Je suis pas mal négative en ce moment, mais franchement je pense qu'amener une personne à prendre conscience de son autisme n'a pas tellement d'intérêt quand on voit l'absence totale d'aide, de soutien ou de conséquences positives.
Bon, je crois ça se justifie tout de même s'il y a une vraie souffrance ou des périodes de crises intenses, et pas seulement pour les personnes en institutions. Genre, si ça permet d'arrêter un suivi psychanalytique culpabilisant, ou d'éviter un 8ème burnout, etc.
Je vois des traits autistiques chez des proches aussi. Mais bon, mon frère vit très bien puisqu'il vit seul avec un travail qu'il s'est créé sur mesure. Ok, il est totalement invivable, mais ça tombe bien puisque personne n'a à le supporter au quotidien. Et puis toute la famille est persuadée que s'il peut oublier de donner ou prendre des nouvelles pendant plusieurs mois c'est parce que c'est un génie excentrique.
(alors que moi c'est parce que je suis méchante et insensible, cherchez l'erreur - oui, c'est moi l'erreur)
Un de mes collègues est épileptique, voix monocorde, parle seul, se balance, en décalage complet dans les discussions, etc. Je ne vais pas lui parler de ça. Il a l'air de vivre normalement, et puis en quoi ça me concerne ?
Benoit a écrit :Ce que je veux dire par equilibre, c'est qu'un adulte Asperger pere de famille (par exemple) a de bonnes chances de connaitre deja son 'mode de fonctionnement' et d'avoir compris en quoi il differe de la normalite. Ca fait partie de l'experience de vie.
Suivant son mode de fonctionnement et son appetance pour la logique, il connaitra deja la symptomatologie soit de facon empirique, soit de facon formelle.
Tout à fait. Même si on peut ne pas avoir conscience de certaines choses, je ne pense pas qu'à l'âge adulte on découvre d'un coup qu'on a un fonctionnement différent. A la lecture des traits caractéristiques du TSA, on se reconnait sans avoir à passer par un tiers, parce qu'on sait déjà, au moins l'essentiel.
J'aurai aimé réussir à l'expliquer à ces soit-disant spécialistes du SA qui m'ont refusé dernièrement l'accès aux groupes d'habiletés sociales parce qu'il faut déjà que je prenne conscience de mon SA et de comment il m'affecte. C'en serait presque drôle, s'ils n'étaient pas la seule "aide" disponible dans le département.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.