Le jour-même je n'ai pas réalisé.
Un mois après, toujours pas réalisé : je pensais qu'il y avait une erreur, parce que je trouvais que je me débrouillais "trop bien".
Le lendemain de ce mois, soudainement, la catastrophe. Beaucoup de colère.
Les mois suivants, à la colère s'est ajoutée la tristesse.
Aujourd'hui, je n'en ai toujours pas parlé à quelqu'un, mais je me réjouis que ce forum existe et que je puisse, par moments, m'y exprimer.
Je souhaite que le suivi me rende "philosophe".
Comment avez vous pris/vécue votre restitution et l après..
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Re: Comment avez vous pris/vécue votre restitution et l après..
Diagnostiquée autiste en Mars 2019.
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Re: Comment avez vous pris/vécue votre restitution et l après..
Pour moi, l'après-diagnostic, c'est très variable selon les moments. Diag Aspi et HPI juin 2019 à 49 ans.
D'abord, soulagement (je ne me suis pas trompée dans mes doutes et ma démarche) ;
Joie déferlante (j'ai enfin trouvé ma planète, je suis quelqu'un de bien mais dans un autre monde, dans un autre groupe social).
Déception : si seulement cela avait été plus tôt, plus jeune, j'ai l'impression d'avoir plein de souvenirs horribles qui auraient pu être épargnés, d'avoir raté des choses que j'aurai pu éviter (mieux les choisir, éviter celles qui me mènent à l'échec, être prudente face aux autres qui ont abusé de ma naïveté/passion/investissement total) ;
Tristesse/découragement : j'ai essayé de faire de mon mieux, dressée pour être battante, la meilleure et blablabla, et finalement, je n'y arriverai jamais... (à quoi, au juste, à leur plaire, à être dans leur moule, finalement...) ;
Colère/ressentiment : ces dernières années, j'ai essayé d'être dans plusieurs assoc' de mon village. échecs retentissants. Des gens se sont braqués contre moi. Bien sûr, humainement, j'avais toujours tout faux, mais techniquement, j'avais toujours raison. Et ça, ça ne passe pas dans un groupe social bénévole... Mais si j'étais différente à ce point, ça n'excuse pas l'intolérance quotidienne envers la différence. Intolérance, méchanceté, égoïsme, malhonnêteté, beurk... Je déteste ces gens qui font tant de mal parce qu'ils sont le groupe dominant.
Quelques vagues d'arrogance me font aussi du bien : "les NT, je vous emmerde"... c'est le contre-coup et ma basse vengeance interne et passagère, na...
Les nombreux psy qui n'ont rien vu depuis 30 ans ? Non, ils n'y peuvent rien si la science a changé, je suis née trop tôt, seuls ceux qui refusent de remettre en question leurs connaissances obsolètes méritent la colère.
Je n'ai de colère que contre les gens qui ne sont pas bienveillants, qui ne se remettent pas en question, quelle que soit leur fonction/leur rôle : famille, professionnels, amis, connaissances,...
Après 3 mois : toute ma vie a changé, je suis vraiment heureuse pour la 1e fois. Je m'isole beaucoup et rencontre moins de ces abrutis. Je sélectionne plus les gens fréquentés. Je me permets d'être moi. D'être seule. Au calme. De ne pas m'investir dans les groupes sociaux/causes humanistes ou environnementales. Je suis plus discrète avec les autres, moins enthousiaste ou invasive (?) qu'avant (je me méfie de ce que je peux dire et des attentes des autres, je reste plus en retrait pour ne pas risquer de surprendre ou choquer par ma trop grande intensité/rapidité partout).
Parfois, j'ai un peu mauvaise conscience pour une action ou une autre, et puis je me dis "Merde alors, j'en ai besoin, c'est vital à ce moment-là, j'ai le droit de ... me reposer/ne pas gagner d'argent/rester au calme/passer du temps sur l'ordi/ronchonner pour mieux plier les torchons , etc..." Je fais de mon mieux, c'est tout, personne au dehors ne peut savoir la fatigue ou l'angoisse que certains moments de la vie me procurent, alors tant pis pour les jugements extérieurs.
Mon mari a compris que lui aussi était sûrement Aspi (très différent de moi mais aspi aussi), il est très heureux aussi de pouvoir ne plus se forcer à "tout faire bien comme il faut".
Nous sommes devenus tolérants et patients l'un envers l'autre, nous savons que s'il y a un bug, c'est pas exprès, qu'on n'y peut rien, et nous sommes très complémentaires, donc l'un prend le relais quand l'autre n'y arrive plus (s'autorise enfin à ne plus y arriver).
Par contre, j'ai l'impression de ne plus compenser, ou beaucoup moins. D'être "plus" Asperger qu'avant.
Ce doit être le contre-coup, ça va sûrement se restabiliser ensuite.
Voilà... ça fait bizarre de parler de soi mais je crois que témoigner, c'est utile aussi... ?
D'abord, soulagement (je ne me suis pas trompée dans mes doutes et ma démarche) ;
Joie déferlante (j'ai enfin trouvé ma planète, je suis quelqu'un de bien mais dans un autre monde, dans un autre groupe social).
Déception : si seulement cela avait été plus tôt, plus jeune, j'ai l'impression d'avoir plein de souvenirs horribles qui auraient pu être épargnés, d'avoir raté des choses que j'aurai pu éviter (mieux les choisir, éviter celles qui me mènent à l'échec, être prudente face aux autres qui ont abusé de ma naïveté/passion/investissement total) ;
Tristesse/découragement : j'ai essayé de faire de mon mieux, dressée pour être battante, la meilleure et blablabla, et finalement, je n'y arriverai jamais... (à quoi, au juste, à leur plaire, à être dans leur moule, finalement...) ;
Colère/ressentiment : ces dernières années, j'ai essayé d'être dans plusieurs assoc' de mon village. échecs retentissants. Des gens se sont braqués contre moi. Bien sûr, humainement, j'avais toujours tout faux, mais techniquement, j'avais toujours raison. Et ça, ça ne passe pas dans un groupe social bénévole... Mais si j'étais différente à ce point, ça n'excuse pas l'intolérance quotidienne envers la différence. Intolérance, méchanceté, égoïsme, malhonnêteté, beurk... Je déteste ces gens qui font tant de mal parce qu'ils sont le groupe dominant.
Quelques vagues d'arrogance me font aussi du bien : "les NT, je vous emmerde"... c'est le contre-coup et ma basse vengeance interne et passagère, na...
Les nombreux psy qui n'ont rien vu depuis 30 ans ? Non, ils n'y peuvent rien si la science a changé, je suis née trop tôt, seuls ceux qui refusent de remettre en question leurs connaissances obsolètes méritent la colère.
Je n'ai de colère que contre les gens qui ne sont pas bienveillants, qui ne se remettent pas en question, quelle que soit leur fonction/leur rôle : famille, professionnels, amis, connaissances,...
Après 3 mois : toute ma vie a changé, je suis vraiment heureuse pour la 1e fois. Je m'isole beaucoup et rencontre moins de ces abrutis. Je sélectionne plus les gens fréquentés. Je me permets d'être moi. D'être seule. Au calme. De ne pas m'investir dans les groupes sociaux/causes humanistes ou environnementales. Je suis plus discrète avec les autres, moins enthousiaste ou invasive (?) qu'avant (je me méfie de ce que je peux dire et des attentes des autres, je reste plus en retrait pour ne pas risquer de surprendre ou choquer par ma trop grande intensité/rapidité partout).
Parfois, j'ai un peu mauvaise conscience pour une action ou une autre, et puis je me dis "Merde alors, j'en ai besoin, c'est vital à ce moment-là, j'ai le droit de ... me reposer/ne pas gagner d'argent/rester au calme/passer du temps sur l'ordi/ronchonner pour mieux plier les torchons , etc..." Je fais de mon mieux, c'est tout, personne au dehors ne peut savoir la fatigue ou l'angoisse que certains moments de la vie me procurent, alors tant pis pour les jugements extérieurs.
Mon mari a compris que lui aussi était sûrement Aspi (très différent de moi mais aspi aussi), il est très heureux aussi de pouvoir ne plus se forcer à "tout faire bien comme il faut".
Nous sommes devenus tolérants et patients l'un envers l'autre, nous savons que s'il y a un bug, c'est pas exprès, qu'on n'y peut rien, et nous sommes très complémentaires, donc l'un prend le relais quand l'autre n'y arrive plus (s'autorise enfin à ne plus y arriver).
Par contre, j'ai l'impression de ne plus compenser, ou beaucoup moins. D'être "plus" Asperger qu'avant.
Ce doit être le contre-coup, ça va sûrement se restabiliser ensuite.
Voilà... ça fait bizarre de parler de soi mais je crois que témoigner, c'est utile aussi... ?
HPI attesté à 9 ans et confirmé au printemps 2018 ; diagnostic Asperger en juin 2019. J'ai l'impression de (re)naître. Il n'est jamais trop tard pour que la vie en vaille la peine
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- Prolifique
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- Enregistré le : jeudi 3 août 2017 à 7:10
Re: Comment avez vous pris/vécue votre restitution et l après..
Oh que oui, au moins, pour moi.je crois que témoigner, c'est utile aussi... ?
Asperger diagnostiqué