Page de mon site sur le Packing
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recherche PHRC
Dans la lettre du Pr Delion, je note :
J'ai entendu dire que cette recherche "officielle" ne concernait que des indications très limitées, des enfants en état de catatonie (ou quasiment). Si c'est bien le cas, comment cela se fait-il qu'il y ait une telle promotion d'une méthode qui ne concernerait que quelques enfants par région ?
Je serais très intéressé si quelqu'un pouvait trouver la description du PHRC sur le packing et l'avis du comité de protection des personnes.Nous voyons désormais un grand nombre de professionnels participant à des équipes d’établissements du médicosocial venir nous demander d’apprendre la technique pour en faire bénéficier les enfants et les adolescents qu’ils accueillent. Quand c’est possible, la prise en charge par packing commence en milieu hospitalier et se poursuit dans l’établissement médicosocial avec des réunions de supervision communes aux équipes thérapeutiques et médicosociales dans le cadre d’une pratique de psychiatrie de secteur. La pratique de cette technique permet de ne pas utiliser les médicaments psychotropes de façon excessive et facilite la restauration des échanges entre l’enfant et ceux qui le prennent en charge, et donc avec ses parents et sa fratrie.
(...)
Enfin, cette technique fait l’objet de l’expérience de très nombreuses équipes, et depuis plus de dix ans, des demandes ont été faites pour obtenir la possibilité d’en évaluer les effets thérapeutiques en référence aux critères habituellement reconnus en médecine et en psychiatrie sous la forme de dossiers de Programme Hospitalier de Recherche Clinique. Après plusieurs demandes déposées auprès des commissions ad hoc, un Programme Hospitalier de Recherche Clinique National a été obtenu en 2007, suivi d’un avis favorable du Comité de Protection des Personnes du CHRU de Lille ( à l’unanimité et à bulletin secret) fin 2008. Nous venons donc de rassembler tous les éléments qui nous permettent de lancer cette recherche pour démontrer les effets de cette méthode et en évaluer l’efficacité. Je rappelle qu’une telle évaluation ne peut être entreprise que si la technique est réalisée en fonction de critères éthiques admis par la communauté scientifique médicale. Ce qui est le cas pour notre recherche.
J'ai entendu dire que cette recherche "officielle" ne concernait que des indications très limitées, des enfants en état de catatonie (ou quasiment). Si c'est bien le cas, comment cela se fait-il qu'il y ait une telle promotion d'une méthode qui ne concernerait que quelques enfants par région ?
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Une discussion sur la lettre de Delion sur le site de Michel Balat, psychanalyste
http://www.balat.fr/spip.php?article601
sur le site Oedipe
http://www.oedipe.org/forum/read.php?6,19575,page=1
Un commentaire du modérateur :
http://www.desordre.net/blog/blog.php3? ... 05-10#2038[/quote]
http://www.balat.fr/spip.php?article601
sur le site Oedipe
http://www.oedipe.org/forum/read.php?6,19575,page=1
Un commentaire du modérateur :
Le point de vue du parent qui tient le blog du désordreNous avons fait préciser au Pr Delion le cadre d’application du packing aux enfants autistes. Il s’agit d’enfants ayant fait plusieurs tentatives d’automutilations (énucléation, projection contre les murs etc.) ou d’enfants ayant agressé les autres enfants dans les services ou ils sont soignés ce qui rend impossible la poursuite de la prise en charge. Une évaluation des résultats est en cours ; (programme Hospitalier de recherche clinique). Le packing permet selon le Pr Delion d’aborder certains enfants impossible à soigner et de permet une approche thérapeutique.
http://www.desordre.net/blog/blog.php3? ... 05-10#2038[/quote]
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Autisme, halte à la désinformation !
Point de vue (à consommer avec modération
- Jean)
Autisme, halte à la désinformation ! Par Caroline Eliacheff
Il y a des limites que nul ne devrait se permettre de franchir, pas plus certaines associations de parents d'enfants autistes que les autres. Pourtant, dans le but louable de "défendre" les autistes, l'Association Léa pour Sami, par l'intermédiaire de son président M'Hammed Sajidi, franchit de façon répétitive ces limites en prenant pour cible les pédopsychiatres en général et les psychanalystes en particulier.
Fait-on avancer la cause de ces enfants par la désinformation, la calomnie, les attaques ad hominem, les déclarations haineuses ? Jusqu'à présent, aucun professionnel n'a réagi publiquement, par respect pour la souffrance de parents touchés par la maladie de leur enfant et peinant à trouver des réponses adéquates, tant nous sommes en retard en matière de places d'accueil et de pédagogie adaptée pour les enfants autistes.
Notre silence finit par nous rendre complices consentants. Contrairement aux idées véhiculées par cette association, qui ne jure que par les méthodes éducatives dont elle prétend que les pédopsychiatres se désintéressent, l'ensemble des professionnels concernés par la psychose et l'autisme ont intégré l'apport des neurosciences, des techniques éducatives et de la psychothérapie.
Ils réorganisent leurs dispositifs avec les moyens dont ils disposent pour en faire bénéficier les enfants, avec le soutien actif des parents, dont l'adhésion est non seulement souhaitée mais indispensable.
Nul parent, même s'il encense une méthode qui a fait ses preuves pour son enfant, n'est en droit de chercher à l'imposer à tous les enfants à l'exclusion de toute autre. Nul spécialiste ne se prétend détenteur d'un savoir, ou d'une pratique, qui s'appliquerait à tous les enfants autistes en excluant toute autre approche : l'autisme, par la variété de sa clinique et probablement de ses causes, n'autorise pas la simplification, si rassurante soit-elle.
ENFANTS "COBAYES"
C'est pourquoi la pétition et la manifestation du 2 avril à l'initiative de l'Association Léa pour Sami devant le ministère de la santé pour "demander un moratoire contre le packing" est particulièrement choquante : les médecins sont accusés de prendre les enfants pour des "cobayes" à qui on appliquerait "des méthodes scandaleuses"... Au fait, de quoi s'agit-il ? D'une technique d'enveloppement qui a des indications précises, mais limitées, puisqu'elle concerne des jeunes se mutilant gravement ou tellement violents qu'ils mettent en péril la vie familiale, la poursuite de leurs soins et de leur intégration scolaire. Cette technique obéit à des règles éthiques précises.
Elle ne constitue qu'un élément, à un moment donné, de l'ensemble de la prise en charge de ces patients. Alors qu'elle est pratiquée depuis plus de dix ans dans le monde entier, le professeur Delion a présenté un projet d'évaluation de ses effets thérapeutiques (dossier Programme hospitalier de recherche clinique), avec avis favorable du Comité de protection des personnes du CHRU de Lille, où il exerce. C'est pour empêcher cette évaluation - réclamée par des praticiens du monde entier - que cette association mobilise d'autres parents avec des arguments injustifiables.
Il ne faut pas nous leurrer sur le sens des attaques envers le professeur Delion. Parmi les professionnels, il n'a pas à être défendu : sa compétence, son humanité, sa rigueur et son inventivité sont unanimement reconnues. Mais, à travers lui, c'est tout simplement la possibilité de délivrer des soins aux autistes quand ils en ont besoin, à leur fratrie et à leurs parents, qui est visée.
L'autisme serait-elle la seule maladie à ne pas englober le psychisme, au prétexte qu'elle serait d'origine génétique ou neurobiologique ? C'est aussi la mort souhaitée d'une collaboration - ô combien précieuse -, entre neuroscientifiques et pédopsychiatres, dans l'élaboration d'hypothèses cognitives et psychopathologiques qui nourrissent la recherche, et à terme le traitement des autistes. C'est pourquoi il est grand temps de réagir, et de ne plus laisser passer ces entreprises de désinformation aussi bruyantes que nocives.
Caroline Eliacheff est pédospychiatre et psychanalyste.
Article paru dans l'édition du Monde 28.05.09
Les réactions des abonnés du Monde :
Oedipe 27.05.09 | 14h32
Heureux d'apprendre que les psychanalystes ne restent plus dans leur propre autisme à l'égard des autres approches thérapeutiques de ce syndrome!Combien d'obscurantisme,de retard empêchant que ces enfants acquièrent une possible autonomie,de mères culpabilisées et enfermées dans leur désespoir par l'attitude quasiment sectaire et ignorante des psychanalystes.Oui,que de temps perdu par la main mise de cette corporation,contrairement à tout ce qui se fait avec succès dans les autres pays.
Hermione - 27.05.09 | 19h46
Certes. Mais on peut en vouloir aux psy d'avoir répété pendant des années que l'autisme était la maladie du manque d'amour... J'ai vu ma mère en souffrir terriblement. C'était aussi de la désinformation et de la calomnie. Les psy ont une lourde responsabilité.
lucien c. - 27.05.09 | 21h17
Alors Hermione, ce serait donc le règlement de comptes du passé, que précisément vous évoquez ? Une telle attitude ne serait guère positive, elle serait même contre-productive. Ce sont quand même les professionnels, dont la démarche se veut scientifique, qui sont en situation de reccherche des causes .. et des remèdes.
Martine D. - 27.05.09 | 21h25
Il est temps que la France rejoigne les autres pays développés en ce qui concerne le dépistage et l'accompagnement des autistes en tous genres. Le retard pris est une honte pour les professions concernées et la souffrance des familles est encore trop mal soutenue. Ma petite-fille est diagnostiquée"dysfonctionnement psychotique non autiste",alors que cette dénomination vaut autisme me à l'international! Que vaut saprise en charge? La vertu outragée n'a aucune place dans le débat!
ALAIN J. - 27.05.09 | 21h53
Cet article était nécessaire.Merci au Monde de l'avoir publié.La douleur d'une famille peut expliquer une agressivité contre la médecine et même contre un médecin,mais pas l'agressivité d' une association de malades.Ces associations dans d'autres pathologies jouent un rôle important en collaborant avec les médecins et les chercheurs.Les parents d'autistes devraient évoluer dans ce sens.
Bla bla bla - 27.05.09 | 22h06
Suite au rapport de l'INSERM qui concluait à l'inefficacité de leurs méthodes, les rois de la parole font tout pour conserver leur monopole, notamment en bloquant systématiquement en commission les projets pour la mise en place de méthodes comportementales et en essayant de récupérer les budgets pour eux. Les "malheureux" parents, qui ont tout compris, se sont scandaleusement regroupés en associations pour se défendre. Quelle saloperie, ce monde associatif, hein ?
Jean-François A. - 28.05.09 | 00h26
Il semble que les comportementalistes, sous l'influence d'associations US, se soient organisés en lobbies, utilisant des méthodes insupportables pour instaurer leur monopole.
DANIELE L. - 28.05.09 | 09h04
Si les relations sont devenues désastreuses entre beaucoup de familles concernées par l'autisme et les professionnels de santé, la responsabilité en incombe hélas à ces derniers : absence de diagnostic ou pire diagnostic faux, non respect des recommandations diagnostiques, non respect de la loi de 2002 qui donne des droits aux usagers des service de santé, culpabilisation des mères qui continue officiellement, incompétence quasi totale en matière d'accompagnement éducatif. 40 ans de retard....
Cassandre - 28.05.09 | 10h38
Dans le quotidien d'un parent d'enfant autiste, il n'est guère aisé de se rendre compte que les tenants de la psychanalyse ont "évolué" et intégré les données des neurosciences. C'est plutôt le contraire qu'on constate. UN Centre Médico Pédagogique a ainsi récemment refusé de prendre ma fille en charge pour un accompagnement psychologique, au motif que sa scolarité était supervisée par une psychologue cognitiviste. "Ce n'est pas comme çà que nous travaillons" m'a-t-on répondu...
Denis L. - 28.05.09 | 13h49
Le retard pris par la France dans la prise en charge de l'autisme est la conséquence directe et quasi exclusive, du monopole ("intellectuel", médiatique et institutionnel) des psychanalystes, combiné à leur erreur fondamentale. On aurait aimé des intéressés aveu d'erreur & demande de pardon. C'est hélas impossible pour une arnaque (la psychanalyse n'a jamais guéri UNE personne, et c'est pour cela que les héritiers de Freud bloquent l'accès aux archives):un aveu d'erreur et tout s'effondrerait.
Bazile - 28.05.09 | 17h24
L'agressivité vient surtout du lobby des psychanalystes qui refusent de reconnaître leurs erreurs et leur incompétence en matière d'autisme et qui continuent de vouloir garder leur monopole lucratif dans un domaine où ils n'ont jamais pu avoir le moindre résultat pour aider les personnes atteintes,tout en démolissant psychiquement les parents,en particulier les mères.Alors que d'autres approches montrent que ces enfants peuvent progresser et acquérir une autonomie qui soulage leur souffrance.

Autisme, halte à la désinformation ! Par Caroline Eliacheff
Il y a des limites que nul ne devrait se permettre de franchir, pas plus certaines associations de parents d'enfants autistes que les autres. Pourtant, dans le but louable de "défendre" les autistes, l'Association Léa pour Sami, par l'intermédiaire de son président M'Hammed Sajidi, franchit de façon répétitive ces limites en prenant pour cible les pédopsychiatres en général et les psychanalystes en particulier.
Fait-on avancer la cause de ces enfants par la désinformation, la calomnie, les attaques ad hominem, les déclarations haineuses ? Jusqu'à présent, aucun professionnel n'a réagi publiquement, par respect pour la souffrance de parents touchés par la maladie de leur enfant et peinant à trouver des réponses adéquates, tant nous sommes en retard en matière de places d'accueil et de pédagogie adaptée pour les enfants autistes.
Notre silence finit par nous rendre complices consentants. Contrairement aux idées véhiculées par cette association, qui ne jure que par les méthodes éducatives dont elle prétend que les pédopsychiatres se désintéressent, l'ensemble des professionnels concernés par la psychose et l'autisme ont intégré l'apport des neurosciences, des techniques éducatives et de la psychothérapie.
Ils réorganisent leurs dispositifs avec les moyens dont ils disposent pour en faire bénéficier les enfants, avec le soutien actif des parents, dont l'adhésion est non seulement souhaitée mais indispensable.
Nul parent, même s'il encense une méthode qui a fait ses preuves pour son enfant, n'est en droit de chercher à l'imposer à tous les enfants à l'exclusion de toute autre. Nul spécialiste ne se prétend détenteur d'un savoir, ou d'une pratique, qui s'appliquerait à tous les enfants autistes en excluant toute autre approche : l'autisme, par la variété de sa clinique et probablement de ses causes, n'autorise pas la simplification, si rassurante soit-elle.
ENFANTS "COBAYES"
C'est pourquoi la pétition et la manifestation du 2 avril à l'initiative de l'Association Léa pour Sami devant le ministère de la santé pour "demander un moratoire contre le packing" est particulièrement choquante : les médecins sont accusés de prendre les enfants pour des "cobayes" à qui on appliquerait "des méthodes scandaleuses"... Au fait, de quoi s'agit-il ? D'une technique d'enveloppement qui a des indications précises, mais limitées, puisqu'elle concerne des jeunes se mutilant gravement ou tellement violents qu'ils mettent en péril la vie familiale, la poursuite de leurs soins et de leur intégration scolaire. Cette technique obéit à des règles éthiques précises.
Elle ne constitue qu'un élément, à un moment donné, de l'ensemble de la prise en charge de ces patients. Alors qu'elle est pratiquée depuis plus de dix ans dans le monde entier, le professeur Delion a présenté un projet d'évaluation de ses effets thérapeutiques (dossier Programme hospitalier de recherche clinique), avec avis favorable du Comité de protection des personnes du CHRU de Lille, où il exerce. C'est pour empêcher cette évaluation - réclamée par des praticiens du monde entier - que cette association mobilise d'autres parents avec des arguments injustifiables.
Il ne faut pas nous leurrer sur le sens des attaques envers le professeur Delion. Parmi les professionnels, il n'a pas à être défendu : sa compétence, son humanité, sa rigueur et son inventivité sont unanimement reconnues. Mais, à travers lui, c'est tout simplement la possibilité de délivrer des soins aux autistes quand ils en ont besoin, à leur fratrie et à leurs parents, qui est visée.
L'autisme serait-elle la seule maladie à ne pas englober le psychisme, au prétexte qu'elle serait d'origine génétique ou neurobiologique ? C'est aussi la mort souhaitée d'une collaboration - ô combien précieuse -, entre neuroscientifiques et pédopsychiatres, dans l'élaboration d'hypothèses cognitives et psychopathologiques qui nourrissent la recherche, et à terme le traitement des autistes. C'est pourquoi il est grand temps de réagir, et de ne plus laisser passer ces entreprises de désinformation aussi bruyantes que nocives.
Caroline Eliacheff est pédospychiatre et psychanalyste.
Article paru dans l'édition du Monde 28.05.09
Les réactions des abonnés du Monde :
Oedipe 27.05.09 | 14h32
Heureux d'apprendre que les psychanalystes ne restent plus dans leur propre autisme à l'égard des autres approches thérapeutiques de ce syndrome!Combien d'obscurantisme,de retard empêchant que ces enfants acquièrent une possible autonomie,de mères culpabilisées et enfermées dans leur désespoir par l'attitude quasiment sectaire et ignorante des psychanalystes.Oui,que de temps perdu par la main mise de cette corporation,contrairement à tout ce qui se fait avec succès dans les autres pays.
Hermione - 27.05.09 | 19h46
Certes. Mais on peut en vouloir aux psy d'avoir répété pendant des années que l'autisme était la maladie du manque d'amour... J'ai vu ma mère en souffrir terriblement. C'était aussi de la désinformation et de la calomnie. Les psy ont une lourde responsabilité.
lucien c. - 27.05.09 | 21h17
Alors Hermione, ce serait donc le règlement de comptes du passé, que précisément vous évoquez ? Une telle attitude ne serait guère positive, elle serait même contre-productive. Ce sont quand même les professionnels, dont la démarche se veut scientifique, qui sont en situation de reccherche des causes .. et des remèdes.
Martine D. - 27.05.09 | 21h25
Il est temps que la France rejoigne les autres pays développés en ce qui concerne le dépistage et l'accompagnement des autistes en tous genres. Le retard pris est une honte pour les professions concernées et la souffrance des familles est encore trop mal soutenue. Ma petite-fille est diagnostiquée"dysfonctionnement psychotique non autiste",alors que cette dénomination vaut autisme me à l'international! Que vaut saprise en charge? La vertu outragée n'a aucune place dans le débat!
ALAIN J. - 27.05.09 | 21h53
Cet article était nécessaire.Merci au Monde de l'avoir publié.La douleur d'une famille peut expliquer une agressivité contre la médecine et même contre un médecin,mais pas l'agressivité d' une association de malades.Ces associations dans d'autres pathologies jouent un rôle important en collaborant avec les médecins et les chercheurs.Les parents d'autistes devraient évoluer dans ce sens.
Bla bla bla - 27.05.09 | 22h06
Suite au rapport de l'INSERM qui concluait à l'inefficacité de leurs méthodes, les rois de la parole font tout pour conserver leur monopole, notamment en bloquant systématiquement en commission les projets pour la mise en place de méthodes comportementales et en essayant de récupérer les budgets pour eux. Les "malheureux" parents, qui ont tout compris, se sont scandaleusement regroupés en associations pour se défendre. Quelle saloperie, ce monde associatif, hein ?
Jean-François A. - 28.05.09 | 00h26
Il semble que les comportementalistes, sous l'influence d'associations US, se soient organisés en lobbies, utilisant des méthodes insupportables pour instaurer leur monopole.
DANIELE L. - 28.05.09 | 09h04
Si les relations sont devenues désastreuses entre beaucoup de familles concernées par l'autisme et les professionnels de santé, la responsabilité en incombe hélas à ces derniers : absence de diagnostic ou pire diagnostic faux, non respect des recommandations diagnostiques, non respect de la loi de 2002 qui donne des droits aux usagers des service de santé, culpabilisation des mères qui continue officiellement, incompétence quasi totale en matière d'accompagnement éducatif. 40 ans de retard....
Cassandre - 28.05.09 | 10h38
Dans le quotidien d'un parent d'enfant autiste, il n'est guère aisé de se rendre compte que les tenants de la psychanalyse ont "évolué" et intégré les données des neurosciences. C'est plutôt le contraire qu'on constate. UN Centre Médico Pédagogique a ainsi récemment refusé de prendre ma fille en charge pour un accompagnement psychologique, au motif que sa scolarité était supervisée par une psychologue cognitiviste. "Ce n'est pas comme çà que nous travaillons" m'a-t-on répondu...
Denis L. - 28.05.09 | 13h49
Le retard pris par la France dans la prise en charge de l'autisme est la conséquence directe et quasi exclusive, du monopole ("intellectuel", médiatique et institutionnel) des psychanalystes, combiné à leur erreur fondamentale. On aurait aimé des intéressés aveu d'erreur & demande de pardon. C'est hélas impossible pour une arnaque (la psychanalyse n'a jamais guéri UNE personne, et c'est pour cela que les héritiers de Freud bloquent l'accès aux archives):un aveu d'erreur et tout s'effondrerait.
Bazile - 28.05.09 | 17h24
L'agressivité vient surtout du lobby des psychanalystes qui refusent de reconnaître leurs erreurs et leur incompétence en matière d'autisme et qui continuent de vouloir garder leur monopole lucratif dans un domaine où ils n'ont jamais pu avoir le moindre résultat pour aider les personnes atteintes,tout en démolissant psychiquement les parents,en particulier les mères.Alors que d'autres approches montrent que ces enfants peuvent progresser et acquérir une autonomie qui soulage leur souffrance.
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Extrait du discours de la secrétaire d'état aujourd'hui
- Il est enfin indispensable de définir des critères de bonnes pratiques, pour lutter contre les dérives et pratiques dangereuses : à cette fin, l'ANESMS va publier des critères d'ici la fin de l'été.
C'est dans le cadre de cette réflexion sur les pratiques que s'inscrit la réflexion du Gouvernement concernant l'encadrement de la méthode dite du « packing », dénoncée par plusieurs associations.
Cette technique est employée, par certains médecins, comme traitement de dernier recours pour des enfants ou adultes autistes présentant des troubles sévères du comportement, pour réduire le recours aux psychotropes. Elle n'a pas fait à ce jour l'objet d'une validation scientifique et c'est pour l'évaluer scientifiquement qu'une étude dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) est actuellement en cours.
Je veux être claire : qui dit protocole de recherche dit respect d'un certain nombre de règles : information précise des parents ou des représentants légaux et accord exprès de ceux-ci. Et le recours à cette technique devrait rester strictement limité à ce protocole, tant que l'évaluation de ses bénéfices et de ses risques n'aura pas été réalisée.
Ainsi, tout recours en dehors de ce cadre, notamment en cas d'absence d'accord formel des parents, peut légitimement donner lieu à un signalement, en vue d'une enquête DDASS, et même à un signalement judiciaire, en cas de soupçon de maltraitance.
Ma collègue Roselyne Bachelot va d'ailleurs saisir la commission « sécurité des patients » du Haut conseil de santé publique afin d'évaluer l'existence réelle ou supposée de maltraitance liée au packing, en prenant en compte la notion bénéfice/risque pour les enfants concernés.
Des instructions vont également être données aux DDASS en vue d'une vigilance particulière à ce type de pratiques en établissements médico-sociaux où cette méthode n'a pas à être employée.
En effet, si le Gouvernement a souhaité ouvrir le champ des prises en charge de l'autisme, il ne saurait être question de laisser se développer des pratiques contraires à l'intérêt et au bien-être des personnes concernées.
- Il est enfin indispensable de définir des critères de bonnes pratiques, pour lutter contre les dérives et pratiques dangereuses : à cette fin, l'ANESMS va publier des critères d'ici la fin de l'été.
C'est dans le cadre de cette réflexion sur les pratiques que s'inscrit la réflexion du Gouvernement concernant l'encadrement de la méthode dite du « packing », dénoncée par plusieurs associations.
Cette technique est employée, par certains médecins, comme traitement de dernier recours pour des enfants ou adultes autistes présentant des troubles sévères du comportement, pour réduire le recours aux psychotropes. Elle n'a pas fait à ce jour l'objet d'une validation scientifique et c'est pour l'évaluer scientifiquement qu'une étude dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) est actuellement en cours.
Je veux être claire : qui dit protocole de recherche dit respect d'un certain nombre de règles : information précise des parents ou des représentants légaux et accord exprès de ceux-ci. Et le recours à cette technique devrait rester strictement limité à ce protocole, tant que l'évaluation de ses bénéfices et de ses risques n'aura pas été réalisée.
Ainsi, tout recours en dehors de ce cadre, notamment en cas d'absence d'accord formel des parents, peut légitimement donner lieu à un signalement, en vue d'une enquête DDASS, et même à un signalement judiciaire, en cas de soupçon de maltraitance.
Ma collègue Roselyne Bachelot va d'ailleurs saisir la commission « sécurité des patients » du Haut conseil de santé publique afin d'évaluer l'existence réelle ou supposée de maltraitance liée au packing, en prenant en compte la notion bénéfice/risque pour les enfants concernés.
Des instructions vont également être données aux DDASS en vue d'une vigilance particulière à ce type de pratiques en établissements médico-sociaux où cette méthode n'a pas à être employée.
En effet, si le Gouvernement a souhaité ouvrir le champ des prises en charge de l'autisme, il ne saurait être question de laisser se développer des pratiques contraires à l'intérêt et au bien-être des personnes concernées.
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LE PACK : UNE TORTURE ? NOTRE REPONSE : UN ENORME ECLAT DE RIRE
Oui ! Au risque de choquer les parents et les thérapeutes concernés par les ‘packs’ permettez moide partir d’un éclat de rire « gargantuesque ».
Docteur Guy Baillon Psychiatre des Hôpitaux ‘guy-baillon@orange.fr’
Défense du professeur Pierre Delion. Paris le 1er mai 2009
Réponse de Léa Pour Samy
Oui ! Au risque de choquer les parents et les thérapeutes concernés par les ‘packs’ permettez moide partir d’un éclat de rire « gargantuesque ».
Docteur Guy Baillon Psychiatre des Hôpitaux ‘guy-baillon@orange.fr’
Défense du professeur Pierre Delion. Paris le 1er mai 2009
Ne nous cachons pas la réalité : ce qui est difficile à supporter pour les parents, nous les entendons très bien car c’est humain, c’est qu’il leur est incompréhensible de voir que des soignants sont en train d’entourer leur enfant et arrivent à obtenir un début de dialogue, alors qu’eux-mêmes avec tout leur amour, toutes leurs souffrances, restent extérieurs à la souffrance de leur enfant qui ne leur parle pas, celui-ci ne les regarde même pas, voire manifeste son hostilité. Ils se sentent sans armes et inutiles ; alors si des soignants avec des actes aussi simples établissent un lien : ‘il y a de l’anormal là-dessous, il y a une violence cachée’, pensent ces parents. Si nous nous mettons un instant à la place des parents nous comprenons que ce constat est en lui-même pour eux une torture.

Et ben non !Simultanément, nous savons que dans le cadre des troubles les plus graves, la souffrance des familles est extrême, en particulier pour les autismes parce que certains parents se sont sentis culpabilisés par des soignants (cela a été l’erreur de certains soignants à une époque). C’est une erreur grave de penser que l’autisme est du à de mauvaises relations familiales antérieures à 3 ans ; les origines en sont en réalité complexes et non encore claires ; par contre ce qui est sûr pour les traitements c’est que tous les abords sont utiles et complémentaires : éducatifs, médicamenteux, psychiques. Mais ils ne peuvent trouver leur cohérence que s’ils sont accompagnés et entourés d’un travail psychothérapique au long cours.
Réponse de Léa Pour Samy
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Il a de la chance que je suis encore affaiblie avec la grippe!!!
Comment ose t il????? Dis moi Jean, il est Gourou d'une secte? Ou tout simplement bon a interner?ce qui est difficile à supporter pour les parents, nous les entendons très bien car c’est humain, c’est qu’il leur est incompréhensible de voir que des soignants sont en train d’entourer leur enfant et arrivent à obtenir un début de dialogue, alors qu’eux-mêmes avec tout leur amour, toutes leurs souffrances, restent extérieurs à la souffrance de leur enfant qui ne leur parle pas, celui-ci ne les regarde même pas, voire manifeste son hostilité
Ok on leve la main ceux ou celles qui sont exterieurs a la souffrance de leur enfant...... Ah y a personne?
Mais Bon Sang, on est pas "exterieur"!!! On vit tous les jours avec, on les comprends mieux que qui conque!! "l'hostilité" (ca je n'aime pas, je n'ai jamais ressentie une hostilité, mon fils n'est pas mon ennemi!!!!!) "qui ne leur parle pas" les mots ne sont pas necessaire!!!
"ne les regarde meme pas" et alors!!! on a pas besoin d'un regard pour comprendre un besoin!!
Ah bon? Nous voila revenus au bons Psys en tout genre, qui comme toujours n'ont rien compris!!!Mais ils ne peuvent trouver leur cohérence que s’ils sont accompagnés et entourés d’un travail psychothérapique au long cours.
Je bouillonne, et ce n'est pas ma grippe!!!
Suzanne, la vieille qui blatere, maman de Loic 29 ans
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Re: recherche PHRC
Trouvé grâce à unpost du forum de Satedi sur le packing :Jean a écrit :Je serais très intéressé si quelqu'un pouvait trouver la description du PHRC sur le packing et l'avis du comité de protection des personnes.
J'ai entendu dire que cette recherche "officielle" ne concernait que des indications très limitées, des enfants en état de catatonie (ou quasiment). Si c'est bien le cas, comment cela se fait-il qu'il y ait une telle promotion d'une méthode qui ne concernerait que quelques enfants par région ?
http://www.handirect.fr/fr/rubriques/ac ... ,1899.html
et le commentaire de Léa pour Samy(sous prétexte de critiquer le packing et de promouvoir les pratiques éducatives, on se met à parler de "camisole chimique" pour le riséperidone, c'est pousser le bouchon trop loin)[/quote]
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Société Française de Psychothérapie Psychanalytique de Groupe - 26 maiCette manifestation, aussi minoritaire fût-elle, relève d’une croyance — que nous connaissons bien en psychopathologie — dans une surdétermination génétique écrasant toute autre causalité et participe d’une ignorance active des avancées scientifiques qui montrent combien, dans le mouvement de chaque être humain pour grandir et devenir sujet, psyché, socius, et actualisations génétiques sont en étroite interdépendance.
Que cette forme de créationnisme et d’immobilisme s’exprime, même un peu bruyamment, n’a au fond rien d’extraordinaire.
http://www.oedipe.org/forum/read.php?6,19575,page=6
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LE PACKING
Je ne sais pas si c'est ça que tu cherche Jean http://www.balat.fr/spip.php?article610
J'ai mis un article dans le blog de Gary pour signer la pétition contre le PACKING je suis CONTRE mais cela n'engage que moi!
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Commentaires de l'AFG 
Cette pratique médicale - non éducative - ne peut donc aujourd’hui prendre place que dans le cadre des textes régissant la recherche biomédicale (étant précisé que l’on entend par recherche biomédicale sur les personnes tout essai ou expérimentation organisé et pratiqué sur l’être humain en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales. Les textes légaux ne se limitent pas aux essais médicamenteux. Ainsi, toutes les recherches, qu’elles soient cliniques, biologiques ou chirurgicales entrent dans le champ d’application de la loi.)
Dans ce cadre strictement réglementé, pour que des séances de « packing » puissent prendre place, les médecins devront respecter l’ensemble des exigences légales - sous peine de voir leur responsabilité engagée, en particulier et notamment :
• L’exigence préalable du consentement de la personne ou de son représentant
• La possibilité de retirer son consentement à tout moment
A ce jour, les associations, les enfants victimes de telles pratiques et leurs parents, n’ont semble-t-il pas été informés de leurs droits par le corps médical à qui cette première obligation d’information revient, avant toute pratique médicale.
Parmi les textes applicables, une attention toute particulière doit aussi être portée à la charte de la personne hospitalisée, modifiée par la circulaire du 2 mars 2006 (notant que l’hospitalisation couvre l’hospitalisation en établissement, à domicile et dans le cadre des consultations externes.)
• Dispositions législatives applicables aux recherches biomédicales -Voir en particulier ce qui figure en rouge.
• Circulaire du 2 mars 2006
• Grands principes de la charte de la personne hospitalisée
• Charte de la personne hospitalisée

Cette pratique médicale - non éducative - ne peut donc aujourd’hui prendre place que dans le cadre des textes régissant la recherche biomédicale (étant précisé que l’on entend par recherche biomédicale sur les personnes tout essai ou expérimentation organisé et pratiqué sur l’être humain en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales. Les textes légaux ne se limitent pas aux essais médicamenteux. Ainsi, toutes les recherches, qu’elles soient cliniques, biologiques ou chirurgicales entrent dans le champ d’application de la loi.)
Dans ce cadre strictement réglementé, pour que des séances de « packing » puissent prendre place, les médecins devront respecter l’ensemble des exigences légales - sous peine de voir leur responsabilité engagée, en particulier et notamment :
• L’exigence préalable du consentement de la personne ou de son représentant
• La possibilité de retirer son consentement à tout moment
A ce jour, les associations, les enfants victimes de telles pratiques et leurs parents, n’ont semble-t-il pas été informés de leurs droits par le corps médical à qui cette première obligation d’information revient, avant toute pratique médicale.
Parmi les textes applicables, une attention toute particulière doit aussi être portée à la charte de la personne hospitalisée, modifiée par la circulaire du 2 mars 2006 (notant que l’hospitalisation couvre l’hospitalisation en établissement, à domicile et dans le cadre des consultations externes.)
• Dispositions législatives applicables aux recherches biomédicales -Voir en particulier ce qui figure en rouge.
• Circulaire du 2 mars 2006
• Grands principes de la charte de la personne hospitalisée
• Charte de la personne hospitalisée
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"Le Monde" a publié mercredi une réponse de "Léa pour Samy" à l'opinion de C.R parue précédemment. Cette lettre a été publiée en réponse. Je note qu'elle n'est pas mise en valeur comme l'opinion de C.R : titre, sous-titre etc...
Réponse à Caroline Eliacheff
L'association de défense et de protection des personnes atteintes d'autisme, entend répondre aux critiques formulées à son encontre par Caroline Eliacheff dans Le Monde du jeudi 28 mai.
Le combat de Léa pour Samy est de faire respecter les droits fondamentaux et humains de l'enfant autiste et de sa famille. Nous luttons contre les mauvais diagnostics, mauvais traitements, maltraitance, exploitation. Face à toutes les ambiguïtés sur l'autisme, nous luttons pour la prise en compte de ses particularités et besoins spécifiques. C'est dans cette logique que Léa pour Samy a demandé un moratoire contre le packing (technique d'enveloppement dans un drap mouillé), et l'arrêt immédiat de cette pratique sur les enfants autistes, pratique relevant de la maltraitance par défaut de soin : un délit pénal grave.
Notre demande n'a pas choqué le gouvernement, si l'on en juge par l'annonce faite récemment par Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée de la solidarité, au sujet du packing : "Le gouvernement souhaite que le recours à cette pratique reste limité à ce protocole, tant que l'évaluation de ses bénéfices et de ses risques n'aura pas été réalisée." Et le ministère de la santé de rajouter, dans un de ses courriers nous étant adressé, que "la ministre a demandé à ses services d'effectuer un état des lieux sur les modalités actuelles de mise en oeuvre de la pratique du packing complété par une expertise juridique", par une saisine de la commission "sécurité des patients" du Haut Conseil de santé publique.
Nos arguments ne se révèlent donc pas aussi "injustifiables" que le prétend (Mme Eliacheff). Ils sont d'ailleurs partagés par d'autres associations : Pro Aid Autisme, Autisme France, AFG . Plus discrètement, en France comme à l'étranger, des scientifiques reconnus pour leur compétence en la matière ont eux aussi pris position contre la pratique du packing sur les enfants autistes.
Notre position face à cette technique et à la psychanalyse pour traiter l'autisme n'est pas singulière. L'autisme est reconnu comme une maladie neurobiologique d'origine génétique qui constitue un handicap cognitif sévère depuis 1992, selon la définition de l'OMS, que (Mme Eliacheff et ses confrères) continuent d'ignorer en assimilant l'autisme à une psychose.
Le monde civilisé n'a pas attendu les travaux du professeur Delion pour traiter l'autisme, travailler sur des prises en charge toujours plus adaptées et développer la recherche autour de ce trouble.
La prise en charge de l'autisme par la psychiatrie est l'un des grands facteurs du retard qu'accumule la France depuis des décennies. Aujourd'hui, il est reconnu que les approches et méthodes éducatives sont les plus appropriées. Si nous défendons ces méthodes et approches, c'est bien parce qu'elles sont les plus efficaces, études et évaluations les validant à l'appui, à la différence de la psychiatrie psychanalytique.
Le fondement du packing ? Soigner les troubles du comportement et les violences des enfants atteints d'autisme. Si l'autisme est diagnostiqué et pris en charge tôt, les troubles seront moindres et pourront être atténués, rendant l'utilité des métiers de psychiatre et psychanalyste nulle. Du moins pour le traitement de l'autisme.
Quand on connaît le coût d'une journée en hôpital de jour (financée par la Sécurité sociale et donc par le contribuable), nous comprenons pourquoi certains veulent garder la mainmise sur le traitement de l'autisme et vont jusqu'à nier les avancées scientifiques et médicales mondiales en arguant que l'autisme se soigne par la collaboration de neuroscientifiques et de pédopsychiatres.
Les enfants atteints d'autisme ont besoin d'une éducation structurée et permanente, et ce dans le milieu ordinaire. Ce qui ne relève pas de la compétence des psychiatres. Le professeur Delion, quant à lui, a tout à prouver ! C'est bien pour cette raison qu'il effectue une étude sur les résultats du packing.
Etude prêtant à confusion, d'ailleurs, quand on constate qu'elle n'est pas basée sur l'evidence-based medicine. Après tout, le professeur Delion, qui (comme beaucoup d'autres) pratique bien le packing depuis plusieurs décennies sans aucune validation scientifique ni encadrement, sentirait-il subitement un besoin de respecter une éthique ?
Si nous suscitons une telle réaction de la part d'une psychanalyste, c'est que nous avons su mettre le doigt sur quelque chose qui ne va pas. L'on peut dénoncer nos actions et notre association, mais il n'est pas possible d'ignorer que le monde entier commence à montrer du doigt la façon dont la France, et en particulier les psychanalystes, traitent l'autisme.
Léa pour Samy
Article paru dans l'édition du 17.06.09 - LE MONDE
Réponse à Caroline Eliacheff
L'association de défense et de protection des personnes atteintes d'autisme, entend répondre aux critiques formulées à son encontre par Caroline Eliacheff dans Le Monde du jeudi 28 mai.
Le combat de Léa pour Samy est de faire respecter les droits fondamentaux et humains de l'enfant autiste et de sa famille. Nous luttons contre les mauvais diagnostics, mauvais traitements, maltraitance, exploitation. Face à toutes les ambiguïtés sur l'autisme, nous luttons pour la prise en compte de ses particularités et besoins spécifiques. C'est dans cette logique que Léa pour Samy a demandé un moratoire contre le packing (technique d'enveloppement dans un drap mouillé), et l'arrêt immédiat de cette pratique sur les enfants autistes, pratique relevant de la maltraitance par défaut de soin : un délit pénal grave.
Notre demande n'a pas choqué le gouvernement, si l'on en juge par l'annonce faite récemment par Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée de la solidarité, au sujet du packing : "Le gouvernement souhaite que le recours à cette pratique reste limité à ce protocole, tant que l'évaluation de ses bénéfices et de ses risques n'aura pas été réalisée." Et le ministère de la santé de rajouter, dans un de ses courriers nous étant adressé, que "la ministre a demandé à ses services d'effectuer un état des lieux sur les modalités actuelles de mise en oeuvre de la pratique du packing complété par une expertise juridique", par une saisine de la commission "sécurité des patients" du Haut Conseil de santé publique.
Nos arguments ne se révèlent donc pas aussi "injustifiables" que le prétend (Mme Eliacheff). Ils sont d'ailleurs partagés par d'autres associations : Pro Aid Autisme, Autisme France, AFG . Plus discrètement, en France comme à l'étranger, des scientifiques reconnus pour leur compétence en la matière ont eux aussi pris position contre la pratique du packing sur les enfants autistes.
Notre position face à cette technique et à la psychanalyse pour traiter l'autisme n'est pas singulière. L'autisme est reconnu comme une maladie neurobiologique d'origine génétique qui constitue un handicap cognitif sévère depuis 1992, selon la définition de l'OMS, que (Mme Eliacheff et ses confrères) continuent d'ignorer en assimilant l'autisme à une psychose.
Le monde civilisé n'a pas attendu les travaux du professeur Delion pour traiter l'autisme, travailler sur des prises en charge toujours plus adaptées et développer la recherche autour de ce trouble.
La prise en charge de l'autisme par la psychiatrie est l'un des grands facteurs du retard qu'accumule la France depuis des décennies. Aujourd'hui, il est reconnu que les approches et méthodes éducatives sont les plus appropriées. Si nous défendons ces méthodes et approches, c'est bien parce qu'elles sont les plus efficaces, études et évaluations les validant à l'appui, à la différence de la psychiatrie psychanalytique.
Le fondement du packing ? Soigner les troubles du comportement et les violences des enfants atteints d'autisme. Si l'autisme est diagnostiqué et pris en charge tôt, les troubles seront moindres et pourront être atténués, rendant l'utilité des métiers de psychiatre et psychanalyste nulle. Du moins pour le traitement de l'autisme.
Quand on connaît le coût d'une journée en hôpital de jour (financée par la Sécurité sociale et donc par le contribuable), nous comprenons pourquoi certains veulent garder la mainmise sur le traitement de l'autisme et vont jusqu'à nier les avancées scientifiques et médicales mondiales en arguant que l'autisme se soigne par la collaboration de neuroscientifiques et de pédopsychiatres.
Les enfants atteints d'autisme ont besoin d'une éducation structurée et permanente, et ce dans le milieu ordinaire. Ce qui ne relève pas de la compétence des psychiatres. Le professeur Delion, quant à lui, a tout à prouver ! C'est bien pour cette raison qu'il effectue une étude sur les résultats du packing.
Etude prêtant à confusion, d'ailleurs, quand on constate qu'elle n'est pas basée sur l'evidence-based medicine. Après tout, le professeur Delion, qui (comme beaucoup d'autres) pratique bien le packing depuis plusieurs décennies sans aucune validation scientifique ni encadrement, sentirait-il subitement un besoin de respecter une éthique ?
Si nous suscitons une telle réaction de la part d'une psychanalyste, c'est que nous avons su mettre le doigt sur quelque chose qui ne va pas. L'on peut dénoncer nos actions et notre association, mais il n'est pas possible d'ignorer que le monde entier commence à montrer du doigt la façon dont la France, et en particulier les psychanalystes, traitent l'autisme.
Léa pour Samy
Article paru dans l'édition du 17.06.09 - LE MONDE
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L'Express
Autisme: le traitement qui choque
Par Estelle Saget, publié le 17/06/2009
Une association de parents compare le packing à la camisole. Le ministère lance une enquête sur ces séances où l'on enveloppe les enfants pour les apaiser.
Le calme règne derrière les portes du service de psychiatrie pour enfants du CHRU de Lille (Nord). C'est un habitué que l'équipe reçoit en ce 4 juin dans la chambre du fond, exclusivement dédiée au packing, un traitement très controversé de l'autisme.
Alexis, 7 ans, saisit la main qui se tend et grimpe d'un bond sur le lit. Comme chaque jeudi, depuis huit mois. Debout dans son short de bain, potelé comme un nourrisson, il se campe sur ses jambes sans regarder personne. Prêt pour la manoeuvre. Avec ce garçon fonceur, tout, dans la vie, doit s'enchaîner très vite, sous peine de colères inextinguibles. Les quatre soignantes déplient de grandes serviettes mouillées à l'eau froide qu'elles étendent sur le matelas avec des gestes précis de femmes de chambre. Puis l'une d'elles se place à la tête du lit et donne le signal : "On y va, Alexis?" En deux temps trois mouvements, voilà l'enfant emmailloté jusqu'au cou dans un cocon glacial, doublé d'une alèse imperméable et d'une couverture. Immobile sur sa couche, les yeux grands ouverts, il ressemble à une momie tirée de son sommeil éternel.
Une pratique qui fait la polémique
La pratique paraît étrange. Importé il y a plus de vingt ans des Etats-Unis, où il n'est plus guère utilisé, le packing s'est enraciné en France, sans bénéficier pour autant d'une grande renommée. Les pédopsychiatres le réservent généralement aux enfants les plus perturbés. Son principe repose sur le saisissement produit par le contact avec les linges froids puis l'apaisement procuré par le réchauffement progressif du corps. Les médecins constatent que l'agressivité de leurs patients diminue au fil des séances. Ils cesseraient de se frapper ou de se mordre. Depuis toujours, la technique suscite la méfiance des parents, auxquels elle évoque la camisole de force. Mais ces dernières semaines, le ton s'est brusquement durci du côté de leurs associations.
La dernière-née et la plus virulente, Léa pour Samy, réclame en effet un moratoire sur cette méthode "barbare et archaïque", affirmant qu'elle "relève de la torture". Les pédopsychiatres ont répliqué par une tribune dans le quotidien Le Monde, signée de Caroline Eliacheff, une figure de la profession, accusant le camp d'en face "d'user et [d']abuser de la désinformation et de la calomnie". Un air de déjà-vu... Depuis trois générations, les enfants autistes font l'objet de batailles entre psychanalystes et neurobiologistes, sans que leur tendance au repli sur soi ait jamais trouvé une explication convaincante. La hache de guerre est, encore une fois, déterrée.
Au ministère de la Santé, le malaise est palpable. Selon nos informations, Roselyne Bachelot a choisi de botter en touche, chargeant le Haut Conseil de la santé publique de vérifier si le packing peut présenter un danger pour les enfants. Et la secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité, Valérie Létard, a annoncé, le 28 mai, son intention de le bannir des établissements non-hospitaliers. Les échos de ce vacarme ne parviennent qu'étouffés jusqu'au CHRU de Lille, le berceau français du packing, où le programme des enveloppements - pour reprendre le terme francisé - se poursuit.
Contesté par les uns, approuvé par les autres
Que se passe-t-il pour Alexis, l'habitué des lieux, maintenant qu'il est "enveloppé" ? En quelques minutes, sa température cutanée chute de 36 à 33 degrés. Impassible, il fixe le plafond, puis le mur. Tout à coup, il éclate de l'un de ses rires forcés qui lui tiennent lieu de langage. De longues minutes s'écoulent avant qu'il tourne la tête vers Johanne Delorme, la psychomotricienne assise à son chevet, et plante ses yeux dans les siens, pour la première fois depuis le début des opérations. L'adulte et l'enfant entament alors une curieuse forme de dialogue, qui se poursuivra pendant trois quarts d'heure. Alexis pousse un long soupir, Johanne aussi. Il lâche un hennissement, son cri d'animal préféré, elle y répond. En temps normal, de tels échanges se révèlent impossibles, tant l'agitation d'Alexis est grande. D'ailleurs, à peine rhabillé, il fonce aussitôt vers la sortie, remorquant sa mère, qui esquisse un geste d'au revoir de sa main libre.
Selon ses parents, Alexis, 7 ans, a beaucoup progressé au fur et à mesure des séances d'"enveloppement"
"Mon fils est content de venir ici"
Difficile de se faire une opinion à partir d'une seule séance, réalisée dans un contexte idéal avec une équipe expérimentée et un enfant coopératif. Pour la mère d'Alexis, en tout cas, les soupçons de maltraitance ne sont pas fondés. "Mon fils est content de venir ici, au point qu'il met lui-même son maillot dans son sac", note-t-elle. A ses yeux, seuls les résultats comptent. Elle juge Alexis plus calme, en dépit de l'arrêt des médicaments psychotropes - sa priorité. Il articule ses premiers mots. Mais peut-on attribuer ces progrès au packing, alors que des éducateurs lui enseignent en même temps le Pecs (Picture Exchange Communication System), un système de communication simplifiée fondé sur des pictogrammes ?
Pour les autorités sanitaires, l'efficacité du packing n'est pas la question prioritaire. Elles veulent d'abord s'assurer que les enveloppements se déroulent dans les conditions de sécurité requises. Car, çà et là, des pratiques aberrantes sont signalées: les serviettes mouillées placées au congélateur, alors qu'elles doivent rester à température ambiante, des séances prolongées au-delà du raisonnable, des parents avertis seulement après coup, au motif qu'il fallait faire face à un soudain accès de violence. " Nous avons recueilli suffisamment de témoignages concordants pour penser que ces abus ne relèvent pas de simples rumeurs", assure-t-on au secrétariat d'Etat chargé de la Solidarité.
Le statut de l'autisme remis en cause
Les militants anti-packing, eux, jugent le mal bien plus profond. Même appliquée dans les règles, la méthode est entachée du péché originel : ses fondements psychanalytiques. Son théoricien, le Pr Pierre Delion, chef du service de psychiatrie de l'enfant au CHRU de Lille, n'en fait pas mystère. "L'enveloppement vise à rassembler le corps du jeune autiste, qui manque de contenance, explique-t-il. Il s'agit de lui procurer un sentiment sécurisant d'unité, au lieu de la sensation angoissante d'être en plusieurs morceaux." Ce langage hermétique symbolise, dans l'esprit de nombreuses familles, le combat d'arrière-garde mené par certaines équipes médicales considérant encore l'autisme comme une maladie de l'âme. L'Organisation mondiale de la santé l'a pourtant classé parmi les troubles d'origine neurobiologique. " Jusqu'à quand va-t-on traiter les autistes comme des fous en France, alors que le reste du monde les reconnaît comme des personnes handicapées ayant besoin d'une éducation adaptée?" s'indigne M'Hammed Sajidi, le président de Léa pour Samy.
Faut-il jeter le packing avec l'eau du bain psychanalytique ? Se garder la possibilité de l'utiliser en dernier recours, pour éviter l'usage de psychotropes ? Encore faudrait-il, pour cela, que ses bénéfices soient démontrés. Il faudra attendre encore... trois années au moins. Le CHRU de Lille vient tout juste de lancer un essai clinique dans ce but. 162 enfants devraient y participer. A condition que les pédopsychiatres parviennent à restaurer la confiance avec les parents.
Une maladie mal connue
1 enfant touché sur 150, soit 108 000 en France.Parmi les signes révélateurs : l'indifférence à autrui, l'évitement du regard, les gestes répétitifs et stéréotypés, les anomalies de langage, l'aversion marquée au changement. En l'absence de traitement, beaucoup d'attentes vis-à-vis des nouvelles méthodes proposant un programme éducatif spécialisé, comme Teacch ou l'ABA.
Cette séance de Packing aura permis un échange entre la psychomotricienne et son jeune patient.
JPGuilloteau/L'Express

Selon ses parents, Alexis, 7 ans, a beaucoup progressé au fur et à mesure des séances d'"enveloppement"
http://www.lexpress.fr/actualite/scienc ... 68175.html
Par Estelle Saget, publié le 17/06/2009
Une association de parents compare le packing à la camisole. Le ministère lance une enquête sur ces séances où l'on enveloppe les enfants pour les apaiser.
Le calme règne derrière les portes du service de psychiatrie pour enfants du CHRU de Lille (Nord). C'est un habitué que l'équipe reçoit en ce 4 juin dans la chambre du fond, exclusivement dédiée au packing, un traitement très controversé de l'autisme.
Alexis, 7 ans, saisit la main qui se tend et grimpe d'un bond sur le lit. Comme chaque jeudi, depuis huit mois. Debout dans son short de bain, potelé comme un nourrisson, il se campe sur ses jambes sans regarder personne. Prêt pour la manoeuvre. Avec ce garçon fonceur, tout, dans la vie, doit s'enchaîner très vite, sous peine de colères inextinguibles. Les quatre soignantes déplient de grandes serviettes mouillées à l'eau froide qu'elles étendent sur le matelas avec des gestes précis de femmes de chambre. Puis l'une d'elles se place à la tête du lit et donne le signal : "On y va, Alexis?" En deux temps trois mouvements, voilà l'enfant emmailloté jusqu'au cou dans un cocon glacial, doublé d'une alèse imperméable et d'une couverture. Immobile sur sa couche, les yeux grands ouverts, il ressemble à une momie tirée de son sommeil éternel.
Une pratique qui fait la polémique
La pratique paraît étrange. Importé il y a plus de vingt ans des Etats-Unis, où il n'est plus guère utilisé, le packing s'est enraciné en France, sans bénéficier pour autant d'une grande renommée. Les pédopsychiatres le réservent généralement aux enfants les plus perturbés. Son principe repose sur le saisissement produit par le contact avec les linges froids puis l'apaisement procuré par le réchauffement progressif du corps. Les médecins constatent que l'agressivité de leurs patients diminue au fil des séances. Ils cesseraient de se frapper ou de se mordre. Depuis toujours, la technique suscite la méfiance des parents, auxquels elle évoque la camisole de force. Mais ces dernières semaines, le ton s'est brusquement durci du côté de leurs associations.
La dernière-née et la plus virulente, Léa pour Samy, réclame en effet un moratoire sur cette méthode "barbare et archaïque", affirmant qu'elle "relève de la torture". Les pédopsychiatres ont répliqué par une tribune dans le quotidien Le Monde, signée de Caroline Eliacheff, une figure de la profession, accusant le camp d'en face "d'user et [d']abuser de la désinformation et de la calomnie". Un air de déjà-vu... Depuis trois générations, les enfants autistes font l'objet de batailles entre psychanalystes et neurobiologistes, sans que leur tendance au repli sur soi ait jamais trouvé une explication convaincante. La hache de guerre est, encore une fois, déterrée.
Au ministère de la Santé, le malaise est palpable. Selon nos informations, Roselyne Bachelot a choisi de botter en touche, chargeant le Haut Conseil de la santé publique de vérifier si le packing peut présenter un danger pour les enfants. Et la secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité, Valérie Létard, a annoncé, le 28 mai, son intention de le bannir des établissements non-hospitaliers. Les échos de ce vacarme ne parviennent qu'étouffés jusqu'au CHRU de Lille, le berceau français du packing, où le programme des enveloppements - pour reprendre le terme francisé - se poursuit.
Contesté par les uns, approuvé par les autres
Que se passe-t-il pour Alexis, l'habitué des lieux, maintenant qu'il est "enveloppé" ? En quelques minutes, sa température cutanée chute de 36 à 33 degrés. Impassible, il fixe le plafond, puis le mur. Tout à coup, il éclate de l'un de ses rires forcés qui lui tiennent lieu de langage. De longues minutes s'écoulent avant qu'il tourne la tête vers Johanne Delorme, la psychomotricienne assise à son chevet, et plante ses yeux dans les siens, pour la première fois depuis le début des opérations. L'adulte et l'enfant entament alors une curieuse forme de dialogue, qui se poursuivra pendant trois quarts d'heure. Alexis pousse un long soupir, Johanne aussi. Il lâche un hennissement, son cri d'animal préféré, elle y répond. En temps normal, de tels échanges se révèlent impossibles, tant l'agitation d'Alexis est grande. D'ailleurs, à peine rhabillé, il fonce aussitôt vers la sortie, remorquant sa mère, qui esquisse un geste d'au revoir de sa main libre.
Selon ses parents, Alexis, 7 ans, a beaucoup progressé au fur et à mesure des séances d'"enveloppement"
"Mon fils est content de venir ici"
Difficile de se faire une opinion à partir d'une seule séance, réalisée dans un contexte idéal avec une équipe expérimentée et un enfant coopératif. Pour la mère d'Alexis, en tout cas, les soupçons de maltraitance ne sont pas fondés. "Mon fils est content de venir ici, au point qu'il met lui-même son maillot dans son sac", note-t-elle. A ses yeux, seuls les résultats comptent. Elle juge Alexis plus calme, en dépit de l'arrêt des médicaments psychotropes - sa priorité. Il articule ses premiers mots. Mais peut-on attribuer ces progrès au packing, alors que des éducateurs lui enseignent en même temps le Pecs (Picture Exchange Communication System), un système de communication simplifiée fondé sur des pictogrammes ?
Pour les autorités sanitaires, l'efficacité du packing n'est pas la question prioritaire. Elles veulent d'abord s'assurer que les enveloppements se déroulent dans les conditions de sécurité requises. Car, çà et là, des pratiques aberrantes sont signalées: les serviettes mouillées placées au congélateur, alors qu'elles doivent rester à température ambiante, des séances prolongées au-delà du raisonnable, des parents avertis seulement après coup, au motif qu'il fallait faire face à un soudain accès de violence. " Nous avons recueilli suffisamment de témoignages concordants pour penser que ces abus ne relèvent pas de simples rumeurs", assure-t-on au secrétariat d'Etat chargé de la Solidarité.
Le statut de l'autisme remis en cause
Les militants anti-packing, eux, jugent le mal bien plus profond. Même appliquée dans les règles, la méthode est entachée du péché originel : ses fondements psychanalytiques. Son théoricien, le Pr Pierre Delion, chef du service de psychiatrie de l'enfant au CHRU de Lille, n'en fait pas mystère. "L'enveloppement vise à rassembler le corps du jeune autiste, qui manque de contenance, explique-t-il. Il s'agit de lui procurer un sentiment sécurisant d'unité, au lieu de la sensation angoissante d'être en plusieurs morceaux." Ce langage hermétique symbolise, dans l'esprit de nombreuses familles, le combat d'arrière-garde mené par certaines équipes médicales considérant encore l'autisme comme une maladie de l'âme. L'Organisation mondiale de la santé l'a pourtant classé parmi les troubles d'origine neurobiologique. " Jusqu'à quand va-t-on traiter les autistes comme des fous en France, alors que le reste du monde les reconnaît comme des personnes handicapées ayant besoin d'une éducation adaptée?" s'indigne M'Hammed Sajidi, le président de Léa pour Samy.
Faut-il jeter le packing avec l'eau du bain psychanalytique ? Se garder la possibilité de l'utiliser en dernier recours, pour éviter l'usage de psychotropes ? Encore faudrait-il, pour cela, que ses bénéfices soient démontrés. Il faudra attendre encore... trois années au moins. Le CHRU de Lille vient tout juste de lancer un essai clinique dans ce but. 162 enfants devraient y participer. A condition que les pédopsychiatres parviennent à restaurer la confiance avec les parents.
Une maladie mal connue
1 enfant touché sur 150, soit 108 000 en France.Parmi les signes révélateurs : l'indifférence à autrui, l'évitement du regard, les gestes répétitifs et stéréotypés, les anomalies de langage, l'aversion marquée au changement. En l'absence de traitement, beaucoup d'attentes vis-à-vis des nouvelles méthodes proposant un programme éducatif spécialisé, comme Teacch ou l'ABA.
Cette séance de Packing aura permis un échange entre la psychomotricienne et son jeune patient.
JPGuilloteau/L'Express

Selon ses parents, Alexis, 7 ans, a beaucoup progressé au fur et à mesure des séances d'"enveloppement"
http://www.lexpress.fr/actualite/scienc ... 68175.html