Recherches sur l'autisme
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Re: Recherches sur l'autisme
Le diagnostic de l'autisme : De Kanner au DSM-III, au DSM-5 et au-delà
Impact du DSM-III et de ses successeurs sur le domaine de l'autisme, tant en termes de travail clinique que de recherche. Les événements qui ont conduit à l'inclusion de l'autisme comme " nouvelle " catégorie diagnostique officielle dans le DSM-III, les révisions ultérieures du DSM et l'impact de la reconnaissance officielle de l'autisme sur la recherche.
link.springer.com Traduction de "The Diagnosis of Autism: From Kanner to DSM-III to DSM-5 and Beyond" Nicole E. Rosen, Catherine Lord & Fred R. Volkmar
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... et-au-dela
Impact du DSM-III et de ses successeurs sur le domaine de l'autisme, tant en termes de travail clinique que de recherche. Les événements qui ont conduit à l'inclusion de l'autisme comme " nouvelle " catégorie diagnostique officielle dans le DSM-III, les révisions ultérieures du DSM et l'impact de la reconnaissance officielle de l'autisme sur la recherche.
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père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Recherches sur l'autisme
Interventions éducatives pour les enfants et les jeunes autistes : Une perspective sur 40 ans
Interventions scolaires, approches pédagogiques pour les jeunes autistes développées depuis 40 ans. Recherche fondamentale pour le contexte historique.Thèmes de recherche façonnés par la science, l'éthique, la politique sociale et les changements apportés au DSM. Evolution des pratiques d'intervention et d'enseignement au cours des 40 ans. Variables du contexte scolaire. Promesse des "iSciences".
link.springer.com Traduction de "Educational Interventions for Children and Youth with Autism: A 40-Year Perspective"
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... sur-40-ans
Interventions scolaires, approches pédagogiques pour les jeunes autistes développées depuis 40 ans. Recherche fondamentale pour le contexte historique.Thèmes de recherche façonnés par la science, l'éthique, la politique sociale et les changements apportés au DSM. Evolution des pratiques d'intervention et d'enseignement au cours des 40 ans. Variables du contexte scolaire. Promesse des "iSciences".
link.springer.com Traduction de "Educational Interventions for Children and Youth with Autism: A 40-Year Perspective"
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Re: Recherches sur l'autisme
Avancées génétiques dans l'autisme
Une synthèse des avancées sur la génétique de l'autisme.
link.springer.com Traduction de "Genetic Advances in Autism"
Publié: 17 Septembre 2020 - Journal of Autism and Developmental Disorders volume 51 , Anita Thapar & Michael Rutter
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... s-lautisme
Une synthèse des avancées sur la génétique de l'autisme.
link.springer.com Traduction de "Genetic Advances in Autism"
Publié: 17 Septembre 2020 - Journal of Autism and Developmental Disorders volume 51 , Anita Thapar & Michael Rutter
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Re: Recherches sur l'autisme
Réimaginer le système de dépistage néonatal : Questions et réponses avec Don Bailey
Comment un dépistage néonatal peut-il exister, et à quoi peut-il servir ? Une interview de Don Bailey.
spectrumnews.org Traduction de " Reimagining the newborn screening system: Q&A with Don Bailey" par Laura Dattaro / 27 janvier 2022 https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... don-bailey
Comment un dépistage néonatal peut-il exister, et à quoi peut-il servir ? Une interview de Don Bailey.
spectrumnews.org Traduction de " Reimagining the newborn screening system: Q&A with Don Bailey" par Laura Dattaro / 27 janvier 2022 https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... don-bailey
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Re: Recherches sur l'autisme
Des souris modèles d'autisme développent des comportements sociaux et moteurs typiques après un traitement médicamenteux
Un médicament utilisé à une période produit des effets à long terme sur les comportements sociaux ou moteurs - mais pas les comportements répétitifs ou d'apprentissage - chez des souris ayant une mutation qui provoque la sclérose tubéreuse de Bourneville.
spectrumnews.org Traduction de "Autism model mice develop typical social and motor behaviors after drug treatment" par Laura Dattaro / 9 mars 2022
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... traitement
Un médicament utilisé à une période produit des effets à long terme sur les comportements sociaux ou moteurs - mais pas les comportements répétitifs ou d'apprentissage - chez des souris ayant une mutation qui provoque la sclérose tubéreuse de Bourneville.
spectrumnews.org Traduction de "Autism model mice develop typical social and motor behaviors after drug treatment" par Laura Dattaro / 9 mars 2022
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Re: Recherches sur l'autisme
Un lien entre le développement trop rapide de l’amygdale au cours de la première année de vie :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Recherches sur l'autisme
Pourquoi les thérapies de l'autisme ont un problème de preuves
Il est difficile et coûteux de faire des études randomisées pour apporter des preuves solides dans les interventions pour les personnes autistes. Elles sont cependant nécessaires, le niveau de preuves actuel pouvant être assez bas. Les liens d'intérêts doivent être beaucoup mieux déclarés. Les études doivent comparer différentes interventions entre elles.
spectrumnews.org Traduction de "Why autism therapies have an evidence problem" par Rachel Zamzow / 14 avril 2022
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... de-preuves
Il est difficile et coûteux de faire des études randomisées pour apporter des preuves solides dans les interventions pour les personnes autistes. Elles sont cependant nécessaires, le niveau de preuves actuel pouvant être assez bas. Les liens d'intérêts doivent être beaucoup mieux déclarés. Les études doivent comparer différentes interventions entre elles.
spectrumnews.org Traduction de "Why autism therapies have an evidence problem" par Rachel Zamzow / 14 avril 2022
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Re: Recherches sur l'autisme
Décidément, il reste du boulot...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Recherches sur l'autisme
Le placenta et le neurodéveloppement : Une interview d'Anna Penn
Interview d'une chercheuse qui considère que le placenta est crucial pour le développement du cerveau. Difficultés de l'étude du placenta, conséquences sur la "prévention du risque" et les biomarqueurs.
spectrumnews.org Traduction de "The placenta and neurodevelopment: A conversation with Anna Penn" par Laura Dattaro / 19 avril 2022
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... au-1012023
Interview d'une chercheuse qui considère que le placenta est crucial pour le développement du cerveau. Difficultés de l'étude du placenta, conséquences sur la "prévention du risque" et les biomarqueurs.
spectrumnews.org Traduction de "The placenta and neurodevelopment: A conversation with Anna Penn" par Laura Dattaro / 19 avril 2022
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Re: Recherches sur l'autisme
L'apnée du sommeil chez la mère pourrait contribuer à l'apparition de traits semblables à ceux de l'autisme chez les rats
Les femmes qui souffrent d'apnée du sommeil ont des enfants mâles plus susceptibles d'avoir un développement neurologique altéré. Les rates enceintes privées d'oxygène pendant de courtes périodes au cours de leur sommeil ont une probabilité accrue de donner naissance à des petits présentant un excès de synapses et des traits semblables à ceux de l'autisme.
spectrumnews.org Traduction de "Maternal sleep apnea may contribute to autism-like traits in rats" par Angie Voyles Askham / 18 mars 2022
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... utistiques
Les femmes qui souffrent d'apnée du sommeil ont des enfants mâles plus susceptibles d'avoir un développement neurologique altéré. Les rates enceintes privées d'oxygène pendant de courtes périodes au cours de leur sommeil ont une probabilité accrue de donner naissance à des petits présentant un excès de synapses et des traits semblables à ceux de l'autisme.
spectrumnews.org Traduction de "Maternal sleep apnea may contribute to autism-like traits in rats" par Angie Voyles Askham / 18 mars 2022
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... utistiques
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Re: Recherches sur l'autisme
Les lacunes éthiques de la génétique de l'autisme : Une conversation avec Holly Tabor
Pourquoi faire de la recherche génétique sur l'autisme ? Les généticiens doivent se concerter avec la communauté autistique sur les objectifs et programmes de leurs recherches et prendre conscience de leur responsabilité sociale.
spectrumnews.org Traduction de "Ethical gaps in autism genetics: A conversation with Holly Tabor" par Laura Dattaro / 29 avril 2022
Experte : Holly Tabor, Professeure associée, Université de Stanford
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... olly-tabor
Pourquoi faire de la recherche génétique sur l'autisme ? Les généticiens doivent se concerter avec la communauté autistique sur les objectifs et programmes de leurs recherches et prendre conscience de leur responsabilité sociale.
spectrumnews.org Traduction de "Ethical gaps in autism genetics: A conversation with Holly Tabor" par Laura Dattaro / 29 avril 2022
Experte : Holly Tabor, Professeure associée, Université de Stanford
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Re: Recherches sur l'autisme
lemonde.fr
Ces femmes qui se découvrent autistes
Julie Zaugg (Le Temps)
Le nombre d’autistes a crû de façon spectaculaire, surtout parmi les adultes et les femmes, selon une récente étude britannique. Cette augmentation serait essentiellement due à un élargissement de la définition de ce trouble du développement. Témoignages.
C’est la thérapeute du langage qui a remarqué que quelque chose clochait. « Elle venait régulièrement chez nous pour aider mon fils autiste à apprendre à parler, raconte Billie Cochrane, une jeune femme écossaise de 30 ans. Mais je n’arrivais pas à suivre ses instructions. » La spécialiste lui disait de prendre un ton de voix expressif ou de faire de grands gestes animés pour encourager son fils. « Ce n’était pas du tout naturel pour moi, se remémore-t-elle. J’ai fini par demander à ma sœur de m’envoyer des messages vocaux, que j’imitais. »
Un jour, la thérapeute lui a proposé de voir un médecin. Celui-ci a posé le diagnostic de troubles du spectre de l’autisme de niveau 1, leur forme la plus bénigne. Loin d’être surprise, l’Ecossaise a ressenti un immense soulagement. « J’ai enfin compris pourquoi je suis comme je suis, glisse-t-elle. Enfant, je ne supportais pas les interruptions de routine. Je m’inventais des devoirs durant les vacances d’été, puis je m’effondrais en pleurs juste avant la rentrée. »
Billie Cochrane fait partie d’une cohorte grandissante de femmes et d’adultes reconnus comme autistes, alors que le trouble était autrefois considéré comme un phénomène essentiellement masculin découvert durant l’enfance. « L’incidence de l’autisme a crû de 787 % au Royaume-Uni entre 1998 et 2018, passant de 3072 à 65 655 nouveaux cas par an, indique Ginny Russell, une chercheuse de l’université d’Exeter, qui a participé à une étude sur le sujet publiée en août 2021. La hausse était la plus marquée chez les femmes et les adultes. »
« Le grand public mieux renseigné »
Cette tendance se vérifie hors du Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, la prévalence de l’autisme est passée de 1 enfant sur 150 à 1 enfant sur 44 entre 2000 et 2018. Cette augmentation est principalement due à une meilleure connaissance de la maladie. « Les médecins généralistes y sont davantage sensibilisés et la reconnaissent donc plus souvent, dit Ginny Russel. Grâce au militantisme d’associations de défense des autistes et aux nombreux articles de presse parus sur le sujet, le grand public est lui aussi mieux renseigné. En cas de doute, les parents n’hésitent plus à réclamer une évaluation de leur enfant. » Au Royaume-Uni, plusieurs personnalités, dont la présentatrice de télévision Melanie Sykes et la mannequin Christine McGuinness, ont récemment évoqué publiquement leur autisme, découvert à l’âge adulte.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement
A cela s’est ajoutée une évolution de la définition même de l’autisme, qui a été considérablement élargie. La cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) parue en 2013 a en effet remplacé l’appellation « troubles envahissants du développement », comprenant notamment l’autisme et le syndrome d’Asperger, par une nouvelle catégorie appelée « troubles du spectre de l’autisme » comprenant quatre sous-divisions allant du plus au moins grave.
Dans les faits, cela a abouti à abaisser le seuil de diagnostic de l’autisme. « On inclut désormais dans cette catégorie des personnes qui fonctionnent en société, réussissent à l’école et n’ont pas de troubles du langage, détaille Hannah Belcher, une spécialiste de l’autisme à l’université King’s College de Londres, qui a elle-même été diagnostiquée à l’âge de 23 ans. Leur autisme s’exprimera d’autres façons, par exemple par de l’anxiété sociale ou une grande sensitivité sensorielle. »
« Un lien avec l’exposition aux pesticides »
Marie Schaer, professeure assistante au département de psychiatrie de l’université de Genève et experte dans le domaine, pense que la hausse des cas enregistrée ces dernières années comporte aussi une part d’augmentation réelle. « Les couples font des enfants de plus en plus tard, et cela accroît le risque de mutations génétiques chez l’enfant et donc d’autisme, explique-t-elle. Plusieurs études ont en outre montré un lien entre l’exposition aux pesticides et ce trouble du développement. »
Le besoin de rattrapage était particulièrement marqué chez les femmes, traditionnellement sous-diagnostiquées. Les critères utilisés jusqu’ici étaient fondés sur des études cliniques réalisées sur des hommes. Or, on sait aujourd’hui que l’autisme s’exprime légèrement différemment chez les femmes. Elles ont moins de comportements obsessionnels ou répétitifs, un meilleur développement cognitif et des symptômes moins intenses. « Elles sont plus douées aussi pour dissimuler leur autisme, car elles sont conditionnées socialement à s’intégrer », note Hannah Belcher.
Sophia Grech correspond à ce profil : « En grandissant, j’ai développé une série de stratégies pour masquer mes différences », raconte cette chanteuse d’opéra diagnostiquée autiste à l’âge de 45 ans. Elle n’a pas su lire l’heure jusqu’à l’âge de 12 ans et la musique jusqu’à 15 ans, malgré une formation au Royal College of Music, l’un des conservatoires les plus prestigieux du pays. Mais elle est toujours parvenue à donner le change, grâce à son talent d’imitation. Plus tard, elle a appris à porter un pantalon de pyjama sous ses costumes de scène pour éviter l’intense sensation de démangeaison que lui procurent la plupart des tissus, ou à transposer les instructions du metteur en scène – qu’elle peinait à comprendre – sous la forme de diagrammes remplis de couleurs.
Le diagnostic a finalement été posé : « Les pièces manquantes du puzzle se sont mises en place, se remémore-t-elle. Toute ma vie, je m’étais sentie différente des autres et j’avais de la peine à accomplir les gestes simples qui leur venaient naturellement. Je savais enfin pourquoi. Cela m’a procuré une certaine paix intérieure. »
« Ne pas savoir engendre beaucoup de souffrance »
Se faire diagnostiquer représente une étape cruciale dans le parcours des autistes, confirme Hannah Belcher. « Ne pas savoir engendre beaucoup de souffrance et empêche d’accéder aux prestations de soutien fournies par l’Etat », dit-elle, rappelant que le risque de suicide est beaucoup plus élevé chez les autistes.
A l’orée de la vingtaine, Billie Cochrane a vécu une rapide descente aux enfers, faite d’automutilation et de consommation de drogue, qui a débouché sur un internement psychiatrique et un diagnostic de trouble de personnalité limite. Elle pense que tout cela aurait pu être évité si elle avait su plus tôt qu’elle était autiste. « J’ai aujourd’hui arrêté de boire, déménagé en banlieue et quitté mon travail pour retourner à l’université, livre-t-elle. J’ai trouvé un équilibre, fondé sur un rythme de vie plus lent. »
Certains chercheurs craignent néanmoins que l’élargissement de la définition de l’autisme ne débouche sur un surdiagnostic. « On a tellement dilué le concept de l’autisme qu’il ne veut plus rien dire, juge Uta Frith, chercheuse à l’Institut des neurosciences cognitives de l’University College de Londres. Il recouvre désormais des réalités si différentes les unes des autres qu’il ne peut plus servir de base pour prescrire un traitement ou pour étudier les causes de la maladie. »
Cela s’est fait au détriment des cas les plus graves, dénonce Ginny Russell. « Ceux qui ont une vraie infirmité et ont besoin d’aide pour s’habiller, se nourrir ou apprendre à parler risquent de ne plus avoir accès à ces services si ceux-ci sont accaparés par d’autres personnes avec un autisme plus léger », s’inquiète-t-elle. Elle pense que, dans certains cas, il vaudrait mieux traiter les comportements problématiques – des troubles du sommeil ou de l’alimentation, par exemple – sans leur accoler l’étiquette d’autisme.
Ces femmes qui se découvrent autistes
Julie Zaugg (Le Temps)
Le nombre d’autistes a crû de façon spectaculaire, surtout parmi les adultes et les femmes, selon une récente étude britannique. Cette augmentation serait essentiellement due à un élargissement de la définition de ce trouble du développement. Témoignages.
C’est la thérapeute du langage qui a remarqué que quelque chose clochait. « Elle venait régulièrement chez nous pour aider mon fils autiste à apprendre à parler, raconte Billie Cochrane, une jeune femme écossaise de 30 ans. Mais je n’arrivais pas à suivre ses instructions. » La spécialiste lui disait de prendre un ton de voix expressif ou de faire de grands gestes animés pour encourager son fils. « Ce n’était pas du tout naturel pour moi, se remémore-t-elle. J’ai fini par demander à ma sœur de m’envoyer des messages vocaux, que j’imitais. »
Un jour, la thérapeute lui a proposé de voir un médecin. Celui-ci a posé le diagnostic de troubles du spectre de l’autisme de niveau 1, leur forme la plus bénigne. Loin d’être surprise, l’Ecossaise a ressenti un immense soulagement. « J’ai enfin compris pourquoi je suis comme je suis, glisse-t-elle. Enfant, je ne supportais pas les interruptions de routine. Je m’inventais des devoirs durant les vacances d’été, puis je m’effondrais en pleurs juste avant la rentrée. »
Billie Cochrane fait partie d’une cohorte grandissante de femmes et d’adultes reconnus comme autistes, alors que le trouble était autrefois considéré comme un phénomène essentiellement masculin découvert durant l’enfance. « L’incidence de l’autisme a crû de 787 % au Royaume-Uni entre 1998 et 2018, passant de 3072 à 65 655 nouveaux cas par an, indique Ginny Russell, une chercheuse de l’université d’Exeter, qui a participé à une étude sur le sujet publiée en août 2021. La hausse était la plus marquée chez les femmes et les adultes. »
« Le grand public mieux renseigné »
Cette tendance se vérifie hors du Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, la prévalence de l’autisme est passée de 1 enfant sur 150 à 1 enfant sur 44 entre 2000 et 2018. Cette augmentation est principalement due à une meilleure connaissance de la maladie. « Les médecins généralistes y sont davantage sensibilisés et la reconnaissent donc plus souvent, dit Ginny Russel. Grâce au militantisme d’associations de défense des autistes et aux nombreux articles de presse parus sur le sujet, le grand public est lui aussi mieux renseigné. En cas de doute, les parents n’hésitent plus à réclamer une évaluation de leur enfant. » Au Royaume-Uni, plusieurs personnalités, dont la présentatrice de télévision Melanie Sykes et la mannequin Christine McGuinness, ont récemment évoqué publiquement leur autisme, découvert à l’âge adulte.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement
A cela s’est ajoutée une évolution de la définition même de l’autisme, qui a été considérablement élargie. La cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) parue en 2013 a en effet remplacé l’appellation « troubles envahissants du développement », comprenant notamment l’autisme et le syndrome d’Asperger, par une nouvelle catégorie appelée « troubles du spectre de l’autisme » comprenant quatre sous-divisions allant du plus au moins grave.
Dans les faits, cela a abouti à abaisser le seuil de diagnostic de l’autisme. « On inclut désormais dans cette catégorie des personnes qui fonctionnent en société, réussissent à l’école et n’ont pas de troubles du langage, détaille Hannah Belcher, une spécialiste de l’autisme à l’université King’s College de Londres, qui a elle-même été diagnostiquée à l’âge de 23 ans. Leur autisme s’exprimera d’autres façons, par exemple par de l’anxiété sociale ou une grande sensitivité sensorielle. »
« Un lien avec l’exposition aux pesticides »
Marie Schaer, professeure assistante au département de psychiatrie de l’université de Genève et experte dans le domaine, pense que la hausse des cas enregistrée ces dernières années comporte aussi une part d’augmentation réelle. « Les couples font des enfants de plus en plus tard, et cela accroît le risque de mutations génétiques chez l’enfant et donc d’autisme, explique-t-elle. Plusieurs études ont en outre montré un lien entre l’exposition aux pesticides et ce trouble du développement. »
Le besoin de rattrapage était particulièrement marqué chez les femmes, traditionnellement sous-diagnostiquées. Les critères utilisés jusqu’ici étaient fondés sur des études cliniques réalisées sur des hommes. Or, on sait aujourd’hui que l’autisme s’exprime légèrement différemment chez les femmes. Elles ont moins de comportements obsessionnels ou répétitifs, un meilleur développement cognitif et des symptômes moins intenses. « Elles sont plus douées aussi pour dissimuler leur autisme, car elles sont conditionnées socialement à s’intégrer », note Hannah Belcher.
Sophia Grech correspond à ce profil : « En grandissant, j’ai développé une série de stratégies pour masquer mes différences », raconte cette chanteuse d’opéra diagnostiquée autiste à l’âge de 45 ans. Elle n’a pas su lire l’heure jusqu’à l’âge de 12 ans et la musique jusqu’à 15 ans, malgré une formation au Royal College of Music, l’un des conservatoires les plus prestigieux du pays. Mais elle est toujours parvenue à donner le change, grâce à son talent d’imitation. Plus tard, elle a appris à porter un pantalon de pyjama sous ses costumes de scène pour éviter l’intense sensation de démangeaison que lui procurent la plupart des tissus, ou à transposer les instructions du metteur en scène – qu’elle peinait à comprendre – sous la forme de diagrammes remplis de couleurs.
Le diagnostic a finalement été posé : « Les pièces manquantes du puzzle se sont mises en place, se remémore-t-elle. Toute ma vie, je m’étais sentie différente des autres et j’avais de la peine à accomplir les gestes simples qui leur venaient naturellement. Je savais enfin pourquoi. Cela m’a procuré une certaine paix intérieure. »
« Ne pas savoir engendre beaucoup de souffrance »
Se faire diagnostiquer représente une étape cruciale dans le parcours des autistes, confirme Hannah Belcher. « Ne pas savoir engendre beaucoup de souffrance et empêche d’accéder aux prestations de soutien fournies par l’Etat », dit-elle, rappelant que le risque de suicide est beaucoup plus élevé chez les autistes.
A l’orée de la vingtaine, Billie Cochrane a vécu une rapide descente aux enfers, faite d’automutilation et de consommation de drogue, qui a débouché sur un internement psychiatrique et un diagnostic de trouble de personnalité limite. Elle pense que tout cela aurait pu être évité si elle avait su plus tôt qu’elle était autiste. « J’ai aujourd’hui arrêté de boire, déménagé en banlieue et quitté mon travail pour retourner à l’université, livre-t-elle. J’ai trouvé un équilibre, fondé sur un rythme de vie plus lent. »
Certains chercheurs craignent néanmoins que l’élargissement de la définition de l’autisme ne débouche sur un surdiagnostic. « On a tellement dilué le concept de l’autisme qu’il ne veut plus rien dire, juge Uta Frith, chercheuse à l’Institut des neurosciences cognitives de l’University College de Londres. Il recouvre désormais des réalités si différentes les unes des autres qu’il ne peut plus servir de base pour prescrire un traitement ou pour étudier les causes de la maladie. »
Cela s’est fait au détriment des cas les plus graves, dénonce Ginny Russell. « Ceux qui ont une vraie infirmité et ont besoin d’aide pour s’habiller, se nourrir ou apprendre à parler risquent de ne plus avoir accès à ces services si ceux-ci sont accaparés par d’autres personnes avec un autisme plus léger », s’inquiète-t-elle. Elle pense que, dans certains cas, il vaudrait mieux traiter les comportements problématiques – des troubles du sommeil ou de l’alimentation, par exemple – sans leur accoler l’étiquette d’autisme.
- Autisme : les femmes plus fréquemment victimes de violences sexuelles
Les femmes autistes seraient deux à trois fois plus victimes de violences sexuelles que les femmes dans la population générale. C’est la conclusion d’une étude française publiée le 26 avril dans Frontiers in Behavioural Neuroscience, qui s’appuie sur les réponses à un questionnaire en ligne de 225 femmes autodiagnostiquées comme autistes. Face à une question ouverte, 68,9 % d’entre elles ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles, un taux qui montait à 88,4 % à l’issue d’un questionnaire standardisé ; 75 % des répondantes ont dit avoir été abusées à plusieurs reprises, et les deux tiers l’ont été pour la première fois lorsqu’elles avaient moins de 18 ans. Fabienne Cazalis (CNRS-EHESS), première autrice de l’étude, estime que, malgré le biais de recrutement inhérent à sa méthodologie, elle conforte des observations antérieures.
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Re: Recherches sur l'autisme
Merci, j'avais vu qu'il y avait cet article, non accessible gratuitement, mais trop tard, dans le journal Le Temps.
Tous les articles portant sur des causes importantes, dont l'autisme, devraient être en partagés librement, gratuitement, sans DRM, sans inscription requise.
Tous les articles portant sur des causes importantes, dont l'autisme, devraient être en partagés librement, gratuitement, sans DRM, sans inscription requise.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Recherches sur l'autisme
J'en ai créé et partagé un pdf ici.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Recherches sur l'autisme
Près de 90% des femmes autistes déclarent avoir subi des violences sexuelles, souvent à plusieurs reprises
La prévalence des abus sexuels pourrait être jusqu'à trois fois plus élevée chez les femmes autistes que chez les femmes non autistes, selon une nouvelle étude française.
blog.frontiersin.org Traduction de "Almost 90% of autistic women report experiencing sexual violence, often on multiple occasions" - 27 avril 2022 Par K.E.D. Coan, rédacteur scientifique
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La prévalence des abus sexuels pourrait être jusqu'à trois fois plus élevée chez les femmes autistes que chez les femmes non autistes, selon une nouvelle étude française.
blog.frontiersin.org Traduction de "Almost 90% of autistic women report experiencing sexual violence, often on multiple occasions" - 27 avril 2022 Par K.E.D. Coan, rédacteur scientifique
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