutions » et présentée ainsi : "Nous avons choisi d’interroger la présence de la psychanalyse dans la cité en ces deux lieux, l’institution et l’université, la présence encore possible d’une pratique et d’un discours.(...)." Cette conférence était destinée à un certain nombre d'étudiants, qui devaient attester de leur présence. Encore une fois, cela a été l'occasion de promouvoir la théorie des mères froides comme origines de l'autisme, de critiquer le diagnostic précoce, le recours à l'orthophonie, de refuser l'accès à des soins adaptés (comme la mélatonine en cas de difficulté d’endormissement). Il est paradoxal de prétendre investir "la cité" en prônant des méthodes qui conduisent à l'exclusion d'une fraction non négligeable de la population (une personne sur 150).
Le site de la fac dans son programme de manifestations scientifiques [sic] prévoit le 21 mars une journée d'étude intitulée Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ? : "la question de l’intérêt de la psychanalyse comme orientation pour le psychologue clinicien dans sa mission d’aide au sujet souffrant dans un contexte institutionnel se verra confronter au quotidien d’une pratique clinique." Encore une conférence pour lutter contre la mise en œuvre du 3ème plan autisme, comme toutes les conférences organisées à l'université de Bretagne Occidentale depuis quelques mois !
L'ignorance conduit à l'incompétence, et en matière d'autisme, elle provoque la mal-traitance.
Il suffit de lire les témoignages de maltraitance rassemblés par une association de parents et remis cette semaine à Mr Gautron , directeur de l’ARS et à Madame Carlotti, ministre, pour se rendre compte que cette emprise de la psychanalyse sur les professionnels du médico-social est responsable de nombreux cas de maltraitance.
La progression de la scolarisation en milieu ordinaire, comme un meilleur diagnostic des jeunes adultes ont été favorisés par l'action du CRA (Centre de Ressources Autisme) de Bohars, action qui a été particulièrement sensible dans la population finistérienne [46% des personnes autistes recensées en Bretagne seraient dans le Finistère]. De ce fait, il y a et il y aura de plus en plus de jeunes étudiants autistes. La mission Handicap de l'Université assure sa fonction d'accueil.
Mais l'Université devrait également assurer un environnement favorable, qui passe par la lutte contre les préjugés et les idées reçues sur l'autisme. Ces préjugés se sont déjà traduits par l’exclusion à Brest d’un étudiant soupçonné d’autisme. Il y a 40 ans, les psychiatres américains, sous la pression des militants gays, décidait que l’homosexualité n’était plus une perversion sexuelle. Penseriez-vous que l’université serait accueillante à des étudiants homosexuels si l’enseignement dispensé niait le droit à la différence sexuelle et s’appuierait sur l’édition antérieure du DSM ? La diffusion des théories assimilant l’autisme à une psychose, alors qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental, dont les bases génétiques et épigénétiques sont de plus en plus connues, est une violence morale envers les étudiants autistes.
Nous vous proposons donc d’organiser avec vous une ou des conférences sur l'autisme. Nous faisons intervenir Josef Schovanec à Quimper le 22 avril, et il serait disponible pour des conférences à Brest le 18 ou 19 avril. Il captive son auditoire, en donnant beaucoup d'exemples concrets et avec humour. Une information scientifique actualisée sur l'autisme pourrait être faite en même temps.
Nous sommes prêts à vous donner plus d'explications sur ces différents points. Veuillez agréer, Messieurs les doyens, l'expression de nos sentiments distingués.
Pour le Collectif Bretagne Autisme :
Audrey Piaux et Jean Vinçot (Asperansa) Bérengère Guénanen (Autisme Breizh Autonomie), Noëlle Chevance et Nathalie Jamier (Autisme Cornouaille), Carine Gloanec et Christelle Le Mérour (Lud’Autisme).
Professeur Eric Schopler,
1984, extrait d’une intervention lors d’un congrès au sujet du rôle des parents.
Créateur du dispositif TEACCH, en Caroline du Nord (depuis 1972)
"Ils ont été les meilleurs enseignants que j’ai connus.
Ils avaient suivi eux-mêmes un cours accéléré sur l’autisme pendant des jours, des nuits, des semaines et des années.
Si leur enfant ne parlait pas et ne comprenait pas, certains de ces parents-professeurs ont soulevé le fardeau d’anticiper ce que l’enfant cherchait à communiquer.
Lorsque l’enfant ne savait exprimer son amour ou son attachement, ils ont appris à s’en occuper sans attendre le partage
Ils ont adapté les habitudes alimentaires de la famille pour tenir compte de ses préférences bizarres
Ils ont poursuivi l’apprentissage de la propreté de longues années bien au-delà du temps nécessaire pour leurs autres enfants et ont lavé patiemment les traces de ce lent apprentissage dans des lessives sans fin.
Ils ont appris à leurs autres enfants à protéger leurs possessions des ravages de leur frère ou sœur handicapé.
Ils leur ont appris, par l’exemple, à prendre plus que leur part de responsabilité pour cet enfant et ils leur ont montré la compassion même lorsqu’ils étaient à court de patience.
Leurs études se poursuivaient tous les jours bien au-delà de l’heure du coucher et ils ont consacré bien des nuits sans sommeil à la compréhension de l’autisme.
Ils m’ont appris à remettre en cause ma conception de l’évaluation et de la psychothérapie, à évoluer de l’expression des sentiments à la résolution de problèmes.
Contrairement aux chercheurs, ces parents ne pouvaient pas laisser de côté des questions pour lesquelles aucune méthodologie n’avait été établie.
Contrairement aux cliniciens, ils ne pouvaient pas transférer l’enfant ailleurs parce qu’ils n’étaient pas formés pour gérer de tels problèmes
C’est parce qu’ils ont poursuivi leurs études malgré leurs échecs, leurs frustrations et leurs défaites qu’ils sont devenus de si bons enseignants.
Les parents m’ont appris qu’il est possible qu’une attente ordinaire (comme de faire venir au monde un enfant et de l’élever) soit contrariée sans raison apparente et qu’il est possible de vivre au quotidien avec cette déception.
Qu’il n’existe pas une façon unique d’élever convenablement un enfant, même avec un handicap sévère, mais toute une palette de différences
Celles-ci dépendent de la nature et de la sévérité du handicap de l’enfant, des ressources et des aspirations de la famille où il est né.
Il y a de la place pour d’importantes variations individuelles dans l’éducation des enfants.
Ces leçons sont précieuses pour nous tous qui n’avons pas d’enfant handicapé.
A tous les parents qui me les ont données, je serai éternellement reconnaissant."
Traduit et présenté par Sophie Biette (ARAPI) lors de la journée régionale du 10 mai 2012 à Rennes, organisée par Autisme France Bretagne Pays de Loire.
Nous avons pu également longuement discuté avec le Pr Carré, envoyé par le doyen de la fac de médecine.
Le collectif Bretagne autisme va adresser un courrier aux deux doyens, pour demander l’organisation de conférences et soulever des questions sur le rôle de l'université en matière d'autisme.
Le texte est presque définitif. Ci-dessous :
Asperansa - Autisme Breizh Autonomie - Autisme Cornouaille - Autisme Côte d’Émeraude - Autisme Ecoute et Partage - Autisme Ouest 22 - Autisme Trégor Goëlo – Goanag - Je ted à aller à l'école - Lud’autisme - Maison Lud’eveil - S’éveiller et sourire - Ted-dit autisme pays de Fougères – Autisme France Bretagne-Pays de Loire
Collectif Autisme Bretagne
Le 4 mars 2014,
A M. Christian Berthou et M. Mathieu Gallou
Au-delà de la provocation inqualifiable qu'a constitué l'interview de M. Melman dans "Le Télégramme", le rôle de l'Université de Bretagne Occidentale face aux personnes concernées par l'autisme nous interroge.
Sous la direction du Pr Lazartigues, le Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent a organisé de nombreuses journées scientifiques, sous la forme de "Regards Croisés". Les personnes autistes ou leur famille pouvaient y assister, participer aux débats. Depuis 2011, la fermeture est progressive : tarif payant réduit, absence de tarif réduit, puis interdiction de participation.
Lors de la conférence du 27 février, Mme Laznik a fait état d'un prétexte technique : elle n'avait pas demandé l’autorisation aux parents du bébé pour la projection de la vidéo à des non-professionnels. Mais le chef de service a ensuite indiqué, quand nous étions sortis, que dorénavant, les colloques seraient réservés aux professionnels.
Pourtant, « L’autisme est unique parmi tous les domaines de la médecine par les contributions majeures que les parents y ont apportée » - Mary Coleman (cité dans « A History of Autism. Conversations with the Pioneers » Adam Feinstein) Bulletin scientifique de l’Arapi – n°31 – printemps 2013 – p.74
On peut ajouter que les témoignages et analyses des personnes autistes elles-mêmes sont décisives : Temple Grandin, mais aussi Georges Huard, de l'Université de Montréal, qui a participé à plusieurs conférences à l'Université de Bretagne Occidentale. Des personnes autistes sont intervenues dans le DU autisme qui avait été mis en place. Emmanuel Dubrulle a travaillé avec le Pr Lazartigues et le Dr Lemonnier sur le profil sensoriel et cognitif des personnes autistes. Josef Schovanec témoigne dans de nombreuses conférences et dans son livre "Je suis à l'Est" (Presses-Pocket).
L'autisme n'est pas un domaine de la vie où les professionnels peuvent se passer des usagers. Les usagers ne veulent pas se passer des professionnels, mais un - lourd - passé continue à peser toujours.
Nous ressentons donc vivement l'exclusion organisée actuellement envers les usagers. Cette exclusion n'est pas anecdotique et semble destinée à devenir systématique.
De même, des étudiants nous rapportent fréquemment que les cours en psychologie continuent à définir l'autisme comme une psychose infantile, ce qui témoigne d'un retard dans la mise à jour des connaissances particulièrement flagrant. La Société Française de Psychiatrie, sous l'égide de la Haute Autorité de Santé, recommande depuis 2005 d'utiliser la CIM-10 (classification internationale des maladies).
La loi précise également : "Article L246-1 du Code de l'action Sociale et des Familles - Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d'une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques.
Adaptée à l'état et à l'âge de la personne, cette prise en charge peut être d'ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social.
Il en est de même des personnes atteintes de polyhandicap."
Le développement à l'Université de théories identiques aux propos de M. Melman, complètement obsolètes (au point que Mme Laznik et M. Botbol les ont désavoués publiquement, parlant de plus de 30 ans de retard) augure mal d'une prise en charge pluridisciplinaire adaptée.
Bien des responsables d'établissements médico-sociaux font état d'un aveuglement idéologique des jeunes professionnels sortant de l'Université (intervention à la conférence à Lorient de l’Ecole de la Cause Freudienne du 26 janvier 2013, débats sur le 4ème schéma finistérien pour les personnes handicapées), mais aussi des professionnels plus âgés dont la formation initiale obsolète n’a pas été réactualisée sur la base des découvertes scientifiques récentes ni sur les recommandations de bonnes pratiques professionnelles ou le plan autisme.
Dans une étude en cours de publication commanditée par l'ARS et les 4 conseils généraux de Bretagne sur la prise en charge des personnes autistes dans les établissements médico-sociaux, la résistance au changement des jeunes en sortie de formation initiale est relevée.
Le 3ème plan autisme (période 2013-2017) prévoit le développement de formations pour améliorer la prise en compte des personnes autistes, sur la base des cinq recommandations de bonnes pratiques diffusées depuis 2005 par la HAS et l'ANESM.
Les Universités bretonnes - au sens large, et pas spécifiquement votre Université - sont pleinement responsables dans la diffusion de connaissances non actualisées. Cela nous porte préjudice, en tant qu'usagers, mais cela portera également préjudice aux étudiants à leur sortie de formation.
Le samedi 1er février 2014, a eu lieu à la fac de lettres une autre conférence intitulée « DSM, Plan Autisme…Imposer une clinique sans sujet dans les institutions » et présentée ainsi : "Nous avons choisi d’interroger la présence de la psychanalyse dans la cité en ces deux lieux, l’institution et l’université, la présence encore possible d’une pratique et d’un discours.(...)." Cette conférence était destinée à un certain nombre d'étudiants, qui devaient attester de leur présence. Encore une fois, cela a été l'occasion de promouvoir la théorie des mères froides comme origines de l'autisme, de critiquer le diagnostic précoce, le recours à l'orthophonie, de refuser l'accès à des soins adaptés (comme la mélatonine en cas de difficulté d’endormissement). Il est paradoxal de prétendre investir "la cité" en prônant des méthodes qui conduisent à l'exclusion d'une fraction non négligeable de la population (une personne sur 150).
Le site de la fac dans son programme de manifestations scientifiques [sic] prévoit le 21 mars une journée d'étude intitulée Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ? : "la question de l’intérêt de la psychanalyse comme orientation pour le psychologue clinicien dans sa mission d’aide au sujet souffrant dans un contexte institutionnel se verra confronter au quotidien d’une pratique clinique." Encore une conférence pour lutter contre la mise en œuvre du 3ème plan autisme, comme toutes les conférences organisées à l'université de Bretagne Occidentale depuis quelques mois !
L'ignorance conduit à l'incompétence, et en matière d'autisme, elle provoque la mal-traitance.
Il suffit de lire les témoignages de maltraitance rassemblés par une association de parents et remis cette semaine à Mr Gautron , directeur de l’ARS et à Madame Carlotti, ministre, pour se rendre compte que cette emprise de la psychanalyse sur les professionnels du médico-social est responsable de nombreux cas de maltraitance.
La progression de la scolarisation en milieu ordinaire, comme un meilleur diagnostic des jeunes adultes ont été favorisés par l'action du CRA (Centre de Ressources Autisme) de Bohars, action qui a été particulièrement sensible dans la population finistérienne [46% des personnes autistes recensées en Bretagne seraient dans le Finistère]. De ce fait, il y a et il y aura de plus en plus de jeunes étudiants autistes. La mission Handicap de l'Université assure sa fonction d'accueil.
Mais l'Université devrait également assurer un environnement favorable, qui passe par la lutte contre les préjugés et les idées reçues sur l'autisme. Ces préjugés se sont déjà traduits par l’exclusion à Brest d’un étudiant soupçonné d’autisme. Il y a 40 ans, les psychiatres américains, sous la pression des militants gays, décidait que l’homosexualité n’était plus une perversion sexuelle. Penseriez-vous que l’université serait accueillante à des étudiants homosexuels si l’enseignement dispensé niait le droit à la différence sexuelle et s’appuierait sur l’édition antérieure du DSM ? La diffusion des théories assimilant l’autisme à une psychose, alors qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental, dont les bases génétiques et épigénétiques sont de plus en plus connues, est une violence morale envers les étudiants autistes.
Nous vous proposons donc d’organiser avec vous une ou des conférences sur l'autisme. Nous faisons intervenir Josef Schovanec à Quimper le 22 avril, et il serait disponible pour des conférences à Brest le 18 ou 19 avril. Il captive son auditoire, en donnant beaucoup d'exemples concrets et avec humour. Une information scientifique actualisée sur l'autisme pourrait être faite en même temps.
Nous sommes prêts à vous donner plus d'explications sur ces différents points. Veuillez agréer, Messieurs les doyens, l'expression de nos sentiments distingués.
Pour le Collectif Bretagne Autisme :
Audrey Piaux et Jean Vinçot (Asperansa) Bérengère Guénanen (Autisme Breizh Autonomie), Noëlle Chevance et Nathalie Jamier (Autisme Cornouaille), Carine Gloanec et Christelle Le Mérour (Lud’Autisme).
Professeur Eric Schopler,
1984, extrait d’une intervention lors d’un congrès au sujet du rôle des parents.
Créateur du dispositif TEACCH, en Caroline du Nord (depuis 1972)
"Ils ont été les meilleurs enseignants que j’ai connus.
Ils avaient suivi eux-mêmes un cours accéléré sur l’autisme pendant des jours, des nuits, des semaines et des années.
Si leur enfant ne parlait pas et ne comprenait pas, certains de ces parents-professeurs ont soulevé le fardeau d’anticiper ce que l’enfant cherchait à communiquer.
Lorsque l’enfant ne savait exprimer son amour ou son attachement, ils ont appris à s’en occuper sans attendre le partage
Ils ont adapté les habitudes alimentaires de la famille pour tenir compte de ses préférences bizarres
Ils ont poursuivi l’apprentissage de la propreté de longues années bien au-delà du temps nécessaire pour leurs autres enfants et ont lavé patiemment les traces de ce lent apprentissage dans des lessives sans fin.
Ils ont appris à leurs autres enfants à protéger leurs possessions des ravages de leur frère ou sœur handicapé.
Ils leur ont appris, par l’exemple, à prendre plus que leur part de responsabilité pour cet enfant et ils leur ont montré la compassion même lorsqu’ils étaient à court de patience.
Leurs études se poursuivaient tous les jours bien au-delà de l’heure du coucher et ils ont consacré bien des nuits sans sommeil à la compréhension de l’autisme.
Ils m’ont appris à remettre en cause ma conception de l’évaluation et de la psychothérapie, à évoluer de l’expression des sentiments à la résolution de problèmes.
Contrairement aux chercheurs, ces parents ne pouvaient pas laisser de côté des questions pour lesquelles aucune méthodologie n’avait été établie.
Contrairement aux cliniciens, ils ne pouvaient pas transférer l’enfant ailleurs parce qu’ils n’étaient pas formés pour gérer de tels problèmes
C’est parce qu’ils ont poursuivi leurs études malgré leurs échecs, leurs frustrations et leurs défaites qu’ils sont devenus de si bons enseignants.
Les parents m’ont appris qu’il est possible qu’une attente ordinaire (comme de faire venir au monde un enfant et de l’élever) soit contrariée sans raison apparente et qu’il est possible de vivre au quotidien avec cette déception.
Qu’il n’existe pas une façon unique d’élever convenablement un enfant, même avec un handicap sévère, mais toute une palette de différences
Celles-ci dépendent de la nature et de la sévérité du handicap de l’enfant, des ressources et des aspirations de la famille où il est né.
Il y a de la place pour d’importantes variations individuelles dans l’éducation des enfants.
Ces leçons sont précieuses pour nous tous qui n’avons pas d’enfant handicapé.
A tous les parents qui me les ont données, je serai éternellement reconnaissant."
Traduit et présenté par Sophie Biette (ARAPI) lors de la journée régionale du 10 mai 2012 à Rennes, organisée par Autisme France Bretagne Pays de Loire.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 41261
- Enregistré le : jeudi 15 novembre 2012 à 0:13
- Localisation : Nord-44
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Je la trouve extra, cette lettre ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
-
- Prolifique
- Messages : 767
- Enregistré le : jeudi 6 mars 2008 à 15:20
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Jean a écrit
jean a écrit
Jean a écrit
Ils ne sont pas eux aussi en retard?au point que Mme Laznik et M. Botbol les ont désavoués publiquement
jean a écrit
Est-ce qu'ils n'enseignent pas aussi que psychose implique prise en charge psychanalytique qui est non recommandée par la HAS? Si c'est le cas, ce paragraphe est la bonne place pour l'ajouter.De même, des étudiants nous rapportent fréquemment que les cours en psychologie continuent à définir l'autisme comme une psychose infantile, ce qui témoigne d'un retard dans la mise à jour des connaissances particulièrement flagrant. La Société Française de Psychiatrie, sous l'égide de la Haute Autorité de Santé, recommande depuis 2005 d'utiliser la CIM-10 (classification internationale des maladies)
Jean a écrit
Puisqu'on s'adresse au doyen des fac, il est sous entendu que les faits se sont passés à la fac.Ces préjugés se sont déjà traduits par l’exclusion à Brest d’un étudiant soupçonné d’autisme
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Nous jouons sur les mots et proposons de donner des explications de vive voix.nicolew a écrit :Jean a écritPuisqu'on s'adresse au doyen des fac, il est sous entendu que les faits se sont passés à la fac.Ces préjugés se sont déjà traduits par l’exclusion à Brest d’un étudiant soupçonné d’autisme
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Le courrier aux doyens.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Prolifique
- Messages : 3994
- Enregistré le : vendredi 13 juillet 2012 à 19:58
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Un détail à propos de ceci (qui ne change rien à la teneur de la lettre), Georges Huard travaille à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) (qui n'est pas la même université que l'Université de Montréal (UdeM) - ce sont deux universités distinctes, même si les deux sont situées à Montréal).Jean a écrit :On peut ajouter que les témoignages et analyses des personnes autistes elles-mêmes sont décisives : Temple Grandin, mais aussi Georges Huard, de l'Université de Montréal, qui a participé à plusieurs conférences à l'Université de Bretagne Occidentale.
HP+SA
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: MC Laznik à Brest le jeudi 27 février - Manifestation
Merci. J'avais eu la flemme de vérifier.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
-
- Prolifique
- Messages : 767
- Enregistré le : jeudi 6 mars 2008 à 15:20
Re: [2014/02/27] MC Laznik à Brest jeudi 27/02 - Manifestati
et l'Université Laval est à Québec, plus exactement à Sainte Foy.
Elle met en ligne un dépliant qui peut être donné aux doyens :
https://www.aide.ulaval.ca/cms/site/aid ... dagogiques
https://www.aide.ulaval.ca/files/conten ... perger.pdf
Aussi, sur le site de l'Université de Cambridge.
http://www.admin.cam.ac.uk/univ/disabil ... erger.html
Elle met en ligne un dépliant qui peut être donné aux doyens :
https://www.aide.ulaval.ca/cms/site/aid ... dagogiques
https://www.aide.ulaval.ca/files/conten ... perger.pdf
Aussi, sur le site de l'Université de Cambridge.
http://www.admin.cam.ac.uk/univ/disabil ... erger.html
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: [2014/02/27] MC Laznik à Brest jeudi 27/02 - Manifestati
Le dépliant de l'université Laval est le seul existant en français.
Brest - Le Télégramme - 8 mars 2014
Autisme. Le collectif de parents écrit aux doyens de médecine et de lettres
Le collectif Autisme Bretagne vient d'écrire une longue lettre aux doyens des facultés de médecine, Christian Berthou, et de lettres, Mathieu Gallou, afin de leur proposer d'organiser une ou des conférences sur l'autisme. « Lors de la manifestation du 27 février, le cabinet du président d'université a pris contact avec nous, au nom des doyens des facs de médecine et de lettres, pour nous dire que l'université voulait faire quelque chose au sujet de l'autisme. Le rôle de l'UBO face aux personnes concernées par l'autisme nous interroge. Sous la direction du professeur Lazartigues, le Service universitaire de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent a organisé de nombreuses journées scientifiques. Les personnes autistes ou leur famille pouvaient y assister, participer aux débats. Depuis 2011, la fermeture est progressive... ».
Sentiment d'exclusion
« L'autisme n'est pas un domaine de la vie, où les professionnels peuvent se passer des usagers. Les usagers ne veulent pas se passer des professionnels, mais un - lourd - passé continue à peser toujours. Nous ressentons donc vivement l'exclusion, qui n'est pas anecdotique et semble destinée à devenir systématique... Dans une étude en cours de publication commanditée par l'ARS et les quatre conseils généraux de Bretagne sur la prise en charge des personnes autistes dans les établissements médico-sociaux, la résistance au changement des jeunes en sortie de formation initiale est relevée (...) ».
Connaissances non actualisées
« Les universités bretonnes - au sens large et pas spécifiquement votre université - sont pleinement responsables dans la diffusion de connaissances non actualisées. Cela nous porte préjudice, en tant qu'usagers, mais cela portera également préjudice aux étudiants à leur sortie de formation. L'ignorance conduit à l'incompétence et, en matière d'autisme, elle provoque la maltraitance ». Dès mercredi, le doyen Gallou a répondu, en donnant son accord de principe pour l'organisation, à l'UFR Lettres, d'une conférence sur l'autisme.
Brest - Le Télégramme - 8 mars 2014
Autisme. Le collectif de parents écrit aux doyens de médecine et de lettres
Le collectif Autisme Bretagne vient d'écrire une longue lettre aux doyens des facultés de médecine, Christian Berthou, et de lettres, Mathieu Gallou, afin de leur proposer d'organiser une ou des conférences sur l'autisme. « Lors de la manifestation du 27 février, le cabinet du président d'université a pris contact avec nous, au nom des doyens des facs de médecine et de lettres, pour nous dire que l'université voulait faire quelque chose au sujet de l'autisme. Le rôle de l'UBO face aux personnes concernées par l'autisme nous interroge. Sous la direction du professeur Lazartigues, le Service universitaire de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent a organisé de nombreuses journées scientifiques. Les personnes autistes ou leur famille pouvaient y assister, participer aux débats. Depuis 2011, la fermeture est progressive... ».
Sentiment d'exclusion
« L'autisme n'est pas un domaine de la vie, où les professionnels peuvent se passer des usagers. Les usagers ne veulent pas se passer des professionnels, mais un - lourd - passé continue à peser toujours. Nous ressentons donc vivement l'exclusion, qui n'est pas anecdotique et semble destinée à devenir systématique... Dans une étude en cours de publication commanditée par l'ARS et les quatre conseils généraux de Bretagne sur la prise en charge des personnes autistes dans les établissements médico-sociaux, la résistance au changement des jeunes en sortie de formation initiale est relevée (...) ».
Connaissances non actualisées
« Les universités bretonnes - au sens large et pas spécifiquement votre université - sont pleinement responsables dans la diffusion de connaissances non actualisées. Cela nous porte préjudice, en tant qu'usagers, mais cela portera également préjudice aux étudiants à leur sortie de formation. L'ignorance conduit à l'incompétence et, en matière d'autisme, elle provoque la maltraitance ». Dès mercredi, le doyen Gallou a répondu, en donnant son accord de principe pour l'organisation, à l'UFR Lettres, d'une conférence sur l'autisme.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans