Je pourrais couper un peu court en disant que si ces produits (néonicotinoides) étaient non impactant sur les abeilles, et depuis les années où le sujet est sur le tapis, il aurait été très facile pour les firmes phytopharmaceutiques de le montrer..
à la vue de leurs moyens considérables, aussi..
S'ils n'ont sorti que des mesures relatives à des colza enrobés, c'est peu, très très peu !!
et pourtant c'est purement et simplement la suppression de ces produits qui en jeu (et à de grandes échelles : la planète)
...
Néanmoins je développe un peu et réponds à Tugdual
Tugdual a écrit :nouvo a écrit : NON
on ne devrait pas s'attendre à des effondrements massifs à cette époque.
et quand des études comme celles d'Harvard parlent de responsabilité des néonicotinoides dans le CCD (Syndrome d'effondrement des colonies) , elles ne se positionnent sur un tel délai mais parlent des responsabilités et problèmes rencontrés par la suite, et notamment la période hivernale. Et c'est autour de cette période qu'ont lieu les problèmes majeurs de CCD.
Justement si.
Il faudrait peut-être préciser : "pour toi"
mais pas pour les chercheurs et scientifiques qui bossent sur le sujet.
C'est ainsi.
Tu peux avoir ta logique mais ce n'est pas pour autant que les choses puissent se passer comme ça ou systématiquement comme ça.
Tugdual a écrit :Le problème est cette forte mortalité hivernale.
Si les néonicotinoides sont en cause, il devraient
provoquer encore plus de problèmes en période
de floraison, puisque c'est là que les abeilles butinent
au max', rapportant à flots nectar et pollen à la ruche.
En ce sens, l'étude de cette période est très logique.
Parfois cela produit, cf les effondrements en saison dus à des intoxications.
et aussi, non rapidement mais plus tard - au cours de la période hivernale.
Qq compléments sur des chiffres et données récentes:
" L’université américaine du Maryland a rendu publics, mercredi 13 mai, les résultats de son enquête annuelle sur les mortalités d’abeilles. Les chiffres présentés donnent à voir une catastrophe inédite. Selon les données recueillies, les apiculteurs américains ont perdu en moyenne 42,1 % de leurs colonies entre avril 2014 et avril 2015. Pour la première fois, les mortalités hivernales ont été inférieures aux mortalités intervenues au cours de la saison d’activité des ruches – le printemps et l’été –, une situation décrite comme « inédite et tout à fait exceptionnelle » par l’apidologue Dennis van Engelsdorp, maître de conférences en entomologie à l’université du Maryland et coauteur de l’enquête.
Ces chiffres interviennent alors que les nouvelles générations d’insecticides agricoles – dits néonicotinoïdes – sont de plus en plus montrées du doigt comme un facteur majeur du déclin des insectes pollinisateurs au sens large. Aux Etats-Unis, l’Environmental Protection Agency (EPA) a déclaré début avril qu’elle ne délivrerait plus, jusqu’à nouvel ordre, de nouvelles autorisations de mise sur le marché pour les produits intégrant ces molécules.
[...]
Les résultats présentés montrent que certaines des situations les plus problématiques (plus de 60 % de pertes totales) se concentrent dans la « Corn Belt », la région des grandes cultures, les plus gourmandes en pesticides."
http://cdurable.info/Dossier-disparitio ... -2015.html
Tugdual a écrit :Or, si on constate une mortalité d'abeilles, celle-ci
n'est pas suffisante pour impacter la colonie, qui
s'adapte en augmentant le couvain d'ouvrières
(c'est ce que dit la fameuse étude, rien de plus).
T'es-tu interrogé sur une éventuelle conséquence de cette adaptation ??
en terme de couts physiologiques par exemple ??
Si cette mention t'apparait anodine (comme elle est présentée dans cette étude) peut-être ?? ne l'est-elle pas tant que ça sur les individus (abeilles)
Tugdual a écrit :Pour l'hivernage, la colonie ne contient que des abeilles
nées en fin d'automne, donc qui n'ont pas connu ces
floraisons potentiellement chargées de néonicotinoides.
De plus, les abeilles ne sortent pas de la ruche. Je ne vois
donc pas comment la désorientation provoquée par les
néonicotinoides pourrait les impacter à cette période ...
Ici, déjà, tu es restrictif quand tu parles de non sortie de ruche et d'hiver - et d'autant pour un tel sujet d'envergure planètaire intégrant des climats et températures diverses.
Chez moi, dans les PO, je suis susceptible de voir des abeilles toute l'année et dans de nombreuses régions c'est ainsi, à encore plus chaud ou un peu moins, mais où quand même des sorties hivernales, par jour de beau soleil peuvent avoir lieu.
J'ai aussi le sentiment (ce n'est qu'un sentiment) que tu es placé dans un contexte un peu binaire, intégrant une floraison de colzas traités avec des abeilles qui viennent les butiner puis après ce sera l'arrêt et l'hiver. Point. Mais les choses ne sont forcément ainsi: cf :
- les dispersions
- la rémanence des produits
- la flore naturelle
Les études (celle de Harvard) évoquent aussi des problèmes larvaires et nourrissage - ainsi que de ventilation de la ruche.
Tugdual a écrit :
On pourrait faire l'hypothèse que ce sont les réserves
de miel qui permettent à la colonie de passer l'hiver qui
sont contaminées par ces (ou d'autres ?) pesticides, et
les empoisonnent peu à peu quand elles les consomment.
Dans ce cas, il serait très facile, au printemps, de faire
des analyses sur des colonies mortes, à la fois sur les
cadavres (s'il y en a) et sur ce qui reste de miel/pollen
dans les alvéoles, à la recherche de ces pesticides, mais
je suis surpris de n'avoir vu aucun travaux de cette sorte ...
Il y a des mesures, elles indiquent la présence des insecticides.
Par exemple, sur les PO:
"
Les apiculteurs, réunis en collectif, ont décidé de financer des études pour en avoir le cœur net. Durant l’hiver 2013-2014, 26 échantillons d’abeilles mortes, de pollen et de miel recueillis au sein de leurs colonies aux trois quarts moribondes ont été expédiés dans un laboratoire du CNRS à Solaize (Rhône). Ces analyses physiques et chimiques ont mis au jour des traces de pesticides dans 81 % des cas, en cocktail ou non.
« 10 000 EUROS DE NOTRE POCHE POUR LES ANALYSES »
La plupart des douze molécules détectées sont des insecticides. Trois appartiennent à la famille des néonicotinoïdes – partiellement interdite dans l’Union européenne pour deux ans. Mais, plus inquiétant, quatre autres sont totalement proscrits en France, notamment le triphenylphosphate et le coumaphos que l’on trouve dans des préparations antiparasitaires, des produits importés illégalement d’Espagne.
On peut en être surpris : on associe davantage les pesticides aux vastes plaines vouées aux monocultures céréalières plutôt qu’aux hauts pâturages. En fait, qu’il s’agisse de lutter contre les acariens, les pucerons et autres larves d’insectes, les préparations phytosanitaires ont recours aux mêmes familles de molécules chimiques. On les retrouve donc dans des régions d’arboriculture intensive comme dans les zones maraîchères, voire dans des forêts exploitées. Dans les Pyrénées-Orientales, ces produits sont utilisés pour débarrasser les troupeaux de vaches laitières et de brebis de leurs parasites."
http://www.duclair-environnement.org/20 ... esticides/
Tugdual a écrit :]À noter que pour les effondrements en saison, j'ai vu
quelques analyses passer (je n'ai pas le lien sous la main),
qui mettaient en évidence des taux de pesticides énormes,
correspondant à des surdosages agricoles de ces produits ...
C'est donc la faute de l'agriculteur et non du produit.
Le responsable est vite trouvé, et la solution je n'en vois qu'une !
Au lieu d'interdire les produits, Interdisons les agriculteurs !!
Tugdual a écrit :Je précise que je ne suis "ni pour ni contre", mais que
je cherche à comprendre je problème (d'autant que
je suis concerné avec mes ruches). Pour l'instant,
ce n'est pas le cas, et tous les messages alarmistes
que je vois passer ne me conviennent pas, puisque
je constate qu'ils sélectionnent les informations qui
les intéressent et en évitent soigneusement d'autres ...
Il y a un bon résumé (me semble-t-il) figurant dans une résolution du Sénat de juin 2014.
Il reprend pas mal du fil, des décisions, des études, des interdictions, en France, en Europe et dans le monde sur le sujet:
http://www.senat.fr/leg/ppr13-643.pdf
Tugdual a écrit :À noter que les commanditaires d'une étude importent
peu, tant que l'étude respecte la méthodologie scientifique
et suit le cursus classique : publication dans une revue à
comité de lecture et fort impact, revue par les pairs ... etc ...
C'est ton avis.
Je ne le partage pas.
Je ne développe pas non plus.
Tugdual a écrit :
Mon constat (pour l'instant) est qu'en se focalisant
sur les néonicotinoides, on oublie les autres soucis
des abeilles, qui sont à mon avis bien plus impactant
(en premier lieu l'infestation chronique des varroas) ...
Tu émets ici un avis concernant le varroa.
Si tu as des données / études allant dans ce sens je suis preneur.
Les mentions de toutes les études ou résultats ou commentaires ou analyses que j'ai vues ne l'indiquaient pas de la sorte.
Aussi, il fut souvent mentionné et impactant - sans nul doute.
C'est ton positionnement de "plus impactant" que je soulève.
Idem pour les autres mentions.