Autisme et Aide sociale à l'enfance
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Re: Autisme et Aide sociale à l'enfance
Le 18 janvier 2016
Communiqué de Presse
Placements abusifs d’enfants autistes : la Cour d’Appel mettra-t-elle fin à l’erreur judiciaire ?
Rappel des faits : Au mois d’Août 2015, 179 associations dénonçaient les placements abusifs d’enfants autistes au moment où, en Isère, une fratrie de 3 enfants atteints de « Trouble Envahissants
du Développement » (une forme d’autisme) était séparée et placée. Rachel leur maman, comme dans tous les témoignages de mères que les associations reçoivent, est accusée de « nomadisme médical » et d’être responsable des troubles de ses enfants. Une experte pédopsychiatre diagnostique même un Syndrome de Münchhausen par procuration chez Rachel, niant le trouble neuro-développemental des enfants : une erreur fondamentale.
Les connaissances scientifiques actuelles sont formelles, jamais une mère n’a rendu son enfant autiste encore moins les trois, situations bien connues des spécialistes car l’autisme a aussi une composante génétique.
La Cour d'appel reviendra-t-elle sur la décision de placement des enfants de Rachel ?
Ce Vendredi 22 janvier 2016 aura lieu l’audience d’appel, après 167 jours d’une douloureuse séparation. Depuis le placement, les enfants ont été diagnostiqués officiellement par le Dr Sonié, médecin
coordinateur du Centre Ressource Autisme Rhône-Alpes, dont le sérieux et l’expertise dans ce domaine sont reconnus bien au-delà de nos frontières.
Il n’y a plus de place pour le doute ou la prévention. Rachel n’a jamais été accusée de maltraitance, son comportement exemplaire a été relevé par tous les professionnels qui ont accompagné les
enfants avant leur placement.
La Cour d’appel doit, Vendredi 22 janvier, avoir le courage de mettre fin à cette injustice et rendre ces enfants à un foyer aimant, sécurisant, pour qu’ils puissent tous ensemble se reconstruire après le traumatisme qu’ils viennent de subir.
Le cas de Rachel et ses enfants n’est pas isolé, il est emblématique !
Il est emblématique d’un pays dont les professionnels (personnels de l’enfance, médecins, experts psychiatres) sont si mal formés qu’ils ne peuvent faire la différence entre maltraitance et autisme.
Il est emblématique de la vision préhistorique de l’autisme dont les familles subissent les répercussions au quotidien.
Il est emblématique par la maltraitance institutionnelle qui s’abat sur les personnes qui auraient simplement besoin d’une aide au quotidien pour avoir une vie décente.
Il est emblématique pour toutes les autres Rachel de France et leurs enfants.
Ce scandale doit cesser.
Contacts presse :
Danièle Langloys : Présidente de l’association « Autisme France » : 06 21 77 31 98 –daniele.langloys@wanadoo.fr
Sophie Janois : Avocat au Barreau de Paris : 06 33 63 36 12 – janois.avocat@gmail.com
Communiqué de Presse
Placements abusifs d’enfants autistes : la Cour d’Appel mettra-t-elle fin à l’erreur judiciaire ?
Rappel des faits : Au mois d’Août 2015, 179 associations dénonçaient les placements abusifs d’enfants autistes au moment où, en Isère, une fratrie de 3 enfants atteints de « Trouble Envahissants
du Développement » (une forme d’autisme) était séparée et placée. Rachel leur maman, comme dans tous les témoignages de mères que les associations reçoivent, est accusée de « nomadisme médical » et d’être responsable des troubles de ses enfants. Une experte pédopsychiatre diagnostique même un Syndrome de Münchhausen par procuration chez Rachel, niant le trouble neuro-développemental des enfants : une erreur fondamentale.
Les connaissances scientifiques actuelles sont formelles, jamais une mère n’a rendu son enfant autiste encore moins les trois, situations bien connues des spécialistes car l’autisme a aussi une composante génétique.
La Cour d'appel reviendra-t-elle sur la décision de placement des enfants de Rachel ?
Ce Vendredi 22 janvier 2016 aura lieu l’audience d’appel, après 167 jours d’une douloureuse séparation. Depuis le placement, les enfants ont été diagnostiqués officiellement par le Dr Sonié, médecin
coordinateur du Centre Ressource Autisme Rhône-Alpes, dont le sérieux et l’expertise dans ce domaine sont reconnus bien au-delà de nos frontières.
Il n’y a plus de place pour le doute ou la prévention. Rachel n’a jamais été accusée de maltraitance, son comportement exemplaire a été relevé par tous les professionnels qui ont accompagné les
enfants avant leur placement.
La Cour d’appel doit, Vendredi 22 janvier, avoir le courage de mettre fin à cette injustice et rendre ces enfants à un foyer aimant, sécurisant, pour qu’ils puissent tous ensemble se reconstruire après le traumatisme qu’ils viennent de subir.
Le cas de Rachel et ses enfants n’est pas isolé, il est emblématique !
Il est emblématique d’un pays dont les professionnels (personnels de l’enfance, médecins, experts psychiatres) sont si mal formés qu’ils ne peuvent faire la différence entre maltraitance et autisme.
Il est emblématique de la vision préhistorique de l’autisme dont les familles subissent les répercussions au quotidien.
Il est emblématique par la maltraitance institutionnelle qui s’abat sur les personnes qui auraient simplement besoin d’une aide au quotidien pour avoir une vie décente.
Il est emblématique pour toutes les autres Rachel de France et leurs enfants.
Ce scandale doit cesser.
Contacts presse :
Danièle Langloys : Présidente de l’association « Autisme France » : 06 21 77 31 98 –daniele.langloys@wanadoo.fr
Sophie Janois : Avocat au Barreau de Paris : 06 33 63 36 12 – janois.avocat@gmail.com
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
«Dans ce dossier, tout le monde nie l’autisme alors qu’on a les diagnostics»
Par Elsa Maudet — 22 janvier 2016
L'audience en appel d'une mère qui conteste le placement de ses trois enfants autistes se tient ce vendredi à Grenoble. Son avocate dénonce l'aveuglement des services sociaux et de la justice.
L’été dernier, «l’affaire Rachel» surgissait, qui venait illustrer le problème des placements abusifs d’autistes. Cette maman avait dû confier ses trois enfants à l’aide sociale à l’enfance, accusée qu’elle était de provoquer délibérément chez eux des troubles du développement. L’un était diagnostiqué autiste et de forts soupçons d’autisme pesaient sur les deux autres. En cause donc, des troubles neurologiques, et non un problème d’éducation, comme nous l’expliquions à l’époque (nous présentions alors Rachel sous un pseudonyme).
Rachel avait saisi la justice afin de récupérer ses enfants, mais avait été déboutée en première instance. L’audience en appel se tient ce vendredi matin à Grenoble. Son avocate, Sophie Janois, revient sur les avancées du dossier et ses craintes quant à l’issue de l’audience.
A lire aussi Plus de 100 associations dénoncent le placement abusif d’enfants autistes
Que s’est-il passé depuis le placement des trois enfants de Rachel, l’été dernier ?
Le dossier s’est vraiment gonflé : les deux autres enfants ont eux aussi été diagnostiqués autistes. Aujourd’hui le diagnostic est très clair pour les trois enfants, et pour la mère aussi, qui est Asperger [une forme d’autisme sans retard mental, ndlr]. Sa froideur, son ton monocorde et le fait qu’elle ait du mal à soutenir le regard s’expliquent par son syndrome autistique. Mais on ne va pas placer tous les enfants de mères autistes ! Ces dernières sont plus à même de comprendre leurs enfants autistes et donc de les protéger, parce qu’elles sont comme eux.
Comment Rachel vit-elle la situation ?
Elle vit très mal le placement. Elle voit ses fils une demi-heure chacun tous les quinze jours, et sa fille une heure tous les quinze jours. Ils ont droit à un coup de téléphone la semaine de la visite et deux quand il n’y a pas de visite. Ce sont les enfants qui appellent, Rachel n’a pas le droit de connaître leurs numéros.
Etes-vous confiante sur l’issue de cet appel ?
Je ne le sens pas bien parce que j’ai vu le rapport de l’aide sociale à l’enfance : il n’évoque à aucun moment l’autisme. C’est vraiment très étrange, ce dossier, parce que tout le monde nie l’autisme alors qu’on a les diagnostics. Je ne connais pas une mère qui a envie que son enfant soit autiste. Il n’y a qu’une psychiatre qui dit que les enfants ne le sont pas, c’est l’experte [judiciaire, ndlr]. Or les juges ont tendance à suivre l’expert psychiatre et l’aide sociale à l’enfance. J’ai parfaitement conscience qu’on va sur un terrain miné.
Les services sociaux cherchent à obtenir un mea culpa de la mère, qu’elle reconnaisse qu’elle s’est trompée sur les diagnostics. C’est hors de question. C’est un bras de fer, ni plus ni moins. On a le monde entier contre nous.
Pourquoi ça bloque toujours ?
C’est classique, les services sociaux sont incapables de se dédire. On considère que les professionnels de l’enfance sont les meilleurs parents qui soient. Dans la tête de tout le monde, l’aide sociale à l’enfance, c’est le parent idéal, le placement ne peut avoir que des conséquences positives alors que la séparation brutale et incompréhensible pour les enfants (puisque jamais Rachel n’a été accusée de maltraitance, mais de représenter un prétendu danger psychique), et l’éloignement forcé d’une mère aimante, ne peuvent être que de lourds de traumatisme.
Elsa Maudet
Par Elsa Maudet — 22 janvier 2016
L'audience en appel d'une mère qui conteste le placement de ses trois enfants autistes se tient ce vendredi à Grenoble. Son avocate dénonce l'aveuglement des services sociaux et de la justice.
L’été dernier, «l’affaire Rachel» surgissait, qui venait illustrer le problème des placements abusifs d’autistes. Cette maman avait dû confier ses trois enfants à l’aide sociale à l’enfance, accusée qu’elle était de provoquer délibérément chez eux des troubles du développement. L’un était diagnostiqué autiste et de forts soupçons d’autisme pesaient sur les deux autres. En cause donc, des troubles neurologiques, et non un problème d’éducation, comme nous l’expliquions à l’époque (nous présentions alors Rachel sous un pseudonyme).
Rachel avait saisi la justice afin de récupérer ses enfants, mais avait été déboutée en première instance. L’audience en appel se tient ce vendredi matin à Grenoble. Son avocate, Sophie Janois, revient sur les avancées du dossier et ses craintes quant à l’issue de l’audience.
A lire aussi Plus de 100 associations dénoncent le placement abusif d’enfants autistes
Que s’est-il passé depuis le placement des trois enfants de Rachel, l’été dernier ?
Le dossier s’est vraiment gonflé : les deux autres enfants ont eux aussi été diagnostiqués autistes. Aujourd’hui le diagnostic est très clair pour les trois enfants, et pour la mère aussi, qui est Asperger [une forme d’autisme sans retard mental, ndlr]. Sa froideur, son ton monocorde et le fait qu’elle ait du mal à soutenir le regard s’expliquent par son syndrome autistique. Mais on ne va pas placer tous les enfants de mères autistes ! Ces dernières sont plus à même de comprendre leurs enfants autistes et donc de les protéger, parce qu’elles sont comme eux.
Comment Rachel vit-elle la situation ?
Elle vit très mal le placement. Elle voit ses fils une demi-heure chacun tous les quinze jours, et sa fille une heure tous les quinze jours. Ils ont droit à un coup de téléphone la semaine de la visite et deux quand il n’y a pas de visite. Ce sont les enfants qui appellent, Rachel n’a pas le droit de connaître leurs numéros.
Etes-vous confiante sur l’issue de cet appel ?
Je ne le sens pas bien parce que j’ai vu le rapport de l’aide sociale à l’enfance : il n’évoque à aucun moment l’autisme. C’est vraiment très étrange, ce dossier, parce que tout le monde nie l’autisme alors qu’on a les diagnostics. Je ne connais pas une mère qui a envie que son enfant soit autiste. Il n’y a qu’une psychiatre qui dit que les enfants ne le sont pas, c’est l’experte [judiciaire, ndlr]. Or les juges ont tendance à suivre l’expert psychiatre et l’aide sociale à l’enfance. J’ai parfaitement conscience qu’on va sur un terrain miné.
Les services sociaux cherchent à obtenir un mea culpa de la mère, qu’elle reconnaisse qu’elle s’est trompée sur les diagnostics. C’est hors de question. C’est un bras de fer, ni plus ni moins. On a le monde entier contre nous.
Pourquoi ça bloque toujours ?
C’est classique, les services sociaux sont incapables de se dédire. On considère que les professionnels de l’enfance sont les meilleurs parents qui soient. Dans la tête de tout le monde, l’aide sociale à l’enfance, c’est le parent idéal, le placement ne peut avoir que des conséquences positives alors que la séparation brutale et incompréhensible pour les enfants (puisque jamais Rachel n’a été accusée de maltraitance, mais de représenter un prétendu danger psychique), et l’éloignement forcé d’une mère aimante, ne peuvent être que de lourds de traumatisme.
Elsa Maudet
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Placements abusifs d'autistes : «En France, on n’a plus le droit d’avoir des enfants différents ?»
Par Elsa Maudet — 11 août 2015 Libération
Sophie a été victime d'un signalement abusif et a failli perdre la garde de son fils, que les professionnels croyaient victime de carences affectives.
Lorsqu’elle décroche le téléphone, Sophie (1) a une petite voix. En Isère, une femme qu’elle aide depuis un moment vient de remettre ses trois enfants à l’Aide sociale à l’enfance pour un placement. L’un a été diagnostiqué autiste et de forts soupçons d’autisme pèsent sur les deux autres. «Ils lui ont arraché ses enfants», lâche-t-elle. La situation lui rappelle sa propre histoire : il y a quelques années, le centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) qui suivait son fils, de 7 ans et demi aujourd’hui, repère chez lui des «carences psycho-affectives». Sophie n’est pas d’accord avec cette accusation et s’interroge : et s’il était autiste ?
En janvier 2011, on lui reconnaît officiellement des troubles envahissants du développement. Le petit garçon est autiste. Mais «le CAMSP a lancé une information préoccupante. Il disait que j’inventais les troubles de mon fils, que je voulais qu’il soit autiste, que je le manipulais pour qu’il le soit.» Le centre lui «diagnostique» (sans analyse médicale) un Münchhausen par procuration, syndrome dont la réalité est contestée et qui consiste à provoquer de manière délibérée des problèmes de santé chez son enfant. «Des services sociaux se sont pris pour des médecins, dénonce Sophie. Ce sont des personnes qui ne sont pas formées à l’autisme, qui ont une formation archaïque. Dès qu’il y a un problème, c’est la faute de la mère.» A cette époque, Sophie cherche aussi à comprendre ce qui cloche de son côté. On lui diagnostique finalement à elle aussi une forme d’autisme, Asperger. «Je savais que j’étais différente, mais je ne savais pas ce que j’avais. En tout cas, je savais que je n’étais pas folle.»
Deux ans après, toujours des «stigmates»
Parallèlement, les services sociaux diligentent une enquête. «L’ASE a menti en disant qu’il n’y avait pas de diagnostic d’autisme [sur son fils, ndlr]. Elle a menti sur les liens que j’avais avec le papa, or on est très amis même si on est séparés, elle disait que je changeais mon fils de prise en charge alors que je n’ai pas bougé du CAMSP, elle m’a reproché d’ouvrir mes fenêtres en plein mois de juin en disant que ça donnait des troubles ORL à mes enfants…», énumère-t-elle. Un placement est alors demandé. Lors du jugement, «je m’en suis pris plein la tête pendant trois quarts d’heure». Jusqu’à ce que son avocat – qu’elle s’est endettée pour payer – fournisse les preuves du diagnostic. «Le juge s’est calmé.» Après la mise en place d’une mesure judiciaire d’investigation éducative, la procédure débouche finalement sur un non-lieu. Son garçon peut rester auprès d’elle.
Durant toute cette période, «j’étais anéantie, j’ai eu très très peur, confie-t-elle. En France, on n’a plus le droit d’avoir des enfants différents ? On est tout de suite catalogué comme mauvaise mère ? L’autisme, ce n’est pas de notre faute. C’est déjà dur au quotidien, on n’a pas besoin de ça en plus.»
Deux ans après le non-lieu, elle conserve des «stigmates». Elle qui est au RSA a récemment reçu une facture de 500 euros. «J’ai préféré me mettre dans la merde que de demander de l’aide au conseil départemental, à laquelle j’ai droit.» La peur du moindre faux pas. «Si ma fille de 6 ans se coupe une mèche de cheveux, je panique. Je me dis oh là là, je vais me prendre un signalement. Je ne sais pas si ça passera avec le temps, la vie n’est plus pareille après.»
Au mois de septembre, son fils entrera en CE1. A l’école ordinaire, accompagné d’une auxiliaire de vie scolaire. «Il sait lire, il commence à comprendre les additions et les soustractions, il aime beaucoup l’école, il apprend à se faire des copains», savoure la maman. Elle a décidé de mettre son énergie dans l’accompagnement d’autres familles victimes de signalements abusifs. «J’en vois à la pelle, assure-t-elle. Et je ne suis qu’une maman, pas une professionnelle…»
(1) Le prénom a été modifié.
Elsa Maudet
Par Elsa Maudet — 11 août 2015 Libération
Sophie a été victime d'un signalement abusif et a failli perdre la garde de son fils, que les professionnels croyaient victime de carences affectives.
Lorsqu’elle décroche le téléphone, Sophie (1) a une petite voix. En Isère, une femme qu’elle aide depuis un moment vient de remettre ses trois enfants à l’Aide sociale à l’enfance pour un placement. L’un a été diagnostiqué autiste et de forts soupçons d’autisme pèsent sur les deux autres. «Ils lui ont arraché ses enfants», lâche-t-elle. La situation lui rappelle sa propre histoire : il y a quelques années, le centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) qui suivait son fils, de 7 ans et demi aujourd’hui, repère chez lui des «carences psycho-affectives». Sophie n’est pas d’accord avec cette accusation et s’interroge : et s’il était autiste ?
En janvier 2011, on lui reconnaît officiellement des troubles envahissants du développement. Le petit garçon est autiste. Mais «le CAMSP a lancé une information préoccupante. Il disait que j’inventais les troubles de mon fils, que je voulais qu’il soit autiste, que je le manipulais pour qu’il le soit.» Le centre lui «diagnostique» (sans analyse médicale) un Münchhausen par procuration, syndrome dont la réalité est contestée et qui consiste à provoquer de manière délibérée des problèmes de santé chez son enfant. «Des services sociaux se sont pris pour des médecins, dénonce Sophie. Ce sont des personnes qui ne sont pas formées à l’autisme, qui ont une formation archaïque. Dès qu’il y a un problème, c’est la faute de la mère.» A cette époque, Sophie cherche aussi à comprendre ce qui cloche de son côté. On lui diagnostique finalement à elle aussi une forme d’autisme, Asperger. «Je savais que j’étais différente, mais je ne savais pas ce que j’avais. En tout cas, je savais que je n’étais pas folle.»
Deux ans après, toujours des «stigmates»
Parallèlement, les services sociaux diligentent une enquête. «L’ASE a menti en disant qu’il n’y avait pas de diagnostic d’autisme [sur son fils, ndlr]. Elle a menti sur les liens que j’avais avec le papa, or on est très amis même si on est séparés, elle disait que je changeais mon fils de prise en charge alors que je n’ai pas bougé du CAMSP, elle m’a reproché d’ouvrir mes fenêtres en plein mois de juin en disant que ça donnait des troubles ORL à mes enfants…», énumère-t-elle. Un placement est alors demandé. Lors du jugement, «je m’en suis pris plein la tête pendant trois quarts d’heure». Jusqu’à ce que son avocat – qu’elle s’est endettée pour payer – fournisse les preuves du diagnostic. «Le juge s’est calmé.» Après la mise en place d’une mesure judiciaire d’investigation éducative, la procédure débouche finalement sur un non-lieu. Son garçon peut rester auprès d’elle.
Durant toute cette période, «j’étais anéantie, j’ai eu très très peur, confie-t-elle. En France, on n’a plus le droit d’avoir des enfants différents ? On est tout de suite catalogué comme mauvaise mère ? L’autisme, ce n’est pas de notre faute. C’est déjà dur au quotidien, on n’a pas besoin de ça en plus.»
Deux ans après le non-lieu, elle conserve des «stigmates». Elle qui est au RSA a récemment reçu une facture de 500 euros. «J’ai préféré me mettre dans la merde que de demander de l’aide au conseil départemental, à laquelle j’ai droit.» La peur du moindre faux pas. «Si ma fille de 6 ans se coupe une mèche de cheveux, je panique. Je me dis oh là là, je vais me prendre un signalement. Je ne sais pas si ça passera avec le temps, la vie n’est plus pareille après.»
Au mois de septembre, son fils entrera en CE1. A l’école ordinaire, accompagné d’une auxiliaire de vie scolaire. «Il sait lire, il commence à comprendre les additions et les soustractions, il aime beaucoup l’école, il apprend à se faire des copains», savoure la maman. Elle a décidé de mettre son énergie dans l’accompagnement d’autres familles victimes de signalements abusifs. «J’en vois à la pelle, assure-t-elle. Et je ne suis qu’une maman, pas une professionnelle…»
(1) Le prénom a été modifié.
Elsa Maudet
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Que dire ...
Espérons que le verdict tombera en faveur de Rachel & ses enfants.
Espérons que le verdict tombera en faveur de Rachel & ses enfants.
TSA.
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Saint-Marcellin : Rachel, mère de trois enfants autistes, se bat devant la justice pour les récupérer
Par Véronique Saviuc, France Bleu Isère vendredi 22 janvier 2016 à 13:33
Les associations ont fait une chaîne de soutien pour Rachel © Radio France - Véronique Saviuc
Une quarantaine de personnes sont venues ce vendredi soutenir Rachel, une maman de Saint-Marcellin (Isère), dans son combat pour récupérer ses 3 enfants de 4, 6 et 8 ans qui lui été retirés. Pour les associations, cette affaire emblématique montre la méconnaissance des professionnels sur l'autisme.
La méconnaissance de l'autisme entraîne parfois des injustices. C'est ce qu'étaient venues dire ce vendredi une cinquantaine de personnes de cinq associations iséroises devant le palais de Justice de Grenoble.
Elles se sont rassemblées au moment où était jugé en appel le cas de Rachel, une maman de 29 ans, originaire de Saint-Marcellin. Ses trois enfants de 4, 6 et 8 ans, diagnostiqués par des centres spécialisés comme autistes, lui ont été retirés cet été par décision du juge des enfants. Ils ont été séparés et placés par les services d'Aide Sociale à l'Enfance parce qu'elle serait à l'origine de leurs troubles.
Elle a fait appel de cette décision et l'affaire était rejugée ce vendredi devant la chambre des mineurs de la Cour d'appel de Grenoble.
Audio : Nous avons des enfants autistes, nous pourrions tous être des Rachel" (les associations)
Pour les associations qui se sont rassemblées devant le palais de Justice pendant l'audience, ce cas qui n'est pas unique est en France est emblématique parce qu'il montre le manque de formation des professionnels de l'enfance et de la santé sur cette maladie. C'est ce que défend Ghislaine Lubard, présidente de l'association Envol Isère Autisme
"La France a une vision psychanalytique de l'autisme en retard de 50 ans"
L'avocate parisienne de Rachel, Sophie Janois, s'est spécialisée dans la défense des familles d'enfants autistes.
Audio : "La France a 50 ans de retard dans sa vision de l'autisme"
L'affaire a été mise en délibéré au 25 février prochain. Rachel est soutenue par Autisme France qui a publié un communiqué sur son histoire.
Par Véronique Saviuc, France Bleu Isère vendredi 22 janvier 2016 à 13:33
Les associations ont fait une chaîne de soutien pour Rachel © Radio France - Véronique Saviuc
Une quarantaine de personnes sont venues ce vendredi soutenir Rachel, une maman de Saint-Marcellin (Isère), dans son combat pour récupérer ses 3 enfants de 4, 6 et 8 ans qui lui été retirés. Pour les associations, cette affaire emblématique montre la méconnaissance des professionnels sur l'autisme.
La méconnaissance de l'autisme entraîne parfois des injustices. C'est ce qu'étaient venues dire ce vendredi une cinquantaine de personnes de cinq associations iséroises devant le palais de Justice de Grenoble.
Elles se sont rassemblées au moment où était jugé en appel le cas de Rachel, une maman de 29 ans, originaire de Saint-Marcellin. Ses trois enfants de 4, 6 et 8 ans, diagnostiqués par des centres spécialisés comme autistes, lui ont été retirés cet été par décision du juge des enfants. Ils ont été séparés et placés par les services d'Aide Sociale à l'Enfance parce qu'elle serait à l'origine de leurs troubles.
Elle a fait appel de cette décision et l'affaire était rejugée ce vendredi devant la chambre des mineurs de la Cour d'appel de Grenoble.
Audio : Nous avons des enfants autistes, nous pourrions tous être des Rachel" (les associations)
Pour les associations qui se sont rassemblées devant le palais de Justice pendant l'audience, ce cas qui n'est pas unique est en France est emblématique parce qu'il montre le manque de formation des professionnels de l'enfance et de la santé sur cette maladie. C'est ce que défend Ghislaine Lubard, présidente de l'association Envol Isère Autisme
"La France a une vision psychanalytique de l'autisme en retard de 50 ans"
L'avocate parisienne de Rachel, Sophie Janois, s'est spécialisée dans la défense des familles d'enfants autistes.
Audio : "La France a 50 ans de retard dans sa vision de l'autisme"
L'affaire a été mise en délibéré au 25 février prochain. Rachel est soutenue par Autisme France qui a publié un communiqué sur son histoire.
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Extrait du discours de Solange Neuville à Bordeaux :
http://social-sante.gouv.fr/actualites/ ... sme-france
Sur les signalements à l’aide sociale à l’enfance dont font l’objet les parents - et très souvent des mamans seules – d’enfant présentant des troubles du spectre de l’autisme.
Nous avons toutes et tous été choqués par ce que vit actuellement cette maman vivant à Grenoble et ayant trois enfants présentant des troubles du spectre autistique. Vous le savez et vous l’avez dit, je ne suis pas restée sans rien faire et nous agissons au quotidien pour aider cette maman et ces trois enfants.
J’ai demandé en lien avec le Défenseur des droits à ce qu’une réunion de concertation ait rapidement lieu en présence des représentants de l’Etat (l’ARS et le Rectorat) et du Département de l’Isère, afin qu’une position commune soit prise pour s’assurer que le diagnostic d’autisme des trois enfants soient pleinement pris en compte dans les interventions et les accompagnements. Cette réunion va très bientôt avoir lieu, sans interférer avec les décisions prises par le juge.
La République assure l’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. C’est la raison pour laquelle la phrase « je n’ai pas à commenter les décisions de justice » revient si souvent dans les discours politiques. En ce qui concerne Rachel, la décision n’est pas encore prise. Donc je ne la commente pas. Mais je suis surprise, et même choquée, qu’un magistrat puisse remettre en cause un diagnostic qui n’est pas de sa compétence.
La ministre de la justice, Christiane Taubira, ne peut pas s’exprimer sur une affaire en cours, mais en revanche, je sais qu’elle s’assure que les magistrats puissent s’entourer des experts nécessaires concernant le handicap.
C’est peut-être peu, trop peu… mais sachez en tout cas que je reste totalement mobilisée pour que cette maman puisse le plus rapidement possible retrouver ses trois enfants et dans cette attente qu’ils puissent bénéficier des interventions et accompagnements prescrits par le centre ressources autisme qui a établi leur diagnostic d’autisme.
Plus globalement et pour en finir avec ces situations insupportables, nous vous avons élaboré avec vous et au niveau interministériel avec Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, et Laurence Rossignol, Secrétaire d’État chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées et de l’Autonomie, auprès de la Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes un plan d’action concernant « la protection de l’enfance et l’autisme ». Et nous y avons associé le Défenseur des droits.
Je veux saluer votre implication dans ce travail. Ce plan d’actions sera débattu et annexé dans les semaines à venir au Plan Autisme 2013-2017. J’ai donc tenu mon engagement pris l’année dernière devant vous de mobiliser au niveau interministériel à ce sujet. Je sais pouvoir compter sur votre mobilisation et vos propositions que ce plan d’action entre très rapidement en vigueur.
Alors, oui, les choses ne vont pas changer tout de suite. Mais nous engageons par ce plan d’action un changement profond qui portera ses fruits, j’en suis sure.
Parmi les différentes propositions en cours de discussion, je suis favorable à ce que les associations représentatives des personnes avec autisme et des experts reconnus soient habilitées pour contribuer aux évaluations faites par les services de protection de l’enfance. En clair, il s’agit que les magistrats et les départements puissent solliciter de vrais experts connaissant l’autisme et respectant les recommandations de la HAS et de l’ANESM. En clair, il s’agit de mettre un terme à cette présomption de culpabilité envers les mères, accusées d’être responsable de l’autisme de leurs enfants.
http://social-sante.gouv.fr/actualites/ ... sme-france
Sur les signalements à l’aide sociale à l’enfance dont font l’objet les parents - et très souvent des mamans seules – d’enfant présentant des troubles du spectre de l’autisme.
Nous avons toutes et tous été choqués par ce que vit actuellement cette maman vivant à Grenoble et ayant trois enfants présentant des troubles du spectre autistique. Vous le savez et vous l’avez dit, je ne suis pas restée sans rien faire et nous agissons au quotidien pour aider cette maman et ces trois enfants.
J’ai demandé en lien avec le Défenseur des droits à ce qu’une réunion de concertation ait rapidement lieu en présence des représentants de l’Etat (l’ARS et le Rectorat) et du Département de l’Isère, afin qu’une position commune soit prise pour s’assurer que le diagnostic d’autisme des trois enfants soient pleinement pris en compte dans les interventions et les accompagnements. Cette réunion va très bientôt avoir lieu, sans interférer avec les décisions prises par le juge.
La République assure l’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. C’est la raison pour laquelle la phrase « je n’ai pas à commenter les décisions de justice » revient si souvent dans les discours politiques. En ce qui concerne Rachel, la décision n’est pas encore prise. Donc je ne la commente pas. Mais je suis surprise, et même choquée, qu’un magistrat puisse remettre en cause un diagnostic qui n’est pas de sa compétence.
La ministre de la justice, Christiane Taubira, ne peut pas s’exprimer sur une affaire en cours, mais en revanche, je sais qu’elle s’assure que les magistrats puissent s’entourer des experts nécessaires concernant le handicap.
C’est peut-être peu, trop peu… mais sachez en tout cas que je reste totalement mobilisée pour que cette maman puisse le plus rapidement possible retrouver ses trois enfants et dans cette attente qu’ils puissent bénéficier des interventions et accompagnements prescrits par le centre ressources autisme qui a établi leur diagnostic d’autisme.
Plus globalement et pour en finir avec ces situations insupportables, nous vous avons élaboré avec vous et au niveau interministériel avec Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, et Laurence Rossignol, Secrétaire d’État chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées et de l’Autonomie, auprès de la Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes un plan d’action concernant « la protection de l’enfance et l’autisme ». Et nous y avons associé le Défenseur des droits.
Je veux saluer votre implication dans ce travail. Ce plan d’actions sera débattu et annexé dans les semaines à venir au Plan Autisme 2013-2017. J’ai donc tenu mon engagement pris l’année dernière devant vous de mobiliser au niveau interministériel à ce sujet. Je sais pouvoir compter sur votre mobilisation et vos propositions que ce plan d’action entre très rapidement en vigueur.
Alors, oui, les choses ne vont pas changer tout de suite. Mais nous engageons par ce plan d’action un changement profond qui portera ses fruits, j’en suis sure.
Parmi les différentes propositions en cours de discussion, je suis favorable à ce que les associations représentatives des personnes avec autisme et des experts reconnus soient habilitées pour contribuer aux évaluations faites par les services de protection de l’enfance. En clair, il s’agit que les magistrats et les départements puissent solliciter de vrais experts connaissant l’autisme et respectant les recommandations de la HAS et de l’ANESM. En clair, il s’agit de mettre un terme à cette présomption de culpabilité envers les mères, accusées d’être responsable de l’autisme de leurs enfants.
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Commentaire de Me Janois sur l'audience en appel du 22 janvier
« A moins que les juges se penchent sur nos 35 pièces de preuves et décident de suivre la science plutôt que des élucubrations pseudo psychologiques, c'est perdu. Rachel a vécu courageusement un procès qui pouvait s'apparenter à un procès d'assises, à la barre, plus d'une heure, à répondre aux questions partiales. Le ministère public a demandé le maintien du placement des enfants, avec séparation de la fille de ses frères (pour qu'elle se construise en dehors d'un rôle maternel...), en famille d'accueil, sans que leur autisme ne soit jamais pris en compte pour qu'ils vivent comme des enfants "normaux" et a demandé à ce que Rachel ait le moins de contact possible avec ses enfants. Voilà, seule l'expertise judiciaire compte, les diagnostics non. J'ai même entendu "aujourd'hui, tout le monde est autiste !". Voilà, Pierre Verdier et moi nous sommes bien battus, Rachel a été exemplaire, mais je suis lucide... »
« A moins que les juges se penchent sur nos 35 pièces de preuves et décident de suivre la science plutôt que des élucubrations pseudo psychologiques, c'est perdu. Rachel a vécu courageusement un procès qui pouvait s'apparenter à un procès d'assises, à la barre, plus d'une heure, à répondre aux questions partiales. Le ministère public a demandé le maintien du placement des enfants, avec séparation de la fille de ses frères (pour qu'elle se construise en dehors d'un rôle maternel...), en famille d'accueil, sans que leur autisme ne soit jamais pris en compte pour qu'ils vivent comme des enfants "normaux" et a demandé à ce que Rachel ait le moins de contact possible avec ses enfants. Voilà, seule l'expertise judiciaire compte, les diagnostics non. J'ai même entendu "aujourd'hui, tout le monde est autiste !". Voilà, Pierre Verdier et moi nous sommes bien battus, Rachel a été exemplaire, mais je suis lucide... »
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Je ne comprends carrément pas... Et ça me fait vraiment très peur (au point de reconsidérer ma recherche coriace de diagnostic)...
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Au contraire. Lorsqu'il y a un diagnostic antérieur à toute démarche judiciaire, il est plus difficile pour un expert de le contester.
Le signalement n'a pas été produit par le diagnostic.
Le signalement n'a pas été produit par le diagnostic.
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Pourquoi cette info se fait peur par rapport à une démarche de diagnostic ?
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Sachant que c'est une peur, je pense que ce n'est pas forcément cohérent (mais ce que je lis ne l'est pas non plus, du tout).
En fait je me dis que si je reçois un diag TSA, ma fille étant un peu atypique aussi (certainement plus HPI que TSA, avec éventuellement TDAH mais "c'est tout"), en cas de problème soit avec elle (pour l'instant ça va mais on m'a mise en garde pour l'entrée au collège de ce type de profil, parfois déclencheur de grosses difficultés) soit avec moi (je me sens souvent très instable), il vaut mieux que je garde mes diags de TAG, TOC, phobie sociale. Parce que c'est "connu". Même si ça ne me correspond pas tout à fait, ça me sécurise plus que de recevoir un diag TSA (surtout dans une région vide de spécialistes) qui me semble si mal connu qu'on arrive à ce genre de situation dramatique.
Ce n'est pas que je psychote (pour ma fille, le collège peut aussi très bien se passer, et tout aller comme sur des roulettes, je le sais), mais comme j'ai été seule avec elle moi aussi (et que, même si ça va avec mon copain, on ne sait jamais), ça me semble une situation à risque.
En gros, c'est certainement excessif mais je ne peux m'empêcher de me poser la question. D'autant que le père de ma fille ne s'est pas privé pour raconter partout que j'étais folle, il y a des traces, et que sincèrement j'ai peur de ce qu'il pourrait faire aussi.
Mais par dessus tout, je crois que c'est l'absurdité de la situation qui me fait peur, de voir que les choses peuvent aller si loin alors que tout le monde s'accorde à dire que c'est injustifié...
En fait je me dis que si je reçois un diag TSA, ma fille étant un peu atypique aussi (certainement plus HPI que TSA, avec éventuellement TDAH mais "c'est tout"), en cas de problème soit avec elle (pour l'instant ça va mais on m'a mise en garde pour l'entrée au collège de ce type de profil, parfois déclencheur de grosses difficultés) soit avec moi (je me sens souvent très instable), il vaut mieux que je garde mes diags de TAG, TOC, phobie sociale. Parce que c'est "connu". Même si ça ne me correspond pas tout à fait, ça me sécurise plus que de recevoir un diag TSA (surtout dans une région vide de spécialistes) qui me semble si mal connu qu'on arrive à ce genre de situation dramatique.
Ce n'est pas que je psychote (pour ma fille, le collège peut aussi très bien se passer, et tout aller comme sur des roulettes, je le sais), mais comme j'ai été seule avec elle moi aussi (et que, même si ça va avec mon copain, on ne sait jamais), ça me semble une situation à risque.
En gros, c'est certainement excessif mais je ne peux m'empêcher de me poser la question. D'autant que le père de ma fille ne s'est pas privé pour raconter partout que j'étais folle, il y a des traces, et que sincèrement j'ai peur de ce qu'il pourrait faire aussi.
Mais par dessus tout, je crois que c'est l'absurdité de la situation qui me fait peur, de voir que les choses peuvent aller si loin alors que tout le monde s'accorde à dire que c'est injustifié...
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Un article très complet
La question du placement abusif d'enfants autistes au coeur d'un procès en Isère
La justice reviendra-t-elle sur sa décision ce jeudi 25 février ? Fin janvier, Rachel, mère de famille de Saint-Marcellin, a en effet fait appel de la décision du tribunal de Grenoble qui lui a retiré la garde de ses trois enfants en août dernier. Motif : elle serait atteinte, d’après une expertise judiciaire, « d’aliénation parentale ». Son avocate dénonce un placement abusif. Au centre du procès, la question délicate du diagnostic de l’autisme.
http://www.placegrenet.fr/2016/02/19/qu ... sere/74812
La question du placement abusif d'enfants autistes au coeur d'un procès en Isère
La justice reviendra-t-elle sur sa décision ce jeudi 25 février ? Fin janvier, Rachel, mère de famille de Saint-Marcellin, a en effet fait appel de la décision du tribunal de Grenoble qui lui a retiré la garde de ses trois enfants en août dernier. Motif : elle serait atteinte, d’après une expertise judiciaire, « d’aliénation parentale ». Son avocate dénonce un placement abusif. Au centre du procès, la question délicate du diagnostic de l’autisme.
http://www.placegrenet.fr/2016/02/19/qu ... sere/74812
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Le syndrome de Münchausen par procuration (SMPP) existe dans les classifications de maladies, mais il est considéré comme extrêmement rare.Jean a écrit :Mais «le CAMSP a lancé une information préoccupante. Il disait que j’inventais les troubles de mon fils, que je voulais qu’il soit autiste, que je le manipulais pour qu’il le soit.» Le centre lui «diagnostique» (sans analyse médicale) un Münchhausen par procuration, syndrome dont la réalité est contestée et qui consiste à provoquer de manière délibérée des problèmes de santé chez son enfant. «Des services sociaux se sont pris pour des médecins, dénonce Sophie. Ce sont des personnes qui ne sont pas formées à l’autisme, qui ont une formation archaïque. Dès qu’il y a un problème, c’est la faute de la mère.»
De plus, il n'a jamais été décrit pour des troubles du spectre autistique.
Les caractéristiques du SMPP sont qu'ils sont hétérogènes et qu'ils disparaissent quand la mère n'est pas présente. Ce qui est incompatible avec l'autisme.
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Re: [2016/01/22] Grenoble -Autisme et Aide sociale à l'enfan
Sur ce SMPP, il y a une explication dans le premier chapitre de : "Les maths au tribunal", publié en 2015 au Seuil (Coralie Colmez, Leila Schneps)
Leur vie a été détruite.
Outre le caractère aberrant au point de vue mathématique de ce qu'il avait expliqué lors du procès de Sally Clark (2 enfants avec MSN - mort subite du nourrisson - dans la même famille - d'où SMPP selon lui = meurtre par la mère), il est apparu, dans la procédure de révision du procès, que le deuxième enfant était mort suite à une infection massive - et non de MSN. Beaucoup de mères avaient été condamnées lourdement en Grande-Bretagne suite à ses expertises sur le MSN/SMPP.En juillet 2005, le conseil de l'ordre des médecins de Grande-Bretagne (GMC) estima que sir Roy Meadow avait été coupable de faute professionnelle grave en ayant utilisé de manière erronée les statistiques au procès de Sally Clark, et il fut exclu de l'Ordre. Cette décision fut annulée environ un an plus tard, Meadow fut réintégré, mais entre-temps il avait fait pris sa retraite. (...)
le GMC décrivit ses actions comme "fondamentalement inacceptables". Le comité déclara que, bien que sir Meadow fût un pédiatre éminent et reconnu, "il n'aurait pas dû s’égarer dans des domaines qui ne relevaient pas de son expertise." Son calcul aurait pu être valable, mais seulement s'il était prouvé que deux MSN dans une même famille étaient indépendantes l'une de l'autre.
Leur vie a été détruite.
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