Nono-le-robot a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2020 à 0:21
Pour moi j’assistais à un pièce de théâtre, extrêmement surjoué ou les acteurs ont oublié qu’ils jouaient.
C'est bien cela.
Nono-le-robot a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2020 à 0:21
J’avais postulé l'existence d’un filtre, qui m’aurait fait défaut. Ce filtre consistant dans ma représentation très imagée du monde en des centaines de pancartes servant au gens à se cacher la réalité en y superposant ce qu’ils voulaient y voir.
L'un n'empêche pas l'autre.
Le filtre dont la fonction est de supprimer certains aspects de la réalité, pour rester dans ce qu'on veut voir, c'est-à-dire le plus souvent ce qu'on connaît, et dont la familiarité rassure, peut être vu comme un jeu "d'entre soi".
Nono-le-robot a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2020 à 0:21
Ca n’a pas eu la même prise sur moi, j’étais déchiré par tout ça, mais la distance/dissociation entre mon vécu intérieur et extérieur était déjà là, je pouvais fonctionner et réfléchir malgré l’impression de brûler vif. Je pouvais continuer à avancer prendre des décisions dans ce monde, ne rien laisser paraître, soutenir mes parents les écouter et leur parler, tout en me roulant par terre et en hurlant dans mon monde intérieur.
J'entends tellement fort ton hurlement intérieur.
Le sentiment d'injustice, la manipulation monstrueuse, observés ou vécus, à hauteur d'enfant, c'est-à-dire avec l'impuissance de l'enfant à agir pour dénoncer la réalité qu'il vit, et la modifier, c'est un vol d'enfance.
C'est un vol d'enfance, parce que c'est un vol de l'insouciance de l'enfance.
L'insouciance, c'est essentiel pour un développement harmonieux.
Aucun enfant ne devrait vivre ça.
Et pourtant.
Et pourtant, Nono, comme tu l'écris -et j'aurais pu écrire la même chose- ta capacité à dissocier entre ton vécu intérieur et extérieur t'a permis de survivre à ça, sans pour autant te considérer comme victime.
C'est en réfléchissant à cela, à cette conscience que j'ai eue très tôt de la réalité insupportable de certaines choses, et de l'urgence à l'écarter de mes re-présentations, de l'urgence à la maintenir à distance comme faits extérieurs à moi, tout en les sachant réels, cruellement et insupportablement réels, que je me suis dis que peut-être j'étais autiste. D'une certaine façon.
Nono-le-robot a écrit : ↑dimanche 26 janvier 2020 à 0:21
Ils sont normaux et ici c’est moi l’anomalie, entre eux ils sont synchrone et moi pas je ne suis jamais raccord.
Ils sont synchrones dans leurs jeux, dans leur obsession du regard de l'autre (je te tiens tu me tiens par la barbichette), dans leurs illusions, et surtout dans leur absence totale de lucidité.
Une anomalie, oui.
J'ai coutume de dire que je suis une âme anomale.
C'est une précieuse différence par rapport à "anormale".
L'anomalie, c'est ce qui tranche sur le lisse, c'est une aspérité.
C'est ce à quoi on ne s'attend pas.
Tu n'es pas raccord avec eux, avec leur monde faits de croyances et de représentations, mais tu t'efforces d'être en accord avec la réalité que tu perçois, et d'y survivre.
C'est extrêmement exigeant, trop souvent solitaire, cela demande un immense courage, cela implique beaucoup de moments de découragements, mais quoi d'autre ?
Merci Nono, pour ce partage d'une authenticité rare.