(in)compatibilité HPI et TSA ?
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
J'y pense, j'ai peur que ce si clair et complet article disparaisse dans les méandres d'internet : est-il autorisé de le copier pour l'ajouter ici (avec mention des sources, bien sûr) ?
Pré-diagnostic TSA (Asperger) (attente validation psychiatre) + THQI à 47 ans de vie sans cohérence
Maman de 2 enfants (S, en démarche diagnostic et A, HP)
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je n'y vois pas d'inconvénient.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Merci pour la réponse Tugdual, voici donc l'article :
Autisme et HQI: quels liens?
Autisme Regards Croisés
lecture de 11 min ·
Partagé en mode public le 1e novembre 2020
Par Adeline Lacroix, doctorante en Psychologie et Neurosciences.
Comment faire la distinction entre une personne autiste et une personne surdouée ? C’est l’une des questions que l’on me pose souvent. Cet article vise d’une part à éclairer succinctement les raisons pour lesquelles cette question se pose et d’apporter quelques éléments de réponse.
Dans le DSM-5, la définition de l’autisme repose sur trois points essentiels (American Psychiatric Association, 2013). Tout d’abord, les deux grands critères diagnostiques doivent être présents, à savoir des difficultés persistantes dans les interactions sociales et dans la communication, accompagnées d’intérêts spécifiques, de comportements stéréotypés et de spécificités sensorielles. Ces particularités doivent être apparues au cours du développement précoce et sont donc remarquables dans la petite enfance. Enfin, pour qu’elles donnent lieu à un diagnostic, elles doivent résulter en une altération cliniquement significative (critère D du DSM-5). En d’autres termes, cela doit générer un handicap, ce qui est peut-être le point le plus souvent négligé actuellement. Ce dernier point est important car si la prévalence de l’autisme est actuellement considérée comme étant de l’ordre de 1%, les traits autistiques, eux, peuvent exister et se répartir chez l’ensemble de la population (Allison et al., 2008; Baron-Cohen et al., 2001; Constantino & Todd, 2003; Posserud et al., 2006). De ce fait, il n’est pas toujours facile de savoir où se situe la frontière entre autisme et non autisme, d’autant que si les personnes autistes et les personnes non autistes avec des traits autistiques prononcés partagent des caractéristiques cliniques, elles peuvent aussi partager certaines particularités neuroanatomiques (Focquaert & Vanneste, 2015). Il s’agit notamment de spécificités dans certaines régions jouant un rôle dans les aptitudes sociales comme le cortex temporo-occipital, le cortex temporal inférieur, l’insula ou encore l’amygdale. Là encore, il faut bien se représenter qu’il n’y a pas un cerveau autiste bien distinct d’un cerveau non autiste (si c’était le cas nous aurions des marqueurs biologiques fiables pour identifier un TSA). Ainsi, le flou de la frontière entre le spectre de l’autisme et le spectre du non-autisme demeure.
En termes de QI et de fonctionnement cognitif, tous types de profils peuvent être observés chez les personnes autistes, même si certains types sont plus présents que d’autres, les personnes autistes montrant souvent des pic d’aptitudes dans des domaines spécifiques (Chiang et al., 2014). La méta analyse de Chiang et al. (2014), bien que souffrant de certains biais (puisqu’elle contient des études contenant elles-mêmes certains biais, comme le fait qu’il n’y ait pas d’étude concernant les personnes autistes avec haut potentiel et pas d’étude avec un nombre de fille élevé), montre que la répartition des scores de QI chez les personnes autistes semble suivre une loi normale (comme dans la population générale).
Distributions des scores de QI chez la poulation asperger (en bleu) et Autiste de Haut niveau (en rouge) - issu de Chiang et al. (2014)
Le terme « surdoué » ou « haut potentiel intellectuel (HPI)» ou encore « haut QI » (HQI), quant à lui, correspond aux personnes qui ont un QI très supérieur à la moyenne, c’est-à-dire, supérieur à 130. Cette définition est simple et la seule à faire l’objet d’un réel consensus (pour plus de détail voir l’article de Franck Ramus et Nicolas Gauvrit publié dans La recherche et sur le blog de Franck Ramus). En conséquence, la question posée en introduction semble vite répondue car nous parlons au final de deux choses distinctes. D’une part, nous avons une condition avec des symptômes spécifiques entrainant un handicap, d’autre part, nous avons un fonctionnement cognitif supérieur à la moyenne, n’entrainant pas de handicap.
De ce fait, nous pouvons nous interroger sur l’origine de l’amalgame entre les deux. En réalité, la notion de HPI a joui d’une littérature faste ces dernières années dans laquelle les surdoués ont été décrits comme des personnes en décalage avec les autres, hypersensibles, inadaptés, anxieux etc. Le portrait stéréotypé du savant solitaire et incompris, dans sa bulle et hypersensible, et au final handicapé, s’est donc renforcé dans l’esprit des gens, amenant même la croyance populaire que la surdouance serait en réalité un continuum du spectre de l’autisme. Il existe en réalité bien peu de fondements scientifiques venant appuyer les difficultés sociales et le fait que les personnes avec HQI rencontreraient plus de difficultés que les autres. Ceci est détaillé toujours dans l’article de Franck Ramus et nous pouvons également retrouver la déconstructions d’un certain nombre de mythes sur le HPI dans le livre de Nicolas Gauvrit, « Les surdoués ordinaires ». Je ne reviendrai donc pas dans les détails sur ce sujet mais ce qu’il faut retenir de cela, c’est que globalement, beaucoup d’études menées sont biaisées car elles se concentrent sur des échantillons de personnes qui se sont rendues chez un psychologue pour obtenir un diagnostic. Dans bien des cas, cela implique qu’il y a une problématique particulière, au-delà du HQI. Lorsque des études sont réalisées sur de plus grands échantillons où toute une population est testée, alors les caractéristiques cliniques souvent attribuées aux personnes surdouées ne sont pas retrouvées. Toutefois, il est possible que certaines différences qualitatives relevées chez certains surdoués par des cliniciens puissent relever, dans un nombre faible de cas, de l’autisme, ou encore, dans un nombre plus important de cas, de traits autistiques. Ceci pourrait expliquer l’amalgame pouvant être fait. Toutefois, ce n’est pas parce que certaines personnes sont surdouées et autistes, ou parce que d’autres sont surdouées et avec des traits autistiques (ces derniers pouvant aussi avoir des difficultés, même si “difficultés” ne veut pas forcément dire handicap), qu’il existe un continuum entre ces deux conditions. Une des rares études portant sur le sujet indique justement que l’un des profils retrouvés chez certains enfants surdoués s’apparenterait au profil autistique (Boschi et al., 2016). Mais on parle bien de « certains » enfants, et il existe donc d’autres profils.
A ma connaissance, une seule autre étude s’est intéressée à la distinction entre le profil d’enfants et adolescents surdoués avec ou sans TSA associé. Cette étude a montré que les deux groupes différaient de manière importante dans leur capacités adaptatives (Doobay et al., 2014). En particulier, les jeunes autistes avaient des scores largement en dessous des normes concernant le domaine social, alors que leurs scores se trouvaient dans la moyenne dans les domaine de la communication et des aptitudes en vie quotidienne, même s’ils étaient significativement inférieurs aux scores des jeunes n’ayant pas de diagnostic d’autisme dans cette étude. Par ailleurs, les parents et les professeurs des jeunes avec un diagnostic d’autisme reportaient davantage de comportements atypiques, d’évitement social et de difficultés d’adaptabilité, de dépression ou encore des problèmes attentionnels. A l’inverse, les scores sur les échelles utilisées pour les enfants qui n’étaient pas autistes se trouvaient dans les normes, en accord avec la littérature indiquant que les enfants HPI ne sont pas plus prompts que leurs pairs à rencontrer des difficultés socio-émotionnelles.
Ainsi, les éléments scientifiques dont nous disposons à l’heure actuelle ne permettent pas de faire de liens entre les profils cliniques des personnes surdouées et des personnes autistes.
En revanche, un lien entre HQI et autisme pourrait être évoqué au niveau génétique. Une large étude de 2015 a pu montrer que certaines variations génétiques associées à l’autisme étaient également associées à un QI plus élevé chez les personnes non autistes présentant cette variation (Clarke et al., 2016). Ceci semble confirmé par une autre étude de 2017 (Sniekers et al., 2017). Toutefois, notons bien qu’il ne s’agit pas là d’une corrélation entre des spécificités cliniques communes qui seraient retrouvées chez les uns et les autres. Ce qui est mentionné dans ces études, c’est que certaines variations génétiques associées à l’autisme sont également retrouvées chez des personnes non autistes (leurs traits autistiques n’ont pas été évalués), avec haut QI. Cela explique donc que l’on puisse retrouver dans la même famille des personnes autistes et des personnes surdouées. De la même manière, il existe des liens génétiques entre l’autisme et la schizophrénie et la bipolarité (O’Connell et al., 2018), ce qui n’implique pas non plus un continuum (mais il semble que ce genre de lien avec des conditions moins désirables est beaucoup moins discuté sur les réseaux sociaux, ce sur quoi je ne m’étendrais pas…) . Il est d’ailleurs intéressant de constater que dans les premières descriptions de l’autisme de Kanner (Kanner, 1943) et Asperger (Asperger, 1944), ces deux médecins avaient pu observer que les enfants décrits provenaient souvent de familles dans lesquelles se trouvaient à la fois des personnes très intelligentes et à la fois des personnes assez atypiques, voire, les deux. Un biais de recrutement n’est pas à exclure (si à l’heure actuelle, les classes les plus privilégiées vont bénéficier d’un meilleur accès au diagnostic et au soin, on peut imaginer qu’au début/milieu du XXe siècle, cela devait être encore plus présent). Toutefois, ces données génétiques apportent aussi des éléments de réflexion importants.
Ce qu’il faut retenir :
- L’autisme et le fait d’avoir un HQI sont deux choses distinctes. Avoir un HQI n’implique aucun symptômes et se définit par un QI > 130 (de manière la plus consensuelle)
- Il est possible d’être autiste et d’avoir un HQI, mais ce n’est pas la majorité des cas ; il est plus probable d’avoir un HQI sans être autiste, tout en ayant certains traits de l’autisme, puisque les traits autistiques existent dans l’ensemble de la population
- Il existe possiblement certains liens génétiques entre l’autisme et le HQI, mais cela se manifeste par un HQI chez les personnes non autistes ayant ces gènes
- et si on me demande mon avis sur les tableaux qui dressent la distinction entre les deux : je les trouve généralement peu pertinents car ils s’appuient sur de fausses représentation du HQI (e.g., difficultés sociales etc.)
Bibliographie:
Allison, C., Baron-Cohen, S., Wheelwright, S., Charman, T., Richler, J., Pasco, G., & Brayne, C. (2008). The Q-CHAT (Quantitative CHecklist for Autism in Toddlers): A normally distributed quantitative measure of autistic traits at 18-24 months of age: preliminary report. Journal of Autism and Developmental Disorders, 38(8), 1414–1425. https://doi.org/10.1007/s10803-007-0509-7
American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (DSM-5®). American Psychiatric Pub.
Asperger, H. (1944). Die „Autistischen Psychopathen” im Kindesalter. Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten, 117(1), 76–136. https://doi.org/10.1007/BF01837709
Baron-Cohen, S., Wheelwright, S., Skinner, R., Martin, J., & Clubley, E. (2001). The Autism-Spectrum Quotient (AQ): Evidence from Asperger Syndrome/High-Functioning Autism, Males ... 5653411471
Boschi, A., Planche, P., Hemimou, C., Demily, C., & Vaivre-Douret, L. (2016). From High Intellectual Potential to Asperger Syndrome: Evidence for Differences and a Fundamental Overlap—A Systematic Review. Frontiers in Psychology, 7. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2016.01605
Chiang, H.-M., Tsai, L. Y., Cheung, Y. K., Brown, A., & Li, H. (2014). A Meta-Analysis of Differences in IQ Profiles Between Individuals with Asperger’s Disorder and High-Functioning Autism. Journal of Autism and Developmental Disorders, 44(7), 1577–1596. https://doi.org/10.1007/s10803-013-2025-2
Clarke, T.-K., Lupton, M. K., Fernandez-Pujals, A. M., Starr, J., Davies, G., Cox, S., Pattie, A., Liewald, D. C., Hall, L. S., MacIntyre, D. J., Smith, B. H., Hocking, L. J., Padmanabhan, S., Thomson, P. A., Hayward, C., Hansell, N. K., Montgomery, G. W., Medland, S. E., Martin, N. G., … McIntosh, A. M. (2016). Common polygenic risk for autism spectrum disorder (ASD) is associated with cognitive ability in the general population. Molecular Psychiatry, 21(3), 419–425. https://doi.org/10.1038/mp.2015.12
Constantino, J. N., & Todd, R. D. (2003). Autistic Traits in the General Population: A Twin Study. Archives of General Psychiatry, 60(5), 524–530. https://doi.org/10.1001/archpsyc.60.5.524
Doobay, A. F., Foley-Nicpon, M., Ali, S. R., & Assouline, S. G. (2014). Cognitive, Adaptive, and Psychosocial Differences Between High Ability Youth With and Without Autism Spectrum Disorder. Journal of Autism and Developmental Disorders, 44(8), 2026–2040. https://doi.org/10.1007/s10803-014-2082-1
Focquaert, F., & Vanneste, S. (2015). Autism spectrum traits in normal individuals: A preliminary VBM analysis. Frontiers in Human Neuroscience, 9. https://doi.org/10.3389/fnhum.2015.00264
Kanner, L. (1943). Autistic disturbances of affective contact. Acta Paedopsychiatrica, 35(4), 100–136.
O’Connell, K. S., McGregor, N. W., Lochner, C., Emsley, R., & Warnich, L. (2018). The genetic architecture of schizophrenia, bipolar disorder, obsessive-compulsive disorder and autism spectrum disorder. Molecular and Cellular Neuroscience, 88, 300–307. https://doi.org/10.1016/j.mcn.2018.02.010
Posserud, M.-B., Lundervold, A. J., & Gillberg, C. (2006). Autistic features in a total population of 7-9-year-old children assessed by the ASSQ (Autism Spectrum Screening Questionnaire). Journal of Child Psychology and Psychiatry, and Allied Disciplines, 47(2), 167–175. https://doi.org/10.1111/j.1469-7610.2005.01462.x
Ramus, F., et Gauvrit, N. (2017). La légende noire des surdoués. La Recherche.
Sniekers, S., Stringer, S., Watanabe, K., Jansen, P. R., Coleman, J. R. I., Krapohl, E., Taskesen, E., Hammerschlag, A. R., Okbay, A., Zabaneh, D., Amin, N., Breen, G., Cesarini, D., Chabris, C. F., Iacono, W. G., Ikram, M. A., Johannesson, M., Koellinger, P., Lee, J. J., … Posthuma, D. (2017). Genome-wide association meta-analysis of 78,308 individuals identifies new loci and genes influencing human intelligence. Nature Genetics, 49(7), 1107–1112. https://doi.org/10.1038/ng.3869
Autisme et HQI: quels liens?
Autisme Regards Croisés
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Par Adeline Lacroix, doctorante en Psychologie et Neurosciences.
Comment faire la distinction entre une personne autiste et une personne surdouée ? C’est l’une des questions que l’on me pose souvent. Cet article vise d’une part à éclairer succinctement les raisons pour lesquelles cette question se pose et d’apporter quelques éléments de réponse.
Dans le DSM-5, la définition de l’autisme repose sur trois points essentiels (American Psychiatric Association, 2013). Tout d’abord, les deux grands critères diagnostiques doivent être présents, à savoir des difficultés persistantes dans les interactions sociales et dans la communication, accompagnées d’intérêts spécifiques, de comportements stéréotypés et de spécificités sensorielles. Ces particularités doivent être apparues au cours du développement précoce et sont donc remarquables dans la petite enfance. Enfin, pour qu’elles donnent lieu à un diagnostic, elles doivent résulter en une altération cliniquement significative (critère D du DSM-5). En d’autres termes, cela doit générer un handicap, ce qui est peut-être le point le plus souvent négligé actuellement. Ce dernier point est important car si la prévalence de l’autisme est actuellement considérée comme étant de l’ordre de 1%, les traits autistiques, eux, peuvent exister et se répartir chez l’ensemble de la population (Allison et al., 2008; Baron-Cohen et al., 2001; Constantino & Todd, 2003; Posserud et al., 2006). De ce fait, il n’est pas toujours facile de savoir où se situe la frontière entre autisme et non autisme, d’autant que si les personnes autistes et les personnes non autistes avec des traits autistiques prononcés partagent des caractéristiques cliniques, elles peuvent aussi partager certaines particularités neuroanatomiques (Focquaert & Vanneste, 2015). Il s’agit notamment de spécificités dans certaines régions jouant un rôle dans les aptitudes sociales comme le cortex temporo-occipital, le cortex temporal inférieur, l’insula ou encore l’amygdale. Là encore, il faut bien se représenter qu’il n’y a pas un cerveau autiste bien distinct d’un cerveau non autiste (si c’était le cas nous aurions des marqueurs biologiques fiables pour identifier un TSA). Ainsi, le flou de la frontière entre le spectre de l’autisme et le spectre du non-autisme demeure.
En termes de QI et de fonctionnement cognitif, tous types de profils peuvent être observés chez les personnes autistes, même si certains types sont plus présents que d’autres, les personnes autistes montrant souvent des pic d’aptitudes dans des domaines spécifiques (Chiang et al., 2014). La méta analyse de Chiang et al. (2014), bien que souffrant de certains biais (puisqu’elle contient des études contenant elles-mêmes certains biais, comme le fait qu’il n’y ait pas d’étude concernant les personnes autistes avec haut potentiel et pas d’étude avec un nombre de fille élevé), montre que la répartition des scores de QI chez les personnes autistes semble suivre une loi normale (comme dans la population générale).
Distributions des scores de QI chez la poulation asperger (en bleu) et Autiste de Haut niveau (en rouge) - issu de Chiang et al. (2014)
Le terme « surdoué » ou « haut potentiel intellectuel (HPI)» ou encore « haut QI » (HQI), quant à lui, correspond aux personnes qui ont un QI très supérieur à la moyenne, c’est-à-dire, supérieur à 130. Cette définition est simple et la seule à faire l’objet d’un réel consensus (pour plus de détail voir l’article de Franck Ramus et Nicolas Gauvrit publié dans La recherche et sur le blog de Franck Ramus). En conséquence, la question posée en introduction semble vite répondue car nous parlons au final de deux choses distinctes. D’une part, nous avons une condition avec des symptômes spécifiques entrainant un handicap, d’autre part, nous avons un fonctionnement cognitif supérieur à la moyenne, n’entrainant pas de handicap.
De ce fait, nous pouvons nous interroger sur l’origine de l’amalgame entre les deux. En réalité, la notion de HPI a joui d’une littérature faste ces dernières années dans laquelle les surdoués ont été décrits comme des personnes en décalage avec les autres, hypersensibles, inadaptés, anxieux etc. Le portrait stéréotypé du savant solitaire et incompris, dans sa bulle et hypersensible, et au final handicapé, s’est donc renforcé dans l’esprit des gens, amenant même la croyance populaire que la surdouance serait en réalité un continuum du spectre de l’autisme. Il existe en réalité bien peu de fondements scientifiques venant appuyer les difficultés sociales et le fait que les personnes avec HQI rencontreraient plus de difficultés que les autres. Ceci est détaillé toujours dans l’article de Franck Ramus et nous pouvons également retrouver la déconstructions d’un certain nombre de mythes sur le HPI dans le livre de Nicolas Gauvrit, « Les surdoués ordinaires ». Je ne reviendrai donc pas dans les détails sur ce sujet mais ce qu’il faut retenir de cela, c’est que globalement, beaucoup d’études menées sont biaisées car elles se concentrent sur des échantillons de personnes qui se sont rendues chez un psychologue pour obtenir un diagnostic. Dans bien des cas, cela implique qu’il y a une problématique particulière, au-delà du HQI. Lorsque des études sont réalisées sur de plus grands échantillons où toute une population est testée, alors les caractéristiques cliniques souvent attribuées aux personnes surdouées ne sont pas retrouvées. Toutefois, il est possible que certaines différences qualitatives relevées chez certains surdoués par des cliniciens puissent relever, dans un nombre faible de cas, de l’autisme, ou encore, dans un nombre plus important de cas, de traits autistiques. Ceci pourrait expliquer l’amalgame pouvant être fait. Toutefois, ce n’est pas parce que certaines personnes sont surdouées et autistes, ou parce que d’autres sont surdouées et avec des traits autistiques (ces derniers pouvant aussi avoir des difficultés, même si “difficultés” ne veut pas forcément dire handicap), qu’il existe un continuum entre ces deux conditions. Une des rares études portant sur le sujet indique justement que l’un des profils retrouvés chez certains enfants surdoués s’apparenterait au profil autistique (Boschi et al., 2016). Mais on parle bien de « certains » enfants, et il existe donc d’autres profils.
A ma connaissance, une seule autre étude s’est intéressée à la distinction entre le profil d’enfants et adolescents surdoués avec ou sans TSA associé. Cette étude a montré que les deux groupes différaient de manière importante dans leur capacités adaptatives (Doobay et al., 2014). En particulier, les jeunes autistes avaient des scores largement en dessous des normes concernant le domaine social, alors que leurs scores se trouvaient dans la moyenne dans les domaine de la communication et des aptitudes en vie quotidienne, même s’ils étaient significativement inférieurs aux scores des jeunes n’ayant pas de diagnostic d’autisme dans cette étude. Par ailleurs, les parents et les professeurs des jeunes avec un diagnostic d’autisme reportaient davantage de comportements atypiques, d’évitement social et de difficultés d’adaptabilité, de dépression ou encore des problèmes attentionnels. A l’inverse, les scores sur les échelles utilisées pour les enfants qui n’étaient pas autistes se trouvaient dans les normes, en accord avec la littérature indiquant que les enfants HPI ne sont pas plus prompts que leurs pairs à rencontrer des difficultés socio-émotionnelles.
Ainsi, les éléments scientifiques dont nous disposons à l’heure actuelle ne permettent pas de faire de liens entre les profils cliniques des personnes surdouées et des personnes autistes.
En revanche, un lien entre HQI et autisme pourrait être évoqué au niveau génétique. Une large étude de 2015 a pu montrer que certaines variations génétiques associées à l’autisme étaient également associées à un QI plus élevé chez les personnes non autistes présentant cette variation (Clarke et al., 2016). Ceci semble confirmé par une autre étude de 2017 (Sniekers et al., 2017). Toutefois, notons bien qu’il ne s’agit pas là d’une corrélation entre des spécificités cliniques communes qui seraient retrouvées chez les uns et les autres. Ce qui est mentionné dans ces études, c’est que certaines variations génétiques associées à l’autisme sont également retrouvées chez des personnes non autistes (leurs traits autistiques n’ont pas été évalués), avec haut QI. Cela explique donc que l’on puisse retrouver dans la même famille des personnes autistes et des personnes surdouées. De la même manière, il existe des liens génétiques entre l’autisme et la schizophrénie et la bipolarité (O’Connell et al., 2018), ce qui n’implique pas non plus un continuum (mais il semble que ce genre de lien avec des conditions moins désirables est beaucoup moins discuté sur les réseaux sociaux, ce sur quoi je ne m’étendrais pas…) . Il est d’ailleurs intéressant de constater que dans les premières descriptions de l’autisme de Kanner (Kanner, 1943) et Asperger (Asperger, 1944), ces deux médecins avaient pu observer que les enfants décrits provenaient souvent de familles dans lesquelles se trouvaient à la fois des personnes très intelligentes et à la fois des personnes assez atypiques, voire, les deux. Un biais de recrutement n’est pas à exclure (si à l’heure actuelle, les classes les plus privilégiées vont bénéficier d’un meilleur accès au diagnostic et au soin, on peut imaginer qu’au début/milieu du XXe siècle, cela devait être encore plus présent). Toutefois, ces données génétiques apportent aussi des éléments de réflexion importants.
Ce qu’il faut retenir :
- L’autisme et le fait d’avoir un HQI sont deux choses distinctes. Avoir un HQI n’implique aucun symptômes et se définit par un QI > 130 (de manière la plus consensuelle)
- Il est possible d’être autiste et d’avoir un HQI, mais ce n’est pas la majorité des cas ; il est plus probable d’avoir un HQI sans être autiste, tout en ayant certains traits de l’autisme, puisque les traits autistiques existent dans l’ensemble de la population
- Il existe possiblement certains liens génétiques entre l’autisme et le HQI, mais cela se manifeste par un HQI chez les personnes non autistes ayant ces gènes
- et si on me demande mon avis sur les tableaux qui dressent la distinction entre les deux : je les trouve généralement peu pertinents car ils s’appuient sur de fausses représentation du HQI (e.g., difficultés sociales etc.)
Bibliographie:
Allison, C., Baron-Cohen, S., Wheelwright, S., Charman, T., Richler, J., Pasco, G., & Brayne, C. (2008). The Q-CHAT (Quantitative CHecklist for Autism in Toddlers): A normally distributed quantitative measure of autistic traits at 18-24 months of age: preliminary report. Journal of Autism and Developmental Disorders, 38(8), 1414–1425. https://doi.org/10.1007/s10803-007-0509-7
American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (DSM-5®). American Psychiatric Pub.
Asperger, H. (1944). Die „Autistischen Psychopathen” im Kindesalter. Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten, 117(1), 76–136. https://doi.org/10.1007/BF01837709
Baron-Cohen, S., Wheelwright, S., Skinner, R., Martin, J., & Clubley, E. (2001). The Autism-Spectrum Quotient (AQ): Evidence from Asperger Syndrome/High-Functioning Autism, Males ... 5653411471
Boschi, A., Planche, P., Hemimou, C., Demily, C., & Vaivre-Douret, L. (2016). From High Intellectual Potential to Asperger Syndrome: Evidence for Differences and a Fundamental Overlap—A Systematic Review. Frontiers in Psychology, 7. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2016.01605
Chiang, H.-M., Tsai, L. Y., Cheung, Y. K., Brown, A., & Li, H. (2014). A Meta-Analysis of Differences in IQ Profiles Between Individuals with Asperger’s Disorder and High-Functioning Autism. Journal of Autism and Developmental Disorders, 44(7), 1577–1596. https://doi.org/10.1007/s10803-013-2025-2
Clarke, T.-K., Lupton, M. K., Fernandez-Pujals, A. M., Starr, J., Davies, G., Cox, S., Pattie, A., Liewald, D. C., Hall, L. S., MacIntyre, D. J., Smith, B. H., Hocking, L. J., Padmanabhan, S., Thomson, P. A., Hayward, C., Hansell, N. K., Montgomery, G. W., Medland, S. E., Martin, N. G., … McIntosh, A. M. (2016). Common polygenic risk for autism spectrum disorder (ASD) is associated with cognitive ability in the general population. Molecular Psychiatry, 21(3), 419–425. https://doi.org/10.1038/mp.2015.12
Constantino, J. N., & Todd, R. D. (2003). Autistic Traits in the General Population: A Twin Study. Archives of General Psychiatry, 60(5), 524–530. https://doi.org/10.1001/archpsyc.60.5.524
Doobay, A. F., Foley-Nicpon, M., Ali, S. R., & Assouline, S. G. (2014). Cognitive, Adaptive, and Psychosocial Differences Between High Ability Youth With and Without Autism Spectrum Disorder. Journal of Autism and Developmental Disorders, 44(8), 2026–2040. https://doi.org/10.1007/s10803-014-2082-1
Focquaert, F., & Vanneste, S. (2015). Autism spectrum traits in normal individuals: A preliminary VBM analysis. Frontiers in Human Neuroscience, 9. https://doi.org/10.3389/fnhum.2015.00264
Kanner, L. (1943). Autistic disturbances of affective contact. Acta Paedopsychiatrica, 35(4), 100–136.
O’Connell, K. S., McGregor, N. W., Lochner, C., Emsley, R., & Warnich, L. (2018). The genetic architecture of schizophrenia, bipolar disorder, obsessive-compulsive disorder and autism spectrum disorder. Molecular and Cellular Neuroscience, 88, 300–307. https://doi.org/10.1016/j.mcn.2018.02.010
Posserud, M.-B., Lundervold, A. J., & Gillberg, C. (2006). Autistic features in a total population of 7-9-year-old children assessed by the ASSQ (Autism Spectrum Screening Questionnaire). Journal of Child Psychology and Psychiatry, and Allied Disciplines, 47(2), 167–175. https://doi.org/10.1111/j.1469-7610.2005.01462.x
Ramus, F., et Gauvrit, N. (2017). La légende noire des surdoués. La Recherche.
Sniekers, S., Stringer, S., Watanabe, K., Jansen, P. R., Coleman, J. R. I., Krapohl, E., Taskesen, E., Hammerschlag, A. R., Okbay, A., Zabaneh, D., Amin, N., Breen, G., Cesarini, D., Chabris, C. F., Iacono, W. G., Ikram, M. A., Johannesson, M., Koellinger, P., Lee, J. J., … Posthuma, D. (2017). Genome-wide association meta-analysis of 78,308 individuals identifies new loci and genes influencing human intelligence. Nature Genetics, 49(7), 1107–1112. https://doi.org/10.1038/ng.3869
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je voulais faire de même, mais tu m'as devancée, Natacha T
(je vais en faire une version pdf, à partir de ce que tu as posté, et le mettrai ici, si tu n'y vois pas d'inconvénient)
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
lol, je l'ai fait aussi pour moi (et pour mon psychiatre ) donc je peux t'épargner ce boulot !
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Téléchargé !
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Zut, je viens de le finir (pas grave, ça ne m'a pas pris beaucoup de temps)
(j'ai corrigé quelques petites coquilles qui étaient dans l'article originel et refais un peu de mise en page. Je suis une fanatique de la mise en page )
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Modifié en dernier par Curiouser le lundi 2 novembre 2020 à 15:25, modifié 1 fois.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
C'est sur le site facebook.com qui ne va probablement pas disparaître avant très longtemps.
C'est pourquoi il y a des tests standard: par exemple pour les hypersensibilités, c'est facile d'avoir l'impression que tout le monde ressent la même chose.
Si tu vois la limite de ce qui te coûte beaucoup, il vaut clairement mieux ne pas la dépasser (dépasser ses limites est une contradiction dans la définition de la limite ).
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Disons que justement, la limite n'est pas claire pour moi puisque à plusieurs reprises déjà, je me suis retrouvée à craquer complètement. En fait, je ne vois rien venir et d'un coup, bam, y a plus personne... mais avant que ça arrive, je crois toujours que ça va aller, et je vois que les autres tiennent alors il n'y a pas de raison que moi, non. Mais si.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
L’article utilise la définition faite par Ramus du HQI « qui ferait consensus ». Tout est dit, pas besoin d’aller plus loin dans la lecture de cet article pour ma part. Étrange de confronter une définition récente de l’autisme avec une définition obsolète du HQi (issue des mêmes cerveaux de chercheurs d’une époque où ils leur paraissaient logique que le comportement des mères étaient là cause de l’autisme).
entrepreneur, surdoué, hyper-sélectivité alimentaire sévère depuis bb, Mottron friendly
PS : Ne vous embêtez pas à répondre à mes propos, je n'y répondrai pas. Je ne revendique rien, juste je me renseigne sur un symptôme en commun.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Un total non-sens pour qui connaît Ramus.
Sérieusement, arrête ce trollage, ça commence à bien faire.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Un article récent de Pascale Planche :
https://www.researchgate.net/publicatio ... n_Children
https://www.researchgate.net/publicatio ... n_Children
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Merci Jean. Je me permets de mettre ci-dessous la traduction (par Google) du résumé de cet article pour qui aurait, comme moi, du mal à lire directement en anglais sans passer par cette étape :
Certaines études récentes suggèrent que les profils psycho-cognitifs homogènes versus hétérogènes établis par les échelles de Wechsler sont des prédicteurs relativement bons des caractéristiques comportementales et des capacités adaptatives générales des enfants à haut potentiel intellectuel (HIP). Premièrement, la présente étude visait à tester l'hypothèse selon laquelle le profil de QI hétérogène peut être lié à des difficultés sociales, comportementales et émotionnelles chez les enfants atteints de HIP. Deuxièmement, en comparant les enfants HIP et les enfants atteints du syndrome d’Asperger associé à la HIP, notre objectif était d’identifier les caractéristiques cliniques possibles pour différencier ces profils.
Nous avons réalisé une étude comparative entre des enfants HIP avec un profil de QI homogène, des enfants HIP avec un profil de QI hétérogène, des enfants avec un syndrome d’Asperger associé à une HIP et des enfants au développement typique. Un total de 62 enfants, âgés entre 7 ans et 7 mois et 15 ans et 11 mois, ont été recrutés pour cette recherche. Le WISC-IV a été utilisé pour identifier les enfants atteints de HIP. Des tests appropriés ont été utilisés pour évaluer respectivement la cognition sociale et l'adaptation émotionnelle, les fonctions visuoperceptuelles et visuomotrices et la prévalence des troubles anxieux et dépressifs.
Résultats: L'existence de liens a été confirmée entre la configuration du profil et les capacités interactionnelles des enfants HIP. Certains registres de cognition sociale et d'affectivité pourraient représenter des indicateurs possibles pour distinguer le syndrome d'Asperger à très haut fonctionnement et la HIP sans troubles du spectre autistique. Conclusion: Les enfants HIP avec un profil de QI très hétérogène et des difficultés sociales et émotionnelles considérables courent un risque élevé d'être des enfants atteints du syndrome d'Asperger.
Certaines études récentes suggèrent que les profils psycho-cognitifs homogènes versus hétérogènes établis par les échelles de Wechsler sont des prédicteurs relativement bons des caractéristiques comportementales et des capacités adaptatives générales des enfants à haut potentiel intellectuel (HIP). Premièrement, la présente étude visait à tester l'hypothèse selon laquelle le profil de QI hétérogène peut être lié à des difficultés sociales, comportementales et émotionnelles chez les enfants atteints de HIP. Deuxièmement, en comparant les enfants HIP et les enfants atteints du syndrome d’Asperger associé à la HIP, notre objectif était d’identifier les caractéristiques cliniques possibles pour différencier ces profils.
Nous avons réalisé une étude comparative entre des enfants HIP avec un profil de QI homogène, des enfants HIP avec un profil de QI hétérogène, des enfants avec un syndrome d’Asperger associé à une HIP et des enfants au développement typique. Un total de 62 enfants, âgés entre 7 ans et 7 mois et 15 ans et 11 mois, ont été recrutés pour cette recherche. Le WISC-IV a été utilisé pour identifier les enfants atteints de HIP. Des tests appropriés ont été utilisés pour évaluer respectivement la cognition sociale et l'adaptation émotionnelle, les fonctions visuoperceptuelles et visuomotrices et la prévalence des troubles anxieux et dépressifs.
Résultats: L'existence de liens a été confirmée entre la configuration du profil et les capacités interactionnelles des enfants HIP. Certains registres de cognition sociale et d'affectivité pourraient représenter des indicateurs possibles pour distinguer le syndrome d'Asperger à très haut fonctionnement et la HIP sans troubles du spectre autistique. Conclusion: Les enfants HIP avec un profil de QI très hétérogène et des difficultés sociales et émotionnelles considérables courent un risque élevé d'être des enfants atteints du syndrome d'Asperger.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je suis tombée sur cet article d'Adeline Lacroix il y a peu.
C'est éclairant dans un monde où l'on prêtre au HQI des caractéristiques glanées ça et là, entretenant la confusion, et créant le risque de limiter l'accès aux soins en focalisant les gens sur un problème qui n'est manifestement pas sensé en être un.
Je vois les contenus type "10 signes que vous êtes surdoué" (parfois c'est 5 ou 20) fleurir un peu partout sur le net depuis quelques années, présentant des caractéristiques si floue que n'importe qui peut s'y reconnaître, et se clôturant systématiquement par une proposition de l'auteur de passer le bilan dans son cabinet : c'est malhonnête.
Parfois même je redoute que les TSA subissent le même traitement vu l'effet de mode (là où il y a forte demande, il y a argent à faire, et des gens malhonnêtes pour exploiter la mane).
C'est éclairant dans un monde où l'on prêtre au HQI des caractéristiques glanées ça et là, entretenant la confusion, et créant le risque de limiter l'accès aux soins en focalisant les gens sur un problème qui n'est manifestement pas sensé en être un.
Je vois les contenus type "10 signes que vous êtes surdoué" (parfois c'est 5 ou 20) fleurir un peu partout sur le net depuis quelques années, présentant des caractéristiques si floue que n'importe qui peut s'y reconnaître, et se clôturant systématiquement par une proposition de l'auteur de passer le bilan dans son cabinet : c'est malhonnête.
Parfois même je redoute que les TSA subissent le même traitement vu l'effet de mode (là où il y a forte demande, il y a argent à faire, et des gens malhonnêtes pour exploiter la mane).
@NatachaT pour moi l'interprétation de ton compagnon est la bonne: si l'on en croit l'idée qu'elle développe dans cet article, le hQI ne suffit pas à expliquer le fait que tu puisses être en difficulté, voir en situation de handicap (on peut trouver le mot fort, mais oui, quand on se trouve coincé durablement par des difficultés, on peut parler de handicap -même s'il est léger ou transitoire-), face à des choses qui ne semblent pas représenter un problème pour d'autres (puisque les HQI ne seraient pas plus disposés aux "difficultés d'ordre socio-émotionnelles").Spoiler :
Spoiler :
Sur le long et périlleux chemin du diagnostic