Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Fluxus a écrit : vendredi 6 août 2021 à 18:31 Encore une fois, je vais me répéter mais... C'est en ce sens que je trouve que c'est bien qu'on parle de "spectre" aujourd'hui. Fondamentalement, ça va pas modifier trop l'image que les gens ont actuellement de l'autisme dans le sens où TSA ou autiste, pour eux, ce sera la même chose mais le fait qu'on n'évoque plus des "formes" d'autisme mais juste un spectre avec chacun des particularités d'intensités différentes et variables à plusieurs niveaux, ça ne freine plus (en tout cas de mon côté) à comparer des autismes qui sont peut-être "plus entravants" chez certains à des autismes qui sont beaucoup plus "légers".

Encore une fois, quand on parle d'autisme, dans la tête d'énormément de gens, c'est soit binaire (Kanner ou Asperger pour reprendre les grandes lignes), soit une sorte de mélange des 2 comme on les présente bien souvent dans les films.
D'ou l'importance pour la recherche de bien cerner les spécificité de l'autisme, développé des outils de diagnostique fiable et de formaliser sérieusement les implications sociétale. Mais ca relève du domaine de la recherche avant tout.

Pour mon psy, et j'en ai parlé avec, nous sommes des particules subatomique et la recherche sur l'autisme en est au stade où la physique quantique était dans les années 20 : ils viennent de découvrir un monde large et divers et n'ont pas encore les outils théoriques pour bien comprendre de quoi il s'agit et explorer correctement ce monde. C'est ce qu'explique le Dr Mottron dans ces dernières conférences.

En sachant que le cerveau humain est bien moins compris que la MQ, c'est pas gagné pour nous personne concerné ... on doit être patient et laisser la recherche se faire sur ces sujets et aboutir à des modèles fiables qui fourniront des outils efficace aux cliniciens. Ils n'en sont pas encore là ...
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Solfurie
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Solfurie »

propane42 a écrit : vendredi 6 août 2021 à 18:38
D'ou l'importance pour la recherche de bien cerner les spécificité de l'autisme, développé des outils de diagnostique fiable et de formaliser sérieusement les implications sociétale. Mais ca relève du domaine de la recherche avant tout.

Pour mon psy, et j'en ai parlé avec, nous sommes des particules subatomique et la recherche sur l'autisme en est au stade où la physique quantique était dans les années 20 : ils viennent de découvrir un monde large et divers et n'ont pas encore les outils théoriques pour bien comprendre de quoi il s'agit et explorer correctement ce monde. C'est ce qu'explique le Dr Mottron dans ces dernières conférences.

En sachant que le cerveau humain est bien moins compris que la MQ, c'est pas gagné pour nous personne concerné ... on doit être patient et laisser la recherche se faire sur ces sujets et aboutir à des modèles fiables qui fourniront des outils efficace aux cliniciens. Ils n'en sont pas encore là ...
(Des fois, je me demande si je pourrai voir ces évolutions scientifiques sur l'autisme de mon vivant, je sais pas pour vous mais je serais très frustrée de partir avant d'avoir eu le fin mot de tout ceci :mrgreen: mais bon je dérive !)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Solfurie a écrit : vendredi 6 août 2021 à 18:45 (Des fois, je me demande si je pourrai voir ces évolutions scientifiques sur l'autisme de mon vivant, je sais pas pour vous mais je serais très frustrée de partir avant d'avoir eu le fin mot de tout ceci :mrgreen: mais bon je dérive !)
J'ai clairement exprimé cette frustration à mon psy :) . Il est désarmé mais c'est normal, il ne peut pas inventer un modèle pour satisfaire ma curiosité. Mais c'est clair que cette question de diagnostique abusif dépend de la capacité des chercheurs à développer ces modèles de l'autisme.

EDIT : Par contre en tant que diagnostiqué sérieusement, on peut les aider à mieux comprendre ce qui fait nos spécificités. Les psy nous aident dans nos difficultés et en retour on les aides a mieux comprendre tout ca. C'est un dialogue j'ai envie de dire.

EDIT2 : j'ai eu l'occasion d'avoir un dialogue de ce genre avec mon psy, concernant les émotions, comment je les perçois, quel sens je leur donne en moi-même. Quelque chose que j'ai développé depuis l'enfance. J'ai trouvé l'échange très intéressant et il avait l'air très intéressé en retour, et visiblement un peu déstabilisé par ma manière d'aborder les émotions.
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Humphrey
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Humphrey »

propane42 a écrit :Alors qu'on me comprenne bien, je ne critique pas l'affirmation de ses différence et la fierté qu'on peut retirer de s'affirmer. Par contre je suis en colère quant les gens s'approprient une condition qui fait souffrir, qui génère des difficultés réelle, des frictions, tout en balayant d'un revers de la main toute cette souffrance (ouais mais tu le fais exprès, fait un effort, relativise, remet toi en question, etc...). C'est insultant pour nous qui sommes directement touché par les difficultés de cette condition et en souffre, chacun à notre manière.
Et c'est particulièrement déstabilisant quand on est encore dans la phase de questionnement et où ce sont des difficultés sérieuses qui pointent vers l'autisme. Entrer dans une démarche diagnostique c'est aussi s'engager dans une démarche de reconnaissance de ces difficultés. J'ai aussi l'impression, peut-être à tort, que pour certains c'est plus une question de développement personnel (puisque c'est à la mode) et qui, limite (même si ce n'est pas exactement ce qu'elles font) assimileraient un TSA à un profil énnéagramme (beurk).. J'ai vu des coachs promettre, par exemple, de débarrasser des gens définitivement de leur TDA/H.
Compte_Pseudonyme a écrit :Bref. J'espère que je ne me suis pas trop éloigné du sujet. Si jamais j'ai commis quelque erreur factuelle, n'hésitez pas à me détromper.
Je ne sais pas. mais pour moi qui n'ai qu'une version parcellaire du sujet, c'est super intéressant. Finalement, si l'apparence est ce qu'il y a de plus important pour une société, l'apparence est finalement ce qui définit le réel pour cette société.
Solfurie a écrit :Après, j'admets que je ne sais pas trop comment ça se passe à l'école aujourd'hui et si les enfants différents/autistes sont toujours harcelés.
Mon expérience en tant qu'ex-enseignant et parent me montre que c'est toujours le cas. Je ne sais pas à quel point.

Est-ce que finalement, une personne diagnostiquée abusivement ne coûterait pas moins à la société qu'un autiste qui s'ignore ? Une personne diagnostiquée et reconnue par la MDPH est (théoriquement) censée pouvoir travailler moyennant un aménagement, non ? Elle est donc productive (certes probablement moins dans certaines conditions). Alors qu'une personne non diagnostiquée a toutes les chances de coûter cher à la sécu en arrêts maladie et soins. Ça reste une supposition, je ne connais pas bien le sujet et je n'ai pas pris le temps de creuser.
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freeshost
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par freeshost »

L'apparence comprend une partie des informations qui viennent à l'esprit sans que celui doive faire trop d'efforts.

Au-delà, il y a tout l'invisible : les connaissances de la personne que tu as en face, ses ressentis, son vécu, sa fatigue, ses motivations, ses goûts, ses buts, ses croyances, ses relations, sa communication, etc. Tout ce que tu ne sais pas juste en étant en face de la personne.

Et, dans notre société internée dans l'internet, où on se dit qu'on n'a plus besoin d'utiliser son cerveau car on peut aller rechercher l'information dans des fichiers dans des systèmes d'exploitation, on ne fait plus certains efforts cognitifs. Et Gérald Bronner n'est pas le seul à regretter - achetez et lisez ses livres. :mrgreen:

C'est comme ce que je dis à mes élèves privés en fin primaire : juste après le primaire, vous allez avoir la calculatrice pour faire de nouvelles opérations (puissances, racines, fonctions trigonométriques, pi, etc.). Le piège est de ne plus faire de calcul mental, de ne plus savoir faire des additions ou des multiplications par écrit, d'oublier ses multiplications jusqu'à 12 x 12 durant les années entre la fin primaire et la fin de l'école obligatoire.

Je tiens à faire mes discours rhétoriciens sans lire un bout de papier - Cicéron ne dira pas le contraire. :mrgreen:
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Comte_Pseudonyme
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Comte_Pseudonyme »

freeshost a écrit : vendredi 6 août 2021 à 23:31 L'apparence comprend une partie des informations qui viennent à l'esprit sans que celui doive faire trop d'efforts.

Au-delà, il y a tout l'invisible : les connaissances de la personne que tu as en face, ses ressentis, son vécu, sa fatigue, ses motivations, ses goûts, ses buts, ses croyances, ses relations, sa communication, etc. Tout ce que tu ne sais pas juste en étant en face de la personne.

Et, dans notre société internée dans l'internet, où on se dit qu'on n'a plus besoin d'utiliser son cerveau car on peut aller rechercher l'information dans des fichiers dans des systèmes d'exploitation, on ne fait plus certains efforts cognitifs. Et Gérald Bronner n'est pas le seul à regretter - achetez et lisez ses livres. :mrgreen:

C'est comme ce que je dis à mes élèves privés en fin primaire : juste après le primaire, vous allez avoir la calculatrice pour faire de nouvelles opérations (puissances, racines, fonctions trigonométriques, pi, etc.). Le piège est de ne plus faire de calcul mental, de ne plus savoir faire des additions ou des multiplications par écrit, d'oublier ses multiplications jusqu'à 12 x 12 durant les années entre la fin primaire et la fin de l'école obligatoire.

Je tiens à faire mes discours rhétoriciens sans lire un bout de papier - Cicéron ne dira pas le contraire. :mrgreen:
Asimov avait écrit une nouvelle sur ça, où l'humanité était devenue tellement dépendante des machines qu'elle ne savait plus compter toute seule. Cependant, je pense pas qu'internet ou l'informatique ait réellement changé la donne. Ce sont des outils qui ont juste amplifié des choses qui existent déjà. Confère Bronner Gérald, La démocratie des crédules, Paris, PUF, [2013] 2019. [blague]Ou mon mémoire, quand il sortira chez Fayard et que j'entrerai en grande pompe au collège de France.[/blague] Plus sérieusement, les biais cognitifs et le suivisme est quelque chose qui n'a vraiment pas attendu internet pour exister. Confère surtout l'article de Veyne Paul, « L’interprétation et l’interprète, à propos des choses de la religion », Enquête, [En ligne] 3| 1996, Interpréter, Surinterpréter, mis en ligne le 11 juillet 2013, dernière version numérique le 19 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/enquete/623 ; DOI : 10.4000/enquete.623, en particulier "Docilité et virtuosité". De manière générale, sur la plupart des sujets, il semblerait qu'on ne réfléchisse pas plus que ça et que ça ne soit pas nouveau.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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freeshost
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par freeshost »

Il est vrai que certains phénomènes n'ont pas été créés mais amplifiés par l'internet.

Mais celui-ci est un concentré de plusieurs phénomènes et de plusieurs filtres :

- se dire qu'on pourra rechercher l'information sur un support autre que notre esprit/cerveau ;
- réduire son écriture manuscrite (ou aussi tapuscrite, mot que j'ai appris avec Astrid et Raphaëlle :mrgreen: ; maintenant, il y a des personnes qui disent régulièrement "eau-quai-goût-gueule) ;
- ne plus tordre un brin son cou quand on fait une vidéoconférence avec plusieurs personnes, quand l'interlocuteur bouge ;
- voir des pixels en bidimensionnel au lieu de voir un visage et l'arrière-plan en tridimensionnel* ;
- ne pas pouvoir se serrer la main, se serrer les coudes, ou ne plus faire l'effort d'éviter le toucher ;
- ne plus entendre la voix dans ses caisses résonance réelles mais au travers d'un haut-parleur ;
- voir sa prestidigitation s'habituer aux claviers plus qu'aux pianos ;
- dépendre de l'électricité ;
- ne plus évaluer sa distance, sa posture, ses mouvements, sa gestuelle, car on reste assis la plupart du temps ;
- * par conséquent, attiser la méfiance (la jalousie fait partie des titilleuses de méfiance) car on ne sait plus s'il y a des personnes à côté de notre interlocuteur, le champ de la caméra étant réduit ;
- etc.

Bon, pour en revenir au sujet : une personne autiste peut très bien décider de vouloir explorer sa condition, ne pas se contenter d'un état de celle-ci, vouloir faire évoluer celle-ci. Il y a les personnes avides de savoir, les personnes avides d'autonomie, les personnes qui se fixent un but et apprennent tout ce qu'il faut pour atteindre ce but (aucun blocage psychologique sur la mathématique, les langues ou quoi que ce soit d'autres). Ces personnes montrent - et c'est heureux ! - que les conditions autistiques ne sont pas fixes, quitte à ce que le diagnostic soit moins aisé et simple. Parmi elles, certaines voudront apprendre (divers savoirs-faires avec) le face-à-face, même si c'est fatigant, même si ce n'est pas simple, car elles savent que certaines interactions n'existent pas entre la caméra et l'écran, entre le micro et le haut-parleur. :P

Bon, Comte_Pseudonyme, quand tu auras terminé et avalisé ton mémoire, j'espère que tu nous pourras nous le partager sans restrictions au libre partage (tsé, ces DRM & co). J'aime les licences libératrices (Creative Commons, ArtLibre, GPL, CC0). :lol:
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

freeshost a écrit : samedi 7 août 2021 à 0:40 - se dire qu'on pourra rechercher l'information sur un support autre que notre esprit/cerveau ;
Je suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire là !!!

EDIT : je tiens à préciser un truc, parce qu il me semble qu il y a un amalgame : l informatique n est pas l ordinateur ni l'électronique. L informatique c est la science qui s intéresse à l information en tant que tel, en tant qu objet réel. Il ne faut pas confondre la machine qui aujourd hui automatise le traitement des informations (l'ordinateur électronique) et l information en tant qu objet réel, en tant qu objet d'étude.

Point de départ pour aller plus loin si ça vous intéresse
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Informa ... 3%A9orique
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Informatique

Dans le dernier lien j aime bien l analogie avec l astronomie :
L informatique n est pas plus la science des ordinateurs que l astronomie n est celle des télescopes.
- Hal Abelson

Bon là on est hors du sujet !!!
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Humphrey a écrit : vendredi 6 août 2021 à 23:18 J'ai aussi l'impression, peut-être à tort, que pour certains c'est plus une question de développement personnel [...]
Je pense que ça intervient dans la démarche de certaines personnes. Mais attention, à l inverse, les personnes TSA peuvent aussi s appuyer sur le diagnostique pour envisager un développement personnel.

Je pense que l intention derrière la démarche, pourquoi on va vers un diagnostique formel psychiatrique qui aboutirait à un TSA, est essentiel. Mais ça dépend des intentions de la personne qui fait la démarche, de sa propre honnêteté vis à vis d'elle-même.

Et comme tu le dis, il y a aussi les profiteurs qui vendent du rêve, tel que les coach qui promettent monts et merveilles mais veulent juste leur argent !!!
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par freeshost »

propane42 a écrit : samedi 7 août 2021 à 10:41
freeshost a écrit : samedi 7 août 2021 à 0:40 - se dire qu'on pourra rechercher l'information sur un support autre que notre esprit/cerveau ;
Je suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire là !!!
Ne plus faire l'effort de mémoriser ou de prendre des décisions avec son cerveau.

À force d'utiliser la calculatrice, beaucoup de personnes oublient comment faire une multiplication par écrit.

À force de se dire qu'on va pouvoir vérifier sur l'internet ou sur du papier, on perd la main cognitive.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

freeshost a écrit : samedi 7 août 2021 à 14:46
propane42 a écrit : samedi 7 août 2021 à 10:41
freeshost a écrit : samedi 7 août 2021 à 0:40 - se dire qu'on pourra rechercher l'information sur un support autre que notre esprit/cerveau ;
Je suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire là !!!
Ne plus faire l'effort de mémoriser ou de prendre des décisions avec son cerveau.

À force d'utiliser la calculatrice, beaucoup de personnes oublient comment faire une multiplication par écrit.

À force de se dire qu'on va pouvoir vérifier sur l'internet ou sur du papier, on perd la main cognitive.
Ok je comprend un peu mieux ce que tu veux dire. Je suis d accord avec certains points mais pas avec tout.

J avais surtout peur que tu considère que le monde nous est compréhensible juste avec notre pensée, notre cognition, sans confrontation au réel, à l expérience, sans vérifications de ce qu on pense, imagine, pense comprendre vis-à-vis du réel.

Mais c est HS dans la thématique ici. Ca serait plutôt une discussion d un côté sur le rôle de l enseignement, l école. Et d un autre côté sur la nature de la réalité et sa complexité, et comment lui donner du sens.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Fluxus »

freeshost a écrit : samedi 7 août 2021 à 14:46
propane42 a écrit : samedi 7 août 2021 à 10:41
freeshost a écrit : samedi 7 août 2021 à 0:40 - se dire qu'on pourra rechercher l'information sur un support autre que notre esprit/cerveau ;
Je suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire là !!!
Ne plus faire l'effort de mémoriser ou de prendre des décisions avec son cerveau.

À force d'utiliser la calculatrice, beaucoup de personnes oublient comment faire une multiplication par écrit.

À force de se dire qu'on va pouvoir vérifier sur l'internet ou sur du papier, on perd la main cognitive.
C'est très vrai, c'est pour ça que parfois, je n'écris pas volontairement certaines informations importantes que je devrai retenir, pour pouvoir les mémoriser. Et je fais suffisamment confiance à ma mémoire pour ça. :mrgreen:

Si l'information est accessible ailleurs, on ne se donne plus la peine de retenir.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)

Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Fluxus »

Message cité tout droit depuis ma présentation :
Fluxus a écrit : mardi 31 août 2021 à 17:47
Spoiler : Je crois que ça risque d'en énerver plus d'un.e.s mais : 
Une des autres raisons pour lesquelles je souhaite aussi m'écarter un peu de cet espace qu'est le forum, ou du moins prendre de la distance avec, bien que je le trouve très convivial et que j'y apprécie énormément de gens, c'est que je ne peux pas m'empêcher de douter... Pas de moi mais des autres...

Après avoir lu récemment qu'il y avait des gens dont les diagnostics étaient remis en question ou à l'inverse, qui devaient passer par plusieurs spécialistes en libéral après avoir essuyé des infirmations à gogo par le passé et après m'être faite interpeller à plusieurs reprises par des gens que je ne connais pas qui voulaient discuter des TSA car voulaient à tout prix un diagnostic TSA après avoir reçu plusieurs fois d'affilée par plusieurs psy différents un diagnostic de pathologie psychiatrique très précis (notamment sur les réseaux sociaux où je fais bien attention à maintenir mes infos privées) comme je l'ai déjà mentionné il y a un moment sur le topic concernant les diagnostics abusifs, j'arrête pas de douter.

Initialement, je n'aime pas trop m'ancrer dans des communautés avec une étiquette parce que je me connais bien et je sais que je peux très souvent vriller assez rapidement selon ce que je peux lire, même pour 3 fois rien. Et mon diagnostic étant encore très frais, je n'ai même pas encore eu l'occasion de faire connaissance, à part ceux que je connais déjà, avec d'autres personnes TSA plus proche de chez moi et j'ai peur de me faire une idée assez biaisée de ce qu'est l'autisme chez mes pairs, en passant trop de temps ici.

Pour en revenir à ce que je disais au-dessus, sur l'histoire des diagnostics abusifs, je sais que je n'aurai aucun mal à traîner avec des gens de ma tranche d'âge diagnostiqués TSA, pour la simple et bonne raison que la plupart ont été diagnostiqués tôt dans l'enfance malgré le fait qu'ils vivent très bien en autonomie aujourd'hui et donc, j'ai naturellement plus confiance en l'authenticité du diagnostic d'une personne diagnostiquée tôt qu'une personne diagnostiquée tardivement.

En fait, quand je lis les témoignages de gens qui passent par plusieurs professionnels différents pour à tout prix recevoir le diagnostic parce qu'ils veulent le diagnostic, ça me pousse à remettre en question l'autisme dans toute son histoire entière. Je comprends bien en quoi c'est extrêmement délicat et complexe de poser un diagnostic... Mais du coup, ça me pousse à remettre tout en question :

Si les C.R.A. sont si critiqués que ça, pourquoi sont-ils initialement les premiers endroits réputés pour être les plus "sûrs" avec les professionnels généralement les mieux connaisseurs de la question sur l'autisme pour pouvoir participer à la pose du diagnostic ?

Si un diagnostic se doit d'être officiel, pourquoi est-ce que tous les professionnels ne recommandent pas exactement les mêmes choses, les mêmes bilans, en suivant des protocoles très rigoureux et précis pour diagnostiquer quelqu'un ?

Pourquoi parle-t-on de certains bilans comme très spécifiques au diagnostic, voir même quasi indispensables si ceux-ci ne sont pas utilisés systématiquement par des professionnels en libéral qui sont censés être spécialistes de la question ?

Pourquoi c'est devenu "normal", "courant", presque "obligatoire" que les gens faisant la démarche de diagnostic se soient renseignés en plein sur le diag, sur tous les aspects de l'autisme, en long en large et en travers avant d'aller passer les bilans ?

Pourquoi certaines personnes refusent de passer par le C.R.A. même si c'est l'attente qui ne pose pas de souci et refusent des bilans complémentaires sortant "de la sphère psy et des propos basés uniquement sur leurs paroles ou leurs recherches" ?


J'imagine que ce post peut choquer des gens, risque de foutre la haine à énormément de personnes, j'imagine des gens qui lisent ça venir me dire que certains culpabilisent déjà assez de leur diagnostic ou peinent à se sentir légitimes et que j'en rajoute et tout le tralala mais c'est vrai qu'à force de lire des choses de cet ordre là, je me pose de plus en plus la question...


Alors que je reconnais pleinement que si j'avais été dans une situation toute autre, j'aurais certainement tenu des propos similaires (ou pas), que là, c'est facile à dire pour moi parce que je ne me suis jamais renseignée sur la question avant que le C.R.A. ne me dise que pour eux c'était certain 100% dès la pré-évaluation, parce que sur tous les bilans, on est en plein dans le TSA à 100% partout, que ce soit sur la petite enfance ou encore aujourd'hui, alors que moi aussi, au début, quand j'étais en attente du diagnostic officiel et des bilans, même si j'ai jamais douté du résultat final, j'ai eu peur.

Du coup, voilà, je sais pas pourquoi, j'ai cette réflexion qui me hante en ce moment, peut-être le fait de trouver ça choquant que des gens demandent, en réclamant voir même en exigeant, un diagnostic de TSA, peut-être le fait d'avoir passé toute une vie atroce jusqu'au diagnostic alors que certains qui le réclament prétendent qu'ils le seraient devenus miraculeusement et qu'ils veulent à tout prix ce diag pour en éviter d'autres... Je crois que j'ai été choquée par ces "Je veux ce diagnostic", par les "Je veux être tout sauf bipolaire/schizophrène/névrosée/hystérique/borderline", par ces "Je veux pouvoir me poser une étiquette sans que ça nécessite de prendre des médicaments" de la part des gens...

Est-ce que si les pathologies psychiatriques n'étaient pas aussi stigmatisées, aussi assimilées à l'instabilité, à la folie, si elles ne nécessitaient pas de traitements, si elles n'étaient pas considérées comme des pathologies, on aurait eu toute cette vague de personnes qui cherchent absolument à ce que ce soit ça et rien d'autre ?

Je crois que j'ai peur d'être mélangée à une communauté et stigmatisée par mon diagnostic, c'est comme pour mes autres TND, je sais que chez les nouvelles générations, ça explose et je ne veux pas faire partie d'une nouvelle génération de diagnostiqués alors que je fais partie de l'ancienne, celle où toutes les questions que se posent actuellement les gens qui veulent être diagnostiqués pour le fun n'existaient pas... Je ne veux pas être mêlée ou assimilée à ça ou à ces gens qui pratiquent le diagnostic abusif. :innocent:


Bref, c'est à moi de déblayer tout ça de mon côté, à moi de faire en sorte de me sentir moi-même, libre, à moi de m'en foutre des autres autour, de ce qu'ils disent, de ce qu'ils pensent, après tout, c'est leur souci s'ils vivent avec quelque chose de potentiellement forcé et fake sur la conscience, à moi de pouvoir me dire intérieurement que je suis au clair avec moi-même sur la question et surtout, à moi de ne pas chercher à me retrouver dans une personne de par cette spécificité... Juste réussir à m'en foutre des autres et faire mon chemin...

Bien-entendu, je ne vise personne en particulier, à travers ces mots. Je me sens juste hantée par ces questions depuis un petit moment et ayant eu écho de l'histoire qui fait un peu débat sur un réseau social de ce que j'ai cru comprendre (je suis passée voir aussi, sans intervenir, bien évidemment, de toutes façons, je ne suis personne pour intervenir et je n'ai rien à y répondre), en faisant défiler le reste des publications, j'ai été choquée par les propos de d'autres personnes + les propos des personnes qui ont déjà pu me côtoyer ailleurs en privé après m'avoir vu réagir à des publications sur la thématique de l'autisme ou autre.
Pourquoi ça me hante alors que ça ne me concerne en quasi aucun point ? Pourquoi j'arrive pas à m'en foutre ?
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freeshost
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par freeshost »

Prends le temps de décanter le tout. :)
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Fluxus
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Fluxus »

freeshost a écrit : mercredi 1 septembre 2021 à 9:45 Prends le temps de décanter le tout. :)
Dé Kant Thé...

Dé Emmanuel Thé

Dé Manu Thé ?

Merci freeshost ! :kiss: :mryellow:
Spoiler : 
Et plus sérieusement, oui, je me rends compte de plus en plus que rien ne doit être pris pour acquis dans le cheminement post diagnostic. En soi, ça relève pas d'une haine envers les personnes diagnostiquées qui sont passées par de multiples spécialistes de la question, je sais que c'est bien plus difficile que ça en a l'air de poser un diagnostic mais j'ai juste du mal avec la façon dont certains le retranscrivent et où ils n'ont aucune gêne à expliquer qu'ils forcent pour un diagnostic et celui-ci en particulier et tout le reste ou cherchent à s'opposer pleinement même lors d'un diagnostic différentiel confirmé à plusieurs reprises.

Bien évidemment, je ne mets pas tout le monde dans le même sac. Je crois juste que ces personnes là sont toxiques et que j'ai juste à arrêter de les lire ou leur répondre, ce sera mieux comme ça.
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