[Index Astro] Astronomie pratique...

[lucius]

C'est pas une question bête, parce que c'est un problème, les livres sont rapidement trop techniques.

Merci cela me rassure. Je tombe pour ma part que sur des bouquins pour néophytes en librairie. Cela est embêtant pour pouvoir avancer.

Mon avis :
Avant d'attaquer le télescope, il faut commencer par se repérer à l'oeil nu.
Tu peux t'acheter (ou bricoler si tu préfère le découpage) une carte du ciel tournante (de ce genre).
Ou bien, regarder la carte du ciel du mois à la fin des magazines comme science et avenir.
Comme ça tu as les constellations visibles à l'instant où tu sors, et tu sais où les trouver dans le ciel.

Pour aller plus loin, toujours avant d'utiliser un télescope, il vaut mieux utiliser des jumelles. Des 7x50 ou 10x50.
Tu pourras déjà commencer à observer des objets brillants, et apprendre à les trouver en suivant des trajets entre les étoiles.

Par exemple pour repérer l'amas M13 photographié plus haut, tu cherches le carré qui forme la constellation d'Hercule, tu cherches avec tes jumelles les deux étoiles qui forment le côté droit du carré, puis le petit triangle aplati entre ces étoiles. M13 est la tache granuleuse qui forme le sommet du triangle aplati.

Pour la galaxie d'Andromède, tu cherches le W de Cassiopée, tu suis la flèche indiquée par le V de droite du W, et tu tombes dessus.

Pour chaque objet, il y a ainsi une "route" à suivre...

L'avantage des jumelles, c'est que c'est que l'instrument suit instinctivement le regard et la tête.

Après, avec un télescope (ou une lunette), rien n'empêche d'alterner entre les jumelles et l'instrument...

Si tu parles anglais, je te conseille l'excellent livre "Turn left at Orion", qui permet justement d'apprendre les techniques pour se repérer dans le ciel, avec des cartes pour chaque objet.

Intéressant car c'est par là où j'ai démarré. Je ne me suis déjà pas planté au démarrage en me basant sur vos sages suggestions.
J'ai souvent pris les disques de "Ciel & Espace" ou "l'astronomie" mais pour l'heure, je bloque dans ma progression faute de maitriser certains compétences techniques comme utiliser correctement un télescope.

[lepton]

Tu utilises quel modèle de télescope ?
Tu as des problèmes à quel niveau ?
Le pointage ? Le maniement de la monture équatoriale ? Le choix des oculaires ?

N'hésite pas, il n'y a pas de question bête.

[lucius]

J'ai un Celestron Astromaster motorisé ultra basique avec une monture équatoriale.
Il est bien car il n'est pas encombrant pour se déplacer voir de la famille en Bretagne.

Mais pour être franc, je ne sais pas correctement m'en servir et estimer les réglages.
Je ne maitrise pas le bon choix des oculaires et j'ai des soucis avec le chercheur (à cause de ma vue)
C'est comme avoir une voiture de course dans les petites sentiers d'Argoat.

[lepton]

C’est le modèle 130/650 ?
C’est un chercheur point rouge ?

Pour les newtons, c’est bien d’avoir un chercher 6x30, avec un support très long, pour qu’il soit à une bonne distance du tube. Ça permet d’éviter d’avoir la joue collée au tube, ou d’être gêné par le porte-oculaire.

Concernant le choix des oculaires :
Moins on grossit, plus l’image est lumineuse et contrastée, plus le champ est important, mais moins on a de détails.
Dès qu’on grossit, l’image s’assombrit, on perd du contraste, mais on voit plus de détails, jusqu’à une certaine limite.
C’est une histoire de compromis.

Pour le ciel profond, l’oculaire le plus important et qui n’est presque jamais fourni quand on achète un instrument, c’est celui qui donne le grossissement minimum.
Le grossissement minimum, c’est celui pour lequel toute la lumière récoltée par l’instrument va être concentrée sur toute la surface de la pupille de ton œil.
Ta pupille mesure 6mm dans l’obscurité, donc pour un 130mm, ce grossissement est de 130mm/6mm=22x (à peu près).
Pour calculer l’oculaire qu’il te faut, tu divises la focale de l’instrument par le grossissement que tu cherches à obtenir.
Donc pour 650mm de focale : 650/22=30mm.

Avec cet instrument et un oculaire de 30mm, tu auras l’image la plus lumineuse et la plus contrastée.
Et comme le champ est plus important, c’est plus facile de trouver les objets.

Une fois que tu as trouvé ce que tu cherches, tu peux grossir.

Sur des objets contrastés comme la nébuleuse de la Lyre ou des petits amas, c’est toujours confortable de grossir un peu. Mais au-delà, l’image s’assombrit.

Pour la lune et les planètes, le maximum de résolution est atteint pour le grossissement qui est à peu près égal au diamètre de l’instrument. Donc 130x, pour un 130mm.
Pour calculer l’oculaire qu’il te faut, c’est pareil, tu divises la focale de l’instrument par le grossissement que tu cherches à obtenir.
Donc pour un 650mm : 650/130=5mm.

Ça peut être intéressant d’avoir un oculaire plus petit encore, mais seulement si le ciel n’est pas trop turbulent. De toute manière, on n’aura pas plus de détails en grossissant au-delà…

Voilà, je ne sais pas si ça répond un peu aux questions que tu te poses...

[user6375]

Très impressionnantes tes photos, Propane.

Merci

Pour répondre à Lucius, je me suis formé sur le tas, a force de regarder le ciel avec une carte du ciel et repérer les constellations et les objets.

Je suis d'accord avec Lepton en ce qui concerne le visuel. Mais je suis loin de maitriser cet aspect. J'ai fait très peu de visuel, étant frustré de ce que je voyais. Je compléterai en disant qu'un atlas du ciel est idéal. On trouve souvent les astérismes utiles (les "routes" dont parle Lepton) et des compléments pour se repérer. Un viseur très utile c'est le telrad, une sorte de viseur tête haute d'avion de chasse, très efficace et pas chère.

Par contre, au risque de choquer, pour l'astrophoto je pense que le visuel est une perte de temps si c'est l'astrophoto qui nous intéresse. Comme vous avez pu le comprendre, je ne fais que de l'astrophoto et pour l'astrophoto l'essentiel c'est la monture à mon avis. Il faut impérativement une monture équatoriale, pour le suivi et éviter la rotation de champs. Et une bonne monture a le goto, ce qui résous tout le problème de la recherche et du pointage. Il faut apprendre à la mettre en station et la calibrer au niveau des repères (la procédure à 3 étoiles). Avec un disque de bathinov pour l'aide à la mise au point on a déjà l'essentiel pour se faire plaisir. En y connectant un appareil photo grand public, on peut déjà sortir de belles images sans s'encombrer d'un PC. Et si on a pas trop peur, défiltrer l'apn permet d'améliorer son rendement dans le rouge. Il existe des procédures à faire soi-même ou on peut confier cela à un professionnel qui va le défiltrer. J'ai commencé avec cette méthode en défiltrant mon Canon 600D, avant de m'orienter vers les caméras astro.

La version de luxe de l'astrophoto c'est un PC, un programme de pilotage et 2 caméras : une pour l'image et une pour l'autoguidage. Et là les objets du ciel profond s'offrent à nous sans limite, avec des temps de pose de plusieurs minutes. Après c'est surtout une question de pratique, et de prendre sur soi les fois où ca se passe mal, en particulier au niveau de l'autoguidage qui parfois fait des siennes. Il existe des programmes gratuit (Carte du Ciel, PHD) mais personnellement j'utilise PRISM à ce niveau, un programme tout en 1 de luxe, qui permet de se concentrer vraiment sur la prise d'image, mais qui n'est pas forcément simple à prendre en main. C'est un investissement très utile à envisager si on veut faire de l'astrophoto. En plus il permet de faire le traitement des images. Mais à ce niveau aussi il existe des gratuits, comme DSS très performant.

Mais si c'est le visuel qui nous intéresse, alors il faut apprendre à connaitre le ciel et se concentrer sur les oculaires. Et envisager des filtres pour renforcer le contraste. Il existe des filtres fait pour le visuel. Au niveau des instruments, pour le visuel l'idéal c'est un Dobson, qui permet d'atteindre des ouvertures très importantes pour un prix avantageux par rapport aux instruments sur monture équatoriale. Mais les dobson ne sont pas adapté à l'astrophoto.

L'astronomie et l'astrophoto sont des domaines où il n'existe pas d'instrument à tout faire, il faut en être conscient. C'est un compromis.. Il faut toujours faire un choix entre l'ouverture, la focale, la monture et les accessoires (caméra, filtres, autoguidage). Tout dépend de ce qu'on veut faire dans ce domaine, c'est un choix personnel qui repose sur nos propre objectifs. Moi ca a toujours été l'astrophoto du ciel profond, c'est pour ca que je me suis orienter vers un système tout automatique avec un télescope Richter-Chrétien de taille moyenne (250mm d'ouverture, 2000mm de focale).

[lepton]

Je pense que la photo peut être un complément du visuel.

Perso, je suis visuel à la base. A l'oeil nu ou avec un instrument, le but est de me connecter à la nature (ça fait très ésotérique dit comme ça !) en regardant le ciel.
Je fais passer la beauté de la nature avant la technique.
J'aime bien sentir la fraicheur, entendre les bruits de la nuit, pendant que j'observe. Me lancer des petits défis, genre galaxies mag 11+, mais aussi regarder M42 ou les pléiades pour la 3000e fois, juste parce que c'est joli.
J'aime bien tomber par hasard sur un objet en en cherchant un autre, parce que je me suis planté.
Avec le goto on ne peut pas se planter, et ça gâche beaucoup de plaisir.

Ce qu'il y a de bien dans la photo, c'est que ça permet de prolonger la séance, les jours suivants.
Dans ma région il n'y a pas beaucoup de nuits claires par an, alors c'est bien de revivre une nuit en travaillant sur les images prises à ce moment-là.

Le truc que j'aimerais savoir faire mais dont je suis incapable, c'est le dessin. Je suis admiratif des gens qui sont doués pour ça.

[user6375]

Pour moi l'astrophoto est un domaine distinct du visuel. Mais je ne conteste pas l'aspect complément quant on fait du visuel. Néanmoins je maintiens que si le but c'est faire de l'astrophoto, alors il faut se concentrer dessus justement a cause des aspects techniques, qui sont ce qu'ils sont. J'y trouve du plaisir perso

[user6375]

Quant je parle d'astrophoto, je parle surtout de pose longue, qui implique l'autoguidage, et de filtres RGB et/ou SHO. On est très loin du visuel.

Pour le goto c'est une question de goût j'ai envie de dire. Je préfère perdre le charme de la recherche et accumuler du temps de pose que d'avoir l'impression de perdre du temps a pointer. Mais c'est comme le choix du visuel/astrophoto, ca dépend de nos attentes respective.

Mais je ne minimise pas l'intérêt du visuel, c'est juste que c'est pas mon but. Et à ce titre il me semble important de prendre conscience que ce sont 2 domaine différents et que passer par le visuel est une perte de temps si le but c'est l'astrophoto. C'est tout ce que je dis

Enfin c'est un débat sans fin qui a court au sein de la communauté des amateurs depuis l'arrivé des capteurs CCD et la démocratisation de l'astrophoto.

[user6375]

Ce soir c'était nettoyage minutieux du matériel (CCD, miroir secondaire, filtres), sauf le miroir principal qui va nécessité un gros démontage (il pèse son poids et il y a tout le train de focalisation avec). La suite sera collimation et retour aux photos.

[lepton]

Enfin c'est un débat sans fin qui a court au sein de la communauté des amateurs depuis l'arrivé des capteurs CCD et la démocratisation de l'astrophoto.

Je pense que ce sont des approches différentes de l'astro, en fait.
D'un côté l'aspect un peu romantique de l'observation de la nature, et de l'autre la technique.
Après, c'est une histoire de curseur...

C'est vrai que la photo est plus simple aujourd'hui, et avec quelques dizaines de courtes poses avec un APN, on obtient des résultats comparables à ce qu'on faisait il y a 30 ans avec de longues poses.
Je me souviens d'heures dans le froid avec l'oeil collé à l'oculaire réticulé quand j'étais jeune, pour des résultats très décevants.
Ça m'avait dégoûté de la photo, à l'époque.

[user6375]

Enfin c'est un débat sans fin qui a court au sein de la communauté des amateurs depuis l'arrivé des capteurs CCD et la démocratisation de l'astrophoto.

Je pense que ce sont des approches différentes de l'astro, en fait.

Tout à fait, je suis d'accord ce sont 2 approches différentes.

C'est vrai que la photo est plus simple aujourd'hui, et avec quelques dizaines de courtes poses avec un APN, on obtient des résultats comparables à ce qu'on faisait il y a 30 ans avec de longues poses.
Je me souviens d'heures dans le froid avec l'oeil collé à l'oculaire réticulé quand j'étais jeune, pour des résultats très décevants.
Ça m'avait dégoûté de la photo, à l'époque.

J'ai tout juste connu ca à mes débuts, en shootant Hale-Bopp avec l'argentique de mes parents. Mais j'avais vu l'arrivée du numérique et quant je m'y suis réellement mis le numérique avait pris le pas sur l'argentique. Et actuellement il y a une nouvelle (r)évolution avec les capteurs CMOS qui permettent de faire des temps de pose court. En plus maintenant avec les logiciels de pilotage, ca devient très "facile". L'aspect technique est en amont, la prise en main est plus complexe aujourd'hui avec une installation complète. Mais une fois cet aspect technique maitrisé, qui demande du temps, ca devient un plaisir de shooter et de faire de belles images. En tout cas pour ma part au niveau de maitrise que j'ai aujourd'hui et PRISM, la technique devient conviviale et un vrai outil d'optimisation des soirées. Je ne perd plus de temps avec des manips pour me préparer. Entre le moment où je sors le matériel et le moment ou je shoot vraiment, j'ai passé 30min coté technique et ca roule, pas beaucoup plus. A mes débuts, c'était plutôt 2h ... quant ca fonctionnait

[lepton]

Un petite photo de l'environnement d'Alnitak, dans Orion, prise ce matin.
On y devine la nébuleuse de la tête de cheval.

Alnitak_36x30s_1600ISO_72ed_red.jpg

Il y a 36 poses de 30 s, avec la 72ED.
Mon appareil n'est pas défiltré, le ciel était moyennement transparent, mais le résultat est quand-même intéressant...

[lepton]

Bon, la suite de la moisson d'hier matin.

L'amas M35, dans les Gémeaux. Il est facilement visible avec une petite paire de jumelles.

M35_6x30s_1600ISO_C8_red.jpg

Son petit voisin, en bas à droite, c'est l'amas NGC2158.
En fait ils n'ont rien à voir l'un avec l'autre, le deuxième est beaucoup plus loin. C'est juste un effet de perspective.

La photo a été prise au C8, à F/6.3 (6 poses de 30 s).

Et une énième photo de la nébuleuse d'Orion. Toujours au C8, mais 10 poses de 30 s.

m42_10x30s_1600ISO_C8_red.jpg

Il faudra vraiment que je prenne le temps d'apprendre à maîtriser Gimp, pour que le centre ne soit pas aussi cramé...

[Lilas]

Vous me faites rêver, tous les deux, avec vos photos.
C'est chouette de voir des membres de ce forum réussir de belles choses, c'est inspirant et encourageant pour tous je trouve.
Merci de les partager avec nous.

[user6375]

Belles images Lepton.

Les étoiles sont bien rondes sur la première.

Et pour Orion, elle est bien, on voit bien les extensions.
Elle est pas simple à traiter pour faire ressortir le cœur. Faut presque faire du HDR et jouer avec les calques pour désaturer le centre. Quant je l'ai fait la première fois j'ai fait différent temps de pose justement pour avoir le cœur ET les extensions, et ensuite faire une fusion entre chaque couche.