Je ne pense pas que Cairn Info soit en cause : c'est un portail d'accès à la recherche francophone en SHS. La plateforme ne fait donc que refléter les tendances que l'on retrouve dans les travaux francophones, où effectivement la psychanalyse garde une place importante en psychologie.lulamae a écrit : ↑samedi 20 juin 2020 à 9:52Ce n'est pas un sous-entendu, je dirais plutôt un raccourci, en oubliant de partager les étapes intermédiaires de mon raisonnement. Je ne dirais pas que le site est "pro-psychanalyse", mais qu'il présente la psychanalyse comme efficace, il ne la remet pas en cause. Si tu fais une recherche sur l'autisme, tu y trouveras des articles qui y font référence comme à une psychose.
Je ne critique pas Cairn Info en soi, je dis simplement qu'il relaie encore une vision de l'autisme qui a quand même nettement évolué (en médecine) depuis la psychanalyse.
Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Je ne remets pas en cause ces éléments. Même si les femmes ont plus souvent recours à l'autodiagnostic, même si elle s'expriment plus sur le sujet, mon commentaire concerne surtout le fait que les propos tenus dans ces prises de positions, sont à l'image de vieilles habitudes qui perdurent et donnent volontiers un avis d'expert et/ou un droit de parole universel de la gente masculine sur la féminine...Jean a écrit : ↑vendredi 19 juin 2020 à 20:34Cela reste à prouver. L'autodiagnostic est plus souvent féminin. Et les femmes autistes (ou non) sont plus nombreuses à s'exprimer sur le sujet, car si elles ont des intérêts spécifiques, cela concerne plus souvent l'autisme.Herlock Martin a écrit : ↑jeudi 18 juin 2020 à 23:26et enfin, je note un petit détail insupportable, une fois de plus des voix masculines s'élèvent contre la situation, la condition des femmes Même dans l'autisme, des hommes vont se placer en expert de la condition féminine ? Des hommes vont nous expliquer ce qu'est l'autisme au féminin, ce qu'il n'est pas et comment ces "garces"(j'en ai marre de lire ces "hystériques") se fourvoient en abusant de sur diagnostics erronés, en se basant sur un parcours de vie gâchée bla bla bla, c'est du machisme, encore, et c'est insupportable !
Les hommes seraient en capacités de se mettre à la place des femmes, de parler d'elles en leur nom, alors que les partisans de ce discours diront qu'à l'inverse les femmes ne comprennent rien aux hommes et ne peuvent en aucun cas parler à leur place. Cela m'insupporte comme, la chambre législative exclusivement masculine qui refuse le droit à l'avortement aux femmes dans une démocratie d’Amérique du sud (désolé je ne veux pas dire de bêtise en nommant le mauvais pays, mais c'est véridique et en 2020)......trop d'exemples, trop de situations, depuis la règle de grammaire qui précise que dès lors qu'un homme se mêle à 300 femmes on dira "ils ont donc décidé de..." pour une paire de testicules dans l'assemblée...
@Lulamae , pour Cairn, effectivement on trouve toute la littérature possible, je ne trouve pas le site orienté. Je suis en cours à la FAC et on y a un accès privilégié, on nous demande de surtout consulter les articles récents (moins de 5 ans, en gros), c'est à jour des dernières théories explicatives et autres recherches loin de la psychanalyse accusatrice, je n'ai pas analysé le moteur de recherche et de suggestion...
@Cardamome , normalement si des professionnels s'attachent à bien travailler, ces vidéos peuvent constituer des éléments d'investigation à prendre en compte, s'ils veulent prendre le temps de travailler dessus...
Prédiag TSA en 14...
Scores élevés sur WAIS en 14 et 16
Prédiag TSA bis en 16
TSA diagnostiqué en 17
3 ADOS, 1 ADI, 1 SQC, 1 M-CHAT, 2 WAIS, pour un atypique même dans l'autisme
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Ce que tu évoques là est très précisément la raison qui m'a fait intervenir sur ce sujet au départ. Je suis une femme autiste, et même si ce que je dis ne représente ni les femmes ni les autistes ni les femmes autistes (mais uniquement moi), j'ai eu besoin de m'exprimer en tant que femme autiste.Herlock Martin a écrit :mon commentaire concerne surtout le fait que les propos tenus dans ces prises de positions, sont à l'image de vieilles habitudes qui perdurent et donnent volontiers un avis d'expert et/ou un droit de parole universel de la gente masculine sur la féminine...
Les hommes seraient en capacités de se mettre à la place des femmes, de parler d'elles en leur nom, alors que les partisans de ce discours diront qu'à l'inverse les femmes ne comprennent rien aux hommes et ne peuvent en aucun cas parler à leur place. Cela m'insupporte comme, la chambre législative exclusivement masculine qui refuse le droit à l'avortement aux femmes dans une démocratie d’Amérique du sud (désolé je ne veux pas dire de bêtise en nommant le mauvais pays, mais c'est véridique et en 2020)......trop d'exemples, trop de situations, depuis la règle de grammaire qui précise que dès lors qu'un homme se mêle à 300 femmes on dira "ils ont donc décidé de..." pour une paire de testicules dans l'assemblée...
Ce que tu fais dans ton texte que je cite, c'est exactement ce que tu reproches aux autres de faire. Et je ressens à nouveau le besoin impérieux d'intervenir parce que pour moi tu es en train de parler à ma place et que ça me dérange beaucoup. Il n'y a pas d'un côté la "bonne" posture de la "bonne" femme autiste qui se doit (de part sa condition féminine) de voir du sexisme au sujet de "l'autisme au féminin", et de l'autre la posture polémico- sexisto- agressive qui concerne des femmes naïves, bêtes, fragiles, et/ou elles-même hostiles aux femmes autistes.
Renforcer cette fausse dichotomie, c'est aussi une manière de choisir à la place des femmes autistes la position qu'elles adopteront. Ou pas, car celles qui ne souhaitent pas se positionner gardent cette possibilité fondamentale, et à travers cette dichotomie et ce discours se diffuse une injonction à se positionner (sans quoi on est mises d'office dans un camp ou dans un autre).
Je me suis exprimée sur ce sujet en tant que femme, les retours que j'ai fait (notamment sur la prise en charge et accompagnement pro, parce que ce sont 2 choses capitales dans l'histoire) émanent pour beaucoup de femmes. Ce sont en majorité des femmes que j'entends de plus en plus douter de certains profils "TSA au féminin", parce que dans les dispositifs il y a beaucoup de femmes parmi le personnel. Ce sont donc beaucoup de femmes qu'on accuse d'être sexistes au moindre doute sur tel ou tel cas. C'est devenu de l'ordre du réflexe automatique. Et on ne voit pas ça chez les femmes schizophrènes ou autre, de dire que c'est sexiste de se demander si une femme est bien schizophrène ou pas. Si elle ne correspond pas à ce tableau clinique là mais plutôt à un autre, on peut le dire. S'agissant de l'autisme on ne peut plus: c'est sexiste.
Bien sûr que des femmes peuvent aussi se montrer sexistes dans l'absolu, mais sur le principe le raisonnement ne tient pas trop debout. Il y a une question de rigueur, qui est d'autant plus importante pour lutter contre le sexisme.
Pour prendre un exemple volontairement assez débile, il me semble qu'au niveau mondial, parmi les virtuoses de la harpe celtique il n'y a pas beaucoup de personnes de couleur. Si tu te mets à décréter que c'est injuste de dire ça (alors que ça peut être juste une évidence liée à la moindre pratique de cette harpe dans certaines contrées), le risque est de qualifier de génie le moindre harpiste à la peau foncée. Y compris celui qui joue juste 5 minutes pour s'amuser à un festival médiéval.
Si tu demandes à une personne noire de décréter que ce type qui rigole en festoche est un virtuose de trempe planétaire, juste sous prétexte que c'est injuste de dire qu'il y a peu d'excellents harpistes noirs, je pense qu'il trouvera ça raciste. Je trouve que ça l'est.
Comme je trouve sexiste de demander à des femmes de fermer les yeux sur certaines dérives diagnostiques (qui en plus posent concrètement question car des données validées notamment sur le plan génétique invalident un peu de fait certains taux et certaines proportions) sous prétexte que ce serait "injuste" de dire que des femmes ne sont pas autistes mais autre chose. Il y a aussi des hommes qui ne sont pas autistes mais concernés par d'autres troubles, il faut le dire, et il faut le dire quand ce sont des femmes. Question de rigueur et de "justice", justement.
Ca me semble important pour les femmes autistes, comme je trouve important que le gars cité plus haut ne se voie pas en 5 minutes parachuté "grand virtuose international" juste parce qu'il est noir et qu'il a touché à une harpe entre 2 cervoises.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
jai l'impression d'avoir besoin de faire un disclaimer ou un truc dans le genre...
Je ne vois pas bien en quoi je fais ce que je reproche aux autres de faire ?
Je n'arrive pas à faire le lien entre ce que j'ai pu tenter d'exprimer et l'exemple du harpiste ?
Je tente un dernière fois, et tant pis si je m’attire des foudres, ma démarche est de soulever un dérive pas de juger des personnes, et encore moins des membres du forum...
A. Ouellette et J. Schovanec sont bien des hommes.
Ils "dénoncent" des abus, et seraient peut-être dans la surestimation des faits.
A mon sens on frise une dérive. Fréquente. De l'ordre des excès du Patriarcat. C'est tout. Je parle en mon nom, je me trompe peut-être, c'est mon ressenti.
Donc je ne me place pas en défenseur de quiconque qui n'a pas besoin de moi pour le faire, je ne donne pas de leçon et ne parle pas au nom d'autrui...
Je ne comprends donc pas du tout...
Comme une autre remarque qui m'avait été faite sur le champ de la sexualité. Sous prétexte que je ne saurais pas faire d'erreur sur L G B ou T et ..., sur asexuel, aromantique etc...(je me fais déjà juger par certains avec ce etc...). Oui, je ne suis pas de la génération qui a vu grandir ces mouvements, et je me fais casser par certains sous prétexte que pour ma part, c'est le rock que je peux sous catégoriser en folk, garage, indé, grunge, heavy, FM, etc... Les gens font ce qu'ils veulent, ils aiment ou pas, comme ils veulent, qui ils veulent...droit au bonheur pour tous selon ce qui se présente à eux, le choix, les hormones, le parcours de vie, le genre, l'orientation, etc... je leur laisse tous les possibles...
Voilà, je mélange deux sujets ici...mais punaise, au delà des problèmes de communication habituels, je ne comprends pas pourquoi il est mis derrière mes propos des notions qui me sont étrangères.
Je l'impression que (point Godwin atteint) dans une discussion sur le racisme on me ferait dire que je ne suis pas raciste puisque ma domestiques est noire
Bon, j'arrête de polluer cette discussion, mais vraiment je comprends pas en quoi j'ai pu heurter
Je ne vois pas bien en quoi je fais ce que je reproche aux autres de faire ?
Je n'arrive pas à faire le lien entre ce que j'ai pu tenter d'exprimer et l'exemple du harpiste ?
Je tente un dernière fois, et tant pis si je m’attire des foudres, ma démarche est de soulever un dérive pas de juger des personnes, et encore moins des membres du forum...
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Ils "dénoncent" des abus, et seraient peut-être dans la surestimation des faits.
A mon sens on frise une dérive. Fréquente. De l'ordre des excès du Patriarcat. C'est tout. Je parle en mon nom, je me trompe peut-être, c'est mon ressenti.
Donc je ne me place pas en défenseur de quiconque qui n'a pas besoin de moi pour le faire, je ne donne pas de leçon et ne parle pas au nom d'autrui...
Je ne comprends donc pas du tout...
Comme une autre remarque qui m'avait été faite sur le champ de la sexualité. Sous prétexte que je ne saurais pas faire d'erreur sur L G B ou T et ..., sur asexuel, aromantique etc...(je me fais déjà juger par certains avec ce etc...). Oui, je ne suis pas de la génération qui a vu grandir ces mouvements, et je me fais casser par certains sous prétexte que pour ma part, c'est le rock que je peux sous catégoriser en folk, garage, indé, grunge, heavy, FM, etc... Les gens font ce qu'ils veulent, ils aiment ou pas, comme ils veulent, qui ils veulent...droit au bonheur pour tous selon ce qui se présente à eux, le choix, les hormones, le parcours de vie, le genre, l'orientation, etc... je leur laisse tous les possibles...
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Je l'impression que (point Godwin atteint) dans une discussion sur le racisme on me ferait dire que je ne suis pas raciste puisque ma domestiques est noire
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Parce que tu "politises" la question du genre dans le diagnostic de l'autisme en rapprochant ces prises de position dont tu parles d'un "droit de parole universel de la gente masculine sur la féminine..." ou encore du droit à l'avortement.Herlock Martin a écrit :Je ne vois pas bien en quoi je fais ce que je reproche aux autres de faire ?
En te lisant j'ai l'impression qu'on est dans un cas classique d'"oppression féminine" (qui ne manquent pas) et que si perso je trouve que non pas du tout - au contraire - c'est moi qui ai un problème parce que je suis une femme "opprimée" qui ne partage absolument pas ton analyse.
J'ai parlé de faire ce que tu reproches aux autres parce que je trouve que dans ton discours tu décides et de ta position et de celle qui devrait être la mienne (puisque je suis une femme). Je ressens alors le besoin de protester parce que ma position ne regarde personne d'autre que moi: à mon avis on est en plein dans ce que tu critiques en évoquant ce "droit de parole universel".
Parce que quelqu'un qui est noir et joue très mal de la harpe celtique, je trouve qu'il a droit à des retours francs sur le fait qu'il casse les oreilles de tout le monde s'il le fait. Ce n'est pas parce qu'il y a très peu de très grands harpistes noirs que ça justifie d'être malhonnête envers lui de peur de sembler raciste. Si tu le rassures sur ses compétences juste de peur qu'il t'accuse de racisme, qu'il te hurle que d'excellents harpistes noirs il y en a eu, et que tu n'as pas le droit de dire ça, pour moi c'est raciste. S'il me casse les oreilles, je trouve bien plus loyal de lui dire qu'il est très loin d'Alice Coltrane et que ce n'est juste pas son truc. Comme je l'aurais fait avec une personne blanche, parce que quelqu'un qui joue très mal d'un instrument c'est quelqu'un qui joue très mal de cet instrument avant d'être un noir ou un blanc. C'est une personne. Et il y a des personnes plus douées que d'autres pour certains instruments, voire pour la musique en général.Je n'arrive pas à faire le lien entre ce que j'ai pu tenter d'exprimer et l'exemple du harpiste ?
Le lien que je fais, c'est que ce sont des personnes qui reçoivent des diagnostics d'autisme. On est une personne avant d'être un homme ou une femme. Du coup, parler systématiquement de sexisme décrédibilise pour moi de fait la plupart des diagnostics féminins puisqu'on ne sait pas si le diagnostic a été reçu pour ne pas paraître sexiste ou parce qu'il est vraiment justifié. Je trouve très dérangeant de penser que des femmes pourraient recevoir un diagnostic d'autisme parce que "ça fait bien/ ça démontre une ouverture d'esprit/ ça prouve que la personne n'est pas sexiste" et pas parce qu'elles sont factuellement autistes.
Ce qui importe c'est la pertinence du diagnostic dans le cas précis de la personne en question, indépendamment de son genre. J'ai pris l'exemple de la harpe parce que pour moi c'est la même chose: tu te focalises soit sur les compétences réelles de quelqu'un à la harpe, soit sur la couleur de sa peau. Si tu considères raciste de dire à une personne noire qu'elle joue, elle, très mal de la harpe (sous prétexte qu'il y a peu de harpistes noirs), le focus est sur le second aspect. C'est un peu comme décréter comme sexiste de dire d'une (ou à une) personne de sexe féminin qu'elle ne correspond pas, elle, au diagnostic d'autisme. Tu te polarises sur son genre et pas sur son éventuel autisme.
C'est juste que tes propos déclenchent chez moi un rejet important puisqu'ils rapprochent des choses qui pour moi n'ont strictement rien à voir, et qu'en tant qu'homme tu m'incites fortement à voir de la domination et de l'oppression là où moi en tant que femme je n'en vois pas du tout (c'est même le contraire).Voilà, je mélange deux sujets ici...mais punaise, au delà des problèmes de communication habituels, je ne comprends pas pourquoi il est mis derrière mes propos des notions qui me sont étrangères.
Ces derniers mois j'ai été très fortement agacée par tout ce qu'on a pu faire dire aux "scientifiques", à la "Science avec un grand S", et comment il faudrait voir les choses si on est dans la "vraie démarche scientifique", et comment il faudrait réagir ou penser, et qui il faudrait mettre dans le camp des gentils et qui il faudrait mettre dans le camp des méchants. Tout ça livré pré-digéré, très régulièrement, en mode bourrage de crâne/lobotomie (= l'extrême opposé des principes scientifiques).
Je réagis comme ça à ton message parce que pour moi c'est pareil: l'esprit scientifique c'est de rester le plus objective possible, d'analyser au maximum et de me faire ma propre opinion. Comme la meilleure manière de faire avancer la condition féminine c'est de respecter l'opinion des femmes sur les sujets qui les concernent très directement plutôt que d'essayer de leur en imposer d'autres (éventuellement en les accusant d'être sexistes et/ou d'encourager des phénomènes qui le sont).
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Sur le sexisme des propos d'Antoine Ouellette, repris en partie par Schovanec, je vais le citer lui-même, je pense que cela apparaîtra clairement :misty a écrit : ↑mardi 23 juin 2020 à 16:08 Le lien que je fais, c'est que ce sont des personnes qui reçoivent des diagnostics d'autisme. On est une personne avant d'être un homme ou une femme. Du coup, parler systématiquement de sexisme décrédibilise pour moi de fait la plupart des diagnostics féminins puisqu'on ne sait pas si le diagnostic a été reçu pour ne pas paraître sexiste ou parce qu'il est vraiment justifié. Je trouve très dérangeant de penser que des femmes pourraient recevoir un diagnostic d'autisme parce que "ça fait bien/ ça démontre une ouverture d'esprit/ ça prouve que la personne n'est pas sexiste" et pas parce qu'elles sont factuellement autistes.
Ce qui importe c'est la pertinence du diagnostic dans le cas précis de la personne en question, indépendamment de son genre. J'ai pris l'exemple de la harpe parce que pour moi c'est la même chose: tu te focalises soit sur les compétences réelles de quelqu'un à la harpe, soit sur la couleur de sa peau. Si tu considères raciste de dire à une personne noire qu'elle joue, elle, très mal de la harpe (sous prétexte qu'il y a peu de harpistes noirs), le focus est sur le second aspect. C'est un peu comme décréter comme sexiste de dire d'une (ou à une) personne de sexe féminin qu'elle ne correspond pas, elle, au diagnostic d'autisme. Tu te polarises sur son genre et pas sur son éventuel autisme.
1.
A noter : petite tentative (soulignée), après avoir généralisé, de "dégénéraliser", qui ne sera pas vraiment conservée plus loin. Quant à l'errance diagnostique, je pense que suffisamment d'articles sont parus et ont été relayés ici pour que chacun puisse se faire son opinion. Du reste, ce ne sont pas que des femmes qui ont un diagnostic autre puis un diagnostic d'autisme ; alors pourquoi lui ne parle-t-il que d'un groupe de femmes ? de plus, la schizophrénie ou la bipolarité peuvent être des comorbidités de l'autisme dans , l'un n'exclut pas les autres.Le groupe problématique auquel il est particulièrement confronté, ce sont les femmes adultes qui ont un diagnostic de personnalité limite (borderline) et qui exigent, littéralement, de recevoir un diagnostic d'autisme - je précise bien qu'il est ici question non pas de l'ensemble des femmes à personnalité limite, mais bien du groupe parmi elles qui insiste pour obtenir un diagnostic d'autisme. Après s’être longuement informées sur Internet, elles clament rencontrer tous les critères de l’autisme: problèmes de socialisation, problèmes de communication, hypersensibilité sensorielle, intérêt particulier (souvent le sexe).
2.
https://antoine-ouellette.blogspot.com/ ... ectre.htmlComme l'a dit le conférencier, ces personnes présentent ainsi des traits majeurs qui cadrent mal, ou ne cadrent pas avec l’autisme.
En premier lieu, plusieurs de ces femmes à personnalité limite qui exigent d'être autistes ont eu de nombreux partenaires sexuels et toujours dans des relations éphémères souvent marquées de violence. Ces femmes disent souvent avoir le sexe comme «intérêt spécifique»: elles reprennent ainsi un terme technique lié à l'autisme dans l'espoir d'être reconnues autistes. Or, les autistes sont généralement franchement monogames; la grande majorité d'eux ont eu une vie amoureuse tardive (plus tard que la moyenne); ils s'investissent dans une seule relation, cela dans une perspective de long terme. Les personnes autistes étant souvent mal-à-l'aise d'être touchées par autrui, elles sont rarement enclines à multiplier les «expériences» sexuelles. Il y a des exceptions, rares, mais plus on s'éloigne de cela, moins l'autisme est vrai. Autrement dit, il faudrait être sceptique lorsque quelqu'un se déclare autiste tout en disant que le sexe est son intérêt spécifique: cela ne colle pas très bien.
Second trait quasi inconciliable avec l'autisme: ces femmes à personnalité limite qui tiennent à être autistes manifestent un grand souci de leur apparence, même lorsqu'elles optent pour un look «marginal», contrairement aux autistes qui n'accordent pas grande importance à cela.
Troisième trait quasi inconciliable avec l’autisme: ces femmes à personnalité limite qui désirent être reconnues autistes sont très préoccupées par le regard d'autrui à leur endroit et très affectées par l'opinion d'autrui; elles se «mettent en scène» afin de produire l'effet qu'elles recherchent, alors que les autistes sont passablement indifférent-es à cela.
Dernier trait : la vie émotionnelle de ces personnes est instable et labile, et leur humeur passe rapidement de l’exaltation à la colère et d’autres émotions encore, ce qui ne cadre franchement pas avec l’autisme.
Il serait possible d’ajouter encore les toxicomanies fréquentes chez les personnes limites, et rares chez les autistes.
Mais ces femmes arrivent tout de même en se disant absolument certaines d'être autistes. Et elles peuvent devenir violentes lorsque le psy leur refuse ce diagnostic. Là, le conférencier a été discret, mais il est clair que lui-même a subi des agressions fortes, verbales sinon aussi physiques, de la part de telles femmes. Un psy pourrait céder devant pareille intimidation - et de toute évidence, certains psys cèdent, mais le diagnostic n'est pas valide pour autant. Et surtout, le donner, même sous l’intimidation, ne rend aucunement service à ces personnes qui souffrent réellement.
On notera ou non sa forte obsession et rancoeur envers la vie sexuelle de ces femmes, et un bon nombre de jolies généralisations sur "les autistes" - on pourrait facilement reprendre sa liste de traits pas du tout autistiques et trouver autant de cas où ces traits sont présents... Ex 1 : Les autistes se moquent de leur apparence : peut-être, mais quid s'ils sont très propres, ou ont un intérêt restreint qui se traduit en vêtements ? Une personne aimant les mangas et les trucs kawai qui aime se mettre des barrettes marrantes dans les cheveux n'est pas autiste alors ?
Ex 2 : les autistes sont indifférents au regard des autres : alors, pourquoi se font-ils des noeuds au cerveau en se repassant une scène au boulot et en se demandant indéfiniment s'ils ont eu raison de répondre comme ils l'ont fait, s'ils n'ont pas interprété ce qu'a voulu dire le collègue... Ce n'est pas compliqué à vérifier : il y a un fil sur les "bugs sociaux" sur le forum.
Ex 3 : les autistes n'ont pas de sautes d'humeur, ils sont d'humeur égale : ah bon ? Et l'attention aux détails, qui fait qu'on peut bloquer sur un petit détail qui va fiche en l'air toute la journée ? Et les troubles de l'humeur qui peuvent accompagner l'autisme ?
Ex 4 : les autistes n'ont pas d'addictions. Ah oui ? Depuis quand ??
Bref : que fait d'autre l'auteur de cette source dont découle la discussion que parler au nom de tous les autistes (brimés par ces demandes de diagnostics abusives) en dézinguant une catégorie sur laquelle il espère qu'il se produira un consensus ? Et de là, facile ensuite de généraliser à "trop de diagnostics pour toutes les personnes qui rêvent d'être autistes". Donc quoi ? On ferme définitivement le robinet des diagnostics, et on s'en tient aux enfants de moins de deux ans ? Tant mieux pour eux, plus c'est pris tôt, mieux c'est... Mais en France, qui a 40 ans de retard sur la politique du handicap par rapport à l'autisme, on pourrait peut-être laisser le temps de rattraper ces 40 ans, non ?
Modifié en dernier par lulamae le mardi 23 juin 2020 à 17:46, modifié 3 fois.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
En gros, si j'ai bien compris, misty pointe plusieurs phénomènes (agrémentés de divers biais) dont il est judicieux de prendre conscience puis face auxquels être prudents :
1. Prendre une généralisation pour une attaque, le biais d'intentionnalité. On sait que notre cerveau (même celui de personnes spectro-autistes, même si éventuellement parfois moins) effectue des généralisations (par économie cognitive, et aussi pour anticiper, prévoir) automatiquement, inconsciemment. Concevoir des nuances demande de l'effort cognitif, plus de matériel cognitif aussi (comme pour dessiner plein de nuances de couleurs ).
2. Tartiner ce premier biais d'une bonne couche d'un autre biais lié consistant à définir une ou plusieurs personnes selon ses groupes, selon ses appartenances sociales (ou les appartenances sociales auxquelles on les identifie), son habitus (au sens sociologique de Pierre Bourdieu ; lire aussi ici). C'est le biais d'ethnocentrisme, ou, de manière plus générale, les biais endogroupe et exogroupe. Lire aussi ici. [Pas loin des identitarismes, ceux-ci étant très imprégnés et enduits d'essentialismes. ]
À ce titre, on peut citer ce passage qu'on trouve aux pages 6 et 7 de ce pdf (pages 4 et 5 du travail) :
Il y a beaucoup de processus inconscients. Non seulement, aucun être n'est omniscient. Mais aussi, aucun être n'est omniconscient. [Et aucune être n'est omnipotent.] [Signalons au passage que l'illusion d'omniscience appliquée aux autres (à un exogroupe flou) peut souvent huiler l'argumentation des théories du complot : "Des personnes savent tout. => On nous cache tout." ]
Avec ces questions sur les diagnostics auxquels on rajoute des questions sur le genre et sur d'autres habitus, on s'acoquine donc avec l'intersectionnalité, les convergences des luttes (les mouvements de la neurodiversité), mais aussi les divergences des luttes (des schismes aussi avec ces mouvements de neurodiversité*). Mais, avec l'autisme, on n'a pas encore beaucoup de recul (historique, sociologique, etc.). En tout cas, ça macère (et cette macération va prendre du temps).
* Souvenez-vous. En plus de cette discussion sur les diagnostics abusifs, il y avait la discussion sur la neurodiversité, le handicap.
Au passage, il n'y a pas forcément corrélation entre des caractéristiques et usages des genres et l'égalité sociale des genres. Même si les mots ont leur importance, leurs effets, le combat au niveau linguistique ne suffit pas. [Par exemple, il y a des langues qui ont, globalement, un seul genre (grammatical). Les pays parlant ces langues n'ont pas forcément atteinte l'égalité des genres/sexes.]
Il me semble que la politisation du sujet est difficilement évitable.
Pour ma part, ai-je commencé à sociologiser ? [J'avoue. J'ai récemment acheté des livres de sociologie. Nul doute que d'autres suivront. Bon, je débute. ]
En tout cas, les biais cognitifs en action chez beaucoup de personnes peuvent favoriser certains phénomènes sociologiques.
Tsé : mettons, une personne française voit pour la première fois une personne suisse, qui se présente à elle comme suisse, la personne française va interagir avec la personne suisse, observer diverses caractéristiques et attitudes. Comme c'est la première personne suisse qu'elle rencontre (conçoit rencontrer ; peut-être a-t-elle déjà vu auparavant des personnes suisses sans savoir ou croire qu'elles étaient suisses), il y a grande probabilité qu'elle attribue certaines caractéristiques de cette personne suisse à toutes les personnes suisses (surtout les caractéristiques qui diffèrent des siennes, en tant que personne françaises ; surtout si elle n'a pas de recul scientifique). Ensuite, à force de rencontrer des personnes suisses, ses représentations des personnes suisses pourront se nuancer. Rencontrer des personnes diverses aide à nuancer ses représentations, à être moins ballotté par certains biais cognitifs.
Bref, pour éviter ce biais d'intentionnalité, on peut prendre l'habitude d'accorder le bénéfice du doute, et éventuellement discuter avec les personnes chez qui on décèle (ou croit déceler) des erreurs, des maladresses, des inconsciences.
D'un autre côté, on peut comprendre que des personnes voient des manquements au rasoir d'Ockham dans certaines argumentations, surtout quand les arguments ornementaux se basent sur des généralités douteuses.
Mais bon, vous savez qu'il y a des différences entre le savant et le politique.
1. Prendre une généralisation pour une attaque, le biais d'intentionnalité. On sait que notre cerveau (même celui de personnes spectro-autistes, même si éventuellement parfois moins) effectue des généralisations (par économie cognitive, et aussi pour anticiper, prévoir) automatiquement, inconsciemment. Concevoir des nuances demande de l'effort cognitif, plus de matériel cognitif aussi (comme pour dessiner plein de nuances de couleurs ).
2. Tartiner ce premier biais d'une bonne couche d'un autre biais lié consistant à définir une ou plusieurs personnes selon ses groupes, selon ses appartenances sociales (ou les appartenances sociales auxquelles on les identifie), son habitus (au sens sociologique de Pierre Bourdieu ; lire aussi ici). C'est le biais d'ethnocentrisme, ou, de manière plus générale, les biais endogroupe et exogroupe. Lire aussi ici. [Pas loin des identitarismes, ceux-ci étant très imprégnés et enduits d'essentialismes. ]
À ce titre, on peut citer ce passage qu'on trouve aux pages 6 et 7 de ce pdf (pages 4 et 5 du travail) :
Donc aussi : ce n'est pas parce qu'une personne P1 appartient à un groupe G1 (ou s'y identifie ou qu'on l'y identifie) qu'elle et tous les autres membres du groupe G1 auront la même position (politique, idéologique ; par exemple, la victimisation, qui peut devenir un cercle vicieux), la même suite d'expériences (le même vécu), les mêmes conditions. Par exemple, on sait déjà que, parmi les femmes, il y a divers courants féministes, il y a des personnes qui découvrent encore ces mouvements, qui commencent à prendre conscience de divers processus, d'autres qui ne les connaissent pas encore, d'autres encore qui ne s'y intéressent pas. Autres exemples : une personne peut manger de la viande sans connaître le carnisme et végétarisme ; une personne peut préférer les personnes avec la peau claire sans forcément être raciste et sans forcément avoir conscience des processus qui lui font préférer les personnes à peau claire.Avant de poursuivre, comment ne pas évoquer ici ma propre position d’homme dans ce champ de recherche occupé presque exclusivement par des femmes ? Afin d’éviter tout procès d’intention, il me faut préciser que si c’est notamment et nécessairement en tant qu’homme que je vais m’exprimer ici, j’entends bien échapper à cet implacable déterminisme qui voudrait a priori que chaque ligne que je m’apprête à écrire devrait être interprétée de par ma seule appartenance au groupe social « hommes ». Mais faute de pouvoir écarter tout doute sur ma volonté d’« imposer [ma] conception de la libération des femmes 3 », je ne peux donc que souhaiter, tout en sachant que je me place sur un terrain scientifique et social miné, que l’on me concédera cette indulgence qui est si (et parfois même trop) facilement accordée aux « riches » qui étudient la pauvreté, ou aux « blancs » qui étudient le racisme. La posture scientifique que j’engagerai dans cette recherche, si elle est nécessairement le reflet de cette appartenance, est par ailleurs également empreinte de ma propre conscience de moi-même telle qu’elle a été façonnée par mon expérience (d’homme notamment), par ce mélange unique de complicité et de refus qui fait de chaque individu une personne irréductible à sa seule catégorie d’appartenance sociale, quelle qu’elle soit. L’oublier ne serait que sacrifier à une forme d’essentialisme que tout ce texte entend précisément combattre 4 .
Il y a beaucoup de processus inconscients. Non seulement, aucun être n'est omniscient. Mais aussi, aucun être n'est omniconscient. [Et aucune être n'est omnipotent.] [Signalons au passage que l'illusion d'omniscience appliquée aux autres (à un exogroupe flou) peut souvent huiler l'argumentation des théories du complot : "Des personnes savent tout. => On nous cache tout." ]
Avec ces questions sur les diagnostics auxquels on rajoute des questions sur le genre et sur d'autres habitus, on s'acoquine donc avec l'intersectionnalité, les convergences des luttes (les mouvements de la neurodiversité), mais aussi les divergences des luttes (des schismes aussi avec ces mouvements de neurodiversité*). Mais, avec l'autisme, on n'a pas encore beaucoup de recul (historique, sociologique, etc.). En tout cas, ça macère (et cette macération va prendre du temps).
* Souvenez-vous. En plus de cette discussion sur les diagnostics abusifs, il y avait la discussion sur la neurodiversité, le handicap.
Au passage, il n'y a pas forcément corrélation entre des caractéristiques et usages des genres et l'égalité sociale des genres. Même si les mots ont leur importance, leurs effets, le combat au niveau linguistique ne suffit pas. [Par exemple, il y a des langues qui ont, globalement, un seul genre (grammatical). Les pays parlant ces langues n'ont pas forcément atteinte l'égalité des genres/sexes.]
Il me semble que la politisation du sujet est difficilement évitable.
Pour ma part, ai-je commencé à sociologiser ? [J'avoue. J'ai récemment acheté des livres de sociologie. Nul doute que d'autres suivront. Bon, je débute. ]
En tout cas, les biais cognitifs en action chez beaucoup de personnes peuvent favoriser certains phénomènes sociologiques.
Tsé : mettons, une personne française voit pour la première fois une personne suisse, qui se présente à elle comme suisse, la personne française va interagir avec la personne suisse, observer diverses caractéristiques et attitudes. Comme c'est la première personne suisse qu'elle rencontre (conçoit rencontrer ; peut-être a-t-elle déjà vu auparavant des personnes suisses sans savoir ou croire qu'elles étaient suisses), il y a grande probabilité qu'elle attribue certaines caractéristiques de cette personne suisse à toutes les personnes suisses (surtout les caractéristiques qui diffèrent des siennes, en tant que personne françaises ; surtout si elle n'a pas de recul scientifique). Ensuite, à force de rencontrer des personnes suisses, ses représentations des personnes suisses pourront se nuancer. Rencontrer des personnes diverses aide à nuancer ses représentations, à être moins ballotté par certains biais cognitifs.
Bref, pour éviter ce biais d'intentionnalité, on peut prendre l'habitude d'accorder le bénéfice du doute, et éventuellement discuter avec les personnes chez qui on décèle (ou croit déceler) des erreurs, des maladresses, des inconsciences.
D'un autre côté, on peut comprendre que des personnes voient des manquements au rasoir d'Ockham dans certaines argumentations, surtout quand les arguments ornementaux se basent sur des généralités douteuses.
Mais bon, vous savez qu'il y a des différences entre le savant et le politique.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Ce topic tourne en rond depuis une dizaine de pages
Faudrait pas le lock ?
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Diagnostic d’autisme, réponse à Josef Schovanec
14 décembre 2020 / Par Nathalie
Le 28 février 2020 J. Schovanec donnait une interview intitulée « Autisme adulte, trop de diagnostics abusifs » pour le magazine Handicap.fr, dans laquelle il évoquait ses craintes face à une augmentation du diagnostic d’autisme chez les adultes. Si plusieurs des idées évoquées nous semblent être des questions cruciales à aborder, le GRAAF a souhaité faire une réponse face au manque de nuance et d’étayage de certains propos.
https://graafautisme.org/index.php/diag ... schovanec/
14 décembre 2020 / Par Nathalie
Le 28 février 2020 J. Schovanec donnait une interview intitulée « Autisme adulte, trop de diagnostics abusifs » pour le magazine Handicap.fr, dans laquelle il évoquait ses craintes face à une augmentation du diagnostic d’autisme chez les adultes. Si plusieurs des idées évoquées nous semblent être des questions cruciales à aborder, le GRAAF a souhaité faire une réponse face au manque de nuance et d’étayage de certains propos.
https://graafautisme.org/index.php/diag ... schovanec/
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Une synthèse qui me semble équilibrée.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Oui, je trouve également que c'est une synthèse équilibrée, nuancée (ni à charge, ni à décharge), sourcée (bibliographiquement), bien structurée et qui propose des pistes d'améliorations. Ce serait intéressant que cette synthèse soit diffusée et relayée.par Tugdual
Une synthèse qui me semble équilibrée.
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Vu que le sujet n'est pas encore verrouillé, je me permets d'apporter ma petite pierre.
Pour ma part, j'entends parler beaucoup de surdiagnostic (ou de diagnostic abusif) depuis pas mal d'années maintenant. Le texte de J.Schovanec et la réponse du GRAAF se complètent bien, je trouve. Le second permettant de nuancer le côté apparemment tranché du premier.
Mais je voudrais juste ajouter que le fait de trop mettre en avant le risque de surdiagnostic (je n'accuse personne ici de le faire, bien entendu) peut effrayer.
Pour ma part, je suis inscrit ici depuis 2013. Deux fois je me suis laissé aller à explorer la piste du TSA me concernant, mais deux fois j'ai tout fait pour trouver des arguments permettant d'invalider mon hypothèse. La première fois,en finissant par conclure que mon HPI expliquait tout, me disant que c'était ridicule de vouloir absolument chercher plus loin. La seconde fois, j'ai trouvé mieux en réalisant que ce que je prenais pour un TSA pouvait être un TDA. Pourquoi cet entêtement ? Parce que, je pense, j'avais une certaine culpabilité à explorer cette piste là (personne n'a jamais rien su de mon questionnement, à part mon épouse et encore, ça fait à peine quelques jours que je lui en ai parlé ouvertement), justement, en raison du risque de surdiagnostic (je ne parle pas d'autodiag, c'est une question qui a été largement débattue ailleurs). Je ne voulais pas passer pour ce que je ne suis pas, à usurper la place des autistes "authentiques". J'avais peur qu'on me diagnostique TSA par erreur. À tel point que, lors du rendez-vous avec ma neuro-psychologue, j'ai tout fait pour minimiser les signes qui, d'après moi, pouvaient évoquer un TSA.
J'étais allé la voir sur le conseil de mon psychiatre, pour évaluer mon TDA/H. En regardant ses tarifs dans la salle d'attente lorsque je suis allé prendre rendez-vous, j'ai été surpris en voyant qu'elle faisait aussi des bilans autisme adulte. Ça m'a rendu très méfiant, je me suis dit "mince, voilà quelqu'un qui doit faire des diagnostics un peu à la légère" (j'avais l'article de Schovanec en tête, mais aussi les vidéos et articles qui remettent en cause un apparent élargissement des critères diagnostics du TSA). J'ai même failli annuler mon rendez-vous pour essayer de trouver quelqu'un d'autre. Je ne voulais pas tomber là-dedans. L'autisme est un sujet trop important pour qu'on se permette de jouer avec ça.
Heureusement pour moi, la neuro-psychologue n'a pas été dupe. Quand elle m'a donné ses conclusions, après quelques jours où je suis resté un peu dubitatif (pour elle c'était clair, mais pas pour moi...), ça a déclenché un tsunami de prises de conscience (évidemment, hors de question d'esquiver le diagnostic officiel quel qu'il soit, il faut que je sois sûr) et ça a radicalement changé mon regard sur l'autisme.
Tout ça pour dire que, peu importe la réalité des diagnostics abusifs (J. Schovanec a peut-être tout à fait raison de vouloir être prudent), mais il ne faut pas que ça empêche qui que ce soit de s'interroger et d'aller jusqu'au bout de la démarche diagnostique s'il en a besoin. En écrivant ces lignes, je me rends compte que j'ai finalement pris ça un peu trop au pied de la lettre, c'est drôle (il y a trop de diagnostics abusifs, donc il vaut mieux que je ne me fasse pas diagnostiquer).
Ce que je raconte là a déjà été plus ou moins dit par d'autres sur ce fil, mais ça me tenait à cœur, car je pense avoir perdu quelques années à chercher à invalider le TSA à tout prix. J'aurais peut-être mieux compris ce qui m'a conduit au burn out en 2016, ma situation professionnelle serait sans doute bien plus solide, et j'aurais peut-être déjà arrêté de me flageller à chaque comportement un peu bizarre.
Pour ma part, j'entends parler beaucoup de surdiagnostic (ou de diagnostic abusif) depuis pas mal d'années maintenant. Le texte de J.Schovanec et la réponse du GRAAF se complètent bien, je trouve. Le second permettant de nuancer le côté apparemment tranché du premier.
Mais je voudrais juste ajouter que le fait de trop mettre en avant le risque de surdiagnostic (je n'accuse personne ici de le faire, bien entendu) peut effrayer.
Pour ma part, je suis inscrit ici depuis 2013. Deux fois je me suis laissé aller à explorer la piste du TSA me concernant, mais deux fois j'ai tout fait pour trouver des arguments permettant d'invalider mon hypothèse. La première fois,en finissant par conclure que mon HPI expliquait tout, me disant que c'était ridicule de vouloir absolument chercher plus loin. La seconde fois, j'ai trouvé mieux en réalisant que ce que je prenais pour un TSA pouvait être un TDA. Pourquoi cet entêtement ? Parce que, je pense, j'avais une certaine culpabilité à explorer cette piste là (personne n'a jamais rien su de mon questionnement, à part mon épouse et encore, ça fait à peine quelques jours que je lui en ai parlé ouvertement), justement, en raison du risque de surdiagnostic (je ne parle pas d'autodiag, c'est une question qui a été largement débattue ailleurs). Je ne voulais pas passer pour ce que je ne suis pas, à usurper la place des autistes "authentiques". J'avais peur qu'on me diagnostique TSA par erreur. À tel point que, lors du rendez-vous avec ma neuro-psychologue, j'ai tout fait pour minimiser les signes qui, d'après moi, pouvaient évoquer un TSA.
J'étais allé la voir sur le conseil de mon psychiatre, pour évaluer mon TDA/H. En regardant ses tarifs dans la salle d'attente lorsque je suis allé prendre rendez-vous, j'ai été surpris en voyant qu'elle faisait aussi des bilans autisme adulte. Ça m'a rendu très méfiant, je me suis dit "mince, voilà quelqu'un qui doit faire des diagnostics un peu à la légère" (j'avais l'article de Schovanec en tête, mais aussi les vidéos et articles qui remettent en cause un apparent élargissement des critères diagnostics du TSA). J'ai même failli annuler mon rendez-vous pour essayer de trouver quelqu'un d'autre. Je ne voulais pas tomber là-dedans. L'autisme est un sujet trop important pour qu'on se permette de jouer avec ça.
Heureusement pour moi, la neuro-psychologue n'a pas été dupe. Quand elle m'a donné ses conclusions, après quelques jours où je suis resté un peu dubitatif (pour elle c'était clair, mais pas pour moi...), ça a déclenché un tsunami de prises de conscience (évidemment, hors de question d'esquiver le diagnostic officiel quel qu'il soit, il faut que je sois sûr) et ça a radicalement changé mon regard sur l'autisme.
Tout ça pour dire que, peu importe la réalité des diagnostics abusifs (J. Schovanec a peut-être tout à fait raison de vouloir être prudent), mais il ne faut pas que ça empêche qui que ce soit de s'interroger et d'aller jusqu'au bout de la démarche diagnostique s'il en a besoin. En écrivant ces lignes, je me rends compte que j'ai finalement pris ça un peu trop au pied de la lettre, c'est drôle (il y a trop de diagnostics abusifs, donc il vaut mieux que je ne me fasse pas diagnostiquer).
Ce que je raconte là a déjà été plus ou moins dit par d'autres sur ce fil, mais ça me tenait à cœur, car je pense avoir perdu quelques années à chercher à invalider le TSA à tout prix. J'aurais peut-être mieux compris ce qui m'a conduit au burn out en 2016, ma situation professionnelle serait sans doute bien plus solide, et j'aurais peut-être déjà arrêté de me flageller à chaque comportement un peu bizarre.
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HPI - 2013
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Je me permets, dans la foulée de répondre sur ce sujet aussi.
J'avais déjà lu ces articles concernant les diagnostics abusifs, quand j'étais en cours de diagnostic (dans la période entre le moment où le médecin psychiatre du C.R.A. et 1 des psychologues du C.R.A. ont procédé à une pré-évaluation pour savoir s'il était nécessaire de creuser la piste du TSA et la période où j'ai eu ma phase de bilans).
De mon côté, j'étais persuadée qu'ils allaient dire que ça n'avait rien à voir avec ça et qu'il fallait aller chercher ailleurs. Contre toute attente, on était visiblement en plein dedans. Le paradoxe dans tout ça, c'est qu'au-delà de l'enfer que subit ma famille entre mes crises, mes particularités et tout le reste, c'est moi qui étais à l'initiative des démarches et qui les ai demandées après de longues années d'introspection.
Ça a été mûrement réfléchi et quand j'ai lu ces articles sur le diagnostic abusif, j'avais peur de faire partie de ces gens là. Parce que quand à l'issue de la pré-évaluation, ils m'ont dit que c'était certain que j'étais autiste et qu'on allait donc passer par les phases de bilans pour creuser et poser le diagnostic de manière plus précise et du coup, même si pour eux, c'était sûr, j'ai angoissé lorsqu'ailleurs, on a pu me dire de "ne pas me faire de faux espoirs parce que peut-être que ce n'est pas ça mais autre chose".
J'ai eu aussi droit à des gens qui m'ont parlé eux-mêmes des diagnostics de d'autres personnes qui n'ont pas abouti parce que ce n'était tout simplement pas ça.
Et quand j'entendais de la part de d'autres, qu'il pouvait y avoir des possibilités qu'en fin de compte, ça ne soit pas ça, même si je ne doutais pas, j'ai pu penser à des idées extrêmes que j'aurai pu envisager si l'hypothèse n'était pas validée.
Sauf que de mon côté, j'avais 1 parcours différent depuis l'enfance et j'ai voulu en arriver à la question de l'autisme parce que sans même avoir fait de recherches, c'était intuitivement ce que je sentais. Et à l'époque, on était bien loin de toutes ces hypothèses de diagnostic tardif chez les femmes puisque personnellement, je me reconnaissais dans "la forme de Kanner", ce qu'on appelait "l'autisme sévère". De plus, les fameuses autres pathologies psychiatriques qui auraient pu être semblables qui se développent soit disant à l'adolescence (bipolarité, schizophrénies, névroses, hystéries, borderline...) étaient clairement écartées en ce qui me concernait donc c'était vraiment l'errance totale.
J'ai eu droit à des femmes (je ne dis pas ça pour mettre en avant le fait que les femmes poussent + l'autodiagnostic [vu que c'est ce par quoi je suis passée aussi de manière implicite] mais bel et bien parce qu'il n y avait pas d'hommes avec qui j'ai eu ces discussions), diagnostiquées bipolaires à plusieurs reprises et par plusieurs psychiatres différents, qui sont venues discuter avec moi pendant mes démarches, pour voir si elles se reconnaissaient dans mon profil :
Et quelquefois, elles disaient que du coup, je les faisais douter parce que la façon dont je décrivais mon autisme à moi, c'était différent de ce qu'elles vivaient et elles paraissaient déçues comme s'il fallait à tout prix qu'elles soient diagnostiquées autistes et pas autre chose, sans même justifier les demandes de démarches de manière précise.
Elles me disaient également vouloir à tout prix se faire diagnostiquer en libéral et pas en C.R.A., non pas pour l'attente mais parce qu'un professionnel en libéral serait plus facile à convaincre que toute une équipe pluridisciplinaire où le diagnostic se ferait de manière plus juste et plus précise. Je n'ai pas compris. Disons que ça paraît un peu malsain, de type "Avec un peu de chance, si je tombe sur un professionnel connaisseur de l'autisme, des TSA mais pas trop, il validera mon diagnostic sans aller chercher trop loin".
D'où le fait que parfois, j'ai du mal à comprendre certaines personnes qui disent avoir été diagnostiquées en libéral sans avoir passé de bilans spécifiques au diagnostic.
Bref, tout ça pour dire que quelquefois, j'ai eu peur de douter mais je le sentais tellement au fond de moi, sans jamais avoir cherché à me conformer à ça, à me faire influencer par des sources externes, que j'ai gardé confiance jusqu'au bout et jamais douté de l'authenticité du diagnostic.
J'avais déjà lu ces articles concernant les diagnostics abusifs, quand j'étais en cours de diagnostic (dans la période entre le moment où le médecin psychiatre du C.R.A. et 1 des psychologues du C.R.A. ont procédé à une pré-évaluation pour savoir s'il était nécessaire de creuser la piste du TSA et la période où j'ai eu ma phase de bilans).
De mon côté, j'étais persuadée qu'ils allaient dire que ça n'avait rien à voir avec ça et qu'il fallait aller chercher ailleurs. Contre toute attente, on était visiblement en plein dedans. Le paradoxe dans tout ça, c'est qu'au-delà de l'enfer que subit ma famille entre mes crises, mes particularités et tout le reste, c'est moi qui étais à l'initiative des démarches et qui les ai demandées après de longues années d'introspection.
Ça a été mûrement réfléchi et quand j'ai lu ces articles sur le diagnostic abusif, j'avais peur de faire partie de ces gens là. Parce que quand à l'issue de la pré-évaluation, ils m'ont dit que c'était certain que j'étais autiste et qu'on allait donc passer par les phases de bilans pour creuser et poser le diagnostic de manière plus précise et du coup, même si pour eux, c'était sûr, j'ai angoissé lorsqu'ailleurs, on a pu me dire de "ne pas me faire de faux espoirs parce que peut-être que ce n'est pas ça mais autre chose".
J'ai eu aussi droit à des gens qui m'ont parlé eux-mêmes des diagnostics de d'autres personnes qui n'ont pas abouti parce que ce n'était tout simplement pas ça.
Et quand j'entendais de la part de d'autres, qu'il pouvait y avoir des possibilités qu'en fin de compte, ça ne soit pas ça, même si je ne doutais pas, j'ai pu penser à des idées extrêmes que j'aurai pu envisager si l'hypothèse n'était pas validée.
Sauf que de mon côté, j'avais 1 parcours différent depuis l'enfance et j'ai voulu en arriver à la question de l'autisme parce que sans même avoir fait de recherches, c'était intuitivement ce que je sentais. Et à l'époque, on était bien loin de toutes ces hypothèses de diagnostic tardif chez les femmes puisque personnellement, je me reconnaissais dans "la forme de Kanner", ce qu'on appelait "l'autisme sévère". De plus, les fameuses autres pathologies psychiatriques qui auraient pu être semblables qui se développent soit disant à l'adolescence (bipolarité, schizophrénies, névroses, hystéries, borderline...) étaient clairement écartées en ce qui me concernait donc c'était vraiment l'errance totale.
J'ai eu droit à des femmes (je ne dis pas ça pour mettre en avant le fait que les femmes poussent + l'autodiagnostic [vu que c'est ce par quoi je suis passée aussi de manière implicite] mais bel et bien parce qu'il n y avait pas d'hommes avec qui j'ai eu ces discussions), diagnostiquées bipolaires à plusieurs reprises et par plusieurs psychiatres différents, qui sont venues discuter avec moi pendant mes démarches, pour voir si elles se reconnaissaient dans mon profil :
Et quelquefois, elles disaient que du coup, je les faisais douter parce que la façon dont je décrivais mon autisme à moi, c'était différent de ce qu'elles vivaient et elles paraissaient déçues comme s'il fallait à tout prix qu'elles soient diagnostiquées autistes et pas autre chose, sans même justifier les demandes de démarches de manière précise.
Elles me disaient également vouloir à tout prix se faire diagnostiquer en libéral et pas en C.R.A., non pas pour l'attente mais parce qu'un professionnel en libéral serait plus facile à convaincre que toute une équipe pluridisciplinaire où le diagnostic se ferait de manière plus juste et plus précise. Je n'ai pas compris. Disons que ça paraît un peu malsain, de type "Avec un peu de chance, si je tombe sur un professionnel connaisseur de l'autisme, des TSA mais pas trop, il validera mon diagnostic sans aller chercher trop loin".
D'où le fait que parfois, j'ai du mal à comprendre certaines personnes qui disent avoir été diagnostiquées en libéral sans avoir passé de bilans spécifiques au diagnostic.
Bref, tout ça pour dire que quelquefois, j'ai eu peur de douter mais je le sentais tellement au fond de moi, sans jamais avoir cherché à me conformer à ça, à me faire influencer par des sources externes, que j'ai gardé confiance jusqu'au bout et jamais douté de l'authenticité du diagnostic.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)
Très malsain car il peut y avoir des conséquences graves quand, voyant de tels cas (rares) où il y a volonté de diagnostic "abusif", les professionnels se retrouvent à éliminer trop vite les candidats au diagnostic, et les autistes à douter inutilement de leur diagnostic.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.