Est-ce que cela a un nom?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Lilas
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Message par Lilas »

Une amie/collègue NT très sociable m'a raconté une fois avoir vécu cette expérience après une soirée où elle avait trop fumé (pas uniquement du tabac), de rejouer les conversations et se demander si elle n'avait pas trop parlé, ou trop peu, ou dit ce qu'il ne fallait pas.
C'est quelque chose qui autrement ne se produisait jamais pour elle, et elle le racontait comme une expérience désagréable qu'elle ne souhaitait pas revivre.

Cela m'avait surprise parce que, chez moi, c'est quasi-systématique, après chaque échange, de me demander ce que j'aurai pu dire d'autre pour que l'échange soit plus fructueux, ou de me féliciter de ce que j'ai pu dire de positif pour l'échange (c'est plus rare).

Pareil, avant un échange prévu (comme un appel à passer par exemple), je répète le dialogue dans ma tête, imaginant ce que je vais dire et les réponses qui peuvent m'être faites.
Si c'est un scénario que je ne connais pas, et dont j'ai du mal à imaginer la teneur, je stresse beaucoup et il va m'être très difficile de me lancer. Pareil si je dois appeler quelqu'un "juste pour parler", sans avoir quelque chose de précis à dire.
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Pupuce »

Une amie/collègue NT très sociable m'a raconté une fois avoir vécu cette expérience après une soirée où elle avait trop fumé (pas uniquement du tabac), de rejouer les conversations et se demander si elle n'avait pas trop parlé, ou trop peu, ou dit ce qu'il ne fallait pas.
C'est quelque chose qui autrement ne se produisait jamais pour elle, et elle le racontait comme une expérience désagréable qu'elle ne souhaitait pas revivre.
Intéressant, ce que tu racontes là.

D'ailleurs, en extrapolant, souvent quand je demande à quelqu'un à quoi il/elle pense, ils ne savent pas répondre. Ca m'a toujours questionné. Alors que je sais à quoi je pense à chaque seconde. Je me disais que simplement, ils ne voulaient pas dire ce à quoi ils pensaient. Mais mon dernier copain, qui était très NT même si sympathique, m'a vraiment dit qu'il ne savait pas à quoi il pensait(il semblait très honnête sur ce coup là). Bizarre, quand même. Tout cela me semble si naturel, comme rejouer les conversations ou me préparer mentalement à ce que je vais dire. Tous les jours, tout le temps. Pace que je sais que si je ne le fais pas, ben je vais dire n'importe quoi, oublier de quoi je voulais parler etc...

Exemple : à la fin de l'année scolaire dernière, j'ai décidé de ne plus compenser, pour voir. Ben ça ne rate pas. Je suis allée cherche mon fils un midi, il n'est pas sorti, je me suis adressée sans préparation mentale à l'instit qui n'était la sienne s'il n'avait pas vu mon fils. Il m'a demandé "en quelle classe il est?" Et là, ben plus rien, je ne savais plus en quelle classe il était et quel était le nom de son instit, tout cela en quelques secondes. Quelle honte j'ai eu! Ca fait bien de ne pas savoir dans quelle classe est son fils en fin d'année scolaire. Je me suis payée un phare en plus :oops: . Voilà pourquoi je me préparais tout le temps mentalement.

Je me souviens de la psychologue es-surdoués et d'autres encore mes conseillant de "lâcher prise". Alors voilà bien un truc que je n'ai jamais compris. Je me disais : mais si je lâche prise, ce n'est pas possible, ça va être la catastrophe! J'ai testé et je sais pourquoi je ne lâche pas trop prise :lol:
evolution650HBn°2 a écrit :Ce que je fais, le soir, avant de m'endormir, j'écoute des podcasts, comme ça l'esprit est fixé sur ce qu'il écoute (et qui l'intéresse).
Même astuce pour moi les soirs où ça tourne trop en boucle pour m'endormir, et ça marche bien(et j'ai aussi remarqué que mon sommeil est meilleurs quand je m'endors avec la musique).
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par bidouille »

laboulette a écrit :
isra a écrit :Je fais cela aussi avant et après des conversations,
avec parfois des phrases qui tournent en boucle comme des écholalies mentales.

Ce genre de ressassement de conversation je l'appelle "bavardage mental"...
Exactement pareil pour moi. Et, ce qui m'aide à bien le vivre, c'est de marcher des kilomètres en ville.Je vais souvent au travail à pied (4,5km), et du coup, je me répète mes phrases, mes conversations, dans ma tête en marchant, mais j'en suis un peu libérée quand j'arrive au travail.

PAr contre quand ça arrive la nuit, c'est dur à vire. J'essaie aussi d'appliquer quelques techniques de méditation quand ça arrive la nuit. Mais j'ai pour l'instant du mal à le faire.

JE ne sais pas si c'est une caractéristique du SA (ça y ressemblerait bien), mais j'imagine que ça peut toucher aussi des NT, non?
Je suis neurotypique et ca me le fait.
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Ixy »

Oui c'est clairement pas un pb qui est caractéristique du SA (sauf à la limite si ce sont les toujours les mêmes phrases ou les mêmes expressions qui reviennent en tête)
Pupuce a écrit : D'ailleurs, en extrapolant, souvent quand je demande à quelqu'un à quoi il/elle pense, ils ne savent pas répondre. Ca m'a toujours questionné. Alors que je sais à quoi je pense à chaque seconde. Je me disais que simplement, ils ne voulaient pas dire ce à quoi ils pensaient. Mais mon dernier copain, qui était très NT même si sympathique, m'a vraiment dit qu'il ne savait pas à quoi il pensait(il semblait très honnête sur ce coup là). Bizarre, quand même. Tout cela me semble si naturel, comme rejouer les conversations ou me préparer mentalement à ce que je vais dire. Tous les jours, tout le temps. Pace que je sais que si je ne le fais pas, ben je vais dire n'importe quoi, oublier de quoi je voulais parler etc...

Exemple : à la fin de l'année scolaire dernière, j'ai décidé de ne plus compenser, pour voir. Ben ça ne rate pas. Je suis allée cherche mon fils un midi, il n'est pas sorti, je me suis adressée sans préparation mentale à l'instit qui n'était la sienne s'il n'avait pas vu mon fils. Il m'a demandé "en quelle classe il est?" Et là, ben plus rien, je ne savais plus en quelle classe il était et quel était le nom de son instit, tout cela en quelques secondes. Quelle honte j'ai eu! Ca fait bien de ne pas savoir dans quelle classe est son fils en fin d'année scolaire. Je me suis payée un phare en plus :oops: . Voilà pourquoi je me préparais tout le temps mentalement.

Je me souviens de la psychologue es-surdoués et d'autres encore mes conseillant de "lâcher prise". Alors voilà bien un truc que je n'ai jamais compris. Je me disais : mais si je lâche prise, ce n'est pas possible, ça va être la catastrophe! J'ai testé et je sais pourquoi je ne lâche pas trop prise :lol:
Mais c'est exactement ça, lâcher prise. Et bien sûr, si on lâche prise, on devient "moins bon", on a plus de ratés. Mais en même temps, on peut gagner autre part, en ayant un peu de temps, de l'énergie.
Il faut faire un choix, soit on accepte pas qu'on soit médiocre et alors on va s'accrocher et la tête va tourner en boucle pour essayer de 'regagner' un peu, soit on renonce et il faut faire les choses autrement et affronter les remarques qui nous seront faites (ou non dites mais qui pèsent quand même). Et ne plus avoir honte dans ce genre de situations, en particulier.
(il y a un compromis à trouver, c'est vrai que d'être complètement démuni dans une situation c'est dur, mais on peut apprendre à trouver les éléments qui permettront de pas se trouver là. On a tendance à se focaliser sur éléments 'sociaux', comment parler, comment faire illusion, comment se tenir etc., alors qu'on devrait s'en tenir et penser d'abord aux éléments factuels qui vont permettre d'obtenir ce que l'on souhaite, dans ton exemple la classe de ton fils )
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Pupuce »

Ixy a écrit :Mais c'est exactement ça, lâcher prise. Et bien sûr, si on lâche prise, on devient "moins bon", on a plus de ratés. Mais en même temps, on peut gagner autre part, en ayant un peu de temps, de l'énergie.
Il faut faire un choix, soit on accepte pas qu'on soit médiocre et alors on va s'accrocher et la tête va tourner en boucle pour essayer de 'regagner' un peu, soit on renonce et il faut faire les choses autrement et affronter les remarques qui nous seront faites (ou non dites mais qui pèsent quand même). Et ne plus avoir honte dans ce genre de situations, en particulier.
Mais si je lâche prise, je vais être complètement à la ramasse, ça me parait inenvisageable...Quand tu dis qu'il faudrait réussir à ne plus avoir honte, ya vraiment du boulot chez moi. Elle est venue dans ma vie très tôt la honte.

Par exemple, je me souviens en moyenne section m'être trompée de maman dans la salle où nous attendions nos parents. Elle avait le même manteau, elle remuait les clés dans sa poche comme ma mère, j'ai couru vers elle en criant "maman!!!", elle s'était retournée et ce n'était pas elle-->effondrement total intérieur, j'ai fait semblant de continuer ma course.

Oui, la honte est un sentiment tellement cuisant qu'il m'est difficilement tolérable. J'ai mis des choses en place très tôt pour ne plus ressentir des sentiments négatifs comme la gêne et la honte.

Montrer mes failles(mes gouffres) en acceptant les railleries et autres sourires? Peut-être. En tout cas merci pour la piste :wink: .

Désolée, je suis un peu hors-sujet

Edit :
(il y a un compromis à trouver, c'est vrai que d'être complètement démuni dans une situation c'est dur, mais on peut apprendre à trouver les éléments qui permettront de pas se trouver là. On a tendance à se focaliser sur éléments 'sociaux', comment parler, comment faire illusion, comment se tenir etc., alors qu'on devrait s'en tenir et penser d'abord aux éléments factuels qui vont permettre d'obtenir ce que l'on souhaite, dans ton exemple la classe de ton fils )
Le problème, c'est que si je lâche prise, ça risque d'être complètement, je trouve difficile de lâcher prise partiellement. Le problème, c'est qu'en plus d'avoir des problèmes et devoir me surveiller en permanence sur comment je me tiens, je parle etc...je suis aussi souvent complètement dans la lune et l'atterrissage prend du temps(ex avec la classe et le nom de l'instit) et donc je suis obligée d'être constamment sur le qui-vive quand je rentre en relation sociale si je veux être opérationnelle, même factuellement.
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Ixy »

Ce que tu dis, c'est la même chose pour moi, complètement :) . Ce que j'écris, c'est quelque chose vers quoi il faut tendre, pas quelque chose qui est acquis.

Moi aussi, la honte est arrivé très tôt et à chaque fois je me dis 'plus jamais ça' et j'essaie d'aller plus loin encore pour trouver des solutions. Mais en fait la honte s'affronte elle aussi, de la même manière qu'on affronte le regard des autres (en fait les deux se rejoignent), on est pas obligé de se soumettre à ce sentiment (ça ne vaut pas dire qu'il faut faire n'importe quoi et rejeter de manière systématique).
Pupuce a écrit : Edit : Le problème, c'est que si je lâche prise, ça risque d'être complètement, je trouve difficile de lâcher prise partiellement. Le problème, c'est qu'en plus d'avoir des problèmes et devoir me surveiller en permanence sur comment je me tiens, je parle etc...je suis aussi souvent complètement dans la lune et l'atterrissage prend du temps(ex avec la classe et le nom de l'instit) et donc je suis obligée d'être constamment sur le qui-vive quand je rentre en relation sociale si je veux être opérationnelle, même factuellement.


J'ai le même problème également, mais là aussi je fais des progrès. Il faut être plus focalisé, supprimer des variables, être plus dans l'enchaînement des étapes que dans la recherche de justesse dans sa façon d'être (la façon dont je vois ça : Perception vs jugement).
EDIT : Judging or perceiving
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Pupuce »

Petite mise en pratique :) :

Je viens d'aller à la boulangerie en bas de chez moi. J'y suis allée en me disant que j'allai lâcher prise.
La première phrase, ça va. Par contre, pour répondre à une question qu'elle me pose, je m'emmêle les pinceaux et bafouille--> non, vraiment je ne peux pas :lol: mon sentiment de nullité est vraiment trop grand pour pouvoir supporter cette image de moi. C'est déstabilisant ces essais que je fais pour voir. Ca me prouve tout simplement ce que j'ai toujours su et toujours tu : j'ai un gros problème :lol: .

Mais ce que tu as soulevé Ixy est vraiment intéressant. Mais il faut pouvoir accepter d'être vraiment ridicule et j'ai du mal! Ou ne plus se sentir ridicule, mais alors là, il faut me donner le mode d'emploi(si tu en as un :wink: )
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Ixy »

:bravo: Bravo, ça demande du courage. Dis toi que tu as rien à y perdre :mrgreen: Dans tous les cas, même en travaillant sur soi, ça ne peut pas se faire immédiatement.
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Pupuce »

Dis toi que tu as rien à y perdre :mrgreen:
Euh...si! Ma dignité :lol:
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Ixy »

Je sais pas, je vois les choses différemment. J'aurai dit plutôt le mot ego que dignité. Parfois je pense il faut savoir laisser de côté son égo. Quand on est en détresse, quand on a pas les moyens pour parvenir à ses fins, etc. C'est quelque chose qui se retrouve, non ? :)

Alors que la dignité... tout le monde a le droit a une dignité, quelque soit ses faiblesses, sa condition physique, etc. c'est quelque chose de plus grand pour moi que l'image qu'on veut se donner. Si on agit pour soi, dans la fin de se faire valoir et de se respecter, pourquoi perdrait-on en dignité ?
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par G.O.B. »

Pupuce a écrit :Je viens d'aller à la boulangerie en bas de chez moi. J'y suis allée en me disant que j'allai lâcher prise.
La première phrase, ça va. Par contre, pour répondre à une question qu'elle me pose, je m'emmêle les pinceaux et bafouille--> non, vraiment je ne peux pas :lol:
Essaie d'y retourner demain avec un objet dans les mains (livre, stylo, clés, n'importe quoi), je suis curieux de voir ce que ça donne :wink:
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Pupuce »

Ixy a écrit :Je sais pas, je vois les choses différemment. J'aurai dit plutôt le mot ego que dignité. Parfois je pense il faut savoir laisser de côté son égo. Quand on est en détresse, quand on a pas les moyens pour parvenir à ses fins, etc. C'est quelque chose qui se retrouve, non ? :)
Ego, je ne sais pas. C'est surtout que je sais que de montrer de trop grandes failles peut permettre aux autres de s'y engouffrer et de faire mal. Ce serait plutôt un système de protection(d'ego peut-être :mryellow: ), au fond. Moins je laisse de prise, mieux je me porte, en quelque sorte. Comment faire pour mettre l'image que l'on se fait de soi de côté? Ca me parait très difficile! Et encore plus de la retrouver après, mais je n'ai peut-être pas tout compris.

Je me rends compte en me relisant qu'en fait, je dis vouloir laisser le moins prise possibles aux autres, mais en étant trop à l'affut de l'image que je veux donner, j'en serais prisonnière, c'est ça, non, ton raisonnement? En même temps, j'ai dans l'idée que si quelque chose existe(comme l'égo par exemple), c'est qu'il a une utilité. Vouloir s'en défaire pour accéder à je ne sais quoi de spirituel, bof. Par contre, essayer d'accepter tout simplement mon handicap, oui, accepter que les autres le voient aussi sans avoir peur de leurs réactions même si elles sont négatives, ce sera sans doute beaucoup plus facile à gérer ensuite.

@ G.O.B. : j'essaierai avec des clés. Je suis souvent en train de les triturer. Je verrai si ça change quelque chose avec ces expériences de lâcher-prise.
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Ixy »

Tu as raison et il ne s'agit pas de se faire du mal et de se rabaisser pour rien. Pour clarifier les choses, car tout ce que j'ai écrit porte un peu à confusion :
(schématiquement : )
Je partais de l'objectif qui est grosso modo, gagner en efficacité dans les interactions sociales (pour trouver un meilleur ratio réussite/énergie engagée).
Je pense que je fonctionne comme toi, c'est-à-dire en prenant du recul, en s'expliquant la situation, en essayant de rassembler toutes les informations nécessaires, etc. pour un construire un comportement qui soit adéquat... Ça permet d'avoir un bon comportement, mais c'est coûteux, ça demande de rejouer la situation à chaque fois. (Perception)
Une autre façon de s'y prendre est de prendre 'le plus court chemin', c'est-à-dire simplement de prendre l'information utile. Je veux ça, il me faut ça et ça. Et de rester sur cette ligne (désolé c'est pas très précis mais je préfère parler intuitif). C'est une façon de fonctionner plus centrée sur la décision et le résultat. Un tel comportement entraîne telles conséquences (Jugement). Mais ça dérange parce que pour nous perceptifs ( :mryellow: ), ça va sonner faux, il y a un truc qui va clocher. Mais comme c'est trop difficile de faire autrement, c'est là où il faut renoncer, donc éventuellement passer un peu au dessus de son 'ego'. Et le gain sera moins d'effort, plus de résultat.
(J'ai vu Bron récemment, et Saga Noren fonctionne comme ça, j'ai l'impression. ça peut être une référence)
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Pupuce »

@ Ixy : et concrètement, à la boulangerie, ça donne quoi? (intellectuellement, je comprends à peu près ton raisonnement, mais je n'arrive pas à voir les applications concrètes)

Parce que je ne comprends pas "moins d'effort plus de résultat", ça se traduit comment à la boulangerie? Si je bafouille et suis en détresse à la recherche de mes idées et de mes mots, que faire? Donc tu me dis de passer outre son égo à ce moment là, mais je ne vois même pas en quoi ça va m'aider à trouver ce qui me manque, à savoir les bonnes phrases pour obtenir ce que je veux, ça se complique surtout quand on me questionne, car il faut s'adapter à la question : la comprendre si possible comme il faut dans son contexte et y répondre avec le bon choix de mots :) .

Ah, je crois que je comprends : le fait de se ficher de comment on est perçu utilise moins d'énergie et permet de mieux se concentrer sur la demande, non?(désolée, je suis un peu longue à la détente, là :oops: )De trouver plus facilement ses mots car concentré sur une seule chose : le traitement de la question et la réponse adéquate? (j'ai bon? :mryellow: )

Edit : et puis je suis en train de penser, là, qu'en fait, quand je ne trouve pas les mots ou que je bafouille ou que je comprends de travers, (ou que j'oublie ce que je voulais demander ou dire)je panique--> ça n'arrange pas non plus les choses et je ne sais pas si le fait de passer par dessus son égo peut aider à moins paniquer?(c'est une vraie question)
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Re: Est-ce que cela a un nom?

Message par Ixy »

Pupuce a écrit : Ah, je crois que je comprends : le fait de se ficher de comment on est perçu utilise moins d'énergie et permet de mieux se concentrer sur la demande, non?(désolée, je suis un peu longue à la détente, là :oops: )De trouver plus facilement ses mots car concentré sur une seule chose : le traitement de la question et la réponse adéquate? (j'ai bon? :mryellow: )
Oui, c'est même exactement ça :D . en fait c'est moins une question d'égo que de simplement changer d'habitude de fonctionnement (qui peut être un peu difficile pour soi, car on peut perdre à certains endroits).

En gros à la boulangerie, sans trop réflechir, voilà ce qui se passe dans ma tête (j'invente, comme quoi tout n'est pas réglé à l'avance non plus) :
1) 'je dois aller à la boulangerie acheter XX'
2) 'je rentre je fais la file, je vérifie si ce que je veux est là (sinon je trouve un plan B, comme prendre un pain au hasard ou partir) j'attend' (je déteste attendre j'ai pas de technique là :? )
3) c'est mon tour
4) j'enclenche : 'bonjour',
5) 'je veux ça'
6) j'attend
Si le boulanger me demande quelque chose
6) a- si je comprend pas,
il parle pour parler -> je souris :D
ou alors 'Pardon ?' ça permet de me faire gagner du temps
6) b- si je dois répondre, je répond à peu près n'importe quoi (ce qui fait que parfois ça n'a aucun sens ou je me retrouve avec ce que je veux pas, mais tant pis :mrgreen: , par exemple une fois une dame m'a dit que j'avais pas donné assez d'argent et j'ai répondu 'oh vous pouvez garder la monnaie' :lol: :lol: :lol: )
7) je reprend la monnaie (étape délicate, le mieux étant de laisser sa main quelque part et attendre que l'argent vienne :lol: )
8 ) 'Merci, au revoir'

Comme ça tu peux te dire mais comment ça peut être plus simple ?! Mais en verité, ça l'est, parce que une fois fixé, c'est toujours la même chose à suivre et puis tu ne perds pas tes moyens comme ça. Mais faut vraiment se ralentir, éviter d'essayer de tout contrôler... Quand je parle d'égo, tu vois que c'est pas génial comme comportement parce que parfois 'inadapté', mais ça marche sans trop d'effort.

Bon, pas évident d'expliquer comme ça :?

EDIT : Si ça peut t'aider, penses à ta respiration. Là peut-être tu sentiras la différence :wink: Car concrètement, tu auras le choix de soit essayer de combler les manques en paniquant et en essayant de tout contrôler, soit rester dans ta 'démarche', à ton rythme, avec des erreurs inévitables mais assumées.
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