L'empathie
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Re: Empathie
Bonjour à vous,
J'ai finalement eu un second entretien avec le psychiatre. Un proche était également là qui a expliqué au psy pourquoi elle me pensait Asperger (ça m'a aidé car sur moi-même je manque d'objectivité). Finalement le psychiatre a accepté de me revoir une troisième fois, pour une recherche de diagnostic plus approfondie que j'espère être la dernière.
Lors du premier entretien je pense que j'ai été trop naïf. Persuadé que j'avais le syndrome je pensais que je n'avais pas trop à me 'vendre' mais que le professionnel devait être à même d'établir le diagnostic. Une certaine forme d'épanouissement et de joie que j'ai réussi à construire a pu me desservir. Et puis je ne me connaissais pas autant qu'aujourd'hui. Le post que j'ai lancé ici sur l'empathie a été l'occasion de m'apercevoir que je n'avais pas autant d'empathie que je le pensais. J'ai été consulter en T.C.C et je me suis aperçu (ça a été un choc) qu'il y avait bcoup d'émotions chez les autres que je ne captais pas (de la peur, de la tristesse).
J'étais comme un enfant qui découvre un monde étrange. Lorsque la psy m'expliquait que les gens fonctionnent ainsi, que certaines choses sont intuitives et n'ont pas besoin d'être formulées, je tombais des nues. Seul, par l'introspection et des lectures sur le syndrome, j'ai pu découvrir certaines choses, mais confronté à un regard extérieur qui accepte la réalité du syndrome et ayant une certaine bienveillance, les prises de conscience sont plus fortes.
J'ai finalement eu un second entretien avec le psychiatre. Un proche était également là qui a expliqué au psy pourquoi elle me pensait Asperger (ça m'a aidé car sur moi-même je manque d'objectivité). Finalement le psychiatre a accepté de me revoir une troisième fois, pour une recherche de diagnostic plus approfondie que j'espère être la dernière.
Lors du premier entretien je pense que j'ai été trop naïf. Persuadé que j'avais le syndrome je pensais que je n'avais pas trop à me 'vendre' mais que le professionnel devait être à même d'établir le diagnostic. Une certaine forme d'épanouissement et de joie que j'ai réussi à construire a pu me desservir. Et puis je ne me connaissais pas autant qu'aujourd'hui. Le post que j'ai lancé ici sur l'empathie a été l'occasion de m'apercevoir que je n'avais pas autant d'empathie que je le pensais. J'ai été consulter en T.C.C et je me suis aperçu (ça a été un choc) qu'il y avait bcoup d'émotions chez les autres que je ne captais pas (de la peur, de la tristesse).
J'étais comme un enfant qui découvre un monde étrange. Lorsque la psy m'expliquait que les gens fonctionnent ainsi, que certaines choses sont intuitives et n'ont pas besoin d'être formulées, je tombais des nues. Seul, par l'introspection et des lectures sur le syndrome, j'ai pu découvrir certaines choses, mais confronté à un regard extérieur qui accepte la réalité du syndrome et ayant une certaine bienveillance, les prises de conscience sont plus fortes.
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Re: Empathie
.................
Modifié en dernier par Pupuce le lundi 20 novembre 2017 à 14:30, modifié 1 fois.
Officiellement non-autiste
"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
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Re: Empathie
Je suis en démarche diagnostic à l'hopital chevrier de creteil.
Pour la TCC je consulte en libéral.
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Re: Empathie
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Re: Empathie
J'espère que tu vas obtenir les réponses à tes question Nathan.!!!!
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
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Re: Empathie
Hier j'ai entendu au Petit Journal Valérie Trierweiler dire que ceux qui ne sont pas touché, n'ont pas d'empathie pour l'enlèvement des lycéennes sont inhumains.
Je trouve que les kidnappeur sont de vrais salopards qui méritent ... mais je n'arrive pas à être ému. Je suis donc un monstre. Que de bonnes nouvelles en ce moment !
Je trouve que les kidnappeur sont de vrais salopards qui méritent ... mais je n'arrive pas à être ému. Je suis donc un monstre. Que de bonnes nouvelles en ce moment !
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Re: Empathie
Un documentaire intéressant sur l'empathie chez les délinquants, et notamment l'origine probablement environnementale et non génétique de cette violence.
Le Mal - Une approche scientifique - ARTE (visible jusqu'à vendredi)
Il y a quarante ans, le psychiatre américain Hervey Cleckley a réalisé la première étude de cas d’envergure sur des patients qui n’éprouvaient aucun remords au sujet des crimes qu’ils avaient commis. Cette absence d'empathie est-elle innée ou acquise ? Pour y répondre, le chercheur Gerhard Roth s'est intéressé à l'environnement de délinquants, montrant que celui-ci joue un grand rôle et peut altérer le cerveau dès le plus jeune âge. « Ces changements s’ancrent profondément entre l'âge de 4 et 7 ans, comme s’ils étaient d’origine génétique », explique-t-il. Le neuropsychologue Thomas Elbert, lui, s’est penché sur les mécanismes qui poussent certains groupes à commettre des meurtres horribles dans différents conflits qui secouent l’Afrique et s’interroge sur le fonctionnement des enfants-soldats. Prise en otage et violée par un patient dans un centre de détention pour mineurs, une thérapeute témoigne et se demande pourquoi elle n’a pas su prévoir la réaction de ce jeune homme sur lequel elle avait écrit auparavant un rapport rassurant…
Le Mal - Une approche scientifique - ARTE (visible jusqu'à vendredi)
Il y a quarante ans, le psychiatre américain Hervey Cleckley a réalisé la première étude de cas d’envergure sur des patients qui n’éprouvaient aucun remords au sujet des crimes qu’ils avaient commis. Cette absence d'empathie est-elle innée ou acquise ? Pour y répondre, le chercheur Gerhard Roth s'est intéressé à l'environnement de délinquants, montrant que celui-ci joue un grand rôle et peut altérer le cerveau dès le plus jeune âge. « Ces changements s’ancrent profondément entre l'âge de 4 et 7 ans, comme s’ils étaient d’origine génétique », explique-t-il. Le neuropsychologue Thomas Elbert, lui, s’est penché sur les mécanismes qui poussent certains groupes à commettre des meurtres horribles dans différents conflits qui secouent l’Afrique et s’interroge sur le fonctionnement des enfants-soldats. Prise en otage et violée par un patient dans un centre de détention pour mineurs, une thérapeute témoigne et se demande pourquoi elle n’a pas su prévoir la réaction de ce jeune homme sur lequel elle avait écrit auparavant un rapport rassurant…
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Re: Empathie
Ouah!! Enfin!! Voilà ce que c'est pour moi la manifestation de mon manque d'empathie. Tout est comme pour moi. Merci Charlescharles a écrit :La semaine dernière ma compagne s'est mise à pleurer en racontant l'histoire de notre fille à une amie. Celle-ci lui dit : "Tu vas me faire pleurer", et elle avait les larmes elle aussi.
Moi j'observais, mais pas de larmes mais juste mon manque d'empathie qui me sautait à la figure. Et que faut-il faire dans ce cas ? Serrer ma compagne ? Changer de conversation ...
Mais je ne me souviens de l'enterrement de ma grand-mère où là j'ai senti de la tristesse et j'ai du lutter pour ne pas pleurer. C'est idiot mais je ne peux pas me lâcher.
Mais ce n'est pas de l'empathie, ça, juste de la tristesse.
Comme j'arrive à ressentir, j'essaye de me mettre à la place de la personne en imaginant mon propre ressenti. Mais tout cela est tellement intellectualisé que je ne sais pas si c'est juste.
Je prend un exemple dur : un père qui perd son enfant. Il me faut m'imaginer perdre le mien pour ressentir. Alors que cela devrait être naturel, comme le bâillement communicatif.
J'ai parfois l'impression d'être un gros égoïste : je ne me soucis que de ma propre douleur. Mais l'empathie peut aussi être dans la joie, enfin, je crois. Peut-on être joyeux en voyant quelqu'un de joyeux ? Le fou rire peut-être ? Et ça, ça m'arrive. C'est discret mais j'ai les yeux mouillés. Donc je ne suis pas totalement dénué d'empathie.
Premier RDV CRA de Brest le 22 mai 2015, sorte de "pré-diagnostique" de la part du médecin?? ADI avec ma mère le 2 juillet encore un pré-diagnostique Asperger ET bipolaire... La suite dans un an...
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Re: Empathie
À propos d'empathie ... du corps médical :
-> Santé mentale: moins d'empathie avec une explication biologique plutôt que psychologique
-> Santé mentale: moins d'empathie avec une explication biologique plutôt que psychologique
Instructif, non ?Spoiler : L'article :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Empathie
Une théorie admet que les personnes ayant le syndrome d'Asperger ne manquent pas d'empathie - bien au contraire
"Une théorie révolutionnaire a émis l'hypothèse que les personnes ayant un trouble du spectre autistique, tel que le syndrome d'Asperger, ne manque pas d'empathie, ils ressentent les émotions des autres de manière beaucoup trop intense pour arriver à y faire face."
"Les personnes ayant le syndrome d'Asperger, une sorte d'autisme de haut niveau, sont souvent prises pour des solitaires distants ou des technophiles robotisés. Mais qu'arrive-t-il quand ce qui pourrait passer pour de la froideur se trouve être une réaction à une émotion envahissante -- un excès d'empathie, pas un manque ?
L'idée fait écho chez beaucoup de personnes souffrant d'un trouble du spectre autistique ainsi que leurs familles. Ca colle parfaitement avec la théorie du "monde intense", une nouvelle manière de penser la nature même de l'autisme.
Comme l'avancent Henry et Kamila Markram de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, la théorie émet l'idée que le problème fondamental des troubles du spectre autistique ne serait pas une déficience sociale, mais bien plutôt, une hypersensibilité, ce qui comprend une angoisse réactionnelle démesurée.
"Je peux me déplacer dans une pièce et ressentir ce que chacun ressent," dit Kamila Markram. "Le problème est que tout arrive beaucoup trop vite pour que je le traite. Il y en a qui disent que les personnes autistes n'ont pas beaucoup de ressentis. Nous disons exactement le contraire : Ils sont beaucoup trop sensibles."
Presque toutes les personnes ayant un trouble du spectre autistique, ou TSA, font état d'hypersensibilité et d'angoisse extrème. Les Markram affirment que les difficultés sociales de ceux ayant un trouble du spectre autistique découlent de la tentative de faire face à un monde dans lequel tout le monde a mis le volume des sens et des sensations au-delà du maximum.
Si entendre la voix de vos parents tout en étant allongé dans votre berceau ressemble à l'écoute sous acide de Metal Machine Music de Lou Reed, vous aussi, vous préféreriez aller vous balancer dans un coin.
Mais, naturellement, cette sorte de retrait et ces comportements auto-apaisants -- mouvements répétitifs, répétition de mots ou d'actions et éviter le contact visuel -- interfère avec le développement normal des compétences sociales. Sans expérience, les autres enfants passent à travers les interactions sociales ordinaires, alors que les enfants sur le spectre n'apprennent pas à capter le moindre signe.
Phil Schwarz, développeur de logiciels originaire du Massachussets, est vice président de l'Asperger's Association of New England et père d'un enfant vivant avec cette condition.
"Je pense que c'est un préjugé ou une fausse idée de dire que les personnes sur le spectre manquent d'empathie," dit-il. Schwartz faire remarquer que l'autisme n'est pas une condition fédérative -- si vous voyez un Aspie, vous voyez un Aspie," dit-il, simplement. Mais, il ajoute "je pense que la plupart des personnes ayant un TSA ressentent une empathie émotionnelle et font très particulièrement attention au bien être des autres."
Alors pourquoi tant de personnes voient-elles un manque d'empathie comme caractéristique inhérente au TSA ? Le problème commence avec la complexité de l'empathie elle-même, laquelle a au moins deux concepts critiques : le premier est simplement la capacité de voir le monde du point de vue des autres. Le second est plus émotionnel -- la capacité d'imaginer ce que l'autre ressent, et, comme conséquence de faire attention à sa souffrance.
Le fait que les enfants autistes aient tendance à développer le premier concept de l'empathie -- laquelle est dénommée "théorie de l'esprit" -- plus tardivement que les autres fut établi dans une expérimentation classique. On demandait alors aux enfants de regarder deux personnages, Sally et Anne. Sally prend une bille et la met dans un panier, puis s'en va. Après son départ, Anne prend cette bille et la met dans une boîte. On demande, alors, à l'enfant : où regardera d'abord Sally pour trouver sa bille quand elle reviendra ?
Normalement, les enfants âgés de 4 ans savent que Sally n'a pas vu Anne déplacer la bille, ainsi il répondront correctement. Vers 10 ou 11 ans, les enfants attardés mentaux ayant un QI verbal équivalent à ceux de trois ans répondront correctement. Mais 80 pour cent des enfants autistes de 10/11 ans pensent que Sally regardera dans la boîte parce qu'ils savent que c'est là qu'est la bille et ne réalisent pas que les autres ne partagent pas tous leur connaissance.
Ca nécessite beaucoup plus de temps pour les enfants autistes que pour les autres à prendre conscience que les autres ont des vies et des points de vue différents -- le moment de cette évolution (la chronologie du développement) varie beaucoup. Naturellement, si vous n'avez pas conscience que les autres voient et sentent les choses de manière différente, vous pourriez être moins bien attentifs aux autres.
Mais, ça ne veut pas dire que lorsque les personnes ayant un TSA deviennent conscientes de ce que vivent les autres personnes, elles ne font pas attention ou ne veulent pas créer de liens. Schwartz ajoute que tous les adultes autistes de plus de 18 ans qu'il connait ont une meilleure idée de ce que savent les autres que ce que peut suggérer le test Sally/Ann.
Schwartz fait remarquer que les personnes non-autistes, aussi, "sont plutôt nulles pour comprendre les états d'âme trop différents d'elles -- mais la majorité des non-autistes prennent ce chemin facile parce que s'ils supposent que le cerveau des autres fonctionnent comme le leur, ils ont plus de chance d'avoir raison." Ainsi, quand, par exemple, un enfant ayant le syndrome d'Asperger parle sans cesse de ses centres d'intérêts, il n'est pas plus dans le contrôle délibéré de la conversation que de simplement ne pas considérer qu'il puisse y avoir des différences entre ses intérêts et ceux de ses camarades.
Sur le plan de l'aspect bienveillant de l'empathie, une discussion animée, laquelle pourrait aller dans le sens de la théorie des Markram, s'est tenue sur le site Web pour les personnes ayant un TSA dénommé WrongPlanet.net, après qu'une mère ait écrit pour demander si sa fille empathique mais socialement immature pourrait avoir le syndrome d'Asperger.
"En fait, je me bats avec mon trop plein d'empathie" commentait une personne. "Si quelqu'un est en colère, je suis aussi en colère. Il y a eu des fois à l'école où quand d'autres enfants se comportaient mal et que la maîtresse les réprimandait, c'était comme si j'avais été aussi réprimandé(e)."
Un(e) autre disait "je suis perdu(e) quand il est question de lire le moindre indice sur les visages, mais je suis *très* empathique. Je peux me déplacer dans une pièce et ressentir les émotions de chacun, et je pense que c'est particulièrement assez répandu avec le SA/autisme. Le problème est que ça arrive plus vite que je n'ai le temps de le traiter."
Des études ont démontré que lorsque les gens sont envahis par des émotions empathiques, ils ont tendance à battre en retraite. Quand la souffrance d'une personne vous affecte profondément, il est plus difficile de tendre la main que de tourner le dos. Pour les personnes ayant un TSA, ces émotions empathiques doivent être tellement intenses qu'elles se retirent d'une manière qui fait penser qu'elles sont froides et insensibles.
"Ces enfants sont absolument émotionnels, ils veulent vraiment entrer en contact, c'est tout simplement difficile pour eux," dit Markram, "c'est très triste parce que ce sont des personnes vraiment capables mais comme le monde est trop intense, aussi il leur faut se retirer."
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Article traduit de l'Anglais par Nadine GIBAUD. L'article original écrit par Maia Szalavitz, publié le 16 novembre 2013 sur le site seventhvoice, se trouve à l'adresse suivante : https://seventhvoice.wordpress.com/2013 ... -too-much/ et publié sur le 5 novembre 2009 sur le site thedailybeast, se trouve à l'adresse suivante : http://www.thedailybeast.com/articles/2 ... heory.html.
"Une théorie révolutionnaire a émis l'hypothèse que les personnes ayant un trouble du spectre autistique, tel que le syndrome d'Asperger, ne manque pas d'empathie, ils ressentent les émotions des autres de manière beaucoup trop intense pour arriver à y faire face."
"Les personnes ayant le syndrome d'Asperger, une sorte d'autisme de haut niveau, sont souvent prises pour des solitaires distants ou des technophiles robotisés. Mais qu'arrive-t-il quand ce qui pourrait passer pour de la froideur se trouve être une réaction à une émotion envahissante -- un excès d'empathie, pas un manque ?
L'idée fait écho chez beaucoup de personnes souffrant d'un trouble du spectre autistique ainsi que leurs familles. Ca colle parfaitement avec la théorie du "monde intense", une nouvelle manière de penser la nature même de l'autisme.
Comme l'avancent Henry et Kamila Markram de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, la théorie émet l'idée que le problème fondamental des troubles du spectre autistique ne serait pas une déficience sociale, mais bien plutôt, une hypersensibilité, ce qui comprend une angoisse réactionnelle démesurée.
"Je peux me déplacer dans une pièce et ressentir ce que chacun ressent," dit Kamila Markram. "Le problème est que tout arrive beaucoup trop vite pour que je le traite. Il y en a qui disent que les personnes autistes n'ont pas beaucoup de ressentis. Nous disons exactement le contraire : Ils sont beaucoup trop sensibles."
Presque toutes les personnes ayant un trouble du spectre autistique, ou TSA, font état d'hypersensibilité et d'angoisse extrème. Les Markram affirment que les difficultés sociales de ceux ayant un trouble du spectre autistique découlent de la tentative de faire face à un monde dans lequel tout le monde a mis le volume des sens et des sensations au-delà du maximum.
Si entendre la voix de vos parents tout en étant allongé dans votre berceau ressemble à l'écoute sous acide de Metal Machine Music de Lou Reed, vous aussi, vous préféreriez aller vous balancer dans un coin.
Mais, naturellement, cette sorte de retrait et ces comportements auto-apaisants -- mouvements répétitifs, répétition de mots ou d'actions et éviter le contact visuel -- interfère avec le développement normal des compétences sociales. Sans expérience, les autres enfants passent à travers les interactions sociales ordinaires, alors que les enfants sur le spectre n'apprennent pas à capter le moindre signe.
Phil Schwarz, développeur de logiciels originaire du Massachussets, est vice président de l'Asperger's Association of New England et père d'un enfant vivant avec cette condition.
"Je pense que c'est un préjugé ou une fausse idée de dire que les personnes sur le spectre manquent d'empathie," dit-il. Schwartz faire remarquer que l'autisme n'est pas une condition fédérative -- si vous voyez un Aspie, vous voyez un Aspie," dit-il, simplement. Mais, il ajoute "je pense que la plupart des personnes ayant un TSA ressentent une empathie émotionnelle et font très particulièrement attention au bien être des autres."
Alors pourquoi tant de personnes voient-elles un manque d'empathie comme caractéristique inhérente au TSA ? Le problème commence avec la complexité de l'empathie elle-même, laquelle a au moins deux concepts critiques : le premier est simplement la capacité de voir le monde du point de vue des autres. Le second est plus émotionnel -- la capacité d'imaginer ce que l'autre ressent, et, comme conséquence de faire attention à sa souffrance.
Le fait que les enfants autistes aient tendance à développer le premier concept de l'empathie -- laquelle est dénommée "théorie de l'esprit" -- plus tardivement que les autres fut établi dans une expérimentation classique. On demandait alors aux enfants de regarder deux personnages, Sally et Anne. Sally prend une bille et la met dans un panier, puis s'en va. Après son départ, Anne prend cette bille et la met dans une boîte. On demande, alors, à l'enfant : où regardera d'abord Sally pour trouver sa bille quand elle reviendra ?
Normalement, les enfants âgés de 4 ans savent que Sally n'a pas vu Anne déplacer la bille, ainsi il répondront correctement. Vers 10 ou 11 ans, les enfants attardés mentaux ayant un QI verbal équivalent à ceux de trois ans répondront correctement. Mais 80 pour cent des enfants autistes de 10/11 ans pensent que Sally regardera dans la boîte parce qu'ils savent que c'est là qu'est la bille et ne réalisent pas que les autres ne partagent pas tous leur connaissance.
Ca nécessite beaucoup plus de temps pour les enfants autistes que pour les autres à prendre conscience que les autres ont des vies et des points de vue différents -- le moment de cette évolution (la chronologie du développement) varie beaucoup. Naturellement, si vous n'avez pas conscience que les autres voient et sentent les choses de manière différente, vous pourriez être moins bien attentifs aux autres.
Mais, ça ne veut pas dire que lorsque les personnes ayant un TSA deviennent conscientes de ce que vivent les autres personnes, elles ne font pas attention ou ne veulent pas créer de liens. Schwartz ajoute que tous les adultes autistes de plus de 18 ans qu'il connait ont une meilleure idée de ce que savent les autres que ce que peut suggérer le test Sally/Ann.
Schwartz fait remarquer que les personnes non-autistes, aussi, "sont plutôt nulles pour comprendre les états d'âme trop différents d'elles -- mais la majorité des non-autistes prennent ce chemin facile parce que s'ils supposent que le cerveau des autres fonctionnent comme le leur, ils ont plus de chance d'avoir raison." Ainsi, quand, par exemple, un enfant ayant le syndrome d'Asperger parle sans cesse de ses centres d'intérêts, il n'est pas plus dans le contrôle délibéré de la conversation que de simplement ne pas considérer qu'il puisse y avoir des différences entre ses intérêts et ceux de ses camarades.
Sur le plan de l'aspect bienveillant de l'empathie, une discussion animée, laquelle pourrait aller dans le sens de la théorie des Markram, s'est tenue sur le site Web pour les personnes ayant un TSA dénommé WrongPlanet.net, après qu'une mère ait écrit pour demander si sa fille empathique mais socialement immature pourrait avoir le syndrome d'Asperger.
"En fait, je me bats avec mon trop plein d'empathie" commentait une personne. "Si quelqu'un est en colère, je suis aussi en colère. Il y a eu des fois à l'école où quand d'autres enfants se comportaient mal et que la maîtresse les réprimandait, c'était comme si j'avais été aussi réprimandé(e)."
Un(e) autre disait "je suis perdu(e) quand il est question de lire le moindre indice sur les visages, mais je suis *très* empathique. Je peux me déplacer dans une pièce et ressentir les émotions de chacun, et je pense que c'est particulièrement assez répandu avec le SA/autisme. Le problème est que ça arrive plus vite que je n'ai le temps de le traiter."
Des études ont démontré que lorsque les gens sont envahis par des émotions empathiques, ils ont tendance à battre en retraite. Quand la souffrance d'une personne vous affecte profondément, il est plus difficile de tendre la main que de tourner le dos. Pour les personnes ayant un TSA, ces émotions empathiques doivent être tellement intenses qu'elles se retirent d'une manière qui fait penser qu'elles sont froides et insensibles.
"Ces enfants sont absolument émotionnels, ils veulent vraiment entrer en contact, c'est tout simplement difficile pour eux," dit Markram, "c'est très triste parce que ce sont des personnes vraiment capables mais comme le monde est trop intense, aussi il leur faut se retirer."
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Article traduit de l'Anglais par Nadine GIBAUD. L'article original écrit par Maia Szalavitz, publié le 16 novembre 2013 sur le site seventhvoice, se trouve à l'adresse suivante : https://seventhvoice.wordpress.com/2013 ... -too-much/ et publié sur le 5 novembre 2009 sur le site thedailybeast, se trouve à l'adresse suivante : http://www.thedailybeast.com/articles/2 ... heory.html.
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
"Sire, sire, on en a gros!"
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Re: Empathie
.... il y a un an à peu près, j'avais essayé de parler comme j'ai pu de ça à ma psy (est-ce qu'une trop grande empathie, trop de ressenti, pourrait être la source de ce retrait, cette inhibition sociale... etc...) ... Elle m'a dit, vous pourrez parler de ça avec la psy tcc ... on en a jamais parlé ... bon il est vrai que si on ne vient pas sur un sujet, je n'y vais pas ou bien très maladroitement mais je pensais que la psy l'aurait précisé à la psy tcc, bref
.... je mets d'ailleurs un peu en lien le fait , dans un groupe, d'amener quelque chose qui donne un confort aux autres, ou à l'autre, (confort physique, psy, ou émotionnel) dans cet espace et temps dédié, pour la raison unique de sentir ce confort et être ainsi soi-même conforté et/ou réconforté ... quelque part un geste trés "égoïste" au départ (et au final )
... je peux me tromper, mais cela fait plaisir de pouvoir avoir d'autres avis que le sien depuis 1 an
Edit:
Je viens de retrouver le mail où j'avais posé la question... exactement, c'etait celle-ci : " Est-il possible de psychoéduquer quelqu'un sur l'empathie, et ses possibles conséquences sur l'action, le rapport à l'extérieur, l'inhibition... ? " ( je voulais juste ne pas avoir dit d'erreur dans mon propos plus haut )
Edit2 :
(pour le "psychoéduquer", n'en tenez pas compte c'etait dans un contexte de psychoeducation, je n'etais pas (et ne suis toujours pas) d'accord pour faire celle proposée sur la bipolarité, donc j'avais demandé s'il n'y avait pas plutôt des psychoeducations de tda ou tsa, ou même celle citée au-dessus qui elles, me seraient pluss source d'apprentissage que ce sujet bipolaire que ça fait des mois que j'ai potassé, ressassé,verifié, contre vérifié et qui ne m'est vraiment pas approprié ...... je sais que c'est HS, mais je voulais juste préciser le rapport entre l'empathie et la psychoeducation... à savoir ... aucun ! )
.... je mets d'ailleurs un peu en lien le fait , dans un groupe, d'amener quelque chose qui donne un confort aux autres, ou à l'autre, (confort physique, psy, ou émotionnel) dans cet espace et temps dédié, pour la raison unique de sentir ce confort et être ainsi soi-même conforté et/ou réconforté ... quelque part un geste trés "égoïste" au départ (et au final )
... je peux me tromper, mais cela fait plaisir de pouvoir avoir d'autres avis que le sien depuis 1 an
Edit:
Je viens de retrouver le mail où j'avais posé la question... exactement, c'etait celle-ci : " Est-il possible de psychoéduquer quelqu'un sur l'empathie, et ses possibles conséquences sur l'action, le rapport à l'extérieur, l'inhibition... ? " ( je voulais juste ne pas avoir dit d'erreur dans mon propos plus haut )
Edit2 :
(pour le "psychoéduquer", n'en tenez pas compte c'etait dans un contexte de psychoeducation, je n'etais pas (et ne suis toujours pas) d'accord pour faire celle proposée sur la bipolarité, donc j'avais demandé s'il n'y avait pas plutôt des psychoeducations de tda ou tsa, ou même celle citée au-dessus qui elles, me seraient pluss source d'apprentissage que ce sujet bipolaire que ça fait des mois que j'ai potassé, ressassé,verifié, contre vérifié et qui ne m'est vraiment pas approprié ...... je sais que c'est HS, mais je voulais juste préciser le rapport entre l'empathie et la psychoeducation... à savoir ... aucun ! )
(◕^^◕)Non-Diagnostiquée2016 début de ma démarche auprès de pro/structures spécialisées TSA en vue d'éliminer ou pas cette auto suspicion de TSA-et être informée et/ou orientée vers des solutions, soutiens pour évoluer/avancer-orientation en secteur privé(◕^^◕)
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Re: Empathie
Bien que non Aspie, cela me parle beaucoup.
Sauf qu'en ce qui me concerne, j'ai du mal à
identifier certains sentiments et émotions,
tandis que d'autres sont très envahissants.
Sauf qu'en ce qui me concerne, j'ai du mal à
identifier certains sentiments et émotions,
tandis que d'autres sont très envahissants.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Empathie
J'ai l'impression de passer mon temps à poser toujours la même question, mais: ah bon, tout le monde ne fait pas ça?j'essaye de me mettre à la place de la personne en imaginant mon propre ressenti
Je veux dire, si quelqu'un est triste, prenons un exemple: perte d'un être cher.
1) Je sais que cette personne est probablement triste, c'est généralement le cas quand on perd un proche.
2) En discutant avec cette personne, elle va certainement me confirmer sa tristesse en l'exprimant de vive voix ou en pleurant, je pourrai alors être sûre de son état d'esprit
3) Si réellement je veux essayer de savoir ce que ressent cette personne, il faut que je me fasse tout une représentation mentale de "comment je me sentirai dans la même situation". Problème, pour certaines situations c'est impossible (exemple: Bidule a un enfant très malade = je n'ai pas d'enfant, je vais donc rester assez perplexe car je n'ai aucune idée de ce que Bidule peut bien ressentir, je peux juste déduire de la situation que c'est de la détresse, mais c'est complètement abstrait)
4) Par ailleurs, si cette personne en deuil est quelqu'un que j'apprécie/dont je suis proche, il est probable que je vais être peinée de sa situation (= cela va me faire de la peine qu'il lui arrive quelque chose de désagréable), sans pour autant pouvoir "partager" sa douleur.
5) Je suis mal à l'aise dans ce type de situation s'il s'agit de quelque chose contre lequel on ne peut rien faire: n'ayant pas de solution à proposer pour aider, je ne sais quoi faire/quoi dire.
Je suis donc assez maladroite face au désarroi de l'autre, qui par exemple va me dire "je suis triste", prise de court en général je rétorque "ben oui c'est normal" ou quelque chose du genre, ce qui apparemment n'aide pas spécialement.
"Neuro-atypique en attente de définition"
Dyspraxique - QI très hétérogène - Diag SA en libéral (à approfondir / confirmer)
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