Je ne suis pas certain que beaucoup de personnes ayant des difficultés psychiques (ce peut-être un TSA comme tout autre difficulté : dépression, troubles de la personnalité ...) aient un regard suffisamment extérieur sur leur fonctionnement et leur difficultés pour mettre rationnellement des parades en place. J'imagine davantage la construction personnelle de parades comme quelque chose de très "réactionnel" : au même titre que celui qui combat des migraines répétées cherchera à s'isoler du bruit, de la lumière forte, des écrans - finalement de beaucoup de choses pouvant être à l'origine de ses migraines (et probablement, éliminera davantage de choses dans sa vie que celles étant directement en lien avec ses migraines) - la personne avec des difficultés psychiques adoptera des comportements d'évitement, d'opposition ou de compensation parfois maladroites, parfois excessives, très souvent trop réactives et violentes. Le problème de ces stratégies est double. D'une part elles ne permettent pas de comprendre exactement le fonctionnement à l'origine des difficultés, et empiriques qu'elles sont, elles resteront souvent mal jaugées ou maladroites ; d'autre part elles ne permettent jamais, je crois, un fonctionnement optimal dans la mesure où une meilleure compréhension du problème permettrait la mise en place de remédiations plus directes ou efficaces. Sans évoquer les cas où le problème à l'origine des difficultés peut être pris en charge par des techniques thérapeutiques permettant de le supprimer ou le réduire ... Avec ça, je crois que les compensations masquent difficilement le TSA pour le cas des patients autistes : elles travestissent un fonctionnement plus qu'elles n'aident à celui-ci. Et du fait du TSA, je pense que la personne autiste peut avoir bien des difficultés à s'en rendre compte.Elinounette a écrit : ↑samedi 7 septembre 2019 à 11:21Tu entends quoi par "consciemment" ?
J'ai développé une stratégie de compensation assez jeune pour éviter de me prendre des coups. Que ce soit chez moi, ou à l'école. Je me suis toujours sentie en décalage et j'ai compris à l'adolescence que j'avais un gros problème de communication. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai fait des études dans ce domaine.
Une présentatrice TV avait posé la question de l'adaptation chez les personnes diagnostiquées plus jeune à un psychiatre invité. Le psychiatre avait répondu que c'était effectivement possible que les autistes diagnostiqués très tôt ressentent moins le besoin de jouer les caméléons.
L'intérêt d'un diagnostic complet et de qualité réside aussi ici : avoir ce regard extérieur pour éviter de bricoler, avoir une analyse méthodique pour comprendre le fonctionnement singulier de la personne, et essayer de mettre en place les remédiations les plus adaptées (à la personne, et à l'environnement dans lequel elle vit).