TCC = Thérapie comportementale et cognitive

[Allan]

Alors j'ai eu comme recommandation également sur le bilan un suivi en CMP en TCC recommandé par notre "bon" Dr. G, (A ne pas confondre avec Doc Gyneco
"Mon cabinet est ouvert à toutes les heures
Pour toi, ma chérie, viens voir le docteur
[Refrain]Viens, voir, viens voir le docteur
Non, n’aie pas peur")

Bref, je suis allé au CMP le bec enfariné (j'ai déjà un dossier épais là-bas), je me suis fait recalé par la psychologue : circulez y'a rien à voir, on ne peut rien pour vous, pas de personnel spécialisé, débrouillez-vous, on n'a même pas d'adresse à vous fournir. Ca n'a pas été dit tout à fait comme ça, c'était mieux amené avec bienveillance et sourire, mais elle ne pouvait pas inventer ce qu'elle ne savait pas faire.

Tant que j'avais une dépression bien sévère, j'étais pris en charge, si j'avais été bipolaire pareil, mais là... avec tout ce qu'on m'a découvert sur le plan psychique, pas de prise en charge possible faute de professionnel en capacité. Donc j'ai mon Dr S. qui me suit, et avec le dossier MDPH on va voir la suite.

Tu veux les coordonnées du Dr S. pour explorer un suivi avec elle ? (je recommande, j'ai apposé mon label Allan/compatible)

[freeshost]

Tu peux lire cette page entre autres.

[Bloat]

Pour faire un (bref) retour, le psy n'était pas au rendez-vous. La secrétaire et l'infirmière n'ont pas compris comment il avait pu me donner lui-même un rendez-vous sans s'y tenir. Et pendant ce temps moi je panique (intérieurement) et je perds un peu pied dans toutes les démarches à effectuer. Nouveau RV fin août, je vous tiens au courant !

[Bloat]

Bon alors normalement je vois (enfin) le psy(chologue) ce soir... Aucune idée de comment ça peut se passer, si la première séance est juste une prise de contact ou si ça commence de suite, s'il y a une présentation de la technique avant, si le psy s'y connait en spectre autistique ou pas... Je prendrai mon dossier sous le bras et on verra bien

[Benoit]

Bon, tu peux prendre mon avis avec des pincettes étant donné que je suis très circonspect en matière de fiabilité des "théories comportementalistes". (Parce que d'après ces 'théories', je devrais être l'équivalent d'Hannibal Lecter aujourd'hui vu mon background et certains de mes centres d'intérêt).

Au-delà, je crains que ces thérapies n'apprennent qu'à compenser en surface sans résoudre le problème de fond, donc sources d'épuisement plus que de répis. Quelle est votre expérience, votre ressenti ? Merci d'avance !

Mon expérience d'une demi-douzaine de séances, c'est que si tu es arrivé à l'âge adulte sans être diagnostiqué ça ne t'apprendra rien.

Et qu'il faut prendre ces séances avec un certain détachement, si j'en crois les psys que j'ai vu dans ces séances je ne devrais même pas être capable de /autorisé à "parler à des gens".

[Bloat]

Mon expérience d'une demi-douzaine de séances, c'est que si tu es arrivé à l'âge adulte sans être diagnostiqué ça ne t'apprendra rien.

C'est un peu mon pressenti...
Je sais que je devrais, deux jours après mon rendez-vous, vous donner un ressenti et non un pressenti mais... le rendez-vous n'a pas eu lieu ! Le CMP m'a appelé pour me dire qu'il y avait eu une erreur et qu'un RV au-delà de 18h n'était pas possible en août car ils ferment à 17h.
Les lecteurs assidus de ce fil ne manqueront pas de noter que c'est la deuxième fois qu'ils me donnent un rendez-vous impossible à tenir

Partie remise à la semaine prochaine, souhaitez-moi bonne chance ?

[Lilas]

Il faut espérer qu'ils soient meilleurs en psychologie qu'en gestion administrative...

Cela dit, la personne qui m'a le plus aidée et m'a la première parlé d'autisme était absolument catastrophique dans la gestion des dossiers et documents divers, donc c'est peut-être bon signe (même si j'ai quelques doutes là-dessus).

Bonne chance !

[lepton]

J'en suis à six séances. Je ne ressens pas de bienfaits faramineux, mais il m'a fait prendre conscience que je ne panique pas tant que ça dans les situations d’interactions imprévues. Ça me redonne confiance en mes capacités.
Il m'a aussi fait une séance de méditation très efficace.
Dans mon cas, c'est plutôt positif pour le moment.

Par contre, ça fait du mal à la carte bleue...

[Benoit]

Si ca t'apporte de la confiance, c'est deja ca.

Pour la prise en charge, il faudrait peut etre remonter la question pour une ALD autisme. (Prise en charge systematique a cent pourcent d'un minimum. dont ca).

[Mister K]

Il faut espérer qu'ils soient meilleurs en psychologie qu'en gestion administrative...

Cela dit, la personne qui m'a le plus aidée et m'a la première parlé d'autisme était absolument catastrophique dans la gestion des dossiers et documents divers, donc c'est peut-être bon signe (même si j'ai quelques doutes là-dessus).

Bonne chance !

Mdr

Purée ils font peur les psy ! Je me demande des fois si c'est pas eux qu'il faudrait interner hé hé...
Je me demande ce qui m'attend au CRA, quand enfin ils trouveront un peu de temps pour moi.

En tout cas je peux dire que j'ai du plaisir à vous lire les amis, et ça c'est bon signe

[Bloat]

RV dans deux heures... Peur de tomber sur un psy qui ne connaît pas le TSA, peur de ne pas savoir quoi dire, expliquer mes problèmes, de me faire rembarrer puisqu'après tout, je suis "invisible" comme ils disent.

[Lilas]

Bon courage Bloat !
Et j'espère qu'il sera bien là cette fois.

[Bloat]

Merci ! Il était là

Petit compte-rendu :
Il a l'air gentil ; j'entre dans le bureau. On voit déjà l'énorme différence entre un cabinet de CMP et un cabinet libéral. Franchement, chapeau bas et toute ma reconnaissance aux professionnels qui acceptent de ne pas facturer des honoraires monstrueux aux vaches-à-lait patients.
Le ventilo est bruyant et le psy ne parle pas très fort, je n'arrive pas à faire le tri entre les deux (ou me concentrer sur sa voix, ce qui revient au même) et du coup je lui demande à plusieurs reprises de répéter.
« -- Alors, qu'est-ce qui se passe ?
Plutôt que répondre (parce que je ne sais pas comment commencer ma phrase), je cherche mon bilan dans la grosse enveloppe de documents que j'ai apportée, je le lui donne, il cherche la page du récapitulatif.
-- C'est une photocopie ?
-- Non, c'est l'original.
-- Je peux en faire une photocopie ?
-- Oui.
Il se lève pour donner les photocopies à faire au secrétariat. Pendant ce temps je sors les annexes du bilan ; quand il revient :
-- Peut-être que vous voudrez aussi ça.
-- Ah, les annexes, ils ont bien fait les choses à Créteil. C'est une photocopie que je peux garder ?
-- Non, c'est si vous voulez en faire une photocopie. Si ça vous intéresse.
Il ressort pour donner ces documents supplémentaires à la secrétaire et revient avec les photocopies pour lui et les originaux pour moi.
-- Bon, alors vous avez la maladie d'Asperger... »
Dans ma tête, je lui dis non, ce n'est pas une maladie, c'est un syndrome et cela fait plusieurs années que cette dénomination n'est plus valable ; on parle aujourd'hui de troubles du spectre de l'autisme. Si vous ne connaissez pas, ce n'est pas grave, peut-être qu'un de vos collègues est plus familier avec ses particularités. Dans la réalité... gros blanc...

Après il me demande pourquoi je suis là. Je trouve la question un peu bizarre... je lui réponds que le psychiatre qui a effectué mon diagnostic a indiqué de contacter la CMP pour des TCC, donc j'ai pris rendez-vous. Et pendant que je parle je me rends compte que sa question n'était peut-être pas : pourquoi je suis dans son bureau mais pourquoi je consulte un psychologue .

D'où sans doute sa question suivante : quelles sont les difficultés ou les problèmes que je rencontre ? Là encore... gros blanc... (je sais que j'aurais pu anticiper cette question, elle est logique, normale, j'aurais dû préparer une réponse). Après quelques longues secondes de silence pendant lesquelles j'essaie de formuler une réponse en composant une liste dans ma tête tout en me tirant les cheveux, je finis par lui dire que la question est trop large. Il me demande ensuite si je sais ce que sont les TCC (« -- J'ai lu que ce sont des méthodes de rééducation mais je n'ai pas trouvé de site décrivant exactement comment cela se passe en pratique. -- Ce n'est pas grave, je vous expliquerai. ») et enchaîne avec plusieurs questions sur moi, ma famille, mon travail et finit enfin par me demander mes disponibilités. L'ensemble l'a laissé... perplexe ? Enfin, ce que j'ai interprété comme perplexe, une espèce de mélange entre grimace et soupir mais ce n'était peut-être pas ça du tout et je ne sais même pas si c'était par rapport à ma situation personnelle, à mes disponibilités ou à la liste des nombreuses TCC que le psychiatre a recommandées sur le bilan.

En tout cas, l'entretien se clôt en me disant qu'il verrait avec ses collègues pour les horaires que je lui ai indiqué et me recontactera. Plus qu'à attendre !

[olivierfh]

la liste des nombreuses TCC que le psychiatre a recommandées sur le bilan.

C'est peut-être ça l'essentiel pour lui, et pour toi ça pourra te servir à lui demander laquelle il est en train de faire.

[Benoit]

Ca rejoint ma brève expérience de la question, blancs compris.

Est-ce que tu es capables d'accepter que le problème social (la "situation de handicap") vient exclusivement de toi, et travailler de façon systématique certains points jusque ce que ça rentre ?

Plus d'une fois, je me suis demandé (en salle d'attente TCC) ce que je foutais là. Je suis persuadé que la solution de l'inclusion des autistes dépend au moins autant des non-autistes, je ne crois pas à la "théorie comportementaliste" (en gros, que la répétition affecte le comportement) mais au contraire qu'il faut se constituer un trousseau de clés, d'outil.

Que ce soit par les exercices méditatifs (e.g. sophro), ou des alternatives ludiques (e.g. théatre), il y a plein de moyens à mon sens de "satisfaire" à ce besoin d'apprendre (ou de pratiquer) certains trucs sociaux sans pour autant souscrire à la théorie comportementaliste.

Evidemment, c'est un avis personnel, je suis très buté (je vous ai dit que j'étais autiste?) sur un certain nombre de points qui concernent mon fonctionnement propre (et ils sont évidemment non négociables), ce qui fait que les "obstacles" à la Técécé étaient plus importants que d'éventuels gains.
D'autres personnes pourraient penser (et vivre) l'expérience autrement.