Recherches sur le bumétanide
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Cela facilite les relations sociales et rend plus efficaces les moyens utilisés (scolarisation, ABA, PECS, TEACCH etc ...).
A noter un article dans la revue mensuelle de l'UNAPEI : "Vivre ensemble" Juin 2014
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père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Mais si ce traitement est pris sur une longue période, n'y a-t-il pas de risque qu'il y ait des effets collatéraux ?Jean a écrit :Cela facilite les relations sociales et rend plus efficaces les moyens utilisés (scolarisation, ABA, PECS, TEACCH etc ...).
C'est à dire que le cerveau de la personne fonctionnant de façon "moins" autiste, la personne perdrait progressivement des capacités liée à son autisme (par exemple, sa perception fine des détails).
Sa façon de penser deviendrait de plus en plus conventionnelle.
Et si la personne apprend à mieux comprendre les motivations de ses interlocuteurs, n'y a-t-il pas un risque qu'elle devienne à son tour moins honnête ?
Diagnostiquée TSA sévérité 1 / syndrome d'Asperger par le CRA de Brest en 2017
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Des recherches sur les conséquences à long terme sont en cours.
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
J’ai trouvé cet article de qui dit qui parle entre autres du paradoxe des effets de l’ocytocine sur les interactions sociales : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3925826/ (Auteurs : Richard A. I. Bethlehem, Simon Baron-Cohen, [...], and Peter A. Bos).
L'article relative l'affirmation selon laquelle l'ocytocine rendrait les gens plus "sociaux".
Les effets pro-sociaux y sont décrits : cela diminuerait l’anxiété dans les interactions sociales, et améliorerait la compréhension des autres et le contact visuel, l'intérêt pour l'observation des visages.
Mais paradoxalement, cette hormone pourrait aussi favoriser des comportement anti-sociaux.
Premièrement, elle pourrait augmenter la jalousie envers les autres.
Deuxièmement, elle favoriserait un comportement ethnocentrique c'est à dire tourné vers l'appartenance et la conformité au sein d'un groupe social et le rejet de ceux qui sont hors de ce groupe.
Cela pourrait donc favoriser le racisme !
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/m/pubmed/21220339/
http://www.nytimes.com/2011/01/11/scien ... .html?_r=0
Si le traitement au burinex a des effets similaires à l’ocytocine, n’y a-t-il donc pas un risque que cela augmente aussi ces comportements négatifs ?
Bon je fais peut-être des mélanges et des amalgames à cause de mon manque de connaissances. Il est possible que ces effets de l'ocytocine ne concernent pas ce qui est immité par le burinex.
L'article relative l'affirmation selon laquelle l'ocytocine rendrait les gens plus "sociaux".
Les effets pro-sociaux y sont décrits : cela diminuerait l’anxiété dans les interactions sociales, et améliorerait la compréhension des autres et le contact visuel, l'intérêt pour l'observation des visages.
Mais paradoxalement, cette hormone pourrait aussi favoriser des comportement anti-sociaux.
Premièrement, elle pourrait augmenter la jalousie envers les autres.
Deuxièmement, elle favoriserait un comportement ethnocentrique c'est à dire tourné vers l'appartenance et la conformité au sein d'un groupe social et le rejet de ceux qui sont hors de ce groupe.
Cela pourrait donc favoriser le racisme !
Autres articles qui parlent de ça :This prosocial view of OXT has been challenged by findings showing that the effects of OXT are strongly context-dependent (Bartz et al., 2011; Bos et al., 2012). For example, OXT has also been shown to increase envy and gloating (Shamay-Tsoory et al., 2009), defensiveness toward out-group members (De Dreu et al., 2010, 2011) and increased in-group conformity (Stallen et al., 2012). Although this ethnocentrism might be considered prosocial within one's own group, defensiveness toward an out-group is not, and extreme ethnocentrism often leads to nationalism or even racism.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/m/pubmed/21220339/
http://www.nytimes.com/2011/01/11/scien ... .html?_r=0
Si le traitement au burinex a des effets similaires à l’ocytocine, n’y a-t-il donc pas un risque que cela augmente aussi ces comportements négatifs ?
Bon je fais peut-être des mélanges et des amalgames à cause de mon manque de connaissances. Il est possible que ces effets de l'ocytocine ne concernent pas ce qui est immité par le burinex.
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Bonjour à tous,
j'aurais besoin de vos avis svp.
Mon fils a commencé l'essai dans le cadre de L'étude Burinex par notre CRA.
Il a 5 ans autiste de type HN/Asperger,il a commencé le Burinex Mardi matin(C'est en double aveugle mais je suis sure qu'il a le Burinex)
Mardi dans la journée assez fatigué mais on avait eu une grosse journée,peu mangé peu réussis à le faire boire et le soir jusque dans la nuit mal a ventre puis il a fini par vomir.
Le Mercredi matin j'appelle le Doc qui le Suit dans le cadre de l'étude et elle me dit de stopper en attendant qu'il aille mieux,à priori une gastro,le
mercredi il va assez bien et le Jeudi impeccable Le Doc me donne le feu vert pour redonner le traitement mais avec vigilance(Si revomissement on stoppe) Jeudi donc nickel il boit super bien,RAS.
Hier Vendredi À l'école globalemement ça va sauf qu'il fait très chaud,j'ai pense qu'il n'a pas assez bu(Malgrés les consignes à l'avs)et il avait les yeux creux/cernés...
Cette nuit énormément uriné et ce matin pâle et Fatigué,yeux cernés puis surtout mal au ventre!
Je préfère arrêter en attendant Mardi le rv avec le Doc surtout que là c'est le gros WE.
Qu'en pensez vous?Est ce que ces symptômes pourraient venir d'un manque de potassium ou déshydratation?
Pour précision il a 2,8ml 2X par jour(En mg je ne sais pas?)je sais que pour cette étude différend dosage sont donné celui là est très haut il me semble!
Merci beaucoup d'avance et désolée pour le pavé.
j'aurais besoin de vos avis svp.
Mon fils a commencé l'essai dans le cadre de L'étude Burinex par notre CRA.
Il a 5 ans autiste de type HN/Asperger,il a commencé le Burinex Mardi matin(C'est en double aveugle mais je suis sure qu'il a le Burinex)
Mardi dans la journée assez fatigué mais on avait eu une grosse journée,peu mangé peu réussis à le faire boire et le soir jusque dans la nuit mal a ventre puis il a fini par vomir.
Le Mercredi matin j'appelle le Doc qui le Suit dans le cadre de l'étude et elle me dit de stopper en attendant qu'il aille mieux,à priori une gastro,le
mercredi il va assez bien et le Jeudi impeccable Le Doc me donne le feu vert pour redonner le traitement mais avec vigilance(Si revomissement on stoppe) Jeudi donc nickel il boit super bien,RAS.
Hier Vendredi À l'école globalemement ça va sauf qu'il fait très chaud,j'ai pense qu'il n'a pas assez bu(Malgrés les consignes à l'avs)et il avait les yeux creux/cernés...
Cette nuit énormément uriné et ce matin pâle et Fatigué,yeux cernés puis surtout mal au ventre!
Je préfère arrêter en attendant Mardi le rv avec le Doc surtout que là c'est le gros WE.
Qu'en pensez vous?Est ce que ces symptômes pourraient venir d'un manque de potassium ou déshydratation?
Pour précision il a 2,8ml 2X par jour(En mg je ne sais pas?)je sais que pour cette étude différend dosage sont donné celui là est très haut il me semble!
Merci beaucoup d'avance et désolée pour le pavé.
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Ça me paraît le plus sage ...Pilou13 a écrit :Je préfère arrêter en attendant Mardi le rv avec le Doc surtout que là c'est le gros WE.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Oui je préfère ne prendre aucun risque!
Je me demande si après cet arrêt on pourra voir s'il y a baisse de potassium Mardi à la
pds?La baisse reste même avec l'arrêt ou cela remonte t il?(A moins que l'état de mon fils ne vienne pas de là?)
Là mon fils a repris des couleurs après avoir bu,mangé un peu et je lui ai donné du Smecta pour ses douleurs au ventre(C'était son traitement depuis Sa pseudo gastro)
Je me demande si après cet arrêt on pourra voir s'il y a baisse de potassium Mardi à la
pds?La baisse reste même avec l'arrêt ou cela remonte t il?(A moins que l'état de mon fils ne vienne pas de là?)
Là mon fils a repris des couleurs après avoir bu,mangé un peu et je lui ai donné du Smecta pour ses douleurs au ventre(C'était son traitement depuis Sa pseudo gastro)
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
salut
au début du traitement, ça m'a aussi donner un gros coup de barre : le produit fait baisser la tension (il fait baisser le chlore -c'est le but-, le potassium -compensé- et aussi le sodium. du sel : et, moins de sel = moins de tension) ; puis au bout de qqs jours, le corps se réadapte, et ça passe
par rapport à la deshydratation, je ne sais pas non plus comment ça marche ^^
en tout cas, si les urines sont super concentrées c'est qu'il a manqué d'eau (??).
moi je bois plus (+) depuis que je prends du burinex, sans excès pour autant. et je me repere avec mes lèvres (trop seches ou pas, gercés ...) pour savoir si faut boire.
sur le mal au ventre, je ne sais pas. mais peut etre est ce seulement la sensation d'uriner/de vessie pleine qui est mal interprété par votre garçon ? (c'est une possibilité bien d'autiste)
une autre idée : le potassium est absorbé par le systeme digestif. si il a eu la gastro, peut etre n'a t il pas absorber les cachets de potassium (kaleorid ?) et du coup, ça donne aussi un gros coup de barre (mais faut pas jouer avec ça)
concernant les doses, comme vs avez la version sirop liquide, je ne sais pas (j'utilise la version cachet).
sous reserves que j'ai pas écrit de bêtises
au début du traitement, ça m'a aussi donner un gros coup de barre : le produit fait baisser la tension (il fait baisser le chlore -c'est le but-, le potassium -compensé- et aussi le sodium. du sel : et, moins de sel = moins de tension) ; puis au bout de qqs jours, le corps se réadapte, et ça passe
par rapport à la deshydratation, je ne sais pas non plus comment ça marche ^^
en tout cas, si les urines sont super concentrées c'est qu'il a manqué d'eau (??).
moi je bois plus (+) depuis que je prends du burinex, sans excès pour autant. et je me repere avec mes lèvres (trop seches ou pas, gercés ...) pour savoir si faut boire.
sur le mal au ventre, je ne sais pas. mais peut etre est ce seulement la sensation d'uriner/de vessie pleine qui est mal interprété par votre garçon ? (c'est une possibilité bien d'autiste)
une autre idée : le potassium est absorbé par le systeme digestif. si il a eu la gastro, peut etre n'a t il pas absorber les cachets de potassium (kaleorid ?) et du coup, ça donne aussi un gros coup de barre (mais faut pas jouer avec ça)
concernant les doses, comme vs avez la version sirop liquide, je ne sais pas (j'utilise la version cachet).
sous reserves que j'ai pas écrit de bêtises
TSA
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Re: Recherches sur le bumétanide
Les sept plaies de la recherche scientifique
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 01.07.2014
Les relations entre la société et ses chercheurs ont toujours été complexes. Le retour du sectarisme et du conservatisme religieux entrent en résonance avec la peur du nouveau. La révolution technologique s’accompagne d’une pauvreté abyssale de conceptualisation, et la crise amène le politique à vouloir rentabiliser et planifier la science, entraînant une série de freins à la découverte.
La mode et le court terme. Les découvertes qui changent nos vies sont faites par des esprits en avance sur leur temps qui préfèrent les routes secondaires aux autoroutes. Ils doivent ramer à contre-courant car les modes et le « Big is beautiful » dominent, tout comme le stockage/assemblage aux dépens de l’innovation. Ainsi, pour 1,2 milliard d’euros, le Human Brain Project [projet scientifique européen fédérant 256 laboratoires dans 24 pays] doit nous permettre de comprendre comment le cerveau fonctionne, et guérir les maladies neurologiques et psychiatriques en industrialisant et stockant des données jugées trop éparses. Et grâce aux techniques génétiques, nous pourrons déterminer en quelques secondes qui nous sommes et quelles maladies mentales vont nous atteindre… Sauf que rien ne permet d’étayer ces promesses. Ne manque que l’eau de jouvence à ce palmarès qui ignore que mesurer n’est pas comprendre. De plus, et en l’absence de chercheurs parmi les décideurs politiques, la pléthore d’énarques, de HEC et d’avocats souhaitent rentabiliser la recherche, et « traduire » les découvertes en monnaie sonnante et trébuchante et en brevets afin de réduire le chômage. Dans ce cadre aussi, le jeunisme faisant fureur et les seniors sont priés de cultiver leur jardin ou de s’expatrier vers d’autres cieux plus cléments.
Planification et recherche sur projet. Aujourd’hui, nous sommes financés sur projets, et donc passons l’essentiel de notre temps à écrire des programmes. La réflexion est devenue un luxe interdit, d’autant que les sommes attribuées sont faibles. Du coup, notre temps de recherche est plus restreint que celui de nos collègues anglo-saxons. Les financements sont concentrés dans les mains de quelques chercheurs, créant des oasis de richesse. Ces jeunes chercheurs « excellents » suivent les modes, se spécialisent dans un domaine restreint et ont publié leurs travaux dans une revue dite prestigieuse. Ils deviennent des patrons d’industrie, ayant l’obligation de poursuivre une trajectoire toute tracée. De plus, comme les modes sont éphémères et les innovateurs souvent en dehors des clous, les pépites seront fréquemment à l’extérieur. Il faudra bien pourtant un jour comprendre que la science est un métier d’aventure et d’imprévu, et que l’innovation technologique ne remplace pas l’intuition et le génie.
« Administrativite » chronique. L’administration dirige la recherche ! Avoir un financement, c’est dur, mais le gérer est une tâche herculéenne. Ainsi, une commande passe par une vingtaine de mains avant d’être honorée, et un administrateur zélé décide des salaires des chercheurs. Et tant pis si ce salaire est incompatible avec nos moyens. Il nous est interdit de faire une découverte majeure car elle risque de nous amener à vouloir modifier nos dépenses. La multiplication des règles de gestion entraîne une explosion du recrutement de gestionnaires au détriment des chercheurs et techniciens de la recherche et coûte à la collectivité un bon tiers de notre productivité. C’est les soviets chez Kafka !
« Evaluationite » maladive. Quand les finances ne sont pas au rendez-vous, on évalue. Le chercheur passe sa vie à évaluer ou être évalué. Lister les sigles des structures d’évaluation dépasse l’espace dévolu à cette tribune. Comme toutes ces évaluations in fine se basent sur les mêmes critères – les index de citations et le nombre d’articles publiés dans des revues dites prestigieuses –, nous pourrions faire des économies substantielles en remplaçant les évaluateurs par des singes savants ou des ordinateurs. L’attrait des patrons des organismes scientifiques, comme des présidents d’université, pour les critères de Shanghaï est une illustration de ce véritable fléau d’adolescent qui consiste à considérer la mesure comme un talisman !
Multiplication des guichets. Chaque organisme ou fondation veut avoir ses commissions, ses sources de financement et la paternité des résultats. Cette mode anglo-saxonne est acceptable à la rigueur quand les fondations caritatives distribuent des sommes importantes avec des dossiers légers, ce qui n’est souvent pas le cas. De plus, chaque organisme a ses propres structures de valorisation, entraînant des débats sans fin sur la paternité des découvertes et les royalties qui en résultent.
Précarité à tous les étages et salaires répulsifs. Chercheurs comme techniciens sont fréquemment recrutés sur des CDD de quelques mois. Leur nombre explose : plusieurs dizaines de milliers. Les chercheurs sont des intermittents, comme nos collègues du spectacle, sans en avoir le statut. Quand on décroche le graal – un recrutement permanent dans un organisme –, le salaire de départ est inférieur à 1 900 euros, pour un bac +10 ou +12, ce qui fait du métier de chercheur un véritable sacerdoce.
Horizons bloqués et fuite des cerveaux. Devant les faibles perspectives en France, les jeunes chercheurs que nous avons formés s’en vont habituellement aux Etats-Unis. De même, les techniciens, qui jouent un rôle crucial dans nos découvertes, ont des carrières bloquées : l’avancement va dépendre de leur ancienneté, et non de la qualité de leur travail. Cela rejaillit fortement sur la production scientifique.
Que reste-t-il ? Ce métier demeure parmi les plus beaux qui soient, mais le faire devient difficile. Qu’il me soit permis, pour terminer, de prendre un exemple personnel afin d’illustrer ces évolutions. Pour diriger un laboratoire important, il y a encore quelques années, une administratrice nous suffisait et commander un microscope prenait cinq minutes. Aujourd’hui, un laboratoire de la même taille nécessite une armée d’administrateurs, et la commande du même microscope prendra des tonnes de formulaires et des discussions pour justifier notre choix ! De plus, partant d’une idée, il faut bien l’admettre, un peu farfelue, nous avons découvert, avec un ami clinicien, ce qui semble être un traitement nouveau de l’autisme et un nouveau regard sur les maladies du développement cérébral. Toutes nos demandes de financement ont été rejetées, y compris celles adressées à des organismes qui jugent l’« excellence », et c’est grâce à des investisseurs américains et à la Banque publique d’investissement que nous avons survécu. Une simplification facile à mettre en place, et apparemment souhaitée par les politiques, serait d'exiger que toute demande de financement portant sur une somme inférieure à 400 000 euros soit limitée à 10 pages, sachant que cela suffit amplement à savoir si un projet est « excellent ». Maintenant que les choses sont plus acceptées, le financement devient plus facile, mais les travaux qui suivent sont peut-être moins innovants. Une suggestion : financer des projets à risques en faisant confiance à des chercheurs qui ont fait leurs preuves, sous réserve qu’ils défrichent des terres inconnues loin de leurs terrains habituels.
Yehezkel Ben-Ari est neurobiologiste, lauréat du Grand Prix de la recherche de l’Inserm (2009).
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 01.07.2014
Les relations entre la société et ses chercheurs ont toujours été complexes. Le retour du sectarisme et du conservatisme religieux entrent en résonance avec la peur du nouveau. La révolution technologique s’accompagne d’une pauvreté abyssale de conceptualisation, et la crise amène le politique à vouloir rentabiliser et planifier la science, entraînant une série de freins à la découverte.
La mode et le court terme. Les découvertes qui changent nos vies sont faites par des esprits en avance sur leur temps qui préfèrent les routes secondaires aux autoroutes. Ils doivent ramer à contre-courant car les modes et le « Big is beautiful » dominent, tout comme le stockage/assemblage aux dépens de l’innovation. Ainsi, pour 1,2 milliard d’euros, le Human Brain Project [projet scientifique européen fédérant 256 laboratoires dans 24 pays] doit nous permettre de comprendre comment le cerveau fonctionne, et guérir les maladies neurologiques et psychiatriques en industrialisant et stockant des données jugées trop éparses. Et grâce aux techniques génétiques, nous pourrons déterminer en quelques secondes qui nous sommes et quelles maladies mentales vont nous atteindre… Sauf que rien ne permet d’étayer ces promesses. Ne manque que l’eau de jouvence à ce palmarès qui ignore que mesurer n’est pas comprendre. De plus, et en l’absence de chercheurs parmi les décideurs politiques, la pléthore d’énarques, de HEC et d’avocats souhaitent rentabiliser la recherche, et « traduire » les découvertes en monnaie sonnante et trébuchante et en brevets afin de réduire le chômage. Dans ce cadre aussi, le jeunisme faisant fureur et les seniors sont priés de cultiver leur jardin ou de s’expatrier vers d’autres cieux plus cléments.
Planification et recherche sur projet. Aujourd’hui, nous sommes financés sur projets, et donc passons l’essentiel de notre temps à écrire des programmes. La réflexion est devenue un luxe interdit, d’autant que les sommes attribuées sont faibles. Du coup, notre temps de recherche est plus restreint que celui de nos collègues anglo-saxons. Les financements sont concentrés dans les mains de quelques chercheurs, créant des oasis de richesse. Ces jeunes chercheurs « excellents » suivent les modes, se spécialisent dans un domaine restreint et ont publié leurs travaux dans une revue dite prestigieuse. Ils deviennent des patrons d’industrie, ayant l’obligation de poursuivre une trajectoire toute tracée. De plus, comme les modes sont éphémères et les innovateurs souvent en dehors des clous, les pépites seront fréquemment à l’extérieur. Il faudra bien pourtant un jour comprendre que la science est un métier d’aventure et d’imprévu, et que l’innovation technologique ne remplace pas l’intuition et le génie.
« Administrativite » chronique. L’administration dirige la recherche ! Avoir un financement, c’est dur, mais le gérer est une tâche herculéenne. Ainsi, une commande passe par une vingtaine de mains avant d’être honorée, et un administrateur zélé décide des salaires des chercheurs. Et tant pis si ce salaire est incompatible avec nos moyens. Il nous est interdit de faire une découverte majeure car elle risque de nous amener à vouloir modifier nos dépenses. La multiplication des règles de gestion entraîne une explosion du recrutement de gestionnaires au détriment des chercheurs et techniciens de la recherche et coûte à la collectivité un bon tiers de notre productivité. C’est les soviets chez Kafka !
« Evaluationite » maladive. Quand les finances ne sont pas au rendez-vous, on évalue. Le chercheur passe sa vie à évaluer ou être évalué. Lister les sigles des structures d’évaluation dépasse l’espace dévolu à cette tribune. Comme toutes ces évaluations in fine se basent sur les mêmes critères – les index de citations et le nombre d’articles publiés dans des revues dites prestigieuses –, nous pourrions faire des économies substantielles en remplaçant les évaluateurs par des singes savants ou des ordinateurs. L’attrait des patrons des organismes scientifiques, comme des présidents d’université, pour les critères de Shanghaï est une illustration de ce véritable fléau d’adolescent qui consiste à considérer la mesure comme un talisman !
Multiplication des guichets. Chaque organisme ou fondation veut avoir ses commissions, ses sources de financement et la paternité des résultats. Cette mode anglo-saxonne est acceptable à la rigueur quand les fondations caritatives distribuent des sommes importantes avec des dossiers légers, ce qui n’est souvent pas le cas. De plus, chaque organisme a ses propres structures de valorisation, entraînant des débats sans fin sur la paternité des découvertes et les royalties qui en résultent.
Précarité à tous les étages et salaires répulsifs. Chercheurs comme techniciens sont fréquemment recrutés sur des CDD de quelques mois. Leur nombre explose : plusieurs dizaines de milliers. Les chercheurs sont des intermittents, comme nos collègues du spectacle, sans en avoir le statut. Quand on décroche le graal – un recrutement permanent dans un organisme –, le salaire de départ est inférieur à 1 900 euros, pour un bac +10 ou +12, ce qui fait du métier de chercheur un véritable sacerdoce.
Horizons bloqués et fuite des cerveaux. Devant les faibles perspectives en France, les jeunes chercheurs que nous avons formés s’en vont habituellement aux Etats-Unis. De même, les techniciens, qui jouent un rôle crucial dans nos découvertes, ont des carrières bloquées : l’avancement va dépendre de leur ancienneté, et non de la qualité de leur travail. Cela rejaillit fortement sur la production scientifique.
Que reste-t-il ? Ce métier demeure parmi les plus beaux qui soient, mais le faire devient difficile. Qu’il me soit permis, pour terminer, de prendre un exemple personnel afin d’illustrer ces évolutions. Pour diriger un laboratoire important, il y a encore quelques années, une administratrice nous suffisait et commander un microscope prenait cinq minutes. Aujourd’hui, un laboratoire de la même taille nécessite une armée d’administrateurs, et la commande du même microscope prendra des tonnes de formulaires et des discussions pour justifier notre choix ! De plus, partant d’une idée, il faut bien l’admettre, un peu farfelue, nous avons découvert, avec un ami clinicien, ce qui semble être un traitement nouveau de l’autisme et un nouveau regard sur les maladies du développement cérébral. Toutes nos demandes de financement ont été rejetées, y compris celles adressées à des organismes qui jugent l’« excellence », et c’est grâce à des investisseurs américains et à la Banque publique d’investissement que nous avons survécu. Une simplification facile à mettre en place, et apparemment souhaitée par les politiques, serait d'exiger que toute demande de financement portant sur une somme inférieure à 400 000 euros soit limitée à 10 pages, sachant que cela suffit amplement à savoir si un projet est « excellent ». Maintenant que les choses sont plus acceptées, le financement devient plus facile, mais les travaux qui suivent sont peut-être moins innovants. Une suggestion : financer des projets à risques en faisant confiance à des chercheurs qui ont fait leurs preuves, sous réserve qu’ils défrichent des terres inconnues loin de leurs terrains habituels.
Yehezkel Ben-Ari est neurobiologiste, lauréat du Grand Prix de la recherche de l’Inserm (2009).
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Re: Recherches sur le bumétanide
Eric Lemonnier fait la première conférence au congrès d'Autisme France le 6 décembre.
http://www.autisme-france.fr/offres/fil ... 3147_1.pdf
9h50–10h15 :
Le bumétanide : un traitement pour atténuer la sévérité des symptômes de l’autisme ?
Eric LEMONNIER, Pédopsychiatre, praticien hospitalier à Brest (29).
L’idée de tester un diurétique, le bumétanide, sur des personnes avec autisme est née de ma rencontre avec le Pr Ben Ari, directeur, à Marseille, d’une équipe Inserm sur le développement du cerveau. Dans cette intervention nous exposerons tout d’abord la démarche puis les objectifs recherchés mais aussi les limites possibles de ce traitement. Comment atténuer les symptômes de l’autisme tout en préservant la santé des personnes traitées ?
http://www.autisme-france.fr/577_p_3914 ... -2014.html
http://www.autisme-france.fr/offres/fil ... 3147_1.pdf
9h50–10h15 :
Le bumétanide : un traitement pour atténuer la sévérité des symptômes de l’autisme ?
Eric LEMONNIER, Pédopsychiatre, praticien hospitalier à Brest (29).
L’idée de tester un diurétique, le bumétanide, sur des personnes avec autisme est née de ma rencontre avec le Pr Ben Ari, directeur, à Marseille, d’une équipe Inserm sur le développement du cerveau. Dans cette intervention nous exposerons tout d’abord la démarche puis les objectifs recherchés mais aussi les limites possibles de ce traitement. Comment atténuer les symptômes de l’autisme tout en préservant la santé des personnes traitées ?
http://www.autisme-france.fr/577_p_3914 ... -2014.html
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
très attentif aux essais en cours, je souhaite apporter ma pierre à l’édifice.
la prescription de Burinex ne pose pas trop de problèmes. la surveillance iono bien sur, le K potassium , on en trouve dans les bananes et dans des gel spécialisées.
le traitement est connu depuis 30 ans
on risque beaucoup moins qu’avec le médiator...
et pour rappel les Neuroleptiques non plus n'ont aucune indication dans l'autisme..
c’est pour ça que j'ai passé le pas d'une prescription de Burinex.
cdlt
la prescription de Burinex ne pose pas trop de problèmes. la surveillance iono bien sur, le K potassium , on en trouve dans les bananes et dans des gel spécialisées.
le traitement est connu depuis 30 ans
on risque beaucoup moins qu’avec le médiator...
et pour rappel les Neuroleptiques non plus n'ont aucune indication dans l'autisme..
c’est pour ça que j'ai passé le pas d'une prescription de Burinex.
cdlt
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
D'accord. L'important est qu'il y ait un suivi médical et de ne pas se lancer dans l'auto-médication.pif87 a écrit :très attentif aux essais en cours, je souhaite apporter ma pierre à l’édifice.
la prescription de Burinex ne pose pas trop de problèmes.
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Re: Recherches sur le bumétanide
Plusieurs questions sur le bumétanide dans l'interview dans la lettre d'Autisme France reproduite sur le site d'Asperansa :
http://www.asperansa.org/actu/questions ... nnier.html
Lancement du Fonds de dotation Neuro-sciences et autisme pour financer la recherche, à commencer par celle sur le bumétanide.
http://www.neurosciences-autisme.org/
Soutenir la recherche pour combattre et vaincre l’autisme
Grâce à une équipe de chercheurs franco-suisses, un magnifique espoir de traitement de certains traits autistiques se fait jour.
Le fonds de dotation Neurosciences & Autisme s’est donné pour objectif premier de soutenir financièrement cette équipe pour que la recherche médicale et scientifique continue, s’accentue et finisse par offrir un autre devenir pour les personnes souffrant de troubles autistiques.
Devenez mécène du fonds de dotation Neurosciences & Autisme pour soutenir la recherche et pour que les grands vainqueurs de ce combat soient l’espoir et la réussite.
Accompagnez notre engagement grâce à vos réseaux, grâce à votre action, aux legs, au mécénat, grâce à vos compétences, à vos idées.
Comité scientifique : Président Eric Lemonnier - Membres : Nouchine Hadjikani et Yezekeh Ben-Ari
http://www.asperansa.org/actu/questions ... nnier.html
Lancement du Fonds de dotation Neuro-sciences et autisme pour financer la recherche, à commencer par celle sur le bumétanide.
http://www.neurosciences-autisme.org/
Soutenir la recherche pour combattre et vaincre l’autisme
Grâce à une équipe de chercheurs franco-suisses, un magnifique espoir de traitement de certains traits autistiques se fait jour.
Le fonds de dotation Neurosciences & Autisme s’est donné pour objectif premier de soutenir financièrement cette équipe pour que la recherche médicale et scientifique continue, s’accentue et finisse par offrir un autre devenir pour les personnes souffrant de troubles autistiques.
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père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: Recherches sur le bumétanide
2 mémoires qui font référence à ce sujet :
http://carolinesavary.perso.sfr.fr/Deve ... savary.pdf
http://carolinesavary.perso.sfr.fr/Astr ... savary.pdf
http://carolinesavary.perso.sfr.fr/Deve ... savary.pdf
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Re: Recherches sur le bumétanide
APPEL A CANDIDATS POUR ESSAIS THERAPEUTIQUES
Le Docteur Eric LEMONNIER qui exerce dans le tout nouveau Centre Expert Autisme du CHU de Limoges recherche des candidats pour des essais thérapeutiques Burinex. Il recherche des enfants atteints de TSA :
- de moins de 5 ans ;
- de plus de 9 ans
qui n'ont pas de traitement thérapeutique sauf mélatonine.
En raison des nombreux rendez-vous, il est préférable que les enfants résident à Limoges ou périphérie.
Si vous êtes intéressés, vous pouvez le joindre directement par mail :
eric.lemonnier@chu-limoges.fr
http://autisme87.asso-web.com/
Le Docteur Eric LEMONNIER qui exerce dans le tout nouveau Centre Expert Autisme du CHU de Limoges recherche des candidats pour des essais thérapeutiques Burinex. Il recherche des enfants atteints de TSA :
- de moins de 5 ans ;
- de plus de 9 ans
qui n'ont pas de traitement thérapeutique sauf mélatonine.
En raison des nombreux rendez-vous, il est préférable que les enfants résident à Limoges ou périphérie.
Si vous êtes intéressés, vous pouvez le joindre directement par mail :
eric.lemonnier@chu-limoges.fr
http://autisme87.asso-web.com/
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