[Index Philo] Pour parler de philosophie, ici !

[seul]

C’est un livre difficile, mais pourquoi pas.

En même temps la philosophie a tendance à faire du compliqué non ? Il y a des complexités qu'on aime mieux que d'autres.

[MrMétaphysique]

Non, il y a des auteurs plus difficiles à lire ou à comprendre que d’autres. Et au sein d’un même auteur, il y a des livres plus ou moins difficiles.

[Lilas]

Dans la même collection Vivre en philosophie, après Spinoza et Heidegger, je viens de me commander S'affirmer avec Nietzsche.

[seul]

Dans la même collection Vivre en philosophie, après Spinoza et Heidegger, je viens de me commander S'affirmer avec Nietzsche.

J'ai mis du temps à apprécier Nietzsche. En même temps je me dis qu'il aime plaisanter. Il y a une forte ressemblance avec Hegel chez Nietzsche dans le fait d'apercevoir en toutes choses des contradictions. Nietzsche affirme la liberté et l'opposition face à ce qui la menace, comme la science par exemple.

[MrMétaphysique]

J’ai beaucoup aimé Nietzsche pour son antichristianisme, son refus des idoles, son style, sa colère. Mon premier coup de cœur philosophique. Puis je m’en suis éloigné et aujourd’hui je le classe parmi les auteurs à la fois surcoté et dangereux. C’est une des racines du nazisme selon moi et plus généralement c’est un des auteurs les plus réactionnaires n’ayant jamais existé.

Il existe plusieurs ouvrages qui critiquent la réception française de Nietzsche, qui tend à édulcorer la signification politique de sa doctrine. Ça a eu un avantage : les français ont été très créatifs à partir de Nietzsche pour inventer d’autres philosophies. C’est la même chose pour Heidegger.

Récemment j’ai acheté le livre « Misère du nietzscheisme de gauche » de Monville.

[Hydrean]

J’ai beaucoup aimé Nietzsche pour son antichristianisme, son refus des idoles, son style, sa colère. Mon premier coup de cœur philosophique. Puis je m’en suis éloigné et aujourd’hui je le classe parmi les auteurs à la fois surcoté et dangereux. C’est une des racines du nazisme selon moi et plus généralement c’est un des auteurs les plus réactionnaires n’ayant jamais existé.

Il existe plusieurs ouvrages qui critiquent la réception française de Nietzsche, qui tend à édulcorer la signification politique de sa doctrine. Ça a eu un avantage : les français ont été très créatifs à partir de Nietzsche pour inventer d’autres philosophies. C’est la même chose pour Heidegger.

Récemment j’ai acheté le livre « Misère du nietzscheisme de gauche » de Monville.

Jamais lu Nietzsche, mais il est souvent dit qu'il ne partageait pas les considérations antisémites de sa sœur et qu'il aurait encore moins accepté le nazisme si il était encore vivant.
Il y a la personne, son œuvre et la lecture que les gens en font. Un peu comme URSS et la lecture de Marx.

[MrMétaphysique]

Les ouvrages de Nietzsche sont antisémites. Par exemple, La généalogie de la morale qui reproche aux juifs d'avoir manigancé une révolution contre le monde germain par le biais de la morale. La fameuse "morale des esclaves" que Nietzsche dénonce, c'est la morale des juifs. La dénonciation du ressentiment qu'on aime bien reprendre à Nietzsche de nos jours est la dénonciation des juifs. Ce sont les juifs qui sont dans le ressentiment pour Nietzsche.

"L'histoire humaine serait une chose par trop stupide sans l'esprit dont les impuissants l'ont animée : - allons droit à l'exemple le plus frappant. Tout ce qui a été entrepris sur terre contre les "nobles", les "puissants", les "maîtres", les "détenteurs du pouvoir" n'est rien en comparaison de ce que les juifs ont fait contre eux : les Juifs, ce peuple sacerdotal qui ne put en définitive avoir raison auprès de ses ennemis et de ses vainqueurs que par le total renversement de leurs valeurs, donc par l'acte de vengeance intellectuel par excellence. C'était là la seule issue qui convint à un peuple de prêtres, au peuple de la vengeance sacerdotale la plus profondément ancrée. Ce sont les juifs qui, avec une effrayante logique, osèrent retourner l'équation des valeurs aristocratiques (bon = noble = beau = heureux = aimé des dieux) et qui ont maintenu ce retournement avec la ténacité d'une haine sans fond (la haine de l'impuissance) affirmant "les misérables seuls sont les bons" (...) On sait qui a hérité de ce renversement juif des valeurs... Pour ce qui est de l'initiative monstrueuse et néfaste au-delà de toute limite que les juifs ont prise par cette déclaration de guerre, la plus intransigeante de toutes, je rappelle à quelle conclusion j'ai abouti ailleurs - à savoir qu'avec les Juifs avait commencé la révolte des esclaves dans la morale : révolte qui a une histoire de deux mille ans derrière elle et que nous perdons aujourd'hui de vue pour cette seule raison - qu'elle a remporté la victoire... "

(Généalogie de la morale, partie 1, §7).

L'héritier, c'est le christianisme.

Ensuite, l'antisémitisme et le nazisme ne sont pas identiques.

Enfin, savoir s'il aurait ou non défendu le nazisme relève de la pure spéculation. Le caractère réactionnaire de sa pensée, comme l'apologie de l'inégalité entre les hommes et le rejet de la démocratie, est lui indéniable. Nazisme ou pas.

La manière dont Nietzsche est traité diffère énormément entre la France et l'Allemagne. En France, l'aspect politique est totalement tabou et nié. Nietzsche est dépolitisé. On parle de la morale des esclaves en termes généraux en cachant le fait que cela désigne en réalité les juifs. On écrit des livres pour dire qu'il ne faut pas "être dans le ressentiment comme nous l'a enseigné Nietzsche", alors que cela parle des juifs. Bref, on masque l'origine des théories de Nietzsche.

Chacun a son opinion et celle-ci est la mienne.

[Tugdual]

Sur The Conversation :

• Pourquoi ne pas redonner ses chances à l’ennui ?

Extrait :

Prôner l’ennui s’apparente aujourd’hui à une forme de nostalgie d’un paradis mythique que nous aurions perdu et, dès lors, est soupçonné de conservatisme, taxé de réactionnaire. Pourtant, le paradis mythique et perdu, c’est ce qui s’appelle l’enfance, du moins quand elle n’a pas été trop abîmée.

Peut-être, pour être plus précis, est-ce ce que les générations qui n’ont pas connu les réseaux sociaux appellent l’enfance. Car on est en droit de se demander à quoi ressemblera la mémoire de l’enfance pour ceux qui l’ont littéralement « remplie » par une activité qui ressemble également à de la passivité : le scrolling.

Scroller, c’est utiliser son doigt pour passer d’un contenu à l’autre, faire défiler des images, des vidéos, des threads, et se faisant, ne pas choisir, fasciné par le mouvement plus que par le contenu. Scroller, c’est agir pour ne pas agir. C’est user de sa main et de ses yeux pour s’abolir dans un contenu aussitôt oublié. C’est évacuer le corps propre pour une hypnose volontaire – quoique parler de volonté soit excessif, il s’agirait plutôt d’abandonner toute forme d’autonomie.

[...]

On ne guérit pas de l’ennui, parce qu’il n’existe aucun remède. Et pourtant, bien avant Baudelaire et le XIXe siècle, un grand philosophe avait montré comment s’en détourner : par le divertissement.

[...]

Se divertir, c’est ne pas s’exposer à ce manque ontologique, à cette condition misérable, à l’angoisse du vide, mais également à l’ennui. On comprend alors que le smartphone ait réponse à tout. Il permet de contourner la lucidité devant notre destin d’êtres mortels, de remplir le temps mort d’où pourrait surgir l’ennui, accompagné d’une souffrance jugée désormais intolérable puisque le remède est à portée de main.

[...]

Un écran sous les yeux, Pascal, Flaubert, Baudelaire nous auraient-ils prévenus des violences de l’ennui ? Et la main, passant obsessionnellement sur l’écran, aurait-elle eu le temps de tenir la plume ?