Ca veut dire quoi "aller bien"?

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Tara
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Tara »

Dans ce que tu décris Nymphéa il y a une question fondamentale pour moi c'est celle de la reconnaissance de ses émotions .
J'ai le même problème et j'ai un peu compris comment faire pour me reconnecter .
Car c'est vrai que c'est assez troublant quand on prend conscience que l'on ne sait même pas si ça va ou pas !
Pour moi , je pense que j'ai coupé très tôt ce lien avec mes émotions car cela me rendais malade ( je n'avais pas 2 ans lorsque j'ai fais ma première crise d'anorexie )

Ensuite je ne me suis plus posée de questions , j'ai cherché à être au maximum en situation de sécurité et pour le reste et bien j'ai dit : ça va !!
Aujourd'hui , je fais l'effort de m'écouter , je tente de reconnaitre les émotions et de les laisser vivre , de ne plus les refouler mais de les apprivoiser .
C'est très important pour pouvoir dire non , pour ne plus se mettre en situation de stress et devoir compenser .
C'est pouvoir aller vers les gens avec qui on se sent bien et accepter de s'éloigner des autres .
C'est reconnaitre les situations ou on éprouve de la joie et celles ou on est mal à l'aise ou triste .
Les émotions sont un guide et sans elles je me suis perdue mais petit à petit les signaux reviennent et je n'en ai plus peur !! Ouf !
Entretien au CRA de Toulouse le 3 février 2017 / SA écarté du diagnostic
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Tara
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Tara »

mon mari est THQI neurotypique
J'ai loupé quelque chose ? Il me semble que ce n'est pas très neurotypique que d'être THQI !
Entretien au CRA de Toulouse le 3 février 2017 / SA écarté du diagnostic
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Benoit
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Benoit »

Par image, aller bien pour moi c'est être aussi détendu dans tous les sens (jeu de mots) du terme comme dans un bain chaud en extérieur:
Image

Comme il manque la vue et le goût, on va rajouter un paysage sympa et une bouteille.
Image

(les gens qui vous disent qu'ils regardent les cerisiers pour le romantismes sont des menteurs, tout le monde se murge "dans le respect des traditions").

i-ki-ta-i !
:hotcry:
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

話したい誰かがいるってしあわせだ

Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
Gersende
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Gersende »

Tara a écrit :
mon mari est THQI neurotypique
J'ai loupé quelque chose ? Il me semble que ce n'est pas très neurotypique que d'être THQI !
J'emploie NT au sens "non-autiste". Il n'a aucun trait laissant soupçonner un ASPIsme.
Modifié en dernier par Gersende le jeudi 9 avril 2015 à 23:01, modifié 1 fois.
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Tugdual
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Tugdual »

En fait, c'est une question trop ouverte.

On parle de quoi ? Du physique ? Du mental ?

On parle de quand ? Ici et maintenant ?
Ces jours-ci ? Plus globalement encore ?

:innocent:
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Nymphaea
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Nymphaea »

Merci pour vos réponses.
Tara a écrit : Pour moi , je pense que j'ai coupé très tôt ce lien avec mes émotions
J'ai vécu ce que tu exprimes, j'étais encore plus coupé de mes émotions avant... j'en ai pris conscience le jour où après avoir vu un film avec un ami, il m'a demandé ce que j'en avais pensé... et que j'ai pas su répondre. C'est lui qui m'a expliqué que c'était bizare de pas savoir si on avait aimé un film ou pas... en réalité je n'avais aucune idée de mes goûts sur plein d'autres choses (films, musique, etc... ), et ce n'était pas la première fois que je séchais sur ce genre de questions (surtout celles sur mes goûts musicaux... c'était une plaie car c'est une question fréquente dans les phases de sociabilisation...).
A cette époque, ce qui se passait dans l'actualité ne me touchait pas du tout, je pouvais regarder tous les films sans jamais pleurer (les seuls films que je n'aimais pas regarder car je ne supportait pas les émotions qui allaient avec étaient les films d'horreur), j'étais aussi assez indifférente au fait d'avoir des contacts réguliers avec ma famille, etc. Donc vraiment très coupée de mes émotions, au point où c'était vraiment perçu comme bizare.

Mais ça, c'était il y a presque 10 ans... entre temps, j'ai vécu plein de trucs, et justement je pensais m'être reconnectée à mes émotions (après une période houleuse où elles m'ont submergée alors que je ne savais pas du tout les gérer).

C'est déstabilisant de se rendre compte que la reconnexion n'était peut être pas totale en fait, et comme tu dis, c'est déstabilisant de se rendre compte qu'on sait même pas si 'ça va' ou 'ça va pas' la plupart du temps...
En cours de démarche pour le diag
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Skadi
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Skadi »

Bon, j'ai allumé l'ordi pour donner une réponse plus en profondeur.

En fait, je pense que la question "ça va ?" est plutôt un rituel de socialisation, utilisé comme déclencheur d'un échange d'anecdotes, une sorte de joute verbale non-aggressive. C'est l'équivalent humain de deux animaux qui se tournent autour et se reniflent. Je pense que pour la majorité des neurotypiques (mais pas tous !), il y a un réel plaisir dans cette activité, plaisir lié au fait que cette activité est apprise par le jeu pendant l'enfance, et l'aspect "amusant" est devenu inséparable de l'activité avec le temps.
Et quelque part, évoquer des sentiments négatifs (voire même positifs parfois !) est considéré comme malvenu, un peu comme si les sentiments étaient des rabats-joies venus gâcher l'amusement des protagonistes. Y a une expression en anglais qui correspond bien je trouve, c'est "raining on someone's parade".
Quoi qu'il en soit, dans cette situation, évoquer ou parler de sentiments est considéré comme malpoli, les sentiments devant être sous-entendus par un rapport de cause à effet, mais pas plus !
Et pas moins non plus, sinon, c'est passer à côté du jeu, et passer pour quelqu'un de froid.
L'activité consiste seulement à évoquer des événement anecdotiques, des "causes" en sous entendants les sentiments (les "effets") qui en découlent. En plus, il y a des faux amis, une fois j'ai répondue à cette question en disant que j'avais des insomnies en ce moment. Grosse erreur ! L'insomnie n'est pas considérée comme un cause mais comme un effet. En fait, j'aurais dû parler des causes de mon insomnie, exemple "Oh là là, dans ma chambre le rideau est tombé, et hier, pfff, tu vas pas le croire, j'ai dû passer une heure à essayer de le remettre, haha, j'en pouvais plus, et du coup j'ai trop mal dormi, LOL !".
Maintenant je parle surtout de la situation où la question est posée par une connaissance, les sentiments sont autorisée quand c'est avec un.e ami.e, mais pas tous donc c'est assez complexe, je pense pas connaitre le sujet assez bien.
Nymphaea a écrit : A cause de cette culpabilité, j'ai tendance à ne jamais parler de mes phases de blues à qui que ce soit quand j'en ai, j'ai plus tendance à les gérer seule... justement parce que je ne sais pas si c'est un état "normal que tout le monde a et gère tout seul", ou si c'est un état "pour lequel il est justifié de demander du soutient de la part de ses proches".

De toutes manières, vu que je n'identifie pas vraiment les raisons qui causent mes phases de blues, j'ai souvent l'impression que c'est purement hormonal et déconnecté d’événements extérieurs. Je me suis déjà demandé si j'étais condamné à les avoir toute ma vie pour cause de "physiologie défavorable"... si c'est vraiment le cas, je vois pas trop ce que mes proches pourraient bien y faire...
Les personnes autistes ont tendance à être dans les extrêmes en terme de sentiments. Je vais prendre moi-même comme exemple, je suis pas encore diagnostiquée mais je pense avoir lu assez de témoignages sur le sujet pour corroborer mon point de vue, j'espère que ça suffira. Je n'ai pas vraiment d'entre-deux en terme de sentiments, je suis soit très angoissée, soit je fais une activité et je n'arrive pas à suivre ce qui se passe dans ma tête, soit, quand je "vais bien", c'est plus rare, je ressens un mélange de sérénité et de joie (presque d'euphorie). Donc en gros, soit "ça va pas du tout", soit "je sais pas, je suis occupée" soit "je vais super bien". Dans la mesure où j'arrive à reconnaitre mes sentiments bien sûr, puisque l'alexithymie n'aide pas.
Or, je pense qu'en fait, pour une personne neurotypique, il y a cet espèce d'entre-deux neutre, très facilement identifiable que la personne a appris à reconnaitre comme "normal" tout simplement parce qu'en grandissant, le seul moment où la personne ressentait autre chose découlait d'un stimulus reconnu comme positif ou négatif par l'entourage.
Après c'est juste des hypothèses, j'aimerais lire un livre "Ma vie de Neurotypique", "Penser en plein d'autres trucs que des images", "Ne me regarde pas dans les yeux", "Le guide du syndrome neurotypique". :mryellow: Mais je crois que ça n'existe pas alors je fais sans.

Bref, où je voulais en venir ?
Oui, je pense que c'est dommage de ne pas se confier, mais je comprends, je fais pareil. Le truc en fait, c'est que je crois que la question "ça va ?" n'est en général pas faite pour se confier (surtout si ça vient d'une connaissance), certaines personnes arrivent à l'utiliser pour ça, mais je pense qu'ils sont simplement socialement plus habiles que je le serais jamais. Il y a sans doute certains éléments clés à reconnaitre qui le permettent, mais j'ai une idée trop vague pour pouvoir en parler plus en profondeur.
En fait, je pense que le meilleur moment pour se confier à quelqu'un, (partant du principe que la personne est une amie) c'est au milieu d'une de ses longues discussions où on parle de sujets de sociétés ou de n'importe quoi. Ce qui marche bien pour moi en général, c'est de citer une anecdote de quelqu'un d'autre touchant le sujet qui m'intéresse, et d'ensuite dériver vers le sujet pour ensuite en arriver à dire "moi d'ailleurs blablabla ma vie mes angoisses". J'essaie de trouver un exemple mais j'ai pas trop d'idée là. Après, je me dis que le diagnostic aiderait sûrement à juste mettre les pieds dans le plat en criant "MA VIE MES ANGOISSES !". Ça serait pratique.
Oh oui, et puis le truc avec les confidences comme ça c'est qu'en général ça prend la forme d'un dialogue, genre une personne dit une anecdote, donne son avis dessus, évoque ses sentiments sur le sujet, l'autre répond en faisant pareil. Et le problème, je trouve, c'est tout simplement que les gens ont en général beaucoup de mal à comprendre, à ressentir de l'empathie pour mes sentiments et à y répondre par une anecdote similaire. Parce que la plupart du temps, ce qui me fait me sentir mal, soit ça leur ferait rien du tout, soit c'est des problèmes philosophiques ou métaphysiques, et va rebondir là-dessus. Trouver le point de vue sur ma vie qui me permet d'évoquer mon mal-être est un vraie prise de tête. Par exemple, y a quelques années, j'étais déprimée parce que j'angoissais à l'idée de jamais de place dans la société et le futur me terrifiait, la vie en général me terrifiait parce que ça n'avait aucun sens, on vit, on meurt et entre les deux on suit des règles établies par des générations d'humains qui n'avaient pas plus que moi la moindre idée de ce qu'ils faisaient là. Du coup, j'avais vraiment besoin de me confier à une amie proches, et au lieu de parler de ça, j'ai parlé du fait que mes parents me traitaient mal et me rejetaient. Ce qui était vrai, sauf qu'en fait je m'en fichais, :innocent: mes angoisses venaient pas de là, ils étaient plutôt juste un maillon de la chaine. En tout cas, j'ai pu confier mes angoisses à quelqu'un et ça m'a fait du bien, mais la gymnastique intellectuelle que ça m'a demandé pour trouver LE sujet qui me permet de me confier de manière compréhensible était épuisante.
En plus de ça, parler des sentiments qui me touchent vraiment ça me paralyse, j'en oublie même comment parler parfois, donc prendre un chemin détourné ça aide, même si c'est pas parfait.

Mince j'ai tellement dérivé, c'est n'importe quoi !
EDIT :
Gersende a écrit :Je nuancerais toutefois : mon mari est THQI neurotypique et se retrouve dans cette définition, nous avons suffisamment râlé ensemble là-dessus :mryellow:
Bien sûr, ça ne s'applique pas à tout le monde. Je pense qu'une grosse partie de ce comportement est acquis de tout manière, et donc il y aura forcément des exceptions. Mais je peux difficilement faire ressortir un modèle sans faire de généralités. :mryellow:
Diagnostic juin(?) 2015: TSA ni infirmé ni confirmé.
Ne souhaite pas poursuivre de démarches par manque d'énergie/temps/argent et volonté.
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Pupuce »

Tu as bien fait de rallumer ton ordi Skadi. Ton post est d'utilité publique(Aspéransien au minimum). Merci!

Je te rejoins sur l'utilité d'un livre de type "ma vie de neurotypique"

J'ai compris des choses ce matin :bravo:
Officiellement non-autiste

"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières
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Tugdual
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Tugdual »

Très intéressantes, tes réflexions, Skadi ...
Skadi a écrit :Après c'est juste des hypothèses, j'aimerais lire un livre "Ma vie de Neurotypique", "Penser en plein d'autres trucs que des images", "Ne me regarde pas dans les yeux", "Le guide du syndrome neurotypique". :mryellow: Mais je crois que ça n'existe pas alors je fais sans.
Je propose une campagne de crowfunding pour écrire
le livre : "Le neurotypisme pour les nuls" ...

:mryellow:
Spoiler :  : 
À y penser, ce n'est pas une idée si farfelue que ça ...

:geek:
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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WinstonWolfe
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par WinstonWolfe »

Je rejoins complètement, ce serait un grand pas en avant de trouver des non-autistes capables de nous expliquer leur différence... Mais cela prendrait beaucoup de temps, et demanderait de trouver des perles rares, capables d'une vision différente de leur monde. Pourvu qu'on puisse trouver un moyen d'en apprendre, car il y a, pour ma part, de vraies et profondes taches d'ombre.
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Flower »

Tugdual a écrit :Je propose une campagne de crowfunding pour écrire
le livre : "Le neurotypisme pour les nuls" ...

:mryellow:
Spoiler :  : 
À y penser, ce n'est pas une idée si farfelue que ça ...

:geek:
Si tu le fais, je veux bien apporter ma contribution (financière). :D
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Nymphaea
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Nymphaea »

Pareil !

@Skadi: Je réalise que pour les NT soulagent leur mal être par le contact (accolade, rencontre sociale autour d'une boisson chaude), qui doivent avoir un effet plus ou moins hormonal, et ça leur suffit. Moi certaines de ces choses là ont plutôt tendance à empirer mon mal être (surtout l'accolade). Du coup, quelles solutions quand ces "solutions normales" ne fonctionnent pas? La rationalité? En fait je me rend compte que c'est ce que j'utilise (en fait, c'est ce que j'entend par "je me débrouille pour gérer seule mon mal être" -> je rationalise).

Pour l'angoisse liée à la mort, j'ai trouvé une solution assez fonctionnelle qui me permet de bien la gérer: je me dis que si ça se trouve, le jour où je mourrais, j'aurais tellement tout vécu que je serais bien contente de partir. Donc que ça sert à rien d'angoisser à l'avance, ne sachant pas l'état d'âme que j'aurais sur le moment...

Concernant les autres angoisses, j'essaye d'appliquer le proverbe (que je paraphrase car je ne me souviens plus de la formulation exacte): quand on a un problème et qu'il y a une solution, pas la peine de stresser puisqu'on a la solution, quand on a un problème et qu'il n'y a pas de solution, pas la peine de stresser, ça changera rien. Mine de rien, de me dire ça quand un problème se présente, en général ça m’apaise.
En cours de démarche pour le diag
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Skadi
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par Skadi »

Nymphaea, je supporte pas les calins ou qu'on me touche non plus, et pour ça j'ai pas trop de solution (à part faire des calins à une grosse couette :mryellow: ) mais sinon j'écris ce que je ressens dans un document texte, ou alors j'essaie de partager par des moyens plus détournés. Mais je sais pas trop, c'est un peu un problème et un manque pour moi aussi, alors...
Pour l'angoisse de la mort, en fait la mort m'angoisse pas trop, parce qu'au moins c'est quelque chose de certain, c'est plutôt la vie que je trouve angoissante parce que c'est n'importe quoi ! En fait, c'était surtout comme ça que je me sentaisy a quelques années, depuis j'ai une meilleure compréhension du fonctionnement des autres gens, et puis depuis l'auto-diagnostic, je suis quand même plus sereine.
J'essaierai de me souvenir de ce proverbe, parce que je crois que j'ai tendance à chercher des problèmes où y en a pas des fois.

Tugdual, ce serait trop bien qu'on ait un livre comme ça. :mryellow: Je verrai bien une biographie témoignage à destination des autistes, comme celles d'autistes à destination des non-autistes !
Jusqu'à présent, ça va paraître idiot, mais mes principales sources de documentation, c'était la bit-lit (oui oui :lol: ) et les mangas shôjo.
La Bit-lit est souvent écrite par des personnes pas très imaginatives qui apprécient de façon presque narcissique leur façon de penser, et qui l'expliquent en long en large et en travers. Récemment dans le genre, j'ai lu le premier tome de Vampire Academy, et alors c'est plutôt nul, et ça vole pas haut, mais le personnage principal décrit tout, et dérive sur des sujets genre "pourquoi y a 2 ans j'aimais faire la fêêêêête !" alors que ça a aucun rapport. En plus le personnage principal a lié une amitié très forte avec une autre fille, déprimée et timide, et c'est intéressant, parce que du coup je m'identifie à l'autre fille et j'arrive un peu mieux à comprendre pourquoi certaines personnes sociales m'apprécient. :innocent:
Et les shôjo, je crois que les japonais aiment bien parler de petits moments sans importance où il se passe rien, et donc là où un occidental aurait tendance à zapper la question "ça va ?" dans les mangas ils mettent toute la discussion. Et en fait, je crois que ça m'a beaucoup aidé par le passé, genre en 4ème, j'étais pas intégrée dans ma classe (genre harcelée en fait) et pendant les vacances d'été j'ai découvert Fruit Basket, et le personnage principal est tout le temps souriant et avenant même s'il lui arrive des trucs pas possibles, alors j'ai décidé de faire pareil et de rétorquer quand les gens se moquent de moi (rapport à d'autres persos de la série) et le harcèlement a arrêté net. Maintenant ça venait peut-être d'autres facteurs mais je pense que ça a joué un rôle peut-être petit, mais un rôle quand même. :innocent:
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géromine
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Re: Ca veut dire quoi "aller bien"?

Message par géromine »

Modeste contribution de non autiste :

Je précise que je n'affirme rien mais propose mes hypothèses qui ne sont que ça. Ceci dit, elles me permettent chaque jour de m'en tirer à peu près avec les jeux sociaux que je trouve la plupart du temps assez superficiels et sans trop d'intérêt autre que de passer le temps. Ces passe-temps étant on dirait assez importants pour une bonne partie des personnes que je croise chaque jour.
Je précise aussi à toute fin utile (ça n'a plus pour moi vraiment d'importance aujourd'hui) que j'ai été testée THQI avec en remarque entre autre une connaissance fine de ces jeux sociaux :lol: .

Quelqu'un donc pose la question : "ça va ? " et c'est là que ça se corse parce qu'il me semble que la réponse à donner dépend de la personne qui la pose et du contexte. Pire, je crois que c'est en fait une des clés de la réponse à de nombreuses questions de ce genre.

Le contexte, c'est un truc flou basé sur une foultitude de paramètres mouvants. Par exemple et dans le désordre : le degré d'intimité avec la personne, le temps dont elle dispose, le lieu, la hiérarchie, le temps dont moi je dispose, les autres personnes autour, ...

Parfois la question est posée juste pour le "et toi ? " final de " ça va et toi ?" parce qu'en fait l'autre veut vous dire que lui ou elle ne va pas bien parce que blablabla ou va très bien à cause de bliblibli.

Il me semble que le plus souvent les collègues, les connaissances (et parfois les amis) trouvent plus d'intérêt à dire ce qui les réjouit ou les tracasse que de savoir mes états d'âme et que ce "ça va ? "est une demande d'écoute déguisée.

Pourquoi ce déguisement ? Pfff des tas de raisons et parfois aucune : pudeur, difficultés à demander de l'écoute de manière claire, envie que l'autre s'intéresse spontanément à soi ce qui rassure sur son amabilité ... des trucs comme ça.
Ça parait futile ou un brin narcissique et je l'ai longtemps considéré comme tel jusqu'à ce que je comprenne que la majorité des gens a besoin de reconnaissance de sa valeur d'être humain, qu'on s'intéresse à lui quoi. Et les manières de demander ça peuvent être parfois assez étranges ...

Maintenant, le c'est quoi "aller bien "? Ma réponse c'est être vivant, c'est ressentir et être en mouvement, pour le reste ... ça dépend ... de plein de facteurs encore une fois. Et les personnes non autistes (moi en tout cas c'est certain) peuvent parfois aussi avoir du mal à nommer leurs émotions et à faire le lien entre émotions et évènement déclencheur.

Enfin, quant à un livre sur les neurotypiques, ben les romans en disent quand même pas mal mais dans la collection pour les nuls je trouverais ça marrant (Edit, parce que je l'aime bien cette collection) :lol: .
Ni diag., ni en cours , ni auto-diag. Juste un peu zarbi, les fesses entre minimum deux chaises, un peu bancale.
Bienheureux inconfort qui permet une multitude de rencontres.
Ne se sentir nulle part à sa place permet d'en expérimenter de nombreuses.