Manichéenne a écrit :Il y a quelque chose que je ne comprends pas du tout dans cette polémique sur le packing : si on montre que "ça aide" (que ça réduit les symptômes/les automutilations ou n'importe quoi d'autre), alors ça deviendrait automatiquement acceptable ?
Avant même de voir si ça a une utilité, il faudrait juger si c'est un traitement respectueux et non douloureux.
Je peux calmer mes crises par la douleur, ce n'est pas pour autant que j'accepterais qu'un autre me l'inflige.
Pour évoquer la douleur dit ici ou précédemment comme ou questionné: "traitement douloureux"
il est plusieurs éléments du traitement à scinder:
1- serait-ce la réaction au froid qui serait douloureuse ?
2- la réaction à l'humidité ?
3- l'enveloppement en lui-même ?
Sur le 1,
les températures au moment de l'application seraient avoisinantes de 10° ( *1)
à savoir que la température d'un frigo est de l'ordre de 4°
le réchauffement d'un linge est très rapide (dans une pièce à 20° par exemple) dû à son faible potentiel de maintien du froid (lié à l'épaisseur, à la surface développée du linge), lié aussi à l'air et à l'eau qui sont des éléments qui dispersent très vite leurs calories. Dans une autre vie, peut-être parlait-on ici d'enthalpie. possiblement :
https://thermexcel.com/french/tables/eau_atm.htm
et à la mise au contact, c'est 20° d'un côté et 30-32° de l'autre en T° externe (correction : non de 37° = T° interne du corps).
Avec les diffusions de chaleur, le froid se disperse vite.
Ainsi, sur le 1, et douleur possible au froid
voir si 10° et qui s'élève rapidement est un point de douleur ?
Ici, dans le thérapeutique, est visé une réaction au froid - et pas, me semble-t-il, un prolongement au froid (pas d'hypothermie, pas de baisse de température corporelle non plus) mais une réaction. Sinon ref *1
Sur le froid, la cryothérapie est communément utilisée (pour d'autres usages); avec bain dans des glaçons voir passage en caisson à l'azote liquide (l'azote liquide c'est environ du -150° mais les températures, de mémoire de l'ordre de -30 °)
Sur le 2, et l'humidité
voir si l'humidité est douloureuse ?
Sur le 3, et enveloppement
voir si l'enveloppement peut être douloureux ?
a priori, l'unique possibilité serait en cas d'un linge trop serré
(susceptible d'être possible et d'arriver, bien que ce ne soit dans l'intention de quelque soignant de vouloir faire mal; mais ici possibilité de douleur en cas de mauvaise application disons)
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Après, relatif aux automulations, tes propos ici, d'autres et échange précédent sur ce point
et ici: packing
Selon Tordjman et Charras, une hypothèse est que certains patients autistes se servent des automutilations sur un mode addictif pour provoquer une sensation douloureuse, sachant que ces automutilations, d’après les observations cliniques des soignants et des parents, apparaissent essentiellement lorsque les patients sont stressés. Il est possible que cette sensation douloureuse permette aux patients de se focaliser complètement sur eux-mêmes, c’est-à-dire de pouvoir accéder à un certain retrait autistique, et de se couper d’un environnement anxiogène comme si cette sensation douloureuse avait un effet hypnotique. Selon ces auteurs, le packing, grâce au saisissement par le froid, mobilise la sensibilité thermo-algique par l’intermédiaire du faisceau spino-thalamique, et court-circuite la sensation douloureuse sur laquelle l’enfant se serait possiblement focalisé. Il s’agit donc de remplacer, grâce au packing, une sensation dont le patient est devenu extrêmement dépendant par un autre type de stimulation mobilisant le même circuit neurophysiologique. Ce " substitut " peut lui permettre de sortir de sa dépendance aux automutilations et des sensations douloureuses qui lui sont associées. Selon Tordjman et Charras, il se peut que la mobilisation des circuits provoquée par le packing soit efficace à long terme contre les comportements d’automutilations. En d’autres termes, si l’enfant avec autisme, focalisé sur la sensation douloureuse qu’il provoque et contrôle à partir de ses automutilations, concentre maintenant son attention sur le saisissement engendré par le packing, il est possible que l’on puisse entamer un travail de désaccoutumance par rapport à ses conduites auto-agressives et aux sensations qui en découlent.
Malgré la polémique nationale passionnée au sujet du packing dont le Lancet (Spinney 2007) fait un résumé synthétique très objectif et nuancé, les résultats cliniques suggèrent un rapport bénéfice/risque très favorable.
https://www.cairn.info/revue-le-carnet- ... age-23.htm
et c'est aussi ref *1 pour autres mentions
Il s'agit de données initiales relativement à la fameuse étude,
qui dit en passant, dont la durée était estimée en 2009 (ou fin 2008) à 3 ans..