Hébergement en Belgique
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Research*eu
Reportage dans la revue "Resarch*eu" juillet 2008 n°57 sur 3 centres en Belgique.
Prise en charge : Percer les bulles
Adapter au cas par cas les méthodes de prises en charge de l’autisme, tel est le credo des centres spécialisés de type comportementaliste. Une approche de l’handicap qui obtient à ce jour les résultats les plus probants. Reportage au sein de trois centres belges.
Le dossier complet
Prise en charge : Percer les bulles
Adapter au cas par cas les méthodes de prises en charge de l’autisme, tel est le credo des centres spécialisés de type comportementaliste. Une approche de l’handicap qui obtient à ce jour les résultats les plus probants. Reportage au sein de trois centres belges.
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J'ai passé beaucoup de temps l'autre soir a chercher des photos, car celles de Julien ressemble beaucoup a Loic, avant et aprés. Je me rends compte que je n'ai pas pris de photo de lui a partir du moment qu'il est parti en "Psy" (peut etre que deja j'ai pressentie... ) jusqu'au moment qu'il commencait a aller mieux, de toute facon il les aurait detruit je pense, c'est ce qu'il a fait avec tout ses vetements qu'il a porté pendant cette epoque.
Suzanne, la vieille qui blatere, maman de Loic 29 ans
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un début d'explications du sujet de départ;
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")
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Dépêche AFP
Dépêche AFP 13 février 2009 : Handicapés, personnes âgées: les Français en Belgique pour l'accueil et le "savoir-faire"
La Voix du Nord : 14 février - Handicapés et personnes âgées : vers la fin de l'exode en Belgique ? - La Pommeraie
Nord-Eclair - 14/02/2009
Intégralité du rapport parlementaire
La Voix du Nord : 12/2/09 / Scolarisation en Belgique
La Voix du Nord : 14 février - Handicapés et personnes âgées : vers la fin de l'exode en Belgique ? - La Pommeraie
Nord-Eclair - 14/02/2009
Intégralité du rapport parlementaire
La Voix du Nord : 12/2/09 / Scolarisation en Belgique
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cosneils de Déclic
Les limites
Page du MAGAZINE DECLIC. N°28 MARS-AVRlL2009
- Le manque de contrôle dans certains établissements « réservés » aux Français.
Le nombre de places n'est pas forcément limité, et on peut voir des groupes de quinze enfants handicapés encadrés par deux ou trois membres du personnel.
Souvent, il n’y a pas de vrai projet pédagogique collectif et encore moins individuel.
Le personnel n’est pas toujours correctement formé. Des cas fréquents d’abus de neuroleptiques et d'accidents graves la nuit ont été recensés.
Page du MAGAZINE DECLIC. N°28 MARS-AVRlL2009
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Re: Hébergement en Belgique
Bonjour à toutes et bonjour à tous,
j'ai lu les différents commentaires sur les centres belges et je dois bien avouer que certains commentaires sont assez stigmatisant. Les généralités ne sont jamais bonnes et toujours excessives. Avec mon épouse nous vivons en Belgique et nous allons ouvrir en février 2014 un centre d'hébergement pour personnes handicapées. Ce centre accueillera +- 50% d'autistes et 50% d'autres pathologies. Cette hétérogénéité est voulue et entre dans le cadre du projet pédagogique. En effet, cloisonner des personnes autistes n'est pas une bonne chose si on pense à l’intégration et la socialisation. Les personnes autistes obéissent souvent par mimétisme et les mélanger avec d'autres personnes cela leur apporte du positif. Il est clair qu'un cadre doit être posé et cela doit se faire en pansant à protéger les personnes les plus fragiles.
Au départ nous voulions ouvrir un centre pour handicapés belge. Lorsque nous avons entamé les démarches on nous a clairement dit que l'état Belge ne finançait plus aucun nouveau centre suite à un moratoire déposé par l'état belge.
Nous étions tristes et déçus de ne pas pouvoir mettre sur pied ce projet de vie. C'est alors que nous avons entendu parler des français susceptibles d'être intéressés par notre centre. Si nous proposons des places au résidents français c'est donc tout simplement parce que le proposer à des résidents belges est impossible.
En effet l'état belge ne finance plus AUCUN nouveau centre faute de moyen mais impose des normes d'encadrements importantes. Ces normes ont pour objectif de protéger les personnes fragilisées et nous trouvons cela fort juste mais nous interdit d'admettre des résidents belges compte tenu que leurs pensions ne nous permettrait pas d'atteindre ces normes.
Nous sommes tous deux infirmiers et avons visité beaucoup de centre en France. Ce que nous pouvons en dire c'est qu'il y a du bon en France et du bon en Belgique. L'idéal est de prendre le meilleur des deux mais ce n'est pas si évident.
En effet en France les centres sont beaucoup plus cloisonnés et aussi ont souvent une architecture plus médicalisée.
Pour les prises en charge basées sur l'aspect comportemental nous pensons que ce n'est pas l'idéal.
Je dois aussi reconnaître qu'il y a eu des abus de la part de personnes peut scrupuleuses qui ont admis des résidents français. Ces personnes devraient être punies et ne plus jamais exercer ce métier car c'est honteux d'en arriver là. Elles contribuent à véhiculer une image négative alors que des centres font de leurs mieux pour que leurs résidents soient heureux et épanouis car c'est de cela qu'on parle.
Notre désir est en tous cas d'arriver à cela et nous ferons tout pour y arriver.
Joseph Palumbo
hebergement.lotus@gmail.com
j'ai lu les différents commentaires sur les centres belges et je dois bien avouer que certains commentaires sont assez stigmatisant. Les généralités ne sont jamais bonnes et toujours excessives. Avec mon épouse nous vivons en Belgique et nous allons ouvrir en février 2014 un centre d'hébergement pour personnes handicapées. Ce centre accueillera +- 50% d'autistes et 50% d'autres pathologies. Cette hétérogénéité est voulue et entre dans le cadre du projet pédagogique. En effet, cloisonner des personnes autistes n'est pas une bonne chose si on pense à l’intégration et la socialisation. Les personnes autistes obéissent souvent par mimétisme et les mélanger avec d'autres personnes cela leur apporte du positif. Il est clair qu'un cadre doit être posé et cela doit se faire en pansant à protéger les personnes les plus fragiles.
Au départ nous voulions ouvrir un centre pour handicapés belge. Lorsque nous avons entamé les démarches on nous a clairement dit que l'état Belge ne finançait plus aucun nouveau centre suite à un moratoire déposé par l'état belge.
Nous étions tristes et déçus de ne pas pouvoir mettre sur pied ce projet de vie. C'est alors que nous avons entendu parler des français susceptibles d'être intéressés par notre centre. Si nous proposons des places au résidents français c'est donc tout simplement parce que le proposer à des résidents belges est impossible.
En effet l'état belge ne finance plus AUCUN nouveau centre faute de moyen mais impose des normes d'encadrements importantes. Ces normes ont pour objectif de protéger les personnes fragilisées et nous trouvons cela fort juste mais nous interdit d'admettre des résidents belges compte tenu que leurs pensions ne nous permettrait pas d'atteindre ces normes.
Nous sommes tous deux infirmiers et avons visité beaucoup de centre en France. Ce que nous pouvons en dire c'est qu'il y a du bon en France et du bon en Belgique. L'idéal est de prendre le meilleur des deux mais ce n'est pas si évident.
En effet en France les centres sont beaucoup plus cloisonnés et aussi ont souvent une architecture plus médicalisée.
Pour les prises en charge basées sur l'aspect comportemental nous pensons que ce n'est pas l'idéal.
Je dois aussi reconnaître qu'il y a eu des abus de la part de personnes peut scrupuleuses qui ont admis des résidents français. Ces personnes devraient être punies et ne plus jamais exercer ce métier car c'est honteux d'en arriver là. Elles contribuent à véhiculer une image négative alors que des centres font de leurs mieux pour que leurs résidents soient heureux et épanouis car c'est de cela qu'on parle.
Notre désir est en tous cas d'arriver à cela et nous ferons tout pour y arriver.
Joseph Palumbo
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Re: Hébergement en Belgique
L’exil forcé de handicapés français en Belgique
LE MONDE | 03.01.2014
Par Pascale Krémer
Dans la chambre de l'un des résidents du foyer Arpèges, à Pommeroeul, en Belgique, le 3 décembre 2013.
A l'heure exacte, ritualisée, du goûter, les pensionnaires du foyer Arpèges, en Belgique, prennent en silence, quoique côte à côte, leur café sous la véranda, la plus vaste pièce de ce pavillon reconverti en foyer pour 21 handicapés mentaux français. Ils disposent d'une vue, par-delà le parking, sur une longue parcelle herbeuse, se partagent, à deux ou trois par chambre, sur trois étages, trois petites salles de bains, un salon empli de canapés tournés face à l'écran plat, et une minuscule salle d'activités.
A une demi-heure de voiture de Lille, Arpèges, institution privée créée il y a un an par un kinésithérapeute belge, a fait le plein en un tournemain. Elle n'est pas soumise aux normes françaises, qui imposent chambres et salles de bains individuelles, par exemple. Mais les délégués de l'association tutélaire Atinord, venus de France y visiter deux majeurs protégés, apprécient la « volonté de bien faire » de la direction. « Il y a un souci du résident, des projets de vie personnalisés, une bonne équipe d'éducateurs, un suivi médical sérieux, les locaux sont refaits à neuf, les activités variées. » Y compris en extérieur, avec, au choix, piscine, bowling, médiathèque ou équithérapie.
« Le haut du panier », conclut, en quittant les lieux, Alain Jacqmart, responsable Belgique d'Atinord, qui voit presque chaque mois sortir de terre un nouveau « home » wallon pour handicapés mentaux français. Selon les autorités sanitaires belges, près de 140 ont ouvert depuis 2000. Côté français, depuis 2005, trois rapports ont pointé l'ampleur du phénomène, en croissance depuis trente ans, dénonçant par là même le déficit d'accueil en France. Et évaluant à quelque 6 500 les handicapés mentaux français de tous âges hébergés en Belgique.
« LES USINES À FRANÇAIS », COMME DISENT LES BELGES
« Notre République préfère les exporter, cela coûte moins cher, et en Belgique, ils ne gâchent pas le paysage, s'emporte Christel Prado, présidente de l'Unapei, fédération d'associations de défense des handicapés mentaux. C'est indigne ! C'est une violence institutionnelle d'imposer cela aux familles. La personne handicapée doit grandir et vivre dans sa communauté, au plus près des siens. »
Un plan lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy devait permettre la création de 40 000 places d'ici à 2016. Son déroulé est respecté, assure la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti (avec 24 000 places sorties de terre, 16 000 financées et programmées, 3 400 places destinées aux autistes). Elle admet néanmoins, sans pouvoir le chiffrer précisément, que « ce sera largement insuffisant ». On sera « loin du compte » aussi pour l'Unapei, venue récemment en soutien de trois familles qui, faute de place adaptée pour leurs enfants, ont attaqué l'Etat en justice – obtenant, pour deux d'entre elles, gain de cause.
En attendant que la demande française dégonfle, un premier accord-cadre franco-belge devrait permettre un meilleur contrôle : signé fin 2011 entre gouvernement français et région wallonne, il a été entériné, côté français, le 14 novembre 2013, et son suivi a été confié à l'agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais. Les handicapés français présents outre-Quiévrain seront pour la première fois précisément recensés. Les conventions de financement passées entre conseils généraux et structures d'accueil seront homogénéisées. Des inspections communes seront menées avec la Belgique, qui conduiront au rapprochement des normes et bonnes pratiques françaises et belges, espère Mme Carlotti.
Car tous ces foyers n'offrent pas la qualité minimale de service d'Arpèges. A plusieurs reprises, Atinord a alerté l'ARS du Nord et l'Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées (Awiph) sur les dysfonctionnements de ces « usines à Français », comme les nomment les Belges, qui démarchent conseils généraux et hôpitaux psychiatriques jusque dans le sud de la France. En rendant visite aux handicapés dont ils assument la protection juridique, les délégués d'Atinord pénètrent dans tous ces établissements, sans se contenter des parloirs où restent parfois cantonnées les familles.
PERSONNEL PEU FORMÉ ET PEU SCRUPULEUX
Résultat ? Si « des structures sont très intéressantes », insiste M. Jacqmart, d'autres offrent « des conditions d'hygiène et de sécurité ainsi qu'une prise en charge à mille lieues des exigences françaises ». Ce que confirme Simon Baude, directeur des contrôles à l'Awiph, qui évoque des « situations très limites ».
Gestionnaires et personnel peu formés et peu scrupuleux, avec l'argent pour objectif premier (« des gens du secteur de la construction qui se découvrent une vocation subite… »). Manque de surveillance, d'activités, de variété dans l'alimentation. D'espace et d'intimité dans des chambres collectives. Phénomènes de contention…
Ce constat est partagé par les associations de défense des handicapés mentaux françaises (Unapei, APIM-HF) ou belges (Afrahm), porte-voix de familles mutiques car trop inquiètes de ne pas trouver de place ailleurs si elles osent se plaindre et retirer leur proche.
Les parents d'Amélie Locquet, cette jeune fille lourdement handicapée qui vient d'obtenir une prise en charge adaptée après un procès contre l'administration, osent désormais raconter. En 2010, la Maison départementale des personnes handicapées du Val-d'Oise leur avait proposé un placement à L'Espérandrie, ancien couvent situé à Bonsecours, à quelques centaines de mètres de la frontière française, qui s'est fait une spécialité de l'accueil des handicapés mentaux français, enfants et jeunes adultes – ils sont environ 450. Amélie y a passé deux semaines. « C'est sinistre, se souvient Marie-Claire Locquet. Les gens sont comme des zombies, shootés aux médicaments, assis toute la journée, couchés à 18 h 30. Ils sont dans des chambres-dortoirs de 4 à 6 lits. Ils n'ont aucune intimité. »
SÉCU ET CONSEILS GÉNÉRAUX « FINANCENT LES YEUX FERMÉS »
Atinord a tiré la sonnette d'alarme au printemps 2012 après y avoir vu « des personnes sous la contrainte d'une institution close sur elle-même ». « Pas de respect de la dignité humaine, pas de projet individuel, très peu d'activités. » Et un secteur « alités » impressionnant, « avec une soixantaine de lits occupés en permanence par des personnes gastro-stomisées , ce qui évite de les nourrir trois fois par jour ». Des personnes qui, une fois sorties, s'avèrent parfois capables de s'alimenter, d'avoir des activités. L'Awiph a exigé de la direction de L'Espérandrie une évolution de sa prise en charge par trop collectiviste (« La même qu'il y a trente ans »). Est-elle en cours ? Le Monde s'est vu opposer une fin de non-recevoir à sa demande de visite, les familles étant, selon le directeur, « réticentes à cette intrusion dans l'intimité des pensionnaires ».
C'est au client-payeur d'imposer un niveau d'exigence supérieur à ces structures commerciales, rappelle-t-on côté belge. La Sécurité sociale, par le biais de l'ARS (en ce qui concerne les enfants) ou les conseils généraux (pour les adultes) « financent les yeux fermés », regrette l'Unapei. Seuls douze départements ont exigé de ces établissements la signature de conventions de financement assorties de contraintes qualitatives. Conventions dont il était jusqu'alors délicat de contrôler la bonne application sur un territoire étranger…
L'accord-cadre conférera enfin une légitimité aux contrôles français. Il a déjà permis un développement des contacts binationaux. Désormais, les départements français appellent parfois pour avis l'opérateur public belge avant un placement dans tel ou tel établissement. Grande nouveauté.
1,8 million de handicapés mentaux et physiques en France
Quelque 1,8 million de Français de 15 à 64 ans vivant à leur domicile bénéficiaient d’une reconnaissance administrative de leur handicap en 2007, selon les derniers chiffres publiés par l’Insee.
Selon une définition plus large (personnes rencontrant des difficultés importantes dans leur vie quotidienne), la population handicapée comprenait près de 10 millions de personnes.
Les dépenses publiques consacrées à la prise en charge du handicap s’élevaient en 2008 à 37,5 milliards d’euros, soit 1,9 % du PIB. Elles étaient surtout assurées par la Sécurité sociale (40 %), l’Etat et les collectivités locales (30 %).
Des structures à but lucratif
En Wallonie existent deux catégories d’établissements pour handicapés : les premiers, subventionnés, accueillent les handicapés belges et sont agréés et contrôlés par l’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées (Awiph). Les seconds, structures sous autorisation de prise en charge (APC), ne perçoivent pas d’argent public et doivent se conformer à des normes minimales. Ils sont contrôlés par l’Awiph selon un cahier des charges peu contraignant. « Nous ne pouvons pas les réglementer davantage sans nous heurter à la directive européenne Bolkestein, selon laquelle l’Etat ne peut pas poser d’entraves à l’initiative privée », justifie l’Awiph. La majorité des 6 500 handicapés mentaux français accueillis en Belgique le sont dans ces structures APC, sociétés commerciales à but lucratif ou associations parfois adossées à des sociétés privées.
LE MONDE | 03.01.2014
Par Pascale Krémer
Dans la chambre de l'un des résidents du foyer Arpèges, à Pommeroeul, en Belgique, le 3 décembre 2013.
A l'heure exacte, ritualisée, du goûter, les pensionnaires du foyer Arpèges, en Belgique, prennent en silence, quoique côte à côte, leur café sous la véranda, la plus vaste pièce de ce pavillon reconverti en foyer pour 21 handicapés mentaux français. Ils disposent d'une vue, par-delà le parking, sur une longue parcelle herbeuse, se partagent, à deux ou trois par chambre, sur trois étages, trois petites salles de bains, un salon empli de canapés tournés face à l'écran plat, et une minuscule salle d'activités.
A une demi-heure de voiture de Lille, Arpèges, institution privée créée il y a un an par un kinésithérapeute belge, a fait le plein en un tournemain. Elle n'est pas soumise aux normes françaises, qui imposent chambres et salles de bains individuelles, par exemple. Mais les délégués de l'association tutélaire Atinord, venus de France y visiter deux majeurs protégés, apprécient la « volonté de bien faire » de la direction. « Il y a un souci du résident, des projets de vie personnalisés, une bonne équipe d'éducateurs, un suivi médical sérieux, les locaux sont refaits à neuf, les activités variées. » Y compris en extérieur, avec, au choix, piscine, bowling, médiathèque ou équithérapie.
« Le haut du panier », conclut, en quittant les lieux, Alain Jacqmart, responsable Belgique d'Atinord, qui voit presque chaque mois sortir de terre un nouveau « home » wallon pour handicapés mentaux français. Selon les autorités sanitaires belges, près de 140 ont ouvert depuis 2000. Côté français, depuis 2005, trois rapports ont pointé l'ampleur du phénomène, en croissance depuis trente ans, dénonçant par là même le déficit d'accueil en France. Et évaluant à quelque 6 500 les handicapés mentaux français de tous âges hébergés en Belgique.
« LES USINES À FRANÇAIS », COMME DISENT LES BELGES
« Notre République préfère les exporter, cela coûte moins cher, et en Belgique, ils ne gâchent pas le paysage, s'emporte Christel Prado, présidente de l'Unapei, fédération d'associations de défense des handicapés mentaux. C'est indigne ! C'est une violence institutionnelle d'imposer cela aux familles. La personne handicapée doit grandir et vivre dans sa communauté, au plus près des siens. »
Un plan lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy devait permettre la création de 40 000 places d'ici à 2016. Son déroulé est respecté, assure la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti (avec 24 000 places sorties de terre, 16 000 financées et programmées, 3 400 places destinées aux autistes). Elle admet néanmoins, sans pouvoir le chiffrer précisément, que « ce sera largement insuffisant ». On sera « loin du compte » aussi pour l'Unapei, venue récemment en soutien de trois familles qui, faute de place adaptée pour leurs enfants, ont attaqué l'Etat en justice – obtenant, pour deux d'entre elles, gain de cause.
En attendant que la demande française dégonfle, un premier accord-cadre franco-belge devrait permettre un meilleur contrôle : signé fin 2011 entre gouvernement français et région wallonne, il a été entériné, côté français, le 14 novembre 2013, et son suivi a été confié à l'agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais. Les handicapés français présents outre-Quiévrain seront pour la première fois précisément recensés. Les conventions de financement passées entre conseils généraux et structures d'accueil seront homogénéisées. Des inspections communes seront menées avec la Belgique, qui conduiront au rapprochement des normes et bonnes pratiques françaises et belges, espère Mme Carlotti.
Car tous ces foyers n'offrent pas la qualité minimale de service d'Arpèges. A plusieurs reprises, Atinord a alerté l'ARS du Nord et l'Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées (Awiph) sur les dysfonctionnements de ces « usines à Français », comme les nomment les Belges, qui démarchent conseils généraux et hôpitaux psychiatriques jusque dans le sud de la France. En rendant visite aux handicapés dont ils assument la protection juridique, les délégués d'Atinord pénètrent dans tous ces établissements, sans se contenter des parloirs où restent parfois cantonnées les familles.
PERSONNEL PEU FORMÉ ET PEU SCRUPULEUX
Résultat ? Si « des structures sont très intéressantes », insiste M. Jacqmart, d'autres offrent « des conditions d'hygiène et de sécurité ainsi qu'une prise en charge à mille lieues des exigences françaises ». Ce que confirme Simon Baude, directeur des contrôles à l'Awiph, qui évoque des « situations très limites ».
Gestionnaires et personnel peu formés et peu scrupuleux, avec l'argent pour objectif premier (« des gens du secteur de la construction qui se découvrent une vocation subite… »). Manque de surveillance, d'activités, de variété dans l'alimentation. D'espace et d'intimité dans des chambres collectives. Phénomènes de contention…
Ce constat est partagé par les associations de défense des handicapés mentaux françaises (Unapei, APIM-HF) ou belges (Afrahm), porte-voix de familles mutiques car trop inquiètes de ne pas trouver de place ailleurs si elles osent se plaindre et retirer leur proche.
Les parents d'Amélie Locquet, cette jeune fille lourdement handicapée qui vient d'obtenir une prise en charge adaptée après un procès contre l'administration, osent désormais raconter. En 2010, la Maison départementale des personnes handicapées du Val-d'Oise leur avait proposé un placement à L'Espérandrie, ancien couvent situé à Bonsecours, à quelques centaines de mètres de la frontière française, qui s'est fait une spécialité de l'accueil des handicapés mentaux français, enfants et jeunes adultes – ils sont environ 450. Amélie y a passé deux semaines. « C'est sinistre, se souvient Marie-Claire Locquet. Les gens sont comme des zombies, shootés aux médicaments, assis toute la journée, couchés à 18 h 30. Ils sont dans des chambres-dortoirs de 4 à 6 lits. Ils n'ont aucune intimité. »
SÉCU ET CONSEILS GÉNÉRAUX « FINANCENT LES YEUX FERMÉS »
Atinord a tiré la sonnette d'alarme au printemps 2012 après y avoir vu « des personnes sous la contrainte d'une institution close sur elle-même ». « Pas de respect de la dignité humaine, pas de projet individuel, très peu d'activités. » Et un secteur « alités » impressionnant, « avec une soixantaine de lits occupés en permanence par des personnes gastro-stomisées , ce qui évite de les nourrir trois fois par jour ». Des personnes qui, une fois sorties, s'avèrent parfois capables de s'alimenter, d'avoir des activités. L'Awiph a exigé de la direction de L'Espérandrie une évolution de sa prise en charge par trop collectiviste (« La même qu'il y a trente ans »). Est-elle en cours ? Le Monde s'est vu opposer une fin de non-recevoir à sa demande de visite, les familles étant, selon le directeur, « réticentes à cette intrusion dans l'intimité des pensionnaires ».
C'est au client-payeur d'imposer un niveau d'exigence supérieur à ces structures commerciales, rappelle-t-on côté belge. La Sécurité sociale, par le biais de l'ARS (en ce qui concerne les enfants) ou les conseils généraux (pour les adultes) « financent les yeux fermés », regrette l'Unapei. Seuls douze départements ont exigé de ces établissements la signature de conventions de financement assorties de contraintes qualitatives. Conventions dont il était jusqu'alors délicat de contrôler la bonne application sur un territoire étranger…
L'accord-cadre conférera enfin une légitimité aux contrôles français. Il a déjà permis un développement des contacts binationaux. Désormais, les départements français appellent parfois pour avis l'opérateur public belge avant un placement dans tel ou tel établissement. Grande nouveauté.
1,8 million de handicapés mentaux et physiques en France
Quelque 1,8 million de Français de 15 à 64 ans vivant à leur domicile bénéficiaient d’une reconnaissance administrative de leur handicap en 2007, selon les derniers chiffres publiés par l’Insee.
Selon une définition plus large (personnes rencontrant des difficultés importantes dans leur vie quotidienne), la population handicapée comprenait près de 10 millions de personnes.
Les dépenses publiques consacrées à la prise en charge du handicap s’élevaient en 2008 à 37,5 milliards d’euros, soit 1,9 % du PIB. Elles étaient surtout assurées par la Sécurité sociale (40 %), l’Etat et les collectivités locales (30 %).
Des structures à but lucratif
En Wallonie existent deux catégories d’établissements pour handicapés : les premiers, subventionnés, accueillent les handicapés belges et sont agréés et contrôlés par l’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées (Awiph). Les seconds, structures sous autorisation de prise en charge (APC), ne perçoivent pas d’argent public et doivent se conformer à des normes minimales. Ils sont contrôlés par l’Awiph selon un cahier des charges peu contraignant. « Nous ne pouvons pas les réglementer davantage sans nous heurter à la directive européenne Bolkestein, selon laquelle l’Etat ne peut pas poser d’entraves à l’initiative privée », justifie l’Awiph. La majorité des 6 500 handicapés mentaux français accueillis en Belgique le sont dans ces structures APC, sociétés commerciales à but lucratif ou associations parfois adossées à des sociétés privées.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Hébergement en Belgique
Mme Carlotti : « Ces expatriations de handicapés français en Belgique sont choquantes »
LE MONDE | 03.01.2014
Propos recueillis par Pascale Krémer
Dans un entretien accordé au Monde, Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux personnes handicapées reconnaît le manque de places pour les personnes handicapées sur notre territoire et souligne les efforts réalisés pour parvenir à une meilleure prise en charge.
Que pensez-vous du fait que la Belgique accueille des milliers de handicapés mentaux français ?
Marie-Arlette Carlotti : J’ai découvert en mars 2013 les « boîtes à Français », et combien elles étaient mal contrôlées, en visitant avec mon homologue wallonne des établissements proposant des modes d’accompagnement des enfants autistes encore rares en France. On m’a alors parlé du développement d’établissements créés par des associations privées à but lucratif pour accueillir des personnes handicapées mentales françaises, parce que les prix de journée français, notamment ceux payés par les conseils généraux, sont supérieurs aux prix payés par la Wallonie pour les handicapés belges.
Ce phénomène provoque une frustration chez les Wallons qui n’y ont pas accès parce que les Français rapportent plus! Plus généralement, ces « boîtes » ouvrent pour faire des bénéfices sur le dos des handicapés. Cela ne devrait pas être le principal objectif. Nous évaluons à 5000 le nombre de handicapés mentaux français accueillis dans ce secteur belge non conventionné. Essentiellement des adultes. Près de 1600 autres handicapés, enfants, adolescents et jeunes adultes, sont, eux, placés dans le secteur conventionné.
Qu’attendez-vous de l’accord-cadre franco-belge qui a été promulgué en novembre ?
Cet accord était dans les tuyaux depuis plusieurs années. J’ai accéléré les choses de concert avec mon homologue de Wallonie, qui était très demandeuse. Il y a urgence à ce que les personnes handicapées soient accompagnées de façon humaine, garantissant leur dignité. Avant l’accord-cadre, nous avions très peu de possibilités de contrôle sur ces associations privées. Désormais, nous pourrons aller voir comment se fait la prise en charge. Et nous saurons enfin quels sont les flux, d’où viennent les Français accueillis, combien de temps ils demeurent dans ces institutions, ce qu’ils deviennent en vieillissant… Les conventions passées entre départements et établissements seront généralisées. Logiquement, tout cela devrait amener ces établissements belges à se rapprocher des contraintes françaises.
Ces expatriations vous semblent-elles normales ?
Non, cela me semble choquant dès lors que les familles y sont contraintes, ce qui est souvent le cas. Cela engendre des injustices affectives et sociales. C’est une grande souffrance de se séparer de son enfant handicapé, même s’il a 40 ans. On rajoute des problèmes sociaux aux problèmes du handicap. J’ai été bousculée par le témoignage de parents qui ont dû vendre leur appartement pour s’installer en Belgique près de leur enfant. Ou d’autres qui vivent dans le sud de la France, et ne peuvent voir le leur qu’une fois tous les deux mois. C’est intolérable, et cela interroge sur nos propres manques.
Tout cela est le résultat d’un manque de places pour les handicapés mentaux en France ?
On ne raisonne plus tellement en termes de places, aujourd’hui, mais de prise en charge. Nous sommes dans une nouvelle approche plus inclusive, favorisant l’accès à la société ordinaire. Dans une politique de parcours plutôt que de mise dans des cases. Une prise en charge n’est pas forcément une chambre dans un établissement, ce peut être un accompagnement à domicile, ou à l’école, une aide aux aidants, une famille d’accueil…
Il n’empêche que nous avons besoin de places pour les personnes qui ne peuvent pas rester chez elles. Nous continuons à financer les créations prévues par le plan 2008-2016, avec un accent mis sur les places pour adultes, notamment vieillissants, et un rééquilibrage territorial. Nous savons que ce sera encore largement insuffisant, mais nous avons énormément de difficultés à connaître les besoins exacts. Nous faisons actuellement remonter les données des différentes Maisons départementales des personnes handicapées [MDPH], pour les centraliser.
Vous avez lancé une nouvelle « procédure d’urgence » pour les familles en attente de place ?
Le cas d’Amélie Locquet [dont les parents ont gagné, devant la justice administrative, en octobre, le droit à une place pour leur fille en institution spécialisée] nous a alertés sur ces familles laissées à l’abandon. Elles méritent une attention particulière. Il y a des handicaps rares, lourds, nécessitant une attention constante, que certains établissements hésitent à prendre en charge sur la durée, même s’ils ont des places.
Nous avons défini ces cas rares, en prenant également en compte les conséquences sur la famille, leur durée d’attente, etc. Et nous avons mis en place une procédure d’urgence [effective depuis le 11 décembre 2013]. Dans chaque MDPH, une commission étudiera ces cas complexes. Si la commission ne trouve pas de solution en accord avec les parents, un nouveau correspondant désigné dans chaque agence régionale de santé [ARS] sera saisi. Enfin, au niveau national, il y aura encore un recours possible auprès de la Caisse nationale de solidarité autonomie, qui finance et coordonne les établissements.
Parfois, la solution consiste à accompagner un établissement, à le financer un peu plus, à y former une ou deux personnes, à aménager une chambre, ou à envisager un accueil seulement temporaire… Et pour éviter ces urgences, nous ouvrons aussi un chantier sur le fonctionnement des MDPH. Certaines ont des délais de réponse trop longs.
Vous avez récemment placé un établissement pour enfants handicapés sous tutelle dans le Gers. Que s’y est-il passé ?
Nous avons en France un système efficace de contrôle, par les départements et les ARS. Reste le problème des temps de réaction. Il était trop long dans le cas de cet institut médico-éducatif de Condom dans le Gers. En 1997, 2001, 2002, des rapports avaient révélé des problèmes de contention de résidents, de locaux vétustes, de non-respect des protocoles infirmiers, de mélanges entre lieux de soin et de restauration...
En octobre, une enquête de l’ARS a montré que les évolutions étaient insuffisantes. Il était de ma responsabilité de placer l’établissement sous administration provisoire pour faire évoluer les pratiques, et protéger les résidents. Nous verrons dans six mois s’il faut prolonger.
Un numéro de téléphone unique, le 39 77, a été mis en place pour signaler les maltraitances sur personnes âgées ou handicapées. Il est frappant de constater que très peu d’appels concernent les personnes handicapées – dans ce cas, les maltraitances ont lieu le plus souvent à domicile. Il n’est pas sûr que les handicapés soient moins souvent victimes. Mais les familles ont peut-être davantage peur de parler. Et l’image de la personne handicapée n’est peut-être pas encore celle d’un citoyen à part entière.
LE MONDE | 03.01.2014
Propos recueillis par Pascale Krémer
Dans un entretien accordé au Monde, Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux personnes handicapées reconnaît le manque de places pour les personnes handicapées sur notre territoire et souligne les efforts réalisés pour parvenir à une meilleure prise en charge.
Que pensez-vous du fait que la Belgique accueille des milliers de handicapés mentaux français ?
Marie-Arlette Carlotti : J’ai découvert en mars 2013 les « boîtes à Français », et combien elles étaient mal contrôlées, en visitant avec mon homologue wallonne des établissements proposant des modes d’accompagnement des enfants autistes encore rares en France. On m’a alors parlé du développement d’établissements créés par des associations privées à but lucratif pour accueillir des personnes handicapées mentales françaises, parce que les prix de journée français, notamment ceux payés par les conseils généraux, sont supérieurs aux prix payés par la Wallonie pour les handicapés belges.
Ce phénomène provoque une frustration chez les Wallons qui n’y ont pas accès parce que les Français rapportent plus! Plus généralement, ces « boîtes » ouvrent pour faire des bénéfices sur le dos des handicapés. Cela ne devrait pas être le principal objectif. Nous évaluons à 5000 le nombre de handicapés mentaux français accueillis dans ce secteur belge non conventionné. Essentiellement des adultes. Près de 1600 autres handicapés, enfants, adolescents et jeunes adultes, sont, eux, placés dans le secteur conventionné.
Qu’attendez-vous de l’accord-cadre franco-belge qui a été promulgué en novembre ?
Cet accord était dans les tuyaux depuis plusieurs années. J’ai accéléré les choses de concert avec mon homologue de Wallonie, qui était très demandeuse. Il y a urgence à ce que les personnes handicapées soient accompagnées de façon humaine, garantissant leur dignité. Avant l’accord-cadre, nous avions très peu de possibilités de contrôle sur ces associations privées. Désormais, nous pourrons aller voir comment se fait la prise en charge. Et nous saurons enfin quels sont les flux, d’où viennent les Français accueillis, combien de temps ils demeurent dans ces institutions, ce qu’ils deviennent en vieillissant… Les conventions passées entre départements et établissements seront généralisées. Logiquement, tout cela devrait amener ces établissements belges à se rapprocher des contraintes françaises.
Ces expatriations vous semblent-elles normales ?
Non, cela me semble choquant dès lors que les familles y sont contraintes, ce qui est souvent le cas. Cela engendre des injustices affectives et sociales. C’est une grande souffrance de se séparer de son enfant handicapé, même s’il a 40 ans. On rajoute des problèmes sociaux aux problèmes du handicap. J’ai été bousculée par le témoignage de parents qui ont dû vendre leur appartement pour s’installer en Belgique près de leur enfant. Ou d’autres qui vivent dans le sud de la France, et ne peuvent voir le leur qu’une fois tous les deux mois. C’est intolérable, et cela interroge sur nos propres manques.
Tout cela est le résultat d’un manque de places pour les handicapés mentaux en France ?
On ne raisonne plus tellement en termes de places, aujourd’hui, mais de prise en charge. Nous sommes dans une nouvelle approche plus inclusive, favorisant l’accès à la société ordinaire. Dans une politique de parcours plutôt que de mise dans des cases. Une prise en charge n’est pas forcément une chambre dans un établissement, ce peut être un accompagnement à domicile, ou à l’école, une aide aux aidants, une famille d’accueil…
Il n’empêche que nous avons besoin de places pour les personnes qui ne peuvent pas rester chez elles. Nous continuons à financer les créations prévues par le plan 2008-2016, avec un accent mis sur les places pour adultes, notamment vieillissants, et un rééquilibrage territorial. Nous savons que ce sera encore largement insuffisant, mais nous avons énormément de difficultés à connaître les besoins exacts. Nous faisons actuellement remonter les données des différentes Maisons départementales des personnes handicapées [MDPH], pour les centraliser.
Vous avez lancé une nouvelle « procédure d’urgence » pour les familles en attente de place ?
Le cas d’Amélie Locquet [dont les parents ont gagné, devant la justice administrative, en octobre, le droit à une place pour leur fille en institution spécialisée] nous a alertés sur ces familles laissées à l’abandon. Elles méritent une attention particulière. Il y a des handicaps rares, lourds, nécessitant une attention constante, que certains établissements hésitent à prendre en charge sur la durée, même s’ils ont des places.
Nous avons défini ces cas rares, en prenant également en compte les conséquences sur la famille, leur durée d’attente, etc. Et nous avons mis en place une procédure d’urgence [effective depuis le 11 décembre 2013]. Dans chaque MDPH, une commission étudiera ces cas complexes. Si la commission ne trouve pas de solution en accord avec les parents, un nouveau correspondant désigné dans chaque agence régionale de santé [ARS] sera saisi. Enfin, au niveau national, il y aura encore un recours possible auprès de la Caisse nationale de solidarité autonomie, qui finance et coordonne les établissements.
Parfois, la solution consiste à accompagner un établissement, à le financer un peu plus, à y former une ou deux personnes, à aménager une chambre, ou à envisager un accueil seulement temporaire… Et pour éviter ces urgences, nous ouvrons aussi un chantier sur le fonctionnement des MDPH. Certaines ont des délais de réponse trop longs.
Vous avez récemment placé un établissement pour enfants handicapés sous tutelle dans le Gers. Que s’y est-il passé ?
Nous avons en France un système efficace de contrôle, par les départements et les ARS. Reste le problème des temps de réaction. Il était trop long dans le cas de cet institut médico-éducatif de Condom dans le Gers. En 1997, 2001, 2002, des rapports avaient révélé des problèmes de contention de résidents, de locaux vétustes, de non-respect des protocoles infirmiers, de mélanges entre lieux de soin et de restauration...
En octobre, une enquête de l’ARS a montré que les évolutions étaient insuffisantes. Il était de ma responsabilité de placer l’établissement sous administration provisoire pour faire évoluer les pratiques, et protéger les résidents. Nous verrons dans six mois s’il faut prolonger.
Un numéro de téléphone unique, le 39 77, a été mis en place pour signaler les maltraitances sur personnes âgées ou handicapées. Il est frappant de constater que très peu d’appels concernent les personnes handicapées – dans ce cas, les maltraitances ont lieu le plus souvent à domicile. Il n’est pas sûr que les handicapés soient moins souvent victimes. Mais les familles ont peut-être davantage peur de parler. Et l’image de la personne handicapée n’est peut-être pas encore celle d’un citoyen à part entière.
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Re: Hébergement en Belgique
La dignité due aux handicapés mentaux
LE MONDE | 03.01.2014 (éditorial)
C’est un de ces secrets honteux que l’on garde pudiquement par-devers soi : il n’y a pas assez de place, en France, pour les handicapés mentaux nécessitant une prise en charge permanente en dehors du foyer familial. La Belgique offre, depuis cinq décennies, une solution de secours aux familles françaises en détresse, avec des institutions spécialisées prêtes à accueillir ces personnes, soutenues par un financement public français.
Comme le montre l’enquête que nous publions aujourd’hui, cette délocalisation du handicap est en expansion. Le gouvernement français évalue à 6 500 environ le nombre de handicapés mentaux actuellement accueillis dans des établissements belges. Une partie de ces expatriations est le fait de familles de jeunes autistes, qui préfèrent le mode de traitement pionnier proposé en Belgique à celui pratiqué en France. Mais la majorité des personnes placées en Belgique le sont parce qu’elles n’ont pas pu trouver d’accueil en France.
Cette situation choquante pose deux problèmes. L’éloignement géographique, d’abord ; pour les familles qui ne vivent pas à proximité de la Belgique, il ajoute des difficultés sociales aux difficultés du handicap lui-même. La question, ensuite, de la supervision de la qualité des établissements concernés, dont seulement une minorité relèvent du secteur public conventionné belge.
Sur les 6 500 personnes accueillies en Belgique, 5 000 sont placées dans des institutions gérées par des associations à but lucratif, dont certaines sont devenues des « boîtes à Français » et qui ne respectent pas tous les critères de confort et de sécurité imposés par la réglementation française.
Les autorités françaises sont conscientes du problème. Nicolas Sarkozy avait lancé un plan prévoyant, sur la période 2008-2016, la prise en charge de 40 000 handicapés mentaux ; la mise en œuvre de ce plan se poursuit, mais on sait déjà qu’il sera insuffisant. Paris a négocié avec Bruxelles, qui était demandeur, un accord-cadre permettant aux autorités françaises de contrôler les établissements privés belges dans lesquels sont placés les handicapés français. Ces contrôles, espère-t-on, vont amener progressivement les institutions privées belges à adopter les normes françaises.
Par ailleurs, les familles sortent du silence et commencent à se tourner vers la justice administrative pour contraindre l’Etat à trouver une prise en charge en France pour leur enfant. Deux d’entre elles ont récemment obtenu gain de cause.
Tout cela va dans le bon sens, mais ne résout pas le problème de fond : celui du manque de moyens pour le soutien aux handicapés mentaux en France. Les gouvernements successifs n’ont pas anticipé l’impact de l’allongement de l’espérance de vie des personnes handicapées. L’exigence d’une qualité d’accueil optimale a, paradoxalement, renchéri et ralenti le processus de création d’établissements.
Mais, surtout, hormis sous la présidence de Jacques Chirac, le traitement du handicap n’a jamais été considéré comme une priorité budgétaire. L’absence même de chiffres officiels sur le nombre de handicapés mentaux en France est révélatrice. Il est temps de considérer ces personnes comme des citoyens à part entière, de protéger pleinement leur dignité, d’exiger pour elles le droit de vivre près de leur famille.
LE MONDE | 03.01.2014 (éditorial)
C’est un de ces secrets honteux que l’on garde pudiquement par-devers soi : il n’y a pas assez de place, en France, pour les handicapés mentaux nécessitant une prise en charge permanente en dehors du foyer familial. La Belgique offre, depuis cinq décennies, une solution de secours aux familles françaises en détresse, avec des institutions spécialisées prêtes à accueillir ces personnes, soutenues par un financement public français.
Comme le montre l’enquête que nous publions aujourd’hui, cette délocalisation du handicap est en expansion. Le gouvernement français évalue à 6 500 environ le nombre de handicapés mentaux actuellement accueillis dans des établissements belges. Une partie de ces expatriations est le fait de familles de jeunes autistes, qui préfèrent le mode de traitement pionnier proposé en Belgique à celui pratiqué en France. Mais la majorité des personnes placées en Belgique le sont parce qu’elles n’ont pas pu trouver d’accueil en France.
Cette situation choquante pose deux problèmes. L’éloignement géographique, d’abord ; pour les familles qui ne vivent pas à proximité de la Belgique, il ajoute des difficultés sociales aux difficultés du handicap lui-même. La question, ensuite, de la supervision de la qualité des établissements concernés, dont seulement une minorité relèvent du secteur public conventionné belge.
Sur les 6 500 personnes accueillies en Belgique, 5 000 sont placées dans des institutions gérées par des associations à but lucratif, dont certaines sont devenues des « boîtes à Français » et qui ne respectent pas tous les critères de confort et de sécurité imposés par la réglementation française.
Les autorités françaises sont conscientes du problème. Nicolas Sarkozy avait lancé un plan prévoyant, sur la période 2008-2016, la prise en charge de 40 000 handicapés mentaux ; la mise en œuvre de ce plan se poursuit, mais on sait déjà qu’il sera insuffisant. Paris a négocié avec Bruxelles, qui était demandeur, un accord-cadre permettant aux autorités françaises de contrôler les établissements privés belges dans lesquels sont placés les handicapés français. Ces contrôles, espère-t-on, vont amener progressivement les institutions privées belges à adopter les normes françaises.
Par ailleurs, les familles sortent du silence et commencent à se tourner vers la justice administrative pour contraindre l’Etat à trouver une prise en charge en France pour leur enfant. Deux d’entre elles ont récemment obtenu gain de cause.
Tout cela va dans le bon sens, mais ne résout pas le problème de fond : celui du manque de moyens pour le soutien aux handicapés mentaux en France. Les gouvernements successifs n’ont pas anticipé l’impact de l’allongement de l’espérance de vie des personnes handicapées. L’exigence d’une qualité d’accueil optimale a, paradoxalement, renchéri et ralenti le processus de création d’établissements.
Mais, surtout, hormis sous la présidence de Jacques Chirac, le traitement du handicap n’a jamais été considéré comme une priorité budgétaire. L’absence même de chiffres officiels sur le nombre de handicapés mentaux en France est révélatrice. Il est temps de considérer ces personnes comme des citoyens à part entière, de protéger pleinement leur dignité, d’exiger pour elles le droit de vivre près de leur famille.
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Re: Hébergement en Belgique
Handicapés mentaux en Belgique : « On voit des gens qui sont comme des zombies »
Le Monde.fr | 03.01.2014
Par Pascale Krémer
Depuis le 4 novembre, Amélie Locquet, 19 ans, passe ses journées à la maison d’accueil spécialisée de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) où elle semble s’être suffisamment adaptée pour participer à certaines activités. Désormais, ses parents osent raconter ce que leur fille a vécu à deux reprises lorsqu’elle a été hébergée dans des institutions belges. Témoignage rare tant les familles craignent de ne pas retrouver de place si elles se plaignent. A l’Unapei, on parle même d’« omerta ».
« Difficile pour une famille de dire ce qu’elle a vu et pourtant de ne rien faire parce qu’elle n’a pas d’autre solution que la Belgique, parce qu’elle est totalement épuisée par le quotidien vécu avec l’enfant handicapé. Elle ressent une forme de culpabilité », souligne Thierry Nouvel, le directeur général de cette fédération d’associations.
En 2010, Marie-Claire et Jacques Locquet ont en effet bien besoin de souffler lorsqu’ils se voient conseiller par la Maison du handicap du Val-d’Oise un placement en Belgique. L’Institut médico-éducatif qui accueille Amélie depuis ses 7 ans ne peut plus la garder. Trop âgée. Et aucune autre structure environnante n’est disposée à prendre en charge une jeune fille polyhandicapée qui nécessite une surveillance absolument constante et n’est pas propre.
Amélie, qui a alors 15 ans, passe deux semaines à l’Espérandrie, un ancien couvent situé sur la commune de Bonsecours, en Wallonie, à 300 mètres de la frontière française. Cet Institut médico-pédagogique prend en charge, en pension complète, plusieurs centaines d’enfants et jeunes handicapés mentaux français (âgés de 4 à 20 ans). Le système est bien rodé. Des cars viennent chercher les pensionnaires français sur une aire d’autoroute de la région parisienne, et les y ramènent un week-end tous les quinze jours.
« SHOOTÉS AUX MÉDICAMENTS »
« Vous arrivez à l’Espérandrie, vous perdez tout espoir, se souvient Marie-Claire Locquet. C’est sinistre. On voit des gens qui sont comme des zombies, shootés aux médicaments, assis toute la journée, couchés à 18h30. » Pour une première période d’essai, Amélie est installée dans un appartement, constitué d’une salle commune sur laquelle ouvrent toutes les chambres.
« Ce sont des chambres-dortoirs de 4 à 6 lits, poursuit Mme Locquet. Contrairement à ce qui est imposé en France, il n’y a pas de salle de bain individuelle. Les pensionnaires n’ont aucune intimité. » C’est l’été, le personnel est réduit. Amélie ne prend pas correctement son traitement médical. Son comportement se dégrade. « Elle n’a pas pu rester mais on ne l’y aurait pas laissée de toute façon…»
Deuxième tentative belge en 2012, au foyer « Le Partage » d’Estaimpuis, toujours en Wallonie. La mère d’Amélie revoit encore la « vieille bâtisse tout juste rénovée, en pleine ville ». « Les conditions de sécurité nous semblaient bien limites. Les moyens aussi. Il y avait peu d’espace, une petite cour intérieure avec un bout de jardin qui n’était pas fait. Les résidents étaient les uns sur les autres. Vingt-quatre personnes dans une cinquantaine de mètres carrés de salle commune ! En tout, avec le personnel, ils étaient trente-six. »
En face du foyer, Marie-Claire Locquet remarque un supermarché discount. Et entre les deux, de fréquentes navettes de Caddie remplis de pain de mie. « Les repas n’étaient pas vraiment diététiques. On servait beaucoup de tartines… Il n’y avait quasiment pas d’activités, à part peinture dans la salle commune. Et aucun endroit où s’isoler. »
Le soir même du jour où elle entre dans cet établissement, Amélie fait une crise. Ses parents ne sont pas rentrés chez eux qu’on leur demande de venir la récupérer. « Ils étaient soi-disant spécialistes de sa pathologie, le syndrome de Prader-Willi. Mais ils n’ont pas su gérer sa crise. Contrairement à ce qu’ils affirmaient, ils n’étaient pas formés. »
Le Monde.fr | 03.01.2014
Par Pascale Krémer
Depuis le 4 novembre, Amélie Locquet, 19 ans, passe ses journées à la maison d’accueil spécialisée de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) où elle semble s’être suffisamment adaptée pour participer à certaines activités. Désormais, ses parents osent raconter ce que leur fille a vécu à deux reprises lorsqu’elle a été hébergée dans des institutions belges. Témoignage rare tant les familles craignent de ne pas retrouver de place si elles se plaignent. A l’Unapei, on parle même d’« omerta ».
« Difficile pour une famille de dire ce qu’elle a vu et pourtant de ne rien faire parce qu’elle n’a pas d’autre solution que la Belgique, parce qu’elle est totalement épuisée par le quotidien vécu avec l’enfant handicapé. Elle ressent une forme de culpabilité », souligne Thierry Nouvel, le directeur général de cette fédération d’associations.
En 2010, Marie-Claire et Jacques Locquet ont en effet bien besoin de souffler lorsqu’ils se voient conseiller par la Maison du handicap du Val-d’Oise un placement en Belgique. L’Institut médico-éducatif qui accueille Amélie depuis ses 7 ans ne peut plus la garder. Trop âgée. Et aucune autre structure environnante n’est disposée à prendre en charge une jeune fille polyhandicapée qui nécessite une surveillance absolument constante et n’est pas propre.
Amélie, qui a alors 15 ans, passe deux semaines à l’Espérandrie, un ancien couvent situé sur la commune de Bonsecours, en Wallonie, à 300 mètres de la frontière française. Cet Institut médico-pédagogique prend en charge, en pension complète, plusieurs centaines d’enfants et jeunes handicapés mentaux français (âgés de 4 à 20 ans). Le système est bien rodé. Des cars viennent chercher les pensionnaires français sur une aire d’autoroute de la région parisienne, et les y ramènent un week-end tous les quinze jours.
« SHOOTÉS AUX MÉDICAMENTS »
« Vous arrivez à l’Espérandrie, vous perdez tout espoir, se souvient Marie-Claire Locquet. C’est sinistre. On voit des gens qui sont comme des zombies, shootés aux médicaments, assis toute la journée, couchés à 18h30. » Pour une première période d’essai, Amélie est installée dans un appartement, constitué d’une salle commune sur laquelle ouvrent toutes les chambres.
« Ce sont des chambres-dortoirs de 4 à 6 lits, poursuit Mme Locquet. Contrairement à ce qui est imposé en France, il n’y a pas de salle de bain individuelle. Les pensionnaires n’ont aucune intimité. » C’est l’été, le personnel est réduit. Amélie ne prend pas correctement son traitement médical. Son comportement se dégrade. « Elle n’a pas pu rester mais on ne l’y aurait pas laissée de toute façon…»
Deuxième tentative belge en 2012, au foyer « Le Partage » d’Estaimpuis, toujours en Wallonie. La mère d’Amélie revoit encore la « vieille bâtisse tout juste rénovée, en pleine ville ». « Les conditions de sécurité nous semblaient bien limites. Les moyens aussi. Il y avait peu d’espace, une petite cour intérieure avec un bout de jardin qui n’était pas fait. Les résidents étaient les uns sur les autres. Vingt-quatre personnes dans une cinquantaine de mètres carrés de salle commune ! En tout, avec le personnel, ils étaient trente-six. »
En face du foyer, Marie-Claire Locquet remarque un supermarché discount. Et entre les deux, de fréquentes navettes de Caddie remplis de pain de mie. « Les repas n’étaient pas vraiment diététiques. On servait beaucoup de tartines… Il n’y avait quasiment pas d’activités, à part peinture dans la salle commune. Et aucun endroit où s’isoler. »
Le soir même du jour où elle entre dans cet établissement, Amélie fait une crise. Ses parents ne sont pas rentrés chez eux qu’on leur demande de venir la récupérer. « Ils étaient soi-disant spécialistes de sa pathologie, le syndrome de Prader-Willi. Mais ils n’ont pas su gérer sa crise. Contrairement à ce qu’ils affirmaient, ils n’étaient pas formés. »
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Re: Hébergement en Belgique
Message d'Isabelle Resplendino
RECTIFICATIF sur l'exil belge des personnes handicapées
http://desmotsgrattent.blogspot.be/2014 ... e-des.html
«La France se décharge de nos enfants handicapés en Belgique»
Marie PIQUEMAL 17 janvier 2014 - Libération
http://www.liberation.fr/societe/2014/0 ... que_973627
http://www.liberation.fr/societe/2013/1 ... ste_942773
RECTIFICATIF sur l'exil belge des personnes handicapées
http://desmotsgrattent.blogspot.be/2014 ... e-des.html
«La France se décharge de nos enfants handicapés en Belgique»
Marie PIQUEMAL 17 janvier 2014 - Libération
http://www.liberation.fr/societe/2014/0 ... que_973627
http://www.liberation.fr/societe/2013/1 ... ste_942773
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Re: Hébergement en Belgique
J'ai une amie belge qui a un fils autiste : du côté de la Belgique, les parents voient d'un très mauvais œil cette "invasion" de personnes handicapées françaises dans les instituts belges, alors que beaucoup d'adultes handicapés belges sont laissés pour compte faute de place. Apparemment, certains instituts préfèrent accueillir des Français car la CPAM paie beaucoup mieux que les assurances belges.
Et les prises en charge ne sont pas toujours meilleures qu'en France : il y a un peu de tout...
Et les prises en charge ne sont pas toujours meilleures qu'en France : il y a un peu de tout...