[Film] Ben X (Nic Balthazar, 2008)

[Mars]

Tout à fait d'accord avec toi Brigitte. J'ai procédé de la même manière en croyant bien faire :la jeter dans le grand bain en me disant "elle va bien finir par se débrouiller".
Certains sont mieux armés que d'autres et nos enfants, ce que je ne savais pas à l'époque, manquent singulièrement de "défenses naturelles".
Ce n'est pas pour rien que l'on a pu écrire récemment "Apprivoiser la jungle de la cour de récréation".
Ceci dit, il faut armer nos enfants (pacifiquement) mais il faut du temps, beaucoup de temps, le temps de murir et d'acquérir des ressources personnelles.
Alexis, je pense que toi, tu avais déjà cette maturité qui te donnait une certaine assurance et c'est tant mieux.
Je comprends donc ta réaction. Ma fille ne voulait à aucun prix de régime de faveur, nous étions donc d'accord sur la démarche suivie. Avec du recul, au vu de la souffrance éprouvée et du diagnostic, nous aurions pu trouver des mesures dérogatoires acceptables.

[alexis]

Pour préciser, je veux essayer de dire que ce qui est concidéré comme de la protection, du soutien pour vous, peut être considéré comme une intrusion pour l'enfant autiste selon ses critères à lui.

Le harcèlement que l'enfant vis à l'école est ce qu'il est : brutal et injuste. Mais le sentiment de honte principal va naître au retour à la maison quand l'enfant va être confronté à la réaction des parents qui vont confirmer l'échec en voulant le protéger.

Prennez un groupe d'adultes qui discutent. Un enfant passe à côté en courant et tombe. Il ne s'est pas fait mal, son reflexe est de se relever et continuer à courir immédiatement. Mais à ce moment, le groupe d'adulte remarque la scène, s'arrête de parler, modifie son comportement pour regarder l'enfant et lui demander si il a mal avec le regard inquiet qui va avec. Là on est sûr que l'enfant va se mettre à pleurer, à ressentir un échec, à avoir honte d'une bête chute qui fait parti de l'apprentissage ordinaire de la vie.

Quand j'étais petit, pour l'alimentation, je me suis enfoncé dans la honte à chaque fois qu'on me regardait. Et je me suis stabilisé à partir du moment où mes parents ont commencé à se montrer indifférent à mes bizarreries. Aujourd'hui encore, je mange en décalé d'eux pour ne pas les sentir en train de me regarder ou de me juger, aussi bonne que soit leur intention (ce sont des gens très bien que j'aime beaucoup).

Mes parents n'ont jamais regardé mes relevés de notes scolaires, qu'ils soient bons ou mauvais. Je ne les ai jamais mis au courant quand j'avais des problèmes avec copains à l'école ou quand ça allait bien, pour qu'ils n'interviennent surtout pas.

[Jonquille57]

Alexis, pour l'anecdote du petit enfant qui tombe et qui pleure lorsque les adultes le regardent, tu as entièrement raison. Il y a certainement des parents qui en font trop, mais d'autres qui n'en font pas assez. Le plus difficile quand on est parent est de trouver le juste milieu. Je ne pense pas qu'il y ait de règles à suivre : tout dépend des circonstances, de la personnalité de l'enfant et du contexte.
Pour ma part, je n'aurais pas pu ne pas m'intéresser aux notes de Florent quand il allait à l'école... Mais je ne juge pas tes parents : leur façon de faire t'a sans doute réussi et ils ont certaiment eu raison d'agir ainsi... Mais il y a des enfants plus fragiles que d'autres. Quand un enfant fait ses premières tentatives de suicide à 12 ans, tu ne peux pas lui dire : débrouille-toi, grandis ! Donc, quand on est parent, je pense qu'on fait ce que l'on croit être le mieux pour nos enfants..
Bien sûr, il faut que nos enfants apprennent à vivre sans nous, mais il faut aussi qu'ils en aient l'opportunité. Quand un enfant est rejeté par l'école, où va-t-il ? Il reste chez ses parents. Quand un enfant n'a pas d'ami, où reste-t-il ? Il reste chez lui avec ses parents... Quand un jeune n'a pas d'orientation ou de lieu où aller, où passe-t-il ses journées ? Chez lui avec ses parents. Donc, dans ces conditions, il est tout de même difficile de rendre un grand ado autonome, non ?

Surtout, ne pas généraliser.... Tu vois, je me reproche chaque jour de ne pas avoir été à la hauteur pour mieux protéger Florent, mais d'un autre côté, je sais que sans moi, Dieu sait où il serait à l'heure actuelle et dans quelles conditions... Les parents peuvent lâcher prise, pousser leurs enfants à l'autonomie à condition que des personnes responsables prennent le relai ( enseignants, éducateurs, etc, etc... ). Quand il n'y a personne, il faut bien que les parents répondent présents, non ?
Mais c'est vrai que les relations deviennent très vite ultra compliquées quand on est le seul référant.... C'est sans doute pour cela que parfois Florent me tape jusqu'à ce que j'ai peur de mourir sous ses coups, et parfois, il me couvre de bisous... Et quand je dis parfois.....

Enfin, je m'éloigne du sujet...

[Murielle]

Non, Brigitte, tu ne t'éloignes pas du sujet...
Tu mets le doigt sur la complexité incroyable qu'est le rôle du parent.!!!
Comme je l'ai dit dans un autre "post", il n'y a aucun guide.!Et encore moins lorsqu'on se retrouve confronté à des enfants "différents"....
Trop en faire, pas assez????
Où est le juste milieu?
Ca dépend de l'enfant, de son entourage, de ses parents, de la société, des copains, de la famille et de toutes les interactions qui composent les différents acteurs de chaque enfant.!
Autant dire que de toutes façons, (un peu comme au loto) les chances d'avoir un parcours parfait sont minces...on se plantera...Trop de paramètres.!
L'important, c'est d'aimer nos enfants comme ils sont et de faire le mieux que l'on peut pour leur donner un maximum d'atouts pour se débrouiller et souffrir le moins possible...
M'enfin, c'est un avis...personnel.! (n'est-ce pas Jacqueline? )

[jakesbian]

( un message...juste pour çà )

[Jonquille57]

Et oui, on est tous et toutes d'accord ! Mais c'est justement parce qu'on les aime plus que tout que c'est aussi difficile....

[Murielle]

Et oui, c'est bien ça....Si on les a mit au monde, ce n'est pas pour les voir souffrir.!
Nous ce qu'on veut , c'est les voir HEUREUX et armés pour (sur)VIVRE dans cette jungle qu'est notre société....
Eh,ben....C'est pas de la tarte comme on dit.!

[mysterio]

bonsoir je vient de regarder BenX sa a etait dure surtout quand il le desabille et mette sur le net et ou il le drogue sa c'est ube honte mais par contre a la fin avec le cheval quand il parle avec sa copine et ba quand tout le monde le regarde on la voit plus et c'est bizare penser vous qu'il sagit dune copine imaginaire alors pouvez vous mexpliquer cette fameuse scene merci

[bernard]

Oui moi aussi j'ai remarqué cette scène qui est bizarre.
Je pense (et d'autres aussi sur les critiques de films) que l'auteur a un peu mélangé le syndrome d'Asperger et la schizophrénie. Mais cette confusion est courante et cela n'enlève rien au reste du film.
Il y a en effet des passages plus durs quand il se fait bouler ou se fait déshabiller et qu'on se moque de lui.

[mysterio]

bonjour bernard ce que tu a dit ne me plait pas car moi j'ai un ami imaginaire et je ne suis pas schizophréne comme tu dit on peut trés bien avoir des amies imaginaire et pas etre schizophréne mince alors

[bernard]

Avoir des amis imaginaires, c'est normal.
Mais dans le film, c'est trop poussé loin. Puisqu'il prend le train pour rejoindre son amie imaginaire et il entend les voix de son amie et ne distingue plus la réalité de la partie imaginaire.
Quand la personne ne sait plus faire la différence entre la réalité et la vision qu'elle a de la partie imaginaire, c'est à ce moment qu'on parle de schizophrénie.
Je connais dans ma ville une personne de 27 ans qui a été classée comme schizophrène par son psychiatre et dont je suis persuadé maintenant après avoir connu son histoire, qu'il est seulement autiste de haut-niveau. Il a beaucoup de qualité et aussi un don pour les maths.
Je trouve que c'est dommage que les professionnels comme ce psychiatre ne soient pas plus formés aux TED.

[mysterio]

ok mais explique moi alors pourquoi il recoit un message de la fille et que les deux se moque de lui car il a une copine c'est ca que jarrive pas a comprendre

[bernard]

Parce qu'une partie est vraie (il reçoit bien des messages d'une joueuse quand il joue) et qu'une partie est imaginée (quand il part avec elle dans le train).
Et comme le film est vu à travers les yeux de Ben, on se laisse "avoir".
On voit ce qu'il voit.
T'inquiète pas, beaucoup de personne ont trouvé bizarre la fin (y compris moi). On se pose la question : "mais elle existe cette fille ou bien elle n'existe pas ?". A chacun d'imaginer ce qu'il veut.
Ce qui est important, c'est que le film t'ait plu.
Mon fils Clément l'a vu aussi avec moi, et il l'a bien aimé. Mais Clément était gamer extrême à l'époque (il jouait plus de 24h sans s'arrêter).

[milka43]

moi aussi j'ai vu le film ben x et le moment ou il parle a sa petite amie alors quelle est pas la ma laisser perplexe !!!!
car la ben melanger la realite et limaginaire.
moi aussi etant petite javais un ami imaginaire mais je savais quil netais pas reel dailleur mes parents ne le savais meme pas!!

sinon j'ai trouver le film tres bon!!

[alexis]

Tony Attwood explique bien le rôle de l'imaginaire pour corriger ce qui ne va pas, se rassurer.

C'est dans son guide sur le syndrôme d'asperger page 17 :
3/ stratégie de compensation et d'ajustement au fait d'être différent
b. Fuite dans l'imaginaire

Dans le film, le réalisateur a matérialisé le soutien imaginaire que Ben se persuade provenir de sa copine, qui est peut-être réelle, mais qui n'est pas avec lui à ce moment là. Il n'a pas besoin qu'elle soit physiquement avec lui pour qu'elle lui procure du bien être. Juste de penser à elle, à ce qu'elle ferait si elle était là, ça le réconforte.