annemarie a écrit :Le terme d'auto-censure n'excluait pas cet exemple, mais quand tu dis acceptation et conditionnement, tu sens encore la douleur, ou non?
Oui, mais je la perçois surtout comme une information (fiable et très utile).
Attention, on parle bien de sentir, la tolérance c'est autre chose. Je peux tolérer une douleur forte, qui ne me posera pas de problème, parce que bien comprise ou bien acceptée. (d'ailleurs, je me demande si l'"anesthésie" par l'hypnose ne se base pas là-dessus: une profonde acceptation de la douleur) Et être carrément incapable de supporter une douleur minime, mais pas acceptée (par exemple du fait d'autrui, soignant ou autre, et/ou dont je ne comprends pas l'utilité: geste que je refuse ou juge invasif).
D'où le fait que je parle largement d'acceptation quand il s'agit de souffrance par rapport à la douleur.
Le conditionnement, c'est différent. En gros: un genre d'"instinct de survie au quotidien". Celui qui rend capable de traverser un roncier parce qu'on entrevoit son chemin à travers. Le "mode sanglier".
Là, ça arrive que la douleur passe momentanément sous silence, ou qu'on la sente toujours mais qu'on dispose alors de moyens bien supérieurs pour passer outre.
Chez moi, c'est pas occasionnel du tout, plutôt un mode de fonctionnement. Et je serais pas loin de parier que c'est aussi ce fonctionnement que les autistes utilisent, lorsqu'on s'aperçoit qu'ils traînent une fracture passée inaperçue depuis 8 jours.
C'est en effet ce mécanisme que j'ai aussi. Enfin... je dis j'ai mal, mais je montre une absence de douleur.
Et donc malheureusement, ton message passe probablement pour inaperçu, anecdotique ou pas convaincant....
Il semble qu'on soit nombreux à avoir ce même problème à nous faire comprendre des NT.
Accessoirement, je pense que cette non-communication émotionnelle est aussi une des clés qui fait qu'on est une cible si appréciée par les NT pour le harcèlement: ils nous font mal, on se défend, c'est marrant, et comme on ne suscite pas d'émotions en eux, ils peuvent s'amuser indéfiniment à nos dépends sans connaître d'émotions de pitié, de honte, de culpabilité, sans "ressentir" notre souffrance. Un peu comme quand ils s'amusent à écraser des fourmis rouges.