Je plussoie, c'est un peu ce que je pensais, mais tu l'as mieux formulé. A priori, tous ceux qui ont fait eux-même de leur proche chef, une démarche diagnostique, l'ont fait parce qu'ils se pensaient concernés.Mizton a écrit : Ceci dit je comprends le point de vue, et effectivement il peut être considéré comme mal venu, sans diagnostique (mais même avec comme le souligne Benoit), de vouloir parler "au nom des autistes/aspies"... Cela dit, en quoi cela peut-il empêcher de parler en son propre nom ? Je veux dire, généralement, avant d'aller faire un diag, j'imagine que la plupart d'entre vous "sent" que ça les concerne non ?
Et quand on sait que d'un psy à l'autre les propos tenus (et donc le verdict d'un diag) peuvent varier du tout au tout, bah je comprends que certains 1) remettent en cause le verdict négatif (quand on sent qu'il va être positif) et tentent de confirmer leur diag ailleurs, 2) ne cherchent plus à vouloir obtenir un diag ailleurs...
Il y a à mon humble avis bien plus de personnes autistes non diagnostiquées que de personnes non-autistes qui se revendiquent autistes...
Et comme disait Chawacee, apriori les gens ici qui ne sont pas diag comptent l'être et lancent des démarches pour. En fait je pense que si j'étais un autiste/aspie non diag, donc "présupposé", et que je tombais là sur ton post, je pourrais le vivre assez mal.. Comme un déni de ma légitimité tant que je n'ai pas le petit papier et l'aval d'un psy (compétent).... Or il me semble que c'est pré-diag qu'on peut ressentir le plus le besoin d'éclaircissement, de partage, de s'exprimer sur ce qu'on ressent et sur les difficultés qu'on rencontre. Si on est reçu sur un forum avec en gros le sentiment de n'avoir pas le droit de se sentir concerné, de réagir ou de défendre "les droits des personnes autistes/aspies" tant qu'on a pas eu le diag... ça donne pas vraiment envie quoi.
Mais en prenant ton post dans la perspective des abus, alors je partage ton avis. Je le nuance seulement légèrement. J'espère que je suis compréhensible lol.
c'est clair! S'il suffisait d'aller faire une prise de sang, comme pour savoir si on est séropositif ou enceinte, alors oui, ce serait très malhonnête de se dire autiste sans aller vérifier. Mais comme tu dis, c'est pas le cas.Benoit a écrit : Sinon pour répondre à la question, si il était possible d'obtenir dans un délai raisonnable un diagnostic où qu'on soit, effectivement ce serait malhonnête que des personnes auto-diagnostiquées se prétendent autistes. Il faudrait également faire le ménage dans certaines professions au préalable pour que la démarche diagnostique soit mieux vécue.
Tant que ce ne sera pas le cas, à partir du moment où les personnes en question - si elles existent - sont honnêtes avec leur status d'auto-diagnostic et ne prétendent pas avoir la science infuse pour connaître tous les autistes (cf le hs du dessus), je préfère autant ce genre de porte paroles à des autistes qui feraient de leur cas une généralisation (et des comme-ça je sais qu'il y en a).
ETA: je précise que oui, réseau sociaux ou ailleurs, c'est très fréquent de lire ou d'entendre des gens utiliser l'argument du "machin(e) n'est pas d'accord avec moi, c'est parce qu'il/elle n'est pas vraiment autiste." C'est le degré zéro du raisonnement, ras le bol de cet "argumentaire".
Je pense que tous les diagnostiqués de ce forum savent que l'autisme et en particulier le SA sont mal connus et que pas mal de thérapeutes ne sont pas formés à ça et peuvent écarter le diagnostic pour de mauvaises raisons, de type "vous n'êtes pas autiste, vous parlez et vous me regardez dans les yeux". Si un psy écartait votre diag (je parle pour tous les diagnostiqués ici) pour ce genre de motifs, accepteriez-vous ce refus?
Personnellement, je n'ai jamais fait de bilan, ni aucun test, hormis ceux en ligne. Je sais qu'ils ne remplacent en aucun cas un diag officiel fait par un médecin compétent. Mais voilà, aucun médecin compétant ne m'a fait passer de tests pour vérifier si ce n'était pas ça.
On m'a juste collé, un jour, une étiquette de maladie psychique avec laquelle je n'ai jamais été d'accord. Mais je ne suis pas psy, je n'ai aucun droit de contester la parole d'un psy, s'il me dit que j'ai telle maladie psychique, alors il a forcément raison, et j'ai forcément tort, et c'est moi qui me reconnait pas dedans, en gros, pour schématiser. Ce n'est apparemment pas possible pour eux, que je ne me sente pas concernée par ladite pathologie psychique parce que je ne serais réellement pas concernée. Pourquoi?
Et sincèrement, une des seules personnes à qui j'essaye de parler du fait que je pense être aspie, m'assure que non, alors même que cette personne n'est ni médecin, ni habilitée à poser un diag en aucune façon, et se contente simplement de me dire "je vous vois, et je vois bien que vous ne l'êtes pas".....vous accepteriez ceci ou vous le réfuteriez?
Perso, je veux qu'on me fasse passer les tests adéquats pour savoir pour sûr si c'est ça. Car, oui, sans ça je ne peux pas affirmer "je suis aspie", MAIS sans ça, eux non-plus ne peuvent pas affirmer pour sûr que je ne le suis pas et que je me plante. En tout cas, je vois mal comment.