Comment trouver un emploi qui ne détruise pas notre santé ?

[FloretteRanou]

Oui, j'ai un compte LinkedIn.

[user6375]

sans interet

[FloretteRanou]

Oui, je reçois également régulièrement des propositions d'emploi mais souvent de la part d'entreprises pour lesquelles je n'ai pas envie de travailler (de grosses ESN réputées pour leurs mauvaises pratiques).

Parfois, il y a de plus petites entreprises qui me contactent mais je les connais mal. J'aurais aimé connaître quelqu'un qui travaille chez eux pour avoir un avis sur ces entreprises.

[user6375]

sans interet

[Flower]

Je ne suis pas du tout dans l'informatique, mais je me reconnais beaucoup dans les difficultés de Florette. Mon travail m'épuise et le fait de changer de poste et d'administration n'a pas permis d'améliorer la situation, au contraire même...
Pour moi, un des soucis est qu'à mon niveau, les postes sont essentiellement des postes d'encadrement, ou alors avec des heures sup' en masse et de la représentation. Les deux ne me conviennent pas. J'en suis à me demander si je ne devrais pas me reconvertir dans une activité qui s'exerce en autoentrepreneur, mais saurais-je gérer la partie commerciale ? Puis quitter la fonction publique, ce n'est pas évident. D'autant que j'ai tendance à avoir très peur des réactions de ma mère (qui veut qu'on ait des emplois stables et prestigieux).

[user6375]

sans interet

[Dehlynah]

La question que je me pose est celle-ci : quand on est autiste, comment faire pour trouver un emploi qui ne nous détruise pas notre santé ?

grande question, tellement légitime... - j'ai bien peur qu'aucun emploi salarié ne me convienne - mais peut-être qu'il faut que je fasse le deuil de ça pour aller mieux.

D'autant que j'ai tendance à avoir très peur des réactions de ma mère (qui veut qu'on ait des emplois stables et prestigieux).

idem mon but est de me libérer de cette pression parentale très forte, de cette peur
beaucoup de peurs à surmonter au final
la question aussi : comment peut-on être bien dans sa vie, mais pour nous aussi avec une grande fatigabilité, sensibilité au stress accru (qui je trouve s'accroît avec l'âge, marge de récupération quasi nulle), comment ne pas s'user rapidement, ne pas tirer sur la corde, mieux faire attention à soi puis être vraiment "bien", en faisant fi des injonctions et pressions (sociétales, parentales, "amicales" et j'en passe)?

[margotton91]

Bonsoir,

Outre la question très pertinente de Propane42, attention au statut d'autoentrepreneur pour les personnes de notre condition : cela signifie de gérer toute la partie administrative inhérente à l'activité en plus de conduire l'activité qui vous a menée à créer votre "entreprise" et de l'aspect commercial, obligatoire, incontournable... Cela peut s'avérer très lourd à gérer, très anxiogène et donc extrêmement fatigant, sans parler de l'inquiétude du lendemain...
Il y a une grande nuance entre savoir gérer et pouvoir gérer...

J'en suis à me demander si je ne devrais pas me reconvertir dans une activité qui s'exerce en autoentrepreneur, mais saurais-je gérer la partie commerciale ? Puis quitter la fonction publique, ce n'est pas évident. D'autant que j'ai tendance à avoir très peur des réactions de ma mère (qui veut qu'on ait des emplois stables et prestigieux).

[FloretteRanou]

Je ne suis pas du tout dans l'informatique, mais je me reconnais beaucoup dans les difficultés de Florette. Mon travail m'épuise et le fait de changer de poste et d'administration n'a pas permis d'améliorer la situation, au contraire même...
Pour moi, un des soucis est qu'à mon niveau, les postes sont essentiellement des postes d'encadrement, ou alors avec des heures sup' en masse et de la représentation. Les deux ne me conviennent pas. J'en suis à me demander si je ne devrais pas me reconvertir dans une activité qui s'exerce en autoentrepreneur, mais saurais-je gérer la partie commerciale ? Puis quitter la fonction publique, ce n'est pas évident. D'autant que j'ai tendance à avoir très peur des réactions de ma mère (qui veut qu'on ait des emplois stables et prestigieux).

Je te comprends. Ce n'est pas évident de quitter un emploi sûr.
J'ai aussi pensé à devenir indépendante mais j'ai aussi peur de ne pas savoir "me vendre" et décrocher des contrats.

[FloretteRanou]

La question que je me pose est celle-ci : quand on est autiste, comment faire pour trouver un emploi qui ne nous détruise pas notre santé ?

grande question, tellement légitime... - j'ai bien peur qu'aucun emploi salarié ne me convienne - mais peut-être qu'il faut que je fasse le deuil de ça pour aller mieux.

D'autant que j'ai tendance à avoir très peur des réactions de ma mère (qui veut qu'on ait des emplois stables et prestigieux).

idem mon but est de me libérer de cette pression parentale très forte, de cette peur
beaucoup de peurs à surmonter au final
la question aussi : comment peut-on être bien dans sa vie, mais pour nous aussi avec une grande fatigabilité, sensibilité au stress accru (qui je trouve s'accroît avec l'âge, marge de récupération quasi nulle), comment ne pas s'user rapidement, ne pas tirer sur la corde, mieux faire attention à soi puis être vraiment "bien", en faisant fi des injonctions et pressions (sociétales, parentales, "amicales" et j'en passe)?

C'est révoltant comme situation. On commence à parler de plus en plus dans les médias de l'embauche des personnes autistes. C'est bien de parler de nos forces pour donner envie aux entreprises de nous embaucher. Mais il faut savoir ensuite créer les conditions nécessaires pour que nous puissions continuer à travailler.

On parle éventuellement des aménagements du point de vue sensoriel. Mais le problème de la fatigabilité n'est évoqué nulle part. Le sujet du burn-out autistique commence à être connu parmi les personnes autistes mais il n'y a pas de prise de conscience de la société dans son ensemble.

Edit: J'ai vu qu'il existe cette plateforme qui met en relation des travailleurs indépendants handicapés et des entreprises : https://linklusion.fr

[Brettzeal]

Bonjour

Pour revenir sur les propos de propane42, en ce qui concerne l'approche du travail, l'idée de comprendre l'exigence des employeurs et de ne se tenir qu'à ce facteur. Je pense qu'il y a ici une part de solution, pas une solution enviable mais une solution réaliste.
Cela fait des années que je pense que pour tenir la distance dans un emploi, il faut que je me force à ne pas m'investir personnellement dans mon travail. Je me rend bien compte que mes objectifs sont en contradiction avec ce que l'on me demande, et ça me coute énormément d'énergie au quotidien. Les conditions de travail ne sont pas adaptées à mes exigences sur le produit finit. Et même si certaines boites dans lesquelles j'ai travaillé sont constamment au bord de la faillite, à cause notamment du coup sur le long terme d'un travail de mauvaise qualité qui implique un SAV exorbitant et une perte de clients, mais cela ne me regarde pas. C'est le propre d'un travail alimentaire, et aujourd'hui je suis sûr de moi, je sais qu'il faut que j'en ait strictement rien à faire de mon travail.
C'est la seule solution, et en même temps j'ai pas envie de perdre 12 heures par jour pour un truc dont j'ai strictement rien à faire. Mais ça me permettrait d'être aussi désinvolte que la plupart de mes collègues, et de passer surtout la journée à essayer d'en faire le moins possible. Ca peut mener à une forme de dépression ou de mal être (dans mon cas) donc c'est envisageable avec un soutient médicamenteux ou des formes de médecine alternatives j'imagine.

Ensuite se pose la question du coût des émotions dans la journée. Qui est un point tout aussi important, et qu'il convient de prendre en considération pour une solution réaliste. Afin de ne pas subir les aléas émotionnels des collègues et leur impact colossal en terme de fatigue émotionnelle et de surcharge cognitive, j'ai compris que je devais éviter à tout pris le travail d'équipe. Ca ne veut pas dire 0 communication, mais ça veut dire qu'il est indispensable d'éviter tout travail dans lequel on est obligé de travailler constamment avec des collègues sans pouvoir s'isoler ou se concentrer sur la tâche.
Sans oublier la pression psychologique qui peut être appliquée par la hiérarchie, c'est à dire qu'il faut trouver une planque, une entreprise dans laquelle les méthodes de management moderne ne sont pas appliquées ou pas applicables.

Si on s'en tient à ces seuls paramètre qui sont selon moi primordiaux, cela réduit déjà largement le choix des possibles.

[user6375]

sans interet

[FloretteRanou]

D'après ce que j'ai pu entendre les clients des sociétés de service en informatique recherchent de plus en plus la qualité.
Ils commencent à comprendre que l'on fait vraiment de la m*****.
Il faut voir en ce moment l'application SNCF Connect qui fait fuir les clients qui vont jusqu'à passer par un concurrent étranger pour acheter des billets de train en France.
Le vent est peut-être en train de tourner et le métier de développeur va finir par se professionnaliser.
Robert C. Martin aka Uncle Bob parle de cette nécessité de la professionnalisation des développeurs dans ses conférences sur le clean code.
https://www.youtube.com/watch?v=OYQTBEhlzMA

[Lilas]

Modération : @Bretzeal, l'espace TSA est réservé aux témoignages de personnes diagnostiquées.

[hazufel]

Je ne suis pas du tout dans l'informatique, mais je me reconnais beaucoup dans les difficultés de Florette. Mon travail m'épuise et le fait de changer de poste et d'administration n'a pas permis d'améliorer la situation, au contraire même...
Pour moi, un des soucis est qu'à mon niveau, les postes sont essentiellement des postes d'encadrement, ou alors avec des heures sup' en masse et de la représentation. Les deux ne me conviennent pas. J'en suis à me demander si je ne devrais pas me reconvertir dans une activité qui s'exerce en autoentrepreneur, mais saurais-je gérer la partie commerciale ? Puis quitter la fonction publique, ce n'est pas évident. D'autant que j'ai tendance à avoir très peur des réactions de ma mère (qui veut qu'on ait des emplois stables et prestigieux).

Je te comprends. Ce n'est pas évident de quitter un emploi sûr.
J'ai aussi pensé à devenir indépendante mais j'ai aussi peur de ne pas savoir "me vendre" et décrocher des contrats.

Travailler en indépendant crée une énorme anxiété qui je pense serait vraiment difficile à gérer pour une personne TSA, tant dans la partie commerciale que l’instabilité financière.
Pour rebondir sur ce que dit Flower, je n’ai pas tellement de solutions pour une idée de poste 100% compatible aux TSA, mais si on trouve une entreprise assez ouverte pour accepter des aménagements (ils n’ont d’ailleurs pas obligation de connaître le diagnostic, (qui a une forte connotation négative dans tous les milieux) mais la RQTH suffit avec l’aide du médecin du travail à demander des aménagements qui peuvent permettre de réduire la fatigue, en nous donnant l’occasion d’être en télétravail une partie du temps, pour ne pas être au moins trop sollicité, et mêlé à des interactions qui peuvent être parasitantes pour nous.
J’ai la chance d’avoir un aménagement avec 3 jours de TT, mais mon niveau de fatigue est très haut, à cause des deux années passées avec PSE + Covid + 2 chgts de direction + SAMA, mais on fait confiance à mes compétences techniques, ce qui me fait tenir.
J’espère que tu vas trouver quelques idées au quotidien pour être moins pressurisée par cette pression toxique FloretteRanou.
Je crois qu’il faut insister pour mettre en avant (les résultats de ce qu’on fait parle pour nous) nos qualités techniques, de rigueur, de précision, et trouver des postes où ces qualités sont clés.