budakesi a écrit :
On parle d'êtres humains ici, pas de boites en carton ou de poupées russes. Je ne suis pas sûre que ce niveau de catégorisation apporte beaucoup au catégorisé, l'incertitude qui plane sur la "définition" qu'on va lui donner de lui-même étant à mon avis davantage source d'angoisse qu'une véritable quête identitaire, par un processus personnel de connaissance de soi.
J'ai en tête que dès qu’une perception catégorielle est mise en place (par l’âge, le sexe, la religion, le statut social ou professionnel, etc.), les caractéristiques individuelles disparaissent. Et les personnes catégorisées courent le danger de ne plus se définir (se voir)/ de ne plus être définies (être vues) que par la catégorie.
Outre cette difficulté, le sujet m'intéresse, et tes commentaires aussi, alors j'aimerais mieux les comprendre.
Comment caractérises-tu un "autiste "névrosé" par une recherche identitaire" ?
Qu'appelles-tu "être adulte malgré tout" ?
Selon quel présupposé fais-tu un lien entre "être adulte malgré tout" et "se prouver son identité sexuelle" ?
Un ressenti selon toi, c'est bien soit une perception (extéroception, née d'un stimulus externe), soit une sensation (intéroception, née d'un stimulus interne) ?
Un ressenti qui ne serait pas perçu ne peut alors pas être qualifié de ressenti.
Quand tu parles de "ressenti désiré-accepté", tu veux dire qu'il est verbalisé comme ressenti alors que la personne ne l'éprouve pas en réalité ?
Par exemple quelqu'un qui dirait qu'il éprouve un désir sexuel parce que la société "valorise" le désir sexuel, alors qu'il n'éprouve rien ?
"On parle d'êtres humains ici, pas de boites en carton ou de poupées russes."
Les mécanismes de défense psychologique sont des actes réflexes conditionnés: ce sont des programmes dans lequel la conscience n'intervient pas, mais seulement un "tropisme" (le peur qui fait fuir et le désir, détourné en compensation qui fait "s'y coller").: c'est pourquoi cela peut être caractérisé. Tout le drame est de confondre soi, avec CE qui n'est pas SOI, mais seulement ce conditionnement limitant sur-ajouté. C'est pour cela que nomner et caractériser ces programmes conditionné et découvrir que ce n'est pas SOI, est important pour s'en détacher. Mais la prise de conscience ne suffit pas: c'est un acte réflexe à déprogrammer par la vigilence à ses ressentis.
"Comment caractérises-tu un "autiste "névrosé" par une recherche identitaire" ?"
tu n'a qu'à lire les posts où règne une insidieuse homophobie... mais par texte, à distance et par seule interface mentale pour échanger, on ne peut pas aborder le reste: oser s'amuser et partager en s'impliquant SOI.
"Qu'appelles-tu "être adulte malgré tout""
qui se dégage de ses besoins honteux ou problématiques d'enfant, qui ne fait plus câlins par ce que ça fait con ou "honte", qui parle de séduire des femme et réussir sa vie, qui doit survivre... à ses émotions, ses dépendances et ses faiblesses d'enfant. Le truc autistique est de devenir scientifique, observateur distancié et analytique, qui ne se sert pas des émotions mais de l'observation distancié "isolée du système" pour tout appréhender, y compris les rapports sociaux et l'Amour.. d'ailleurs, c'est le seul moyen d'entrer en relation par le mental en se servant de mots, et en évacuant du dialogue toute la communication non verbale qui en temps normal, transporte l'émotif, les affects, l'attachement et les sous entendus du désir de partager.
""se prouver son identité sexuelle" ?"
suivre les désirs d'un homme qui veut "niquer" une femme, ou l'inverse, ou en cas d'homosexualité qui existe par rapport à l'autre si il parvient à le séduire pour l'aborder sexuellement, mais généralement c'est l'homme qui doit le plus prouver son identité sexuelle d'homme. être émotif, sensible, demander de l'affection plutôt qu'un rapprochement sexuel, c'est plus intime, plus rare.. un homme le fait plutôt rarement, c'est la femme qui doit "tomber", pas lui..
"Un ressenti selon toi, c'est bien soit une perception (extéroception, née d'un stimulus externe), soit une sensation (intéroception, née d'un stimulus interne) ?"
il n'y a pas de clivage entre extérieur et intérieur justement, ça ne fonctionne que si c'est les deux ensemble, sinon, on est dans une perception distanciée avec un écran-mental... c'est sans cet écran mental, qu'on peut se rencontrer soi même suite à un ressenti de communion avec la beauté d'un paysage ou un câlin... pour arriver à cela il faut méditer (attention: méditer est précisément ne pas faire de réflexion, mais seulement ressentir ce qui se passe à l'instant sans trier extérieur et intérieur)
"Quand tu parles de "ressenti désiré-accepté", tu veux dire qu'il est verbalisé comme ressenti alors que la personne ne l'éprouve pas en réalité ?"
Valorisé: avoir un désir sexuel, séduire un partenaire pour se faire..
Dévalorisé: avoir une faiblesse affective, avoir besoin d'être consolé, ou câliné, être enfant qui s'abandonne à une envie de câlins..
MAUDIT être un enfant émotivement, mais avec un corps d'adulte, un corps qui peut sentir une excitation sexuelle, une érection, alors que l'élan à la base est affectif, et non pas tourné vers un partenaire sexuel, mais vers ceux qu'on aime comme proches amis: parents, frères, seours, amis, chat, chien, ou plus généralement une personne de qui on voudrait être reconnu...
La névrose se structure plutôt là dessus: il en découle une hyper-sexualité conjuratoire de cet attirance d'enfant: mélange de désir interdit et de compensation addictive, qui mène au sexe comme drogue.
à force de se dire ce qu'on doit ressentir ou non, on installe le refoulement psychologique. Mais un véritable autiste ne peut pas refouler, il pratique l'isolation mentale: c'est différent: cela consiste à appréhender le monde à travers sa pensée en enlevant tout aiguillage qui le ramènerait vers une émotion perturbatrice, laquelle finie par être oubliée: on ne dénie pas, on ne ment pas, on évite le sujet comme si il n'existait pas.
Si on ne parvient pas à ne pas penser à ce qu'on ne veut pas penser, on récite pi... à la place.
"Par exemple quelqu'un qui dirait qu'il éprouve un désir sexuel parce que la société "valorise" le désir sexuel, alors qu'il n'éprouve rien ?"
presque toujours en fait, le désir sexuel n'est qu'une conversion d'un élan affectif, d'une envie de fusion, d'intimité affective encore bien plus totale en fait, tournée vers un être avec qui on veut partager. Mais comme l'expérience autistique associe le partage à l'échec de communication suivie d'un rejet et que ne pas être rejeté est inconcevable, alors, c'est le désir de se rapprocher sexuellement qui est alimenté à la place.
ce qui est à creuser, dans le cas autistique, en raison de la carence affective du au manque de communication alors bébé, puis enfant, c'est l'attrait pour une personne-ami, une personne-parent, une personne fascinante, pour la femme, elle trouvera cela plus facilement vers un homme à condition qu'il soit affectueux et non pas seulement bête de sexe. Or, le dicktat social veut qu'un homme soit en protecteur, en rassurateur, de la femme, alors que la position autistique est inverse: très féminine émotivement, tellement que cela est caché, compensé par un mental hypermasculin, froid et calculateur, "scientifique aux semelles de plomb"...
C'est sans doute ce que je dois donner l'impression d'être d'après le texte, mais par contre, dans la vie réelle, j'aime bien être dans les bras, ou prendre dans les bras, faire des câlins, comme un chat ou un petit enfant (ce qui en gêne plus d'un même et surtout parmis mes proches), jusqu'à pleurer abondamment d'émotion...
soit j'exprime mes émotions en pleurant ou câlinant, soit je n'exprime mentalement que des notions "scientifiques" en "poupées russes ou boites de carton"...
Le mental n'est qu'un calculateur, et sans le substrat émotif, les câlins, la sensualité, le jeu, les émotions, c'est juste un programme presque d'ordinateur qui déblatère sur un concept creux, tant qu'on n'a pas partagé de vécu.