Une des autres raisons pour lesquelles je souhaite aussi m'écarter un peu de cet espace qu'est le forum, ou du moins prendre de la distance avec, bien que je le trouve très convivial et que j'y apprécie énormément de gens, c'est que je ne peux pas m'empêcher de douter... Pas de moi mais des autres...
Après avoir lu récemment qu'il y avait des gens dont les diagnostics étaient remis en question ou à l'inverse, qui devaient passer par plusieurs spécialistes en libéral après avoir essuyé des infirmations à gogo par le passé et après m'être faite interpeller à plusieurs reprises par des gens que je ne connais pas qui voulaient discuter des TSA car voulaient à tout prix un diagnostic TSA après avoir reçu plusieurs fois d'affilée par plusieurs psy différents un diagnostic de pathologie psychiatrique très précis (notamment sur les réseaux sociaux où je fais bien attention à maintenir mes infos privées) comme je l'ai déjà mentionné il y a un moment sur le topic concernant les diagnostics abusifs, j'arrête pas de douter.
Initialement, je n'aime pas trop m'ancrer dans des communautés avec une étiquette parce que je me connais bien et je sais que je peux très souvent vriller assez rapidement selon ce que je peux lire, même pour 3 fois rien. Et mon diagnostic étant encore très frais, je n'ai même pas encore eu l'occasion de faire connaissance, à part ceux que je connais déjà, avec d'autres personnes TSA plus proche de chez moi et j'ai peur de me faire une idée assez biaisée de ce qu'est l'autisme chez mes pairs, en passant trop de temps ici.
Pour en revenir à ce que je disais au-dessus, sur l'histoire des diagnostics abusifs, je sais que je n'aurai aucun mal à traîner avec des gens de ma tranche d'âge diagnostiqués TSA, pour la simple et bonne raison que la plupart ont été diagnostiqués tôt dans l'enfance malgré le fait qu'ils vivent très bien en autonomie aujourd'hui et donc, j'ai naturellement plus confiance en l'authenticité du diagnostic d'une personne diagnostiquée tôt qu'une personne diagnostiquée tardivement.
En fait, quand je lis les témoignages de gens qui passent par plusieurs professionnels différents pour à tout prix recevoir le diagnostic parce qu'ils veulent le diagnostic, ça me pousse à remettre en question l'autisme dans toute son histoire entière. Je comprends bien en quoi c'est extrêmement délicat et complexe de poser un diagnostic... Mais du coup, ça me pousse à remettre tout en question :
Si les C.R.A. sont si critiqués que ça, pourquoi sont-ils initialement les premiers endroits réputés pour être les plus "sûrs" avec les professionnels généralement les mieux connaisseurs de la question sur l'autisme pour pouvoir participer à la pose du diagnostic ?
Si un diagnostic se doit d'être officiel, pourquoi est-ce que tous les professionnels ne recommandent pas exactement les mêmes choses, les mêmes bilans, en suivant des protocoles très rigoureux et précis pour diagnostiquer quelqu'un ?
Pourquoi parle-t-on de certains bilans comme très spécifiques au diagnostic, voir même quasi indispensables si ceux-ci ne sont pas utilisés systématiquement par des professionnels en libéral qui sont censés être spécialistes de la question ?
Pourquoi c'est devenu "normal", "courant", presque "obligatoire" que les gens faisant la démarche de diagnostic se soient renseignés en plein sur le diag, sur tous les aspects de l'autisme, en long en large et en travers avant d'aller passer les bilans ?
Pourquoi certaines personnes refusent de passer par le C.R.A. même si c'est l'attente qui ne pose pas de souci et refusent des bilans complémentaires sortant "de la sphère psy et des propos basés uniquement sur leurs paroles ou leurs recherches" ?
J'imagine que ce post peut choquer des gens, risque de foutre la haine à énormément de personnes, j'imagine des gens qui lisent ça venir me dire que certains culpabilisent déjà assez de leur diagnostic ou peinent à se sentir légitimes et que j'en rajoute et tout le tralala mais c'est vrai qu'à force de lire des choses de cet ordre là, je me pose de plus en plus la question...
Alors que je reconnais pleinement que si j'avais été dans une situation toute autre, j'aurais certainement tenu des propos similaires (ou pas), que là, c'est facile à dire pour moi parce que je ne me suis jamais renseignée sur la question avant que le C.R.A. ne me dise que pour eux c'était certain 100% dès la pré-évaluation, parce que sur tous les bilans, on est en plein dans le TSA à 100% partout, que ce soit sur la petite enfance ou encore aujourd'hui, alors que moi aussi, au début, quand j'étais en attente du diagnostic officiel et des bilans, même si j'ai jamais douté du résultat final, j'ai eu peur.
Du coup, voilà, je sais pas pourquoi, j'ai cette réflexion qui me hante en ce moment, peut-être le fait de trouver ça choquant que des gens demandent, en réclamant voir même en exigeant, un diagnostic de TSA, peut-être le fait d'avoir passé toute une vie atroce jusqu'au diagnostic alors que certains qui le réclament prétendent qu'ils le seraient devenus miraculeusement et qu'ils veulent à tout prix ce diag pour en éviter d'autres... Je crois que j'ai été choquée par ces "Je veux ce diagnostic", par les "Je veux être tout sauf bipolaire/schizophrène/névrosée/hystérique/borderline", par ces "Je veux pouvoir me poser une étiquette sans que ça nécessite de prendre des médicaments" de la part des gens...
Est-ce que si les pathologies psychiatriques n'étaient pas aussi stigmatisées, aussi assimilées à l'instabilité, à la folie, si elles ne nécessitaient pas de traitements, si elles n'étaient pas considérées comme des pathologies, on aurait eu toute cette vague de personnes qui cherchent absolument à ce que ce soit ça et rien d'autre ?
Je crois que j'ai peur d'être mélangée à une communauté et stigmatisée par mon diagnostic, c'est comme pour mes autres TND, je sais que chez les nouvelles générations, ça explose et je ne veux pas faire partie d'une nouvelle génération de diagnostiqués alors que je fais partie de l'ancienne, celle où toutes les questions que se posent actuellement les gens qui veulent être diagnostiqués pour le fun n'existaient pas... Je ne veux pas être mêlée ou assimilée à ça ou à ces gens qui pratiquent le diagnostic abusif.
Bref, c'est à moi de déblayer tout ça de mon côté, à moi de faire en sorte de me sentir moi-même, libre, à moi de m'en foutre des autres autour, de ce qu'ils disent, de ce qu'ils pensent, après tout, c'est leur souci s'ils vivent avec quelque chose de potentiellement forcé et fake sur la conscience, à moi de pouvoir me dire intérieurement que je suis au clair avec moi-même sur la question et surtout, à moi de ne pas chercher à me retrouver dans une personne de par cette spécificité... Juste réussir à m'en foutre des autres et faire mon chemin...
Bien-entendu, je ne vise personne en particulier, à travers ces mots. Je me sens juste hantée par ces questions depuis un petit moment et ayant eu écho de l'histoire qui fait un peu débat sur un réseau social de ce que j'ai cru comprendre (je suis passée voir aussi, sans intervenir, bien évidemment, de toutes façons, je ne suis personne pour intervenir et je n'ai rien à y répondre), en faisant défiler le reste des publications, j'ai été choquée par les propos de d'autres personnes + les propos des personnes qui ont déjà pu me côtoyer ailleurs en privé après m'avoir vu réagir à des publications sur la thématique de l'autisme ou autre.