Autisme. Ouvrir la méthode 3i à d'autres enfants
L'association Pour Loig veut faire profiter de son expérience à d'autre parents de jeunes autistes. Elle milite pour l'ouverture d'une école permettant à d'autres enfants de bénéficier de la méthode 3i.

Sophie Daniel, la maman de Loig et Jacqueline Claquin, présidente de l'association Pour Loig.
«Ce que j'ai vécu moi, j'avais envie de le faire partager. Quand on a débuté, j'étais un peu à bout de souffle. Loig avait commencé à aller à l'école, cela a été un échec avec la préconisation de le mettre en IME (Institut médico-éducatif: NDLR)», explique Sophie Daniel, la maman de Loig, aujourd'hui âgé de 9 ans. Depuis deux ans que la méthode est appliquée avec une stimulation intensive à domicile par une équipe d'une quarantaine de bénévoles qui se relaient, le chemin parcouru lui semble énorme. «Quand on a commencé la méthode 3i, Loig avait 6 ans et était en souffrance totale, avec une auxiliaire de vie scolaire (AVS) en souffrance aussi. Il passait son temps roulé en boule avec les mains sur les oreilles. Ses nuits étaient entrecoupées de cris, il se faisait mal», poursuit la maman qui explique que cette méthode est reconnue aux États-Unis, mais aussi en Allemagne, en Suisse et en Belgique.
«On a reconstruit une famille»
Une des bénévoles, Jacqueline Claquin, qui est aussi la présidente de l'association créée en octobre2010, le confirme: «C'était une poupée de chiffon avec aucun regard et pas de mobilité Au bout de deux ou trois mois, on a réussi à capter son regard et il a changé complètement. Aujourd'hui, c'est un petit garçon qui est heureux de vivre, qui va au terrain de foot, qui fait du vélo». Mais ce qu'elle fait aussi remarquer, c'est qu'elle a trouvé une maman complètement angoissée qui est désormais épanouie. «Que ce soit avec la maman ou avec les grands frères, on a reconstruit une famille».
Une école pour aller de l'avant
«Les parents se culpabilisent d'avoir un enfant autiste. Le but de cette structure est aussi de redonner de la force aux parents, de leur permettre d'avoir une vie sociale», précise Sophie Daniel. «On a vu que parmi les parents, il y a des battants. Ils n'ont rien à perdre à venir nous voir pour qu'on construise ensemble cette école», insiste Sophie Daniel qui a déjà rencontré les institutionnels chargés du handicap et le député Jean-Jacques Urvoas. Un dossier est en cours mais l'association veut aller de l'avant pour soulager les familles et ne pas faire perdre de temps aux enfants. L'association est ainsi à la recherche d'une maison pouvant accueillir huit enfants avec un programme de stimulation intensive de 40h par semaine, sur sixjours assurés par une équipe de bénévoles formés par une psychologue. «Il faut dire aux personnes qui souhaitent s'investir que ce n'est pas compliqué. Il suffit d'aimer l'enfant, de jouer avec lui et d'essayer de capter son attention», précise Jacqueline Claquin. Pour soutenir et financer ses actions, l'association organise un fest-noz de solidarité, samedi 2 février, au Chapeau-Rouge, à Quimper.
Contact Association Pour Loig, 185,route de Pont-l'Abbé, à Quimper. Tél.06.45.41.88.79.
Delphine Tanguy