L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

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Ole Ferme l'oeil
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Ole Ferme l'oeil »

Jonquille57 a écrit :Ce qui fait que toutes les statistiques sont faussées.... :?
Il me semble que tout ceci a été abordé ici
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Il est sûr, Olé, que dans le forum, beaucoup de sujets se recoupent.. :wink:
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Murielle
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Murielle »

Ceci dit, c'est sûr qu'il y a de quoi se perdre.... :roll:
Entre tout et son contraire....Pffff :?
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
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Jean
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jean »

Jonquille57 a écrit : Les scientifiques ont chacun leurs idées, mais finalement ont beaucoup de lacunes. Cela me fait penser aux politiques qui regardent le monde derrière une vitre... Ce qui importe, c'est le chemin que prend chaque personne pour avancer selon ses propres aspirations.
Je voulais confirmer la première phrase de cette citation, et couper le reste. Mais à la réflexion, la suite sur les politiques me semble exacte.

On pourrait dire la même chose de tous ceux qui exercent un pouvoir sur d'autres, par exemple les profs, les médecins, les patrons, les cadres, les parents..
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Jean
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jean »

Ole Ferme l'oeil a écrit :Il semble y avoir tant de confusion entre la notion de sexe et celle de genre.
Oui. C'est ce qui me gêne dans cette notion de cerveau "masculin" - ce qui fait que je n'ai pas lu beaucoup de choses sur le sujet. Je suis allergique.

Je suis comme les psys : j'ai tendance à éliminer ce qui ne relève pas de mon schéma de pensée :(
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Jean a écrit : On pourrait dire la même chose de tous ceux qui exercent un pouvoir sur d'autres, par exemple les profs, les médecins, les patrons, les cadres, les parents..
A part que les décisions des parents sont dictées par l'amour qu'ils éprouvent pour leurs enfants. Je ne pense pas que l'on puisse en dire autant des patrons pour leurs employés ou des médecins pour leurs patients...
annemarie
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par annemarie »

Je crois que c'est une suite de raccourcis.
En parlant de cerveau masculin, Baron-Cohen parle du cerveau analytique qui est plus utilisé par les hommes que par les femmes, qui elles utilisent plus l'hémisphère droit (les émotions), c'est peut être en voulant démontrer cette théorie qu'il a "prouvé" par le test de Sally que les autistes étaient dépourvus d'empathie en tant que cerveau gauche hyper développé, donc hyper masculin, hyper analytique et hyper pas empathique.
En un mot, un sur-homme.

Ce qui cloche, c'est que d'après ce que j'ai lu, les autistes et les aspies auraient des déficits, mais pas dans le même hémisphère, ce qui est démontré par, d'un côté chez les aspies un QI verbal élevé et un QI performance moins, et l'inverse pour les autistes, donc, si on prend cette théorie, les aspies ne sont pas autistes?
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bernard
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par bernard »

annemarie a écrit :... donc, si on prend cette théorie, les aspies ne sont pas autistes?
Ils ne le sont pas effectivement en suivant la définition des termes.
Aspies et autistes, comme d'autres groupes, font partie du sur-ensemble des TED, qu'on appellera demain TSA.
Aspies et autistes sont des éléments formant l'ensemble des TED.
C'est par un raccourci simplificateur qu'on confond tout sous le terme autistes.
La presse ne se prive pas d'accoler autiste et Asperger dans ses titres.
Pour le commun des mortels, qui ne connait pas l'autisme, c'est kifkif.
D'un autre côté, cela permet parfois de parler de syndrome d'Asperger, même si l'enfant est autiste de Kanner, juste pour ne pas effrayer les parents avec le terme autiste, même si autisme de Kanner ne veut pas dire forcément avec déficience mentale.
Pour les médecins, quand je leur pose la question, leur réponse est de n'employer qu'un seul terme "autiste" pour simplifier et obtenir des compensations (en France) au niveau des aides. Si on commence à rentrer dans les variantes de TED, ils ne sont pas surs que les demandes vont aboutir.
Toutes les MDPH ne connaissent pas le SA, et les CRA ne contiennent que le terme Autisme dans leur sigle.
En confondant volontairement autisme et TED, le corps médical pense simplifier le processus.
Sauf que les diags de l'autisme et les diags du syndrome d'Asperger ne sont pas les mêmes.
En France, la méthodologie employée permet de classer l'enfant sur une échelle segmentée en 3 parties.
Sous un premier seuil, on reste NT, entre 2 seuils on entre dans le syndrome d'Asperger, et au-delà du second seuil, on est classé en autiste classique.
Et quand cela ne marche pas aussi bien dans la réalité que sur le papier, on invente des variations autour de l'autisme classique, en parlant d'autisme atypique et en citant quelles parties des critères ne sont pas atteintes.
Enfin, si ni le SA, ni l'autisme classique, ne sont flagrants, alors on tombe dans la case non spécifié (TED-ns), qu'un jour un définira mieux.
Le terme TED fait penser à un développement (infantile). Hors le TED ne disparait pas à l'âge adulte.
D'où le remplacement de ce terme par TSA (Trouble du Spectre Autistique) qui ne dit pas si on parle d'enfant ou d'adulte.
Sauf que dans TSA, on entend autistique, que certains vont vite traduire par autiste.
La réponse que m'ont fait certains professionnels du domaine, c'est que cela sera un passage nécessaire, pour faire connaitre le TSA à tous, puis une fois connu de l'humanité, alors un DSM VI pourra refaire des subdivisions.
Quand je vois la confusion qui règne dans la population entre les termes autiste, schizophrène, retardé mental ou trisomique, je ne suis pas de cet avis.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

On n'a donc pas fini d'être un peu perdu par les différentes appellations... :roll: Mais si en plus cela change tout le temps, plus personne ne va s'y retrouver... et finalement, je ne suis pas certaine que cela change énormément dans la prise en charge des personnes concernées, puisqu'à l'intérieur d'un même diagnostique, on retrouve des personnes bien différentes...

Et on a déjà du mal à avoir une prise en charge pour l'ensemble des enfants avec TED, autistes, ou Asperger, je pense qu'on n'arrivera pas à mettre en place une prise en charge spécifique pour chaque diagnostique. Alors, au final, cela sert à quoi au juste ? Surtout quand on constate qu'une même personne a plusieurs diagnostiques différents au cours de sa vie...
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Mars
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Mars »

Moi, je trouve que TSA est plutôt intéressant car cela suggère que le trouble est dans le spectre autistique, donc que le handicap est essentiellement social. Dans le spectre, il y a une très large gamme de gravité...
La plupart de nos enfants, quel que soit le diagnostic, rencontrent des difficultés sociales, c'est leur point commun. Par contre ils sont tous différents et plus ou moins touchés. De plus la gravité des troubles, nous le disons tous, évolue avec l'âge, et généralement c'est en mieux :D
On reste dans le spectre mais le curseur bouge...
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Mars, tu dis qu'au cours de la vie, le curseur bouge... D'après toi, cela veut-il dire qu'un enfant autiste typique peut devenir AHN puis Asperger par exemple, ou bien était-il Asperger dès le départ, mais ce sont les professionnels qui n'ont pas su le détecter comme tel ?
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Mars
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Mars »

J'ai vécu de longs mois où il était impossible de communiquer avec ma fille... Quand on la connaît maintenant on voit bien comment elle a évolué, idem pour la violence. Et pourtant, elle a toujours les caractéristiques d'une personne autiste, mais très atténuées.
En ce qui concerne mes élèves, je constate la même chose.
Par ailleurs j'en ai eu un qui avait 50 de QI à 7 ans (non verbal) et 100 à 12 ans...
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Ole Ferme l'oeil
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Ole Ferme l'oeil »

Jonquille57 a écrit :
Ole Ferme l'oeil a écrit : Être dépourvu de sentiment et être autiste me semblent incompatibles...
Je suis à priori d'accord avec toi, Olé, mais quand on entend Temple Grandin, ce n'est pas l'impression que l'on a....
Je n'ai pas vu ce bout de documentaire... je n'ai lu que quelques bouts de textes de Temple Grandin...
Ce que je peux dire c'est que ces premiers écrits ont apparemment étés assez révolutionnaires, car ils décrivaient l'autisme vu de l'intérieur d'une façon qui ne correspondait pas aux clichés de l'époque... puis ces textes sont devenus si célèbres que ce qu'elle décrivait est devenu un nouveau stéréotype sur ce qu'est l'autisme.
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Jonquille57
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par Jonquille57 »

Stéréotype ne veut pas dire réalité absolue... C'est ce qui me gêne dans tout ce que je lis sur l'autisme et sur les témoignages en général : on prend vite tel exemple pour en faire une généralité. C'est comme dire que les autistes évoluent dans le bon sens : ce n'est pas toujours vrai non plus.
Il y a peut-être des adultes qui ont été diagnostiqués autistes tard tout simplement parce qu'enfant, ils n'avaient pas trop de troubles apparents, mais qu'en grandissant, justement parce qu'ils n'ont pas su s'adapter au monde qui les entoure, les troubles se sont aggravés.
annemarie
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Re: L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ?

Message par annemarie »

OK, merci Bernard, c'est plus clair quand à la nomenclature.

Moi, ça me parait important pour la prise en charge, il n'y a pas les mêmes problématiques dans chaque cas.

Il y a des endroits où les médecins ne posent pas de diagnostique, mais travaillent avec les enfants en s'adaptant à ce qu'ils sont, c'est peut-être mieux. Il vaut peut être mieux ne pas conclure que poser un diag d'autisme à tout va, les différences sont trop énormes.
Un enfant qui ne supporte pas le contact sera traumatisé par une contention, d'autres se la font eux mêmes, mais ne supporteront peut être pas qu'on la leur fasse subir, d'autres la réclament.

Sur le plan du langage, pareil, on n'entre pas en communication de la même façon avec une personne super efficace dans le langage et une qui n'utilise pas ce vecteur pour communiquer.

Certains enfants surdoués ont eux aussi de gros problèmes de différences et de relation avec le social, sans être autistes. pourtant ils peuvent avoir autant de difficultés.

Il y a un tronc commun, comme il y en a un avec la schizophrénie, mais après, les zones atteintes peuvent être différentes et donner un résultat très différent. D'où les diagnostiques différenciés, mais très difficile à poser dans l'enfance.