Ça c'est une vraie question...
Pour ma part, je suis rentrée dans un cercle vicieux et frustrant d'obsession des autres, j'ai tellement passé mon temps à observer, imiter et me culpabiliser de ne pase être comme tout le monde, de ne pas ressentir les choses comme tout le monde, de ne pas réussir à entretenir mes relations avec les autres, que je me suis perdue.
Finalement j'oscille entre la solitude complète qui me convient parfaitement et l'angoisse de mon absence d'ami avec qui partager mes passions.
Pour le travail j'ai compris que j'étais trop "efficace" pour que mes collègues puissent se rapprocher de moi et je me sens tout le temps à l'écart même au milieu d'un groupe de personne, j'ai toujours la sensation que lorsque je prend la parole ce que je dis est stupide ou incompréhensible compte tenu de l'expression du visage des gens ou de leur silence. J'en suis venue à développer un rapport à l'autre que je n'arrive pas à contrôler ou à accepter : l'interêt. Je ne m'adresse aux gens que lorsque j'ai quelque chose à leur demander. Je sais que c'est mal, j'en ai honte, mais si je n'ai pas de but pour démarrer une discussion, je me sens comme une menteuse, comme une idiote qui perd son temps en comédie sociale.
Bref.... Je me dis que si ça continue dans ce sens, une fois les études terminé, je n'arriverais jamais à trouver du travail fixe, car je n'arriverai pas à créer des rapports sains avec mes collègues...
Sinon concernant l'aspect scientifique, je ne suis pas diagnostiqué, mais il me semble que beaucoup d'artistes ont des traits autistiques ou sont identifié comme asperger, il y a aussi des sportifs et des éleveurs d'animaux..... Les autistes sont des humains avec un système neurologique différent, mais pas besoin d'être autiste pour être très mathématique/scientifique, donc, je ne vois pas vraiment de lien autre que mythologique entre l'autisme et les maths. C'est peut-être parce qu'on a découvert et mis en avant les cas d'autiste génie des maths depuis des années que le lien est aussi fort dans l'esprit de certaines personnes...
Vivre avec les autres
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Re: Vivre avec les autres
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Re: Vivre avec les autres
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Modifié en dernier par Spica le dimanche 22 janvier 2017 à 8:36, modifié 27 fois.
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Re: Vivre avec les autres
C'est ça que je trouve dommage : partir du principe que celui qui n'arrive pas à fournir ce que les autres fournissent sans mal est fainéant et doit faire des efforts (et pour les aspies, le mot effort est faible comparé à ce que nous fournissons réellement).Alena.L a écrit : Perso, j'ai une grande famille (un mari et quatre enfants) et donc je suis toujours sollicitée. Cela m'a valu souvent de me retrouver épuisée, en chute de tension et de finir alitée quelques jours (ou plus!!) .
Récemment, j'ai découvert le syndrome d'asperger. Mon mari, avec lequel je travaille, a bien accepté et compris mon côté aspie, du coup je peux me permettre des "pauses" pour m'isoler quand j'en ai besoin.. Grâce à ça, maintenant j'arrive beaucoup mieux à gérer le "vivre avec les autres" et la fatigue.
Je pense donc qu'on peut vivre avec les autres sans finir totalement éreintée mais il doit falloir bien se connaître pour savoir où sont ses limites et s'aménager des pauses en conséquence.
Quelle est cette mentalité généralisée qui veut que tout le monde doit savoir faire la même chose ?
Je rêve d'un monde où chacun pourra être ce qu'il est, et trouver sa place sans être culpabilisé à outrance, sans qu'on le mène aux portes de la dépression parce qu'il est intolérable de ne pas être similaire aux autres.
Moi aussi on m'en a toujours demandé énormément par rapport à ce que j'étais capable de fournir. Les gens, à commencer par les profs, se sont toujours plaint de mon irrégularité. Et bien oui...
On m'a aussi accusée d'être instable parce que je ne savais pas fournir en continu du relationnel. Et dans ce relationnel, à part parler de ce que j'aime... J'ai toujours monologué en fait...
J'ai fait une longue thérapie, qui si elle m'a aidée au début, m'a fortement nuit par la suite.
J'ai souffert, j'ai fait ce qu'il fallait pour essayer de devenir au moins un peu normale.
Mais rien à faire, ça ne fonctionne pas.
Aujourd'hui, grâce à mon obsession de la découverte de la nature de mon atypie, j'ai pu voir grâce aux tests psychométriques (bilan neuropsy/orthophonique/et QI) et à mes recherches sur internet que mon fonctionnement cognitif est bien particulier.
Je me sens autorisée à me ménager maintenant. Je vois bien que je n'ai pas le choix de toute façon.
Et oserai-je dire que je me suis assez torturée pour correspondre à la société. Désormais, je suis prête à être en marge.
J'ai de la chance, c'est mon homme qui m'a donnée la piste de l'autisme. Donc, maintenant, il accepte enfin de moins m'envahir (c'est pas encore ça, mais bon, c'est quelqu'un de très tactile, de très collant, qui parle beaucoup pour ne rien dire ), et je me retrouve moins épuisée, moins en surcharge cognitive, même si ça arrive quand même de temps à autre. Et quand je m'isole, maintenant on me laisse tranquille (c'est récent).
Là, ce fut les vacances scolaires, j'ai eu mon fils à la maison et le père qui a pris 3 jours de congés. C'était épuisant.
Je ne saurais pas avoir plus d'enfants, je ne saurais pas en gérer un de plus sans mourir d'épuisement ^^.
Là où je voulais en venir c'est que tant qu'on n'a pas la certification d'être différent, nous sommes niés et sommés de fournir les mêmes résultats que les autres. C'est ça que je trouve dommage.
Parce que bien souvent pour avoir cette certification (est ce le bon mot ?), il faut combien d'années d'errance ?
Moi j'ai presque 30 ans, et presque autant d'années d'errance à être triste de n'avoir jamais pu trouver ma place, parce que je suis trop différente.
Même au sein de ma famille d'origine je n'ai pas trouvé de place. La tolérance de mes parents a eu tendance à s'abîmer avec le temps.
Diagnostiquée Aspie, hpi et tda au cra fin 2013 à 29 ans.
1 enfant de 9 ans - Diag aspie au CRA en 2015
1 enfant de 9 ans - Diag aspie au CRA en 2015