Recherches sur l'autisme

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zad
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par zad »

la vitamine B9 (acide folique) réduirai le risque d'avoir un enfant autiste (idem pour le spina bifida et d'autres problèmes génétiques)

http://jama.jamanetwork.com/article.asp ... id=1570279
Use of prenatal folic acid supplements around the time of conception was associated with a lower risk of autistic disorder in the MoBa cohort. Although these findings cannot establish causality, they do support prenatal folic acid supplementation.
TSA :mryellow:
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misflo
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par misflo »

J'ai été sous vit. B9 pour toutes mes grossesses (risque de spina bifida justement) mais si ça peut avoir évité ce problème, ça ne m'a pas empêchée d'avoir deux enfants SA :mryellow:

Mais bon, en prendre ne peut pas faire de mal de toute façon...
Maman de 4 enfants atypiques, dont 2 ont un diagnostique de Syndrome d'Asperger.
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Benoit
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Benoit »

C'est intéressant, ils tirent des conclusions sur des faibles valeurs d'OR pour des populations d'une cinquantaine de personnes dans chaque semi-cohorte, et expriment que leur "produit" ne s'applique qu'au risque d'autisme "de bas niveau"... (alors que par ailleurs, le DSM explique qu'il n'y a pas de différences entre les "trois" formes d'autisme).

Mais d'un autre côté, ils ne s'étonnent absolument bas d'une prévalence aggrégée de 30 pour mille, donc moitié moins que la population théorique.

Est-ce que si ces 270 autres enfants non identifiés l'avaient été, l'étude aurait eu les mêmes résultats ?
Y aurait il donc une spécificité norvégienne qui expliquerait cette moindre prévalence ?
Y a t il un lien avec d'autres particularités alimentaires locales, l'omelette probablement ... ?
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

話したい誰かがいるってしあわせだ

Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Murielle
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Murielle »

Sans entrer dans la polémique...
Voilà que ce sujet ressort.!
http://expovaccins.over-blog.com/m/arti ... 40086.html
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
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Jean
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Jean a écrit :INSERM Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale - 28/07/2011

Troubles mentaux et père âgé, un lien troublant
Après les pères, les grands-pères :
http://autisme-info.blogspot.fr/2013/04 ... tions.html
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Nath62
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Nath62 »

Effectivement troublant. Les pères âgés n'ayant pas d'enfant autiste donneraient à leurs enfants ce "capital mutation" qui serait une des origines possibles à l'autisme ?

Mon père avait 32 ans quand je suis née et le père du père de ma fille 37, donc pas si âgé que ça, par contre le père de ma fille était déjà âgé (56 ans) quand elle a été conçue... La description qu'il m'a faite d'une enfant "trisomique" dans sa famille me laisserait plus à penser à un comportement autistique mais il n'a évoqué cette chose que très peu, sa famille est exemplaire et elle ne porte aucune maladie possible...

Mais c'est bien du côté de chez moi que des comportements autistiques sont repérables si on les connait...
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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Jean
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Sous la carapace de l'autisme
Les recherches de la neuropsychologue Isabelle Soulières montrent que les enfants autistes sont souvent intellectuellement sous-estimés
Image
Deux tests de perception utilisés par Isabelle Soulières. Dans le premier, le but est de trouver dans le dessin la forme ressemblant à une maison. Dans le deuxième, l'élève doit repérer le plus rapidement possible de X rouge.

Par Benjamin Tanguay

Quand on pense à l'autisme, on pense au personnage incarné par Dustin Hoffman dans le film Rainman, à des personnes dont la connaissance d’un domaine précis – mathématiques, musique ou même les statistiques au baseball – dépasse l'entendement. Bref, dans l'imaginaire collectif, les autistes ont souvent des capacités surestimées et surhumaines. En enseignement, la tendance est inverse. Les cas lourds – 30 % des enfants autistes, parfois incapables de communiquer de quelque manière que ce soit – sont même considérés comme des déficients intellectuels.

Pour Isabelle Soulières, professeure au Département de psychologie, les enfants sévèrement atteints d'autisme sont intellectuellement sous-estimés. «En apparence, ces enfants ont un niveau très faible, explique la neuropsychologue, mais il ne faut pas abandonner l'idée de leur faire faire des apprentissages académiques.» C'est la conclusion d'une étude qu'elle a menée auprès d'une trentaine d'élèves de 6 à 12 ans provenant de deux écoles spécialisées dans l'enseignement aux autistes ayant d’importantes difficultés d’adaptation. Les élèves sélectionnés étaient tous considérés par les tests traditionnels de QI comme étant déficients intellectuels et ne parlaient pas ou très peu. «Souvent on se fait reprocher de choisir des autistes parmi les plus doués pour montrer qu'on peut leur faire faire des tâches complexes, souligne-t-elle. Là on a fait le contraire.»

Évaluer l'intelligence

Avec les enfants autistes, évaluer l'intelligence n'est pas un objectif simple à réaliser. Puisque plusieurs autistes de bas niveau ne communiquent pas verbalement, une majorité de tests ont dû être écartés. Le test retenu, celui des matrices progressives de Raven, a été élaboré spécialement pour des personnes issues de cultures différentes. Ce test consiste à trouver parmi les choix de réponses celle qui complète la suite de formes géométriques présentée. Le tout est entièrement logique et ne requiert aucune instruction.

Problème résolu? Loin de là. Plusieurs enfants autistes, pour des raisons qu'on ignore, ne sont pas en mesure de pointer un choix de réponse. Isabelle Soulières a donc dû modifier ce test pour en faire une sorte de casse-tête où l'on doit placer un morceau dans un trou. «Encore là, on avait des problèmes parce que les enfants étaient surentraînés à utiliser toutes les pièces, donc tous nos choix de réponses, pour compléter le casse-tête, se souvient la professeure en riant. On a dû leur montrer qu'ils ne pouvaient utiliser qu'une seule pièce.» La neuropsychologue a aussi soumis les enfants à des tests de perception, un domaine où les autistes performent typiquement mieux que la population normale.

Dans le groupe étudié, le test des matrices progressives de Raven a révélé que 65 % des autistes généralement considérés comme déficients intellectuels ont des capacités de résolution de problèmes comparables à celles d'élèves de classes régulières. Les notes aux tests de perception renforcent ce résultat : les élèves doués pour repérer des formes géométriques ou des lettres réussissaient mieux au test d'intelligence classique de Raven. «Cela veut dire que les autistes "de bas niveau" ont souvent des capacités intellectuelles dans la normale sans être en mesure de les appliquer dans leur vie quotidienne», commente Isabelle Soulières.

La neuropsychologue, qui rédige un article scientifique à partir de ses résultats, est aidée par Michelle Dawson, une chercheuse autiste autodidacte qui possède une connaissance encyclopédique du domaine. Isabelle Soulières lui soumet ses analyses afin qu'elle y pointe les failles et erreurs de raisonnement, un processus que la professeure qualifie en riant «d'épreuve d'humilité».

Styles cognitifs

Au point de vue neurologique, l'explication traditionnelle veut que l'autisme soit causé par une sous-connectivité entre les lobes pariétaux, qui sont mis à contribution quand on tente de se représenter abstraitement une information, et le lobe frontal, qui permet de tester des hypothèses. Le corolaire de cette théorie implique que plus une tâche est complexe et demande une communication entre ces deux parties du cerveau, plus les autistes sont désavantagés. Ce n'est toutefois pas ce qu'Isabelle Soulière constate dans ses recherches. «À QI égal, une personne autiste est 42 % plus rapide au test des matrices progressives de Raven qu'une personne typique», observe-t-elle.

Sans savoir exactement ce qui se passe dans le cerveau de personnes comme Michelle Dawson, la professeure se borne à souligner qu'elles ont des points forts, comme le raisonnement logique, différents du reste de la population, probablement en raison d'une manière de traiter l'information qui leur est unique. C'est d'ailleurs en tenant compte de ces styles cognitifs particuliers qu'elle espère trouver une méthode d'enseignement adaptée aux autistes permettant de voir au-delà de leur carapace.

Source : Journal L'UQAM, vol. XXXIX, no 14 (2 avril 2013) p.16
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Nath62
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Nath62 »

Superbe étude et quels résultats.
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Murielle
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Murielle »

:bravo: :bravo: :bravo: Merci Jean.! :kiss:
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koala
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par koala »

Oui, vraiment merci Jean. Tous ces articles, ces infos, c'est extraordinaire.

D'ailleurs, j'avais une question concernant les recherches sur le baclofène (je crois que le nom du médicament est "arbaclofène". Cela agit sur le GABA et les fonctions inhibitrices des neurones, mais d'une façon complètement différente que le bumétanide.

Est ce que quelqu'un sait si des études sont en cours en France, en Europe?
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Jean
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Il y a une étude en cours en France concernant la mémantine. Pour le baclofène, voilà ce que j'ai trouvé. Il y a des sites qui mentionnent les recherches en cours.
Un dérivé du baclofène à l’étude dans le syndrome d’X fragile
21/07/2011

Une étude va être lancée pour tester un dérivé du baclofène dans le retrait social associé au syndrome de l’X fragile et à l’autisme. Des difficultés sociales et de la communication sont classiquement présentes dans ces deux groupes de pathologies et il n’y a pas de médicament. Altérations des fonctions sociales, de la cognition et de la parole sont souvent associées. Elizabeth Berry-Kravis et coll., des pédiatres neurologues du Rush Children’s Hospital (Chicago), ont élaboré un protocole d’étude de phase III en double aveugle pour tester le STX209 (arbaclofène), sachant que ce produit associé à de l’esbaclofène (formant du baclofène racémique) est approuvé dans les raideurs musculaires et la spasticité présents dans les infirmités motrices cérébrales.

Une étude préliminaire contrôlée contre placebo a montré que le STX209 a un intérêt dans le retrait social chez des enfants et des adultes souffrant d’X fragile.
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Tugdual
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Tugdual »

Des nouvelles plus récentes de l'X-Fragile :
xfragilequebec.org a écrit :Et maintenant, en 2012, où en sommes nous ?

- Novartis termine la dernière phase internationale de tests cliniques chez les adultes et les adolescents avec l’antagoniste mGlu du récepteur 5, nom de code : AFQ056. Mise en marché ‘prévue’ : 2013 (deuxième colonne à partir de la gauche en haut);

- Roche suit de près, derrière, avec une étude mondiale et un autre antagoniste encore plus sophistiqué, phase 2.

- Seaside Therapeutics (USA), co-fondée par Mark Bear, achève la dernière de test clinique avec un Gaba-B agoniste, le STX 209. Date de mise en marché anticipée : 2014.
Source = xfragilequebec.org
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par koala »

Merci pour ces infos!
Il semble que, enfin, les labos s’intéressent à l'autisme.
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Tugdual »

Vu ce jour sur Futura-Sciences :
Futura-Sciences a écrit :Les autistes hypersensibles aux changements visuels

Les autistes sont très sensibles à leur environnement. Mais à quel point ? Une étude récente montre que des modifications visuelles, même mineures, peuvent affecter les patients autistes.

Les personnes atteintes d’autisme sont hypersensibles. N’importe quel changement visuel, même le plus minime, attire leur attention et génère une sensation qui peut être désagréable. Pour ces raisons, les autistes sont réfractaires aux changements, et ils adoptent des comportements répétitifs et orientés vers un besoin de stabilité.

Une étude a déjà montré que les autistes étaient hypersensibles aux variations sonores. Qu’en est-il de la vue ? Pour répondre à cette question, une équipe de l’Inserm a analysé la perception visuelle de patients autistes et d’autres non atteints par cette maladie. Ces individus ont été soumis à différents stimuli, et leur activité cérébrale a été enregistrée par électroencéphalogramme. Les résultats ont été publiés dans Frontiers in Human Neuroscience.

Pour mener à bien cette expérience, les auteurs ont utilisé un modèle visuel constitué d’une croix entourée d’un cercle. Ce dernier se présentait sous trois configurations différentes : immobile, mobile et régulière ou enfin mobile et irrégulière (dans ce cas, le cercle adoptait des formes saugrenues et inattendues). Les patients ont observé chaque modèle, et leurs réactions cérébrales, repérées sur l’électroencéphalogramme, ont été analysées.

Les autistes dérangés par des signaux visuels mineurs

Chez les non-autistes, la configuration mobile et régulière n’engendre presque aucune réaction cérébrale. Par contre, la configuration mobile et irrégulière génère un signal sur l’électroencéphalogramme appelé P3a. Cela pourrait se traduire de la façon suivante : lorsque nous lisons un livre, certains bruits n’ont pas d’effet sur notre capacité de concentration, alors que d’autres nous distraient de notre lecture.

Chez les patients autistes, les résultats sont différents. Quelle que soit la configuration mobile (régulière ou irrégulière), l’activité cérébrale est stimulée, ce qui se traduit par l’apparition du signal P3a. Chez ces individus, tous les changements, mineurs ou non, attirent leur attention et perturbent leur état général.

À l’heure actuelle, les perturbations cérébrales à l’origine de cette hypersensibilité sont mal connues. Néanmoins, des pistes se dessinent. Des études menées chez l’animal montrent qu’un système de transmission de l’information nerveuse, appelé voie glutamatergique, serait impliqué dans la modification des perceptions auditives associées à l’autisme. Qu’adviendrait-il si l’on modifiait cette voie ? La prochaine étape consisterait à jouer sur les neurotransmetteurs engagés dans ce réseau de signalisation nerveuse, et à observer les effets sur les perceptions visuelle et auditive. Ces études pourraient permettre de rectifier ces perturbations nerveuses, afin d’améliorer l’état des patients autistes.
À ma première lecture en diagonale,
j'ai pensé que l'article allait déboucher
sur une nouvelle forme de diagnostic ...
Mais non !
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Jean
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Cette hypersensibilité est aussi un point fort : comment ce point fort peut être mis en valeur, tout en permettant de vivre dans la société ?
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