[2015/05/23] Conférence Asperansa à Lorient "Travailler ..."

[Z999]

Ce qui m'énerve dans mon université (et ailleurs) c'est que je ne peux pas parler librement de ce qui me pose problème, de mes difficultés je dis : "c'est compliqué, je ne souhaite pas trop revenir là-dessus",

En 2015, quand on est adolescent / jeune adulte autiste et qu'on va faire une grande école, on demande surtout à ne pas avoir d'AVS ou d'appui et on "supporte l'insupportable" parce qu'on a compris comment ça se passe.

Je ne peux plus supporter l'insupportable, ce que tu dis correspond peut-être à une réalité mais tu conduis les gens au suicide et à la dépression avec ce genre de raisonnement (tu n'est certes pas le seul) . Je préfère croire qu'il existe une possibilité d'amélioration, sinon autant arrêter tout.

[Benoit]

Je ne parle pas de moi, je relève le cas d'une personne que je connais et dont les parents sont sidérés par cette situation; ça fait bientôt 20 ans que je suis passé par là et rien n'a changé, il y a juste plus d'efforts de "communication".

Du coup, maintenant, les autistes peuvent être abusé par cette "com'" et croire qu'ils peuvent s'exprimer, que les choses vont aller bien après s'ils en parlent, mais c'est en grande partie un piège.
C'est ça que je veux souligner, et plus particulièrement à tous ces "aidants" qui en grande partie ne sont absolument pas conscient des problèmes, sans parler des parents qui ont coupé les ponts avec le monde pour s'occuper de leurs enfants et sont totalement pas en phase.

Pour les personnes concernées, je ne cherche absolument pas à conduire les gens vers quoique ce soit.
Au contraire, qu'ils soient bien conscients de la situation, et se rendent comptent qu'étant donné qu'on ne leur laissera aucune chance, tout ce qu'ils obtiendront, surmonteront, supporteront sera du positif intégralement gagné par eux, et qu'il faut y trouver de la fierté, de l'estime de soi et de la force, même en lâchant prise de temps en temps.

Il faut trouver ses propres solutions pour aménager des respirations, ça peut passer par "tout couper", et être capable de supporter cela, alors qu'il y a une dichotomie encore plus importante qu'à mon époque avec l'environnement (se cacher était plus naturel, maintenant on pourrait avoir la fausse impression qu'il n'y a pas besoin de se cacher).

[Z999]

Donc travailler si on est autiste, oui c'est possible, mais c'est très dur. J'essaie toujours de croire que je trouverai des gens un peu plus compréhensifs dans le milieu universitaire, mais tu m'as bien bousillé le moral, je te remercie, je voulais croire que j'avais tort de me méfier de tout le monde à la fac, je voulais croire que j'étais parano, mais non ! Tu me dis que j'ai eu raison de croire que je n'ai certes pas d'ennemis, mais que je n'ai pas d'alliés dans le milieu universitaire !

[Cathy]

En 2015, quand on est adolescent / jeune adulte autiste et qu'on va faire une grande école, on demande surtout à ne pas avoir d'AVS ou d'appui et on "supporte l'insupportable" parce qu'on a compris comment ça se passe.

C'est malheureusement une réalité, je le vois chez moi, je l'ai vu avec un très grand nombre d'autistes.

Il faut trouver ses propres solutions pour aménager des respirations, ça peut passer par "tout couper", et être capable de supporter cela, alors qu'il y a une dichotomie encore plus importante qu'à mon époque avec l'environnement (se cacher était plus naturel, maintenant on pourrait avoir la fausse impression qu'il n'y a pas besoin de se cacher).

C'est une avis que tu auras du mal à faire passer Benoit, un avis que je partage pourtant et je ne suis pas la seule. A mon sens c'est une utopie de croire que d'annoncer son diag que ce soit au boulot ou ailleurs va pousser les gens à s'adapter. Au risque de choquer quand un SA me demande si il doit parler de son diag au boulot, je lui dit non. Je sais que bien des parents et bien des aidants ne sont pas d'accord avec moi mais c'est se leurrer sur la réalité du terrain que de croire que d'annoncer son autisme est une bonne carte de visite. De la com il y en a, mais au jour d'aujourd'hui, ça n'est que de la com, une sorte de poudre aux yeux qui amène les autistes à espérer quelque chose qui est loin d'être mis en place.

[Cathy]

Donc travailler si on est autiste, oui c'est possible, mais c'est très dur. J'essaie toujours de croire que je trouverai des gens un peu plus compréhensifs dans le milieu universitaire, mais tu m'as bien bousillé le moral, je te remercie, je voulais croire que j'avais tort de me méfier de tout le monde à la fac, je voulais croire que j'étais parano, mais non ! Tu me dis que j'ai eu raison de croire que je n'ai certes pas d'ennemis, mais que je n'ai pas d'alliés dans le milieu universitaire !

Benoit ne t'a pas dit que tu n'aurais pas d'amis ni de gens compréhensifs dans le milieu universitaire. Il est difficile de faire des généralités quand on parle d'autisme. Une personne ne se résume pas à son autisme, elle a son caractère, comme les NT. Certains arrivent à se faire des amis, d'autres pas. C'est pas toujours une question de particularités liées au SA c'est aussi une question de personnes.

Pourquoi se méfier de tout le monde à la fac, c'est encore une fois faire des généralités. Il y a des gens bien partout, il faut les trouver. Si ça peut te remonter le moral, mon fils à les mêmes amis depuis le lycée. Ils sont tous NT et très proches de lui, ils se font des soirées ensembles, se donnent des nouvelles, certains vivent un peu partout en France, il y en a même un qui est parti vivre en Russie, il n'a pour autant jamais coupé ses liens avec Ben.

[Lilette]

Pourquoi se méfier de tout le monde à la fac, c'est encore une fois faire des généralités. Il y a des gens bien partout, il faut les trouver. Si ça peut te remonter le moral, mon fils à les mêmes amis depuis le lycée. Ils sont tous NT et très proches de lui, ils se font des soirées ensembles, se donnent des nouvelles, certains vivent un peu partout en France, il y en a même un qui est parti vivre en Russie, il n'a pour autant jamais coupé ses liens avec Ben.

[Z999]

Ça ne me remonte pas le moral, au contraire, car j'ai tellement peur de chacun de mes interlocuteurs... Les questions de travail et d'amitié finissent toujours par me faire pleurer, je suis jaloux de ceux qui s'en sortent, pitoyable...

[oreo64]

Bonjour,

Ce n'est pas avec les associations franciliennes qu'on va avancer sur l'intégration professionnelle des personnes autistes en Frnace .Elles sont tellement nulles que dans dix ans on en sera au même point.