Mizton a écrit :
Someone : Que l'on puisse souffrir du fait d'être asperger/aspie, c'est une chose, mais ça n'implique pas non plus forcément que l'on considère "souffrir du syndrome d'asperger" (dans le sens "être atteint de", "souffrir d'une maladie"). On peut souffrir de tout un tas de truc, c'est sur, mais dans ce que tu dis, tu dis bien que tu souffres de choses qui font partie intégrante de toi, qui entrent dans la constitution de "qui tu es". Or c'est encore différent de se sentir "atteint" d'un truc qui impliquerait que ça soit soignable ou que ce soit quelque chose que l'on puisse faire disparaitre, comme une tumeur par exemple. Comme j'avais lu quelque part sur ce forum, on ne peut pas dissocier la personne de son asperger, parce que c'est pas quelque chose d'externe qui pourrait être supprimé ou endormi, c'est lié intrinsèquement à la personne et supprimer son asperger reviendrait à supprimer la personne que l'on connait.
Exactement comme on pourrait le dire de surdoués, ou de toute personne au "fonctionnement différent".
Oui je comprends ce que tu dis, enfin je pense, mais j'ai pas de "réponse" parce que pour moi (mais vraiment pour moi ) ça va un peu trop loin . (Je sais pas comment dire)
Mizton a écrit :
Alors ouais, en France ya pas de terme vraiment adéquat et c'est un peu dommage... Moi personnellement je n'aime pas le terme de zèbre, mais il est pas franchement pire qu'un autre. Après perso je m'en fous un peu, mais ça oblige à expliquer à chaque fois ce que surdoué veut dire en rassurant sur le côté "sur-..." qui nooon, n'implique pas de supériorité, de jugement de valeur etc -_-. Ce qui fait en fait qu'on en parle pas en fait, alors que franchement il n'y aurait pas de raisons à ce que ce soit tabou... ça l'est d'ailleurs beaucoup moins dans les pays anglophones il me semble.
Bah en fait si on remplace les termes liés à la douance par les termes liés à Asperger dans ton paragraphes, pour moi on obtient à peu de choses près ce que je pense souvent.
Au fond j'm'en fous de dire/me considérer comme être ou avoir Asperger (et je n'aime pas le terme aspie mais bon, il est pas pire qu'un autre), de toute façon, faut expliquer à chaque fois à moins qu'en face il y ait quelqu'un qui connaisse parce qu'il est concerné d'une façon ou d'une autre (et dans l'hypothèse où il sait ne pas faire d'amalgame).
Et puis après, moi j'en parle que quand c'est obligé, quand je n'ai aucune autre solution, et il y a toujours une explication plus ou moins longue derrière et c'est toujours à des gens avec qui je n'entretiens aucun affect (médecins, travailleur social, mdph etc) et dans ces moments là, ça change pas grand chose que je dise j'ai ou je suis Asperger. Ni pour moi ni pour eux. Ce qui ressort c'est Asperger et ce qui intéresse, de manière plus ou moins "saine" c'est ce que c'est.
D'ailleurs souvent ces personnes extérieures considèrent , à l'énoncé par exemple des difficultés que ça engendre que j'AI ces difficultés et que donc c'est un peu facile de se cacher derrière (parfois c'est pas irrespectueux mais bon) mais quand même que je SUIS Asperger/autiste.
Et, même si je suis d'accord avec toi sur le fait que les mots sont importants et qu'en effet dire je suis ou j'ai induit des trucs différents, en pratique, bah ça change rien du tout.
Il y a eu des médecins à qui j'ai dit que j'étais Asperger et qui m'ont dit "vous avez le syndrome d'Asperger " et d'autres l'inverse. Mon psychiatre lui même jongle un peu de l'un à l'autre pas forcément pour mettre un truc derrière, parce que dans la pratique, c'est un peu pareil et que sinon ça reste un débat (intéressant) de vocabulaire, de mots qui ne change rien au quotidien. C'est intéressant d'y penser, amusant même quand on aime les mots et réfléchir avec mais ça n'aide pas et n'apprend rien.
(Par contre avoir Asperger c'est juste traduire de l'anglais, personne ne comprend)
On sait pas -encore- assez ce que c'est que Asperger pour ça, pour moi c'est un peu précipité de se pencher sur cette distinction en dehors de sa propre définition personnelle. Moi je considère que j'ai pas le temps de me demander si je pense , si mon vécu m'amène à me penser être ou avoir Asperger, c'est stérile (pour moi hein!) donc je m'en fous.
Quand il n'y aura plus besoin d'expliquer en long en large et en travers ce que c'est et/ou de démontrer que c'est un vrai truc et qu'on est pas un simulateur, quand ce sera une évidence pour la majorité des gens, qu'ils n'auront même plus à réfléchir pour se dire que ya pas que les enfants qui sont/ont Asperger/sont autistes, que ça ne part pas avec les années ou le jour des 18 ans. Qu'on est/qu'on a Asperger toute sa vie. Quand ils ne se diront pas Asperger = t'es un génie des maths/un génie tout court, vas-y montre ça doit être fascinant pour la suite te faire comprendre que tu n'as plus d'intérêt et/ou ils ne te croient pas/plus quand ils constatent que t'es pas ce qu'ils imaginent, quand il y a autant d'Asperger qu'il y a de gens qui sont/ont Asperger ce sera communément admis etc etc (ça peut durer des pages)
Bref, quand ce sera un peu plus sécurisé/déculpabilisé comme terrain de devoir/vouloir dire/montrer/s'assumer comme étant ou ayant Asperger, (et pour l'entourage aussi) alors là à ce moment là oui, je pense que ce sera intéressant de pouvoir réfléchir à savoir si au fond je considère que je le suis ou que le l'ai, ou les deux.
En attendant j'men fous parce que en trouver la réponse ça m'aidera pas au quotidien, sans doute pour d'autres oui, mais moi j'ai compris que pour moi non. C'est aussi pour ça que même si je discute un peu ici je n'ai pas répondu à ton sondage.
En attendant, je le dis à personne parce que j'ai pas envie ni la force d'expliquer/justifier/démontrer et que je suis arrivé à un âge/un point où finalement même si ça n'ôte rien au fait que ça fait mal c'est plus "facile" d'être juste le bizarre que l'Asperger/celui qui a Asperger, et que c'est une étiquette plus large aussi qui m'offre plus de portes de sorties, que je maitrise peut-être mieux.
En attendant même pour moi qui aime passionnément les mots et le vocabulaire, ce n'est que une question de vocabulaire. Et le décortiquer sur ce coup là ne m'apporte rien.
(Mais attention, je ne dénigre pas ni ne critique ta question et réflexion de départ que je peux trouver intéressante et qui a un sens mais abstraitement. Et je connais les autres exemples que tu prends pour étayer tes arguments (douance, transidentité, cancer, handicaps, être homo/avoir une sexualité ou un affect homo -la aussi c'est différent, pour moi le mot homosexuel est impudique (dans les deux sens) la sexualité des gens n'est pas forcément leur identité, mais on ne dit pas homo-identité, et ..... j'allais encore faire une méga parenthèse qui ne sert pas), donc je connais ces domaines là aussi, et c'est pareil, les questions de vocabulaire, de être ou avoir , de "ça fait partie de qui je suis" ou "je me suis construit avec en parallèle" sont intéressantes mais stériles tant qu'il faut expliquer, et au final un détail vraiment infime (sans pour autant être à négliger).
Pareil, si certains ont besoin ou savent se définir par rapport à Asperger je trouve leur réponse enrichissante, dans la mesure où ça leur apporte quelque chose, seulement dans cette mesure.)
J'suis vraiment désolé d'être si brouillon, ton "fil" m'intéresse alors j'y participe (ce qui est déjà énorme pour moi, mais sinon c'est pas pour rien que je suis plus du côté des lecteurs "passifs" d'habitude) et je fais des posts trop longs à mon goût, vu que dans la vie je m'exprime en deux trois phrases courtes sur quasiment tout, même dans les discussions approfondies.
(et juste en PS complètement inutile mais si je l'écris pas je vais m'auto-frustrer, on peut communiquer de tonnes de façons différentes qu'avec le vocabulaire et les mots. Bon, ici c'est un peu différent évidemment mais c'est parce que j'ai lu plus haut ton échange avec euh, je crois
Bidouille (j'espère ne pas me tromper.)
Bon ce coup ci j'arrête de dériver.
Bon après-midi,
Someone.