Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.

Considérez-vous que vous "êtes" asperger/aspie ou que vous "avez" le SA

Je considère que je suis Aspie/Asperger/autiste, que ça fait partie de moi, que c'est mon fonctionnement
17
68%
Je considère que je suis Aspie/Asperger/autiste mais en voyant cela comme quelque chose dont je pourrais me défaire/débarrasser
0
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Je considère que j'ai le SA/l'Asperger's mais sans y voir de connotation pathologisante
6
24%
Je considère que j'ai le SA/l'Asperger's/une forme de maladie dont j'aimerais être débarrassé
1
4%
Je ne me considère ni comme aspie/autiste ni comme ayant le SA
1
4%
 
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Mizton
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Re: Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Message par Mizton »

bidouille a écrit :oui mais si quelqun dit "je suis atteint du SA" il dit juste qu'il est aspie, si toi tu pars dans l'interpretation , que si il dit ca c'est par ce qu'il pense que le SA est une maladie sinon il l'aurait dit autrement.... tu interpretes au dela de ce qu'il veut dire. Car tu te bloque sur le mot "atteints" et pas sur le fond de la phrase.
Non, je vais pas partir dans l'interprétation, mais je vais lui demander pourquoi il parle d'être "atteint" de ça, comme si c'était une maladie (on est pas "atteint de" à part pour parler de maladie, et ça c'est pas vraiment de l'interprétation..... mais du vocabulaire justement !)

Par contre, considérer que celui qui dit "je suis atteint du SA" dit juste qu'il est aspie, c'est aussi une interprétation.... pas forcément correcte ^_~.
Dire qu'on est atteint de quelque chose, ce n'est généralement pas innocent. Tu as déjà dit une fois que tu étais "atteinte" de quelque chose, dans d'autres cas que pour parler d'une maladie ?

La plupart des gens vont au plus simple, et s'ils veulent dire qu'ils sont aspies, ils disent qu'ils sont aspies (le verbe être est d'ailleurs bien plus simple et direct que le verbe "atteindre", donc la personne n'ayant pas ou peu de vocabulaire ira d'emblée utiliser "être"... Sauf éventuellement s'il parle volontairement de maladie.)
Je sais pas si je suis très clair. Mais c'est un peu comme "souffrir". Tu ne vas pas dire "je souffre du syndrome d'asperger" si... tu n'en souffres pas. Dire que l'on est "atteint" de quelque chose, ça exprime tout de même une forme de souffrance.. Être "atteint de", c'est être "affligé de"... Et ça ce n'est pas de l'interprétation, c'est du vocabulaire.
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Re: Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Message par Someone »

Mizton a écrit : Je sais pas si je suis très clair. Mais c'est un peu comme "souffrir". Tu ne vas pas dire "je souffre du syndrome d'asperger" si... tu n'en souffres pas. Dire que l'on est "atteint" de quelque chose, ça exprime tout de même une forme de souffrance.. Être "atteint de", c'est être "affligé de"... Et ça ce n'est pas de l'interprétation, c'est du vocabulaire.
Bah alors moi je suis Asperger (mais pas Aspie) je suis autiste, ou j'ai Asperger et j'ai une forme d'autisme, je m'en fous.
Mais dans les deux cas ben j'en souffre, peu importe que ce soit de ce que j'ai ou de ce que je suis ou des deux mais ça moi ça m'ait arrivé de le dire oui.

(A côté de ça je pense que je souffre aussi de pas mal de trucs qui ne sont ni des maladies ni des défauts et qui font partie intégrante de ce que je suis donc je les ai et je les "suis" (désolé) ça m'empêche pas d'en souffrir mais elles sont indissociables de qui je suis de ce que je suis, on peut souffrir de choses qui ne sont pas connotées par les autres/la norme/le vocabulaire/les voisins/etc négativement...)


Mais je continue à croire, même en étant très moyennement anglophone que c'est surtout une question de langue ces formulations. (Pour revenir au sujet de base)
bidouille
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Re: Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Message par bidouille »

Moi si quelqun me fais la lecon sur la facon que j'ai de m'exprimer en chipotant comme ca sur un mot je crois que j'arrete de me fatiguer a lui dire quelquechose. lol
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Mizton
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Re: Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Message par Mizton »

Il n'est pas question de faire la leçon, mais juste d'avoir conscience qu'on ne dit pas les choses de la même façon suivant ce que l'on met derrière.
C'est bien beau de parler d'interprétation, mais l'interprétation que peuvent faire les gens de ce que l'on dit peut provenir aussi entre autres choses de la façon dont on les dit (et je ne parle pas du ton employé ou de ce genre de choses là, mais du vocabulaire utilisé)
Ce n'est pas chipoter, c'est être précis (et il me semble quand même qu'ici les gens attachent assez d'importance aux précisions et aux détails :p). On a la chance d'avoir un vocabulaire relativement riche, permettant de pouvoir exprimer nuances et subtilités, ce serait quand même dommage d'utiliser tout un tas de mots de façon interchangeable.

Et si je dis tout ça c'est pas pour chipoter sur la façon dont untel ou untel s'expriment, je suis assez intelligent je pense pour être capable de voir où quelqu'un veut en venir la plupart du temps même s'il ne s'exprime pas très bien ou avec précision... C'était uniquement pour préciser les sous-entendus que peuvent induire certaines formulations, et que c'est en maitrisant le vocabulaire qu'on peut aussi agir contre les discriminations et les préjugés.

Regardez, l'autre jour sur une brochure d'autisme44 je lis "Agir ensemble contre l'autisme".... Ben moi ça me choque. Même si à leur yeux ça n'a pas de connotation négative, le fait être qu'il ya le fait d'être CONTRE quelque chose (plutôt que de proposer d'apporter du soutien etc). Remplacez le terme autisme contre "cancer" et hop, ni vu ni connu. Or perso, je ne considère pas sur un même plan autisme et cancer !! Et je ne vois pas comment une asso peut vouloir aider les autistes à se sentir mieux, à avoir confiance en eux pour affronter leurs difficultés etc si on présenter leur particularité comme "un truc contre lequel il faut agir/se battre".
Ceci dit pour finir l'anecdote, récemment j'ai pu constater qu'ils avaient modifié leurs brochures (peut-être avaient-ils reçu trop de remarques ?) en supprimant leur formulation initiale.
Alors certains diront : oh ça va on va pas chipoter sur un terme de vocabulaire !
Sauf que ben, si on veut que les mentalités évoluent, faut commencer par changer la façon dont on parle des choses !

Après, que certains se considèrent malades, ou porteurs d'un handicap etc, ça leur appartient, et c'est pour ça que je voulais poser la question ici, pour savoir comment vous ressentiez cela et si la formulation "d'avoir un syndrome" ou "d'être atteint d'autisme/du SA etc" vous gênait ou non.

Someone : Que l'on puisse souffrir du fait d'être asperger/aspie, c'est une chose, mais ça n'implique pas non plus forcément que l'on considère "souffrir du syndrome d'asperger" (dans le sens "être atteint de", "souffrir d'une maladie"). On peut souffrir de tout un tas de truc, c'est sur, mais dans ce que tu dis, tu dis bien que tu souffres de choses qui font partie intégrante de toi, qui entrent dans la constitution de "qui tu es". Or c'est encore différent de se sentir "atteint" d'un truc qui impliquerait que ça soit soignable ou que ce soit quelque chose que l'on puisse faire disparaitre, comme une tumeur par exemple. Comme j'avais lu quelque part sur ce forum, on ne peut pas dissocier la personne de son asperger, parce que c'est pas quelque chose d'externe qui pourrait être supprimé ou endormi, c'est lié intrinsèquement à la personne et supprimer son asperger reviendrait à supprimer la personne que l'on connait.
Exactement comme on pourrait le dire de surdoués, ou de toute personne au "fonctionnement différent".

Tiens ça me fait pensé que j'avais pas répondu à la remarque sur les termes différents concernant les surdoués. Je ne suis pas sûr que ce soit lié à du "politiquement correct" en fait, surtout que les débats en question ont lieu, d'après ce qui était dit, sur les forums de surdoués. Je pense que c'est davantage lié à un mauvais choix de termes, qui ne reflètent aucunement la réalité des choses.
Genre "enfant précoce" qui sous entendrait que c'est un enfant "en avance", mais qui dit "en avance" dit "peut être rattrapé"... Ce qui induit que la dite précocité pourrait disparaitre avec l'âge. (un peu comme les gamins qui grandissent tôt mais qui après se font rattraper par ceux dont la croissance est plus tardive). Donc non seulement le terme est absolument incohérent avec ce qu'est le fonctionnement des "surdoués", mais en plus il provoque une grande incompréhension générale et une incapacité pour la masse à comprendre ce que ça peut vouloir dire.
Le terme surdoué a ce côté "sur-quelque chose", supérieur à.. ce qui est un peu contreproductif, vu que ben forcément, les gens n'aiment pas ce qui a la prétention de se dire supérieur, or en plus la douance n'a rien d'une "supériorité"... Donc là encore => incompréhensions, malentendus, et préjugés négatifs quasi instantanés.

Alors ouais, en France ya pas de terme vraiment adéquat et c'est un peu dommage... Moi personnellement je n'aime pas le terme de zèbre, mais il est pas franchement pire qu'un autre. Après perso je m'en fous un peu, mais ça oblige à expliquer à chaque fois ce que surdoué veut dire en rassurant sur le côté "sur-..." qui nooon, n'implique pas de supériorité, de jugement de valeur etc -_-. Ce qui fait en fait qu'on en parle pas en fait, alors que franchement il n'y aurait pas de raisons à ce que ce soit tabou... ça l'est d'ailleurs beaucoup moins dans les pays anglophones il me semble.
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Re: Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Message par Someone »

Mizton a écrit : Someone : Que l'on puisse souffrir du fait d'être asperger/aspie, c'est une chose, mais ça n'implique pas non plus forcément que l'on considère "souffrir du syndrome d'asperger" (dans le sens "être atteint de", "souffrir d'une maladie"). On peut souffrir de tout un tas de truc, c'est sur, mais dans ce que tu dis, tu dis bien que tu souffres de choses qui font partie intégrante de toi, qui entrent dans la constitution de "qui tu es". Or c'est encore différent de se sentir "atteint" d'un truc qui impliquerait que ça soit soignable ou que ce soit quelque chose que l'on puisse faire disparaitre, comme une tumeur par exemple. Comme j'avais lu quelque part sur ce forum, on ne peut pas dissocier la personne de son asperger, parce que c'est pas quelque chose d'externe qui pourrait être supprimé ou endormi, c'est lié intrinsèquement à la personne et supprimer son asperger reviendrait à supprimer la personne que l'on connait.
Exactement comme on pourrait le dire de surdoués, ou de toute personne au "fonctionnement différent".
Oui je comprends ce que tu dis, enfin je pense, mais j'ai pas de "réponse" parce que pour moi (mais vraiment pour moi ) ça va un peu trop loin . (Je sais pas comment dire)
Mizton a écrit : Alors ouais, en France ya pas de terme vraiment adéquat et c'est un peu dommage... Moi personnellement je n'aime pas le terme de zèbre, mais il est pas franchement pire qu'un autre. Après perso je m'en fous un peu, mais ça oblige à expliquer à chaque fois ce que surdoué veut dire en rassurant sur le côté "sur-..." qui nooon, n'implique pas de supériorité, de jugement de valeur etc -_-. Ce qui fait en fait qu'on en parle pas en fait, alors que franchement il n'y aurait pas de raisons à ce que ce soit tabou... ça l'est d'ailleurs beaucoup moins dans les pays anglophones il me semble.
Bah en fait si on remplace les termes liés à la douance par les termes liés à Asperger dans ton paragraphes, pour moi on obtient à peu de choses près ce que je pense souvent.
Au fond j'm'en fous de dire/me considérer comme être ou avoir Asperger (et je n'aime pas le terme aspie mais bon, il est pas pire qu'un autre), de toute façon, faut expliquer à chaque fois à moins qu'en face il y ait quelqu'un qui connaisse parce qu'il est concerné d'une façon ou d'une autre (et dans l'hypothèse où il sait ne pas faire d'amalgame).
Et puis après, moi j'en parle que quand c'est obligé, quand je n'ai aucune autre solution, et il y a toujours une explication plus ou moins longue derrière et c'est toujours à des gens avec qui je n'entretiens aucun affect (médecins, travailleur social, mdph etc) et dans ces moments là, ça change pas grand chose que je dise j'ai ou je suis Asperger. Ni pour moi ni pour eux. Ce qui ressort c'est Asperger et ce qui intéresse, de manière plus ou moins "saine" c'est ce que c'est.

D'ailleurs souvent ces personnes extérieures considèrent , à l'énoncé par exemple des difficultés que ça engendre que j'AI ces difficultés et que donc c'est un peu facile de se cacher derrière (parfois c'est pas irrespectueux mais bon) mais quand même que je SUIS Asperger/autiste.
Et, même si je suis d'accord avec toi sur le fait que les mots sont importants et qu'en effet dire je suis ou j'ai induit des trucs différents, en pratique, bah ça change rien du tout.
Il y a eu des médecins à qui j'ai dit que j'étais Asperger et qui m'ont dit "vous avez le syndrome d'Asperger " et d'autres l'inverse. Mon psychiatre lui même jongle un peu de l'un à l'autre pas forcément pour mettre un truc derrière, parce que dans la pratique, c'est un peu pareil et que sinon ça reste un débat (intéressant) de vocabulaire, de mots qui ne change rien au quotidien. C'est intéressant d'y penser, amusant même quand on aime les mots et réfléchir avec mais ça n'aide pas et n'apprend rien.
(Par contre avoir Asperger c'est juste traduire de l'anglais, personne ne comprend)

On sait pas -encore- assez ce que c'est que Asperger pour ça, pour moi c'est un peu précipité de se pencher sur cette distinction en dehors de sa propre définition personnelle. Moi je considère que j'ai pas le temps de me demander si je pense , si mon vécu m'amène à me penser être ou avoir Asperger, c'est stérile (pour moi hein!) donc je m'en fous.
Quand il n'y aura plus besoin d'expliquer en long en large et en travers ce que c'est et/ou de démontrer que c'est un vrai truc et qu'on est pas un simulateur, quand ce sera une évidence pour la majorité des gens, qu'ils n'auront même plus à réfléchir pour se dire que ya pas que les enfants qui sont/ont Asperger/sont autistes, que ça ne part pas avec les années ou le jour des 18 ans. Qu'on est/qu'on a Asperger toute sa vie. Quand ils ne se diront pas Asperger = t'es un génie des maths/un génie tout court, vas-y montre ça doit être fascinant pour la suite te faire comprendre que tu n'as plus d'intérêt et/ou ils ne te croient pas/plus quand ils constatent que t'es pas ce qu'ils imaginent, quand il y a autant d'Asperger qu'il y a de gens qui sont/ont Asperger ce sera communément admis etc etc (ça peut durer des pages)

Bref, quand ce sera un peu plus sécurisé/déculpabilisé comme terrain de devoir/vouloir dire/montrer/s'assumer comme étant ou ayant Asperger, (et pour l'entourage aussi) alors là à ce moment là oui, je pense que ce sera intéressant de pouvoir réfléchir à savoir si au fond je considère que je le suis ou que le l'ai, ou les deux.

En attendant j'men fous parce que en trouver la réponse ça m'aidera pas au quotidien, sans doute pour d'autres oui, mais moi j'ai compris que pour moi non. C'est aussi pour ça que même si je discute un peu ici je n'ai pas répondu à ton sondage.
En attendant, je le dis à personne parce que j'ai pas envie ni la force d'expliquer/justifier/démontrer et que je suis arrivé à un âge/un point où finalement même si ça n'ôte rien au fait que ça fait mal c'est plus "facile" d'être juste le bizarre que l'Asperger/celui qui a Asperger, et que c'est une étiquette plus large aussi qui m'offre plus de portes de sorties, que je maitrise peut-être mieux.
En attendant même pour moi qui aime passionnément les mots et le vocabulaire, ce n'est que une question de vocabulaire. Et le décortiquer sur ce coup là ne m'apporte rien.

(Mais attention, je ne dénigre pas ni ne critique ta question et réflexion de départ que je peux trouver intéressante et qui a un sens mais abstraitement. Et je connais les autres exemples que tu prends pour étayer tes arguments (douance, transidentité, cancer, handicaps, être homo/avoir une sexualité ou un affect homo -la aussi c'est différent, pour moi le mot homosexuel est impudique (dans les deux sens) la sexualité des gens n'est pas forcément leur identité, mais on ne dit pas homo-identité, et ..... j'allais encore faire une méga parenthèse qui ne sert pas), donc je connais ces domaines là aussi, et c'est pareil, les questions de vocabulaire, de être ou avoir , de "ça fait partie de qui je suis" ou "je me suis construit avec en parallèle" sont intéressantes mais stériles tant qu'il faut expliquer, et au final un détail vraiment infime (sans pour autant être à négliger).
Pareil, si certains ont besoin ou savent se définir par rapport à Asperger je trouve leur réponse enrichissante, dans la mesure où ça leur apporte quelque chose, seulement dans cette mesure.)

J'suis vraiment désolé d'être si brouillon, ton "fil" m'intéresse alors j'y participe (ce qui est déjà énorme pour moi, mais sinon c'est pas pour rien que je suis plus du côté des lecteurs "passifs" d'habitude) et je fais des posts trop longs à mon goût, vu que dans la vie je m'exprime en deux trois phrases courtes sur quasiment tout, même dans les discussions approfondies.

(et juste en PS complètement inutile mais si je l'écris pas je vais m'auto-frustrer, on peut communiquer de tonnes de façons différentes qu'avec le vocabulaire et les mots. Bon, ici c'est un peu différent évidemment mais c'est parce que j'ai lu plus haut ton échange avec euh, je crois Bidouille (j'espère ne pas me tromper.)

Bon ce coup ci j'arrête de dériver. :oops:

Bon après-midi,
Someone.
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Re: Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Message par Jacline »

Mizton a écrit : Je ne comprends pas trop ton message Jacline, et où tu veux en venir en fait. Oui, je dis être neuro pas très typique, c'est bien justement sur cette distinction du "être" et du "avoir" que je base ma réflexion quant à ce fil de discussion.
Je ne saisis pas l'énervement que j'interprète (peut-être à tort ?) dans votre message, dû à une forte utilisation de points d'exclamation. Et je vois mal le lien avec ce qui s'est dit auparavant.
Mizton,
Oui, il y avait quelque énervement, peut-être mal-t-à propos...
Cela me semblait une question typique de neuro-typique. Si le neuro-typique existe vraiment. Vous vous posez la question par rapport aux autistes Asperger mais pas par rapport à vous. Diriez-vous que vous avez le "neuro-pas-très-typique" ? Vous êtes !

Un grand Asperger a répondu à la question des parents qui souhaiteraient un enfant sans autisme...

Mais encore plus d'énervement par rapport à ça :
bidouille a écrit : Et je trouve meme en discutant du handicap avec des personnes non concernés ils ont une vision très negative et ne concoivent pas que les handicapés puissent avoir des droits simmilaire aux leurs.

qui est honteux... Non ? !!!
Jacline
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Psycholoque clinicienne à la retraite. Oui, oui !
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Re: Sorte de sondage sur votre vision du SA..

Message par Mizton »

Jacline a écrit : Cela me semblait une question typique de neuro-typique. Si le neuro-typique existe vraiment. Vous vous posez la question par rapport aux autistes Asperger mais pas par rapport à vous. Diriez-vous que vous avez le "neuro-pas-très-typique" ? Vous êtes !
J'ai mal du m'exprimer alors, car moi personnellement je ne me pose pas la question. D'ailleurs en lisant mes messages, je ne m'en cache pas vraiment, et tu pourras voir que je considère clairement ça comme un fonctionnement (différent de celui de la majorité des gens, pour faire simple).
Par ailleurs, mais c'est un détail, je ne suis pas vraiment ce qu'on pourrait qualifier de neuro-typique. Et la "question" que je me posais ce n'était pas de savoir si moi, en tant que non-asperger, je considère que vous "avez" quelque chose, ou êtes quelque chose (pas de connotation négative dans mon utilisation de "quelque chose", il pourrait être remplacé par un peu n'importe quel adjectif en fait), mais si vous, en tant qu'aspies/personnes autistes vous considérez que vous êtes ainsi ou que vous avez "un syndrome".. Parce que moi, ça me choque de lire "les enfants atteints d'autisme" (doublement d'ailleurs, pour le fait que comme l'a souligné Someone, ça ne semble concerner que les enfants, miraculeusement à l'âge adulte ya plus d'autisme ; et pour le "être atteint de"....) et que je voulais savoir si en tant que personnes concernées vous étiez ok avec ces dénominations qui sont porteuses de messages forts (et pas franchement positifs ni réalistes) ou non.

J'espère que c'est plus clair maintenant :)
Mais encore plus d'énervement par rapport à ça :
bidouille a écrit : Et je trouve même en discutant du handicap avec des personnes non concernés ils ont une vision très négative et ne conçoivent pas que les handicapés puissent avoir des droits similaire aux leurs.
qui est honteux... Non ? !!!
[/color]
[/quote]
Ha oui c'est clair... C'est malheureux, parfois j'ai l'impression que certaines personnes ont besoin d'être un jour directement concernées pour pouvoir changer leur point de vue sur ce genre de sujets...


Someone, je te remercie pour ce long post, même s'il est long, il est intéressant et ça aurait été dommage qu'il ne se résume qu'à deux ou trois phrases.
Je comprends ce que tu veux dire, après je me dis que ce qui peut sembler stérile maintenant ne le sera peut-être pas rétrospectivement, plus tard. Non pas uniquement quand les gens auront déjà changé leur vision de l'autisme / d'Asperger, mais parce que je me dis (et je me trompe peut-être), que s'approprier la façon dont on parle de soi ça peut contribuer justement à changer les mentalités. Pas forcément au niveau "officiel" (les exemples que tu cites comme l'administration, les médecins, etc) mais auprès des gens au sens large. Un peu comme de - attention terme moche - l'"empowerment" (j'avais prévenu :sick: ). Même si je ne l'accompagne pas d'un élan militant de malade blabla.
Mais je crois au pouvoir de la transmission qui devient habitude etc. Je ne suis pas très clair, mais par exemple : Une personne dite surdouée, qui se fait qualifier de "précoce" par tout le monde et qui va en parler à son/sa compagn-on-e en insistant sur le fait que 'surdoué' c'est plus adapté (bon mon exemple est un peu pourri vu que surdoué c'est assez contestable comme terme, mais admettons). Le/la compagn-on-e en parlera à son tour en ces termes, et à la limite expliquera pourquoi c'est plus adéquat que celui de "précocité" etc. Et petit à petit, à grande échelle, ça peut rendre le second terme plus utilisé et donc plus généralisé que "précocité".
Je suis peut-être trop utopiste ^^" Mais c'est sur que les explications sont quasiment toujours incontournables :/ Par contre, bon moi ce n'est que mon avis extérieur et ça vaut ce que ça vaut (et bien sûr c'est ultra personnel), mais je pense que le fait de préférer passer pour le "bizarre" que pour "l'autiste/l'asperger" etc, c'est davantage valable auprès d'organismes, d'administrations, de boulot, médecins, commerçants etc qu'auprès de proches, famille, etc. Dans le sens où bon, quand il y a un lien plus fort, ça peut être quand même plus "confortable" d'être mieux compris. Je vois par exemple que pour mon copain, expliquer à ma famille pourquoi il pouvait donner l'impression parfois d'être impoli, froid, de mauvaise humeur etc, ça a aussi permis qu'eux, de leur côté, prennent ses difficultés en compte à leur juste valeur. Ça évite des vexations inutiles, des jugements de valeur qui sont, malheureusement, "compréhensibles" mais dont on se passerait bien etc. Et ça n'a pas été vain, dans ce cas de figure précis. Bien sûr, ça dépend de nombreux paramètres, et ce qui a été possible là ne le serait probablement pas pour d'autres/dans d'autres situations. Mais ça peut apporter un mieux aussi.

Enfin on dérive beaucoup du sujet initial là, pardon. (mais je trouve ça intéressant d'avoir les points de vue de chacun, ça élargit les horizons ^^)

Enfin, je conçois que ça puisse être perçu comme une réflexion inutile, selon les gens.
Tiens par contre, pour l'anglais, en fait il me semble qu'on dit "I have Asperger's" et le 's sous-entend le "syndrome", vu que c'est un "'s" de euh, qualification. Donc dans ce cas ça correspond à la lettre au "j'ai le syndrome d'asperger/ le SA" français :).


edit : ha oui juste : pour le fait qu'il est possible de communiquer de plein d'autres façon qu'avec le vocabulaire et les mots, je le sais bien et n'avais pas l'intention d'occulter toutes ces méthodes de communication, le langage non verbal, la communication des émotions par l'image, le son, la langue des signes, le dessin, les systèmes d'idéogrammes etc. Mais à partir du moment où l'on utilise le langage parlé et le vocabulaire (entre personnes parlant la même langue surtout), autant bien le faire :)
Le jour où j'ai appris la différence concrète entre "convaincre" et "persuader", je n'ai plus jamais utilisé ces deux termes de façon interchangeable. ça m'a permis d'être plus précis lorsque je m'exprime (aussi bien à l'oral qu'à l'écrit) et même si beaucoup de gens ne font pas la distinction entre les deux, c'est intéressant de distinguer la nuance apportée par l'usage de l'un ou de l'autre, surtout lorsqu'on lit ou une fois qu'on a précisé la différence à un interlocuteur qui l'ignorait jusqu'à présent :)
Mais cette recherche de la précision et de la correspondante la plus adéquate possible entre un mot et le sens qu'on lui donne me pose par contre pas mal de problèmes lors de traductions... parce que là.. c'est difficile de savoir quel terme exact aurait employé l'auteur original !
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