mayasoleil7 a écrit : ↑mercredi 28 novembre 2018 à 22:14 en discutant avec ma psychologue, elle m'a sorti que les autistes avaient peu d'empathie et moi sur les forums, j'entends le contraire. en citant des situations où je me croyais empathique, elle me dit finalement que ce n'est pas de l'empathie mais de l'identification ou lorsque j'ai pitié de quelqu'un c'est de la compassion. elle me dit qu'on en reparlera à la prochaine séance pour y voir plus clair. mais dans bien des situations, je suis submergée par l'émotion de l'autre parce que je me reconnais dans la situation, ou que je me dis que j'aurais très bien pu me retrouver dans la même situation qu'elle.
lorsque j'ai travaillé en foyer d'aide sociale à l'enfance, le situations de placement était telle que je me disais que moi aussi mes enfants pourraient être placés car j'étais un peu comme les parents qui ont des difficultés (sociaux, psychologiques, addictions...) et je ne savais plus faire la part des choses, ni analyser les choses car j'étais trop impliquée dans la situation...lorsque je me suis mise à la place des sans abri, je me suis rappelée qu'à un moment donnée de ma vie, j'avis envie de tout plaquer, boulot, mari, maison, pour devenir sdf ou prostituée tellement je me détestais et que je me sentais comme une moins que rien, donc je me disais que cela peut arriver à tout le monde de se retrouver à la rue (empathie ou identification?)
lorsque j'ai fait un stage avec les victimes de violences conjugales, j'étais dans la même situation... j'ai toujours choisi des situations lors d'exposés qui me touchait personnellement (borderline, automutilations, violence conjugales, violences faites aux femmes et la dedans j'avais de très bonnes notes mais résultat, dans mon métier d'éducatrice, j'étais perdue car je n'arrivais pas à mette une distance entre mon vécu et celui des personnes dont j'avais la charge... la compassion c'est quand je plaignais ma mère quand elle me disait en pleurs que ses petits enfants ne viendront jamais la voir parce que je ne voulais plus avoir de contact avec mon beau père qui m'a fait des attouchements et avec qi elle est toujours car elle ne m'a jamais cru...
bref je suis un peu perdue, je me disais empathique pour le métier d'éducatrice mais finalement, je suis peut être moins empathique que je ne le croyais. a approfondir avec ma psychologue.
et je lui demanderais des explications sur ces états de déréalisations que j'expérimente assez souvent. soit lorsqu'une personne pleure en réunion, soit lorsque je suis toute seule et que je ne ressens plus mon corps ou que je suis débordée par mes émotions .
et vous qu'en pensez vous?
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tu me sembles vivre une forme d'empathie (sachant qu'il n'y a pas une définition exacte/unique) qui toucherait aux émotions et à l'identification, voire à la sympathie.... dans le langage courant on décrit l'empathie comme "se mettre à la place de l'autre" cependant l'expression reste ambiguë parce qu'elle peut signifier "imaginer vivre le même contexte, tout en restant soi" ou à contrario "comprendre ce que la personne vit jusqu'à être capable de deviner ses réactions/pensées" (ce pourquoi des psychopathes peuvent être cognitivement empathiques)...
concernant la sympathie, je cite wikipedia en mettant en gras la subtilité :
il convient de préciser qu'en pratique, les gens que l'on considère comme "empathiques" peuvent également se tromper... ou bien ils peuvent avoir l'impression de se comprendre par contagion émotionnelle sans vraiment se comprendre au fond... l'empathie revêt donc plusieurs formes et stratesLe mot "sympathie" peut également signifier être touché par des sentiments ou des émotions. Ainsi, l'essence de la sympathie est la préoccupation forte qu'on ressent pour autrui. La sympathie existe lorsque les sentiments ou émotions d'une personne sont profondément compris et appréciés par une autre personne. L'état psychologique de la sympathie est étroitement lié à celui de la compassion, de l'empathie et de préoccupation empathique. Bien que l'empathie et la sympathie soient souvent utilisés indifféremment, une variation subtile dans l'usage courant peut être détectée. Faire preuve d'empathie, c'est répondre à l'état émotionnel d'un autre en renvoyant des sentiments d'un genre similaire8. La sympathie comprend non seulement l'empathie (mais pas toujours car l'erreur de jugement sur l'émotion de l'autre est aussi possible), mais implique aussi d'avoir un regard positif ou une préoccupation non éphémère pour l'autre personne.
si je devais résumer
empathie : portée vers la compréhension au sens large (c'est à dire émotionnelle (d'où souvent identification) ou cognitive)
sympathie : attitude positive à l'égard d'autrui, avec une possible empathie
compassion : ressentir avec et chercher à venir en aide, mais ne pas forcément comprendre
contagion émotionnelle : transfert d'émotions
identification non empathique : il arrive que des personnes prêtent à tort des pensées/émotions à une autre personne qui ne les vit pas... tout en se reconnaissant dans leur situation et se retrouvant submergées par leurs sentiments
donc au final je dirais que chez toi, il y a peut-être un peu de tout ... puisque tous ces concepts peuvent conjointement et simultanément se mêler à des degrés divers...
je pense que la psy fait erreur et qu'avoir pitié de quelqu'un se rapprocherait plus de la sympathie (car avoir pitié n'est pas une condition nécessaire à l'action)elle me dit finalement que ce n'est pas de l'empathie mais de l'identification ou lorsque j'ai pitié de quelqu'un c'est de la compassion
... bien que la compassion prend originellement naissance dans la pitié (on "compatit" pour quelqu'un, mais peut-être qu'on ne lui vient pas en aide !)
Toujours wikipedia :
La compassion (du latin : cum patior, « je souffre avec » et du grec συμ πἀθεια , sym patheia, sympathie) est un sentiment par lequel un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui, et poussé à y remédier, par amour ou morale. D'où le besoin de ce mot, ainsi que de celui d'empathie. Les termes pitié et compassion sont souvent utilisés comme synonymes, bien qu'il existe des différences qui font que la compassion peut être considérée comme une vertu et non un seul affect. La « miséricorde » ou « commisération » peut s'apparenter à la compassion avec une sémantique plus religieuse.