LoutreDesIles a écrit : ↑mardi 30 octobre 2018 à 14:08
Elle ne voulait vraiment pas aller faire le bilan (tests) ni voir le psychiatre et était particulièrement
intenable avant le rdv d'annonce de diagnostic, mais elle est venue quand même.
La gestion des émotions est une des choses très difficile, complexe et handicapante dans l’autisme. Si de l’exterieur c’est vécu comme « personne intenable », imagine pour celui qui le ressent. Ces tests et bilans appuient les difficultés, c’est pas simple à entendre, encore moins à digérer.
Pour l'instant elle n'accepte pas le diagnostic.
C’est très difficile de se prendre en pleine figure tout ce qui est différent de la norme chez nous, et qui pose problèmes aux autres. Jusque là, en général pour les autistes, le problème vient des autres.
Je pense que l'âge n'aide pas, certes, car elle est montée d'un cran en terme de violence, que ce soit verbal ou physique, mais on a des soucis depuis son entrée à l'école peu avant 3 ans.
Le problème vient peut-être de là. Ça a peut-être été très difficile pour elle et son moyen de résister aura été la violence.
Je pensais qu’un de mes fils avait un TOP. Son entrée à l’ecole a été une catastrophe. Il a été diagnostiqué autiste peu après son frère, la prise en compte de tout son fonctionnement a effacé la plupart de ses accès de violence, et s’il en conserve aujourd’hui je sais toujours pourquoi.
La maternelle a été une torture pour lui.
Elle est gentille de temps en temps (mais surtout quand elle y voit un intérêt), mais sinon critique, manipule, subtilise des objets, ment etc... (le TOP peut aboutir avec le temps à un véritable trouble des conduites, là on n'en est pas à enfreindre la loi par exemple etc). La défense de ses intérêts supposément lésés est toujours la justification, rien ne fait le poids par rapport à ça. Du coup on est toujours en alerte, on a dû mettre un verrou à la chambre de son frère etc...
Est-ce que des consignes d’accompagnement familial a été évoqué avec le psychologue qui a fait son bilan ? Le TOP ne naît pas de rien, mais le désamorcer après beaucoup d’années demande beaucoup de travail ensemble. Si passer par les accompagnements TSA fait déjà beaucoup pour l’apaiser alors tant mieux.
Ce qui n'arrange pas : mon mari a perdu sa mère mercredi dernier après une longue maladie. Les enfants étaient préparés mais ça s'est fait quand même un peu soudainement. Alors là je pense qu'elle ne peut tout simplement pas gérer (premier décès de proche pour elle). Et bien heureusement qu'on était prévenus de ses caractéristiques, parce qu'on a eu droit à quelques remarques manquant tellement d'empathie que ça en était révoltant.
J’ai perdu quelqu’un de beaucoup plus proche, très violemment à 8 ans. Je n’ai pas versé une larme et dit beaucoup de réflexions d’une froideur déconcertante. Je ne peux absolument pas te dire dans quel état je me sentais car je ne sens qu’un grand rien. Un blocage sensoriel. Là encore la gestion des émotions en cas de choc est à accepter tel que, et de parler ensuite, plus tard, de ce que les autres attendent dans ces situations. Puisqu’on ne comprend jamais notre réaction, nous devons nous plier à ce qu’on attend...
L’empathie est une valeur qui n’a de sens que quand elle s’exprime pour les non autistes. Sauf que la ressentir est très prégnant chez les autistes sans qu’ils sachent l’expliquer, l’exprimer voire la comprendre.
"Heureusement", elle a quand même craqué et laissé sortir ses larmes. J'avoue qu'à moi ça m'a fait du bien de la voir ressentir quelque chose... (on se comprend).
Les larmes n’ont rien à voir avec le ressenti intérieur. C’est une interprétation de la plupart des gens mais ne dit pas ce qu’on ressent... J’ajoute que des liens sont différemment vécus entre personnes d’une famille. On a le droit de ne pas aimer quelqu’un de sa famille et de ne pas être triste lorsqu’il disparaît. Même si ça aussi c’est rarement compris...
Je suis d'accord pour l'adaptation à l'environnement, j'ai moi-même pu prévenir certaines crises avec pas grand chose. Mais dans plein de cas aujourd'hui pas d'explication immédiate. Un fonctionnement d'enfant tyran s'est mis en place (trop long à expliquer ici, mais rien à voir avec l'enfant roi) en plus, et qu'on travaille également à désamorcer depuis plusieurs mois avec une démarche de résistance non violente, à laquelle on va maintenant ajouter un suivi.
Qu’en dit-elle, elle ?
Me voilà donc nantie d'un beau certificat médical. Le psychiatre a pris le nouveau modèle car le temps qu'il soit utilisé par notre MDPH (qui est sur l'ancien pour l'instant), on aura déjà dépassé le 1er janvier 2019. Il me dit d'envoyer le dossier de suite. Mais en fait il n'y a pas tant de chose que ça au niveau des besoins, à part bien sûr le suivi psy. Est-ce que je dois d'abord avoir initié le contact et la démarche avec le futur psy (en cours) pour transmettre en même temps un devis ou autre, ou au début on envoie le dossier + certificat sans rien...[...]
Il faut envoyer le dossier MDPH avec les devis que tu auras demandés aux personnes qui ont élaboré ses bilans et évalué ses besoins et ceux qui vont la suivre. Oui il faut tout demander.
Pour la gestion des émotions la psychomotricité peut bien aider (la violence de mon fils était aussi due à un grand manque de confiance en lui à cause de son ressenti en maternelle. La psychomot ne travaille que là dessus depuis des mois tant il était amoché.). Tu parlais de ses cours plus loin, la psychomotricité ou l’ergotherapie peut aider à travailler les fonctions exécutives (planification, attention, flexibilité mentale, inhibition).
Les habiletés sociales peuvent l’aider à comprendre de l’extérieur (et pas de vous, ce sera peut-être mieux accepté à son âge) les façons de se comporter avec les autres, les règles de communication. Enfin un psychologue peut l’aider à faire le cheminement pour comprendre son diagnostic et qu’elle puisse en saisir les marqueurs forts pour appréhender au mieux ses difficultés.
Il ne faut pas attendre pour son dossier MDPH, les délais de réponse sont entre 3 et 5 mois en IDF. Et ne font que s’allonger.