Souvenirs d'enfance ...

[Manichéenne]

Il n'y a pas de contradiction entre ce que tu dis et ce que j'essaie d'expliquer : ta mère a vu des comportements hors-norme, même si elle ne les a pas identifiés comme tels, ou qu'elle refuse d'y voir un problème et préfère croire que c'est une originalité.

[EmmaCestMoi]

Elle a dû le voir puisqu'on vivait ensemble mais j'espere qu'elle va accepter de le décrire et ça c'est pas évident (T - T) C'est un coup de poker total. Quand je lui demande de parler de mon enfance elle me parle de la sienne donc c'est peut être ma mère qui va être diagnostiquée de quelque chose, ça aurait un côté comique (même si dans l'absolu c'est pas drôle que quelque chose soit diagnostiqué mais drôle que ça se passe comme ça)

[Rudy]

Je pense un peu comme Manichéenne. Dans le sens où, un parent peut refuser de voir, mais il aura vu des choses malgré tout, et il ne pourra pas inventer toute une enfance. A moins que tes parents connaissent par coeur l'autisme et sachent ce qu'il ne faut pas dire pour t'éviter d'obtenir un diagnostic, je ne pense pas que tu te retrouveras dans une telle figure de cas.

Pour avoir rencontré des parents dans le déni de l'autisme de leur enfant, on arrive assez bien à sentir qu'il y a une incohérence entre les dire, et ce que l'on observe et recueille comme information. Je pense que les professionnels ont l'habitude, et qu'ils sauront démêler le vrai du faux tout comme les informations pertinentes.

[EmmaCestMoi]

[Je réponds ici même si c'est en train de devenir totalement hors sujet ' o ' ! ]

J'ai pu en parler de vive voix aujourd'hui (ce qui est rare puisque j'étais pas venu depuis noël 2014) Il en ressort que c'est vraiment le mot autisme qui pose problème: à partir du moment où j'ai dit que mon sentiment de solitude pourrait aussi venir d'une grosse dyssinchronie si j'étais surdouée / HPI, c'est devenu beaucoup moins effrayant. Pour elle "autiste"ça veut dire "être inférieur aux autres" mais si on utilise un autre mot tous mes comportements bizarres sont confirmés.

Il en ressort aussi cette question de ma grand mère: "Un diagnostic, pour le dire à qui ? Tu parles à personne." ... T - T Le pire c'est que je m'étais aussi posé cette question et je sais pas


Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).

[Tugdual]

Sur Slate :

• Une bonne partie de vos souvenirs sont faux ...

[NatachaT]

Est-ce que les souvenirs et la mémoire sont différents chez les personnes Asperger ?

Je remonte ce fil car le sujet de la mémoire et des souvenirs m'intéresse particulièrement en ce moment (en lien avec mon récent diagnostic et mon travail avec le psychiatre).

En ce qui me concerne, très peu de souvenirs (en comparaison de mes soeurs par exemple - en sachant que je suis l'ainée) et je m'aperçois que mes souvenirs sont plutôt des moments où j'étais seule (ou en présence d'autres personnes mais qui ne comptent pas dans le sujet du souvenir : exemple, je me rappelle très nettement du moment où je me suis aperçue que les nuages bougeaient dans le ciel, j'étais dans les bras de mon père qui discutait avec des voisins de notre maison de vacances, devant cette maison, et si j'étais dans ses bras, je devais avoir probablement dans les 2 ans maxi. Je me rappelle des circonstances, personnes présentes, etc. mais le souvenir, c'est surtout cette émotion très intense de voir que les nuages bougent).

Est-ce que ça parle à quelqu'un ?

Par ailleurs, j'ai lu sur un autre post cet extrait d'article de Jacques HOCHMANN (lien vers le message complet : viewtopic.php?f=6&t=14378&p=18010&hilit ... NN+#p18010) :

"une expérience clinique de quarante années, dans la rencontre quotidienne avec des enfants et des adolescents autistes, avec leurs parents et avec ceux qui, enseignants, éducateurs ou soignants tentent de les aider à s'intégrer à l'école ou plus largement dans la société, nous a convaincu de la difficulté de l'autiste à établir ce fond narratif pré- conscient sur lequel prennent sens les événements de la vie. Non que les enfants autistes n'aient pas de souvenirs. Leur mémoire, on le sait, est parfois exceptionnelle. Mais ces souvenirs sont souvent juxtaposés, formant une série de diapositives, immuables et rétroprojetées l'une à côté des autres, avec peu de liens narratifs entre elles, comme si elles étaient toujours au présent et qu'il leur manquait les fluctuations inévitables, les transformations insensibles qui accompagnent nécessairement l'évocation d'une image ou d'une scène mises au passé et rappelées dans un présent diversement coloré d'affects différents (joyeux, tristes ou simplement nostalgiques)."

Il semblerait que ce monsieur soit sujet à controverses mais je n'ai pas encore creusé et n'ai pas d'avis à son sujet, mais ce qui est dit ici m'interpelle et voici pourquoi :

Je me demande si mon absence de souvenirs n'est pas due au fait que ces événements aient pu être rangés par mon cerveau comme inutiles étant donné qu'ils ne faisaient pas sens (en lien avec une incompréhension relationnelle et communicationnelle). Ce qui est certain, c'est qu'en ce qui me concerne, il y a clairement une vraie grosse carence sur cette histoire de fond narratif (désolée si c'est un truc psykk qu'il ne faut pas soulever, je ne fais que chercher des réponses et j'explore toutes les pistes, je serais très intéressée par vos retours à ce sujet si cette piste est toute pourrie surtout !) : depuis plusieurs années, régulièrement, je me re-lance dans une frise chronologique de ma propre vie (bon, désolée pour l'égocentrisme, je sais que c'est pas très socialement acceptable mais c'est comme ça), avec exploration d'archives (pour le peu que j'ai gardé car j'ai connu des phases où j'ai tout dégagé de ma vie), mais par exemple, je suis incapable de mémoriser l'année de mort de mon père (je sais juste qu'il est mort à 49 ans, qu'il avait 21 ans à ma naissance et ensuite je dois faire le calcul, et le refaire à chaque fois, et c'est pareil pour tous les sujets, pas seulement les sujets possiblement traumatisants). Bref, j'ai un gros problème là-dedans et je commence à me dire que c'est peut-être lié à cette sensation de ne pas fonctionner de manière acceptable socialement (et en même temps, j'ai le sentiment de ne jamais tirer la moindre leçon de mes expériences et de recommencer chaque fois comme si j'étais vierge de toute expérience passée).

Ce sujet m'interroge profondément. Je me rends compte que dans mon rôle de maman, par exemple, j'ai mis une énergie de dingue à compiler tout ce que je pouvais comme traces pour mes enfants pour que plus tard, ils puissent avoir des éléments (car je n'ai aucune confiance en ma mémoire). Bon, entre temps, des tas de choses ont disparu (un blog-journal où j'écrivais quotidiennement beaucoup de choses notamment a été effacé ou du moins, impossible de retrouver les éléments que j'y mettais), des disques durs externes où je stockais des photos etc. ont été noyés, bref, je commence à être moins obsessionnelle à ce sujet par la force des choses (en plus, mes enfants sont désormais ados, ils ont leurs propres moyens de se faire des souvenirs, probablement plus justes que ceux que je pourrais jamais leur restituer...).

Voilà, c'est encore une fois très décousu, j'aborde sans doute plusieurs sujets à la fois, mais si vous avez des éléments à apporter à ma réflexion, je vous en serais très reconnaissante.

[NatachaT]

Suite de mes recherches au sujet de la mémoire : ici, un extrait du livre de Peter Vermeulen "Comment pense une personne autiste" :

« Les personnes atteintes d'autisme vivent plus que nous dans le présent. Leur manque de mémoire des événements personnels fait qu'elles ont du mal à saisir l'influence qu'elles ont sur leur propre histoire. Elles ne se rendent pas assez compte qu'elles sont acteur principal de leur passé. Mais elles ont aussi des problèmes avec leur avenir. Elles n'anticipent pas assez, choisissent un fait et n'en dévient pas. Ceci a des conséquences sur leur éducation car elles ne tirent pas assez de leçons de leurs expériences, même pour leur avenir. C'est pourquoi elles se heurtent plusieurs fois aux mêmes difficultés. Les personnes atteintes d'autisme manquent de continuité dans leur vie. Trop peu d'histoires comportent des scènes où l'une est la suite logique de l'autre. Leur vie est une ligne beaucoup moins continue que la nôtre. C'est plutôt une ligne en pointillés dans laquelle chaque fait est un point isolé des autres. Quand un événement est achevé, il est vraiment achevé. »

ça me parle complètement. Ainsi qu'un potentiel lien avec un déficit de cohérence globale qui rejoindrait ce que Hochmann appelle "déficit des capacités de généralisation d'un acquis"

On sait, aujourd'hui, que cette difficulté à transposer un geste ou une notion dans un autre contexte a quelque chose à voir avec des modalités perceptives particulières qui privilégient le détail au détriment d'une perception de la cohérence d'un ensemble.

[Tedrainbow]

Pour ma par, je me souvient eux peu entre ma première année de vie et après avoir eu 5 ans mais entre 1 ans et quel que jours et jusqu'à mes 5 ans je n'ai pas de réel de souvenir.

Je pense que le fait d'avoir connus quel que chose a la naissance et d'avoir vécus ma première année a la campagne, sa me rappel des bons et mauvais souvenirs, et du moment dallez en ville, c’était plutôt très ordinaire avant qu'une émission de télé, me fasse un gros cauchemars,une série de jeune malade sur les divers aspect pas très beau a l'hôpital avec des problème général et avec mon grand frère qui aimait jouer avec mes n’erre avec cela, surtout que la musique de la série me faisait pensé eu peux a certain film horreur qui son inquiétant puis lugubre.