Admettons qu'un CRA effectue 130 diagnostics TED par an, d'après
http://www.autismes.fr/fr/les-cra.html
En 2009, vingt quatre CRA sont implantés en France et dans les DOM. Ils se sont constitués en association nationale ANCRA.
On peut imaginer 3 120 diagnostics TED par an, ce qui reste très loin des besoins de la population. (voir ci-dessous, on parle de 6 000 naissances par an ... ) Donc il reste à voir si le programme de développement de structures de diagnostic va être mis en place vite ...
nb - intéressant ce commentaire sur les "dys".
Ci-dessous, pour conclure sur la partie factuelle de la journée, un copier / coller du dossier qui peut être vu dans son intégralité ici :
http://www.unapei.org/IMG/pdf/Dossier_d ... e_2012.pdf
Dossier de Presse Grand Cause Nationale 2012
L’autisme ne cesse d’augmenter sur l’ensemble de la planète et chez tous types de populations. Sa prévalence
est passée d’1 naissance sur 2000 en 1960 à 1 sur 150 de nos jours(1). On évalue à 440 000 le nombre de
personnes autistes en France, soit l’équivalent de la ville de Lyon, et 67 millions dans le monde(2).
Selon le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon :
« De tous les troubles graves de développement, il est celui qui connaît la plus rapide expansion
dans le monde. Cette année, le nombre de cas d’autisme diagnostiqués chez des enfants sera
supérieur aux diagnostics de diabète, de cancer et de SIDA additionnés ».
Le « retard français » s’observe à différents niveaux :
• Manque de dépistage précoce : alors que l’on peut repérer
les premiers signes dès 12 mois et poser un diagnostic entre
2 et 3 ans, le dépistage intervient en moyenne à 6 ans(3) ! On
perd ainsi 3 à 4 ans d’intervention à un âge où la plasticité
cérébrale permet d’accomplir d’énormes progrès.
• Méconnaissance de la pathologie chez les professionnels :
1 médecin sur 3 ne sait pas ce qu’est l’autisme(4) et 1 sur
4 assimile encore le handicap à une psychose alors que
la Haute Autorité de Santé le définit comme un trouble
neuro-développemental(5).
• Fort retard dans la prise en charge
La situation n’a que peu évolué depuis décembre 2007, date à laquelle le Comité Consultatif
National d’Ethique (CCNE) souligne la très grande insuffisance dans l’accompagnement des
personnes autistes en France (Avis n°102) : « Au lieu de considérer, comme trop souvent dans
notre pays, que parce que des enfants et des personnes adultes ont des problèmes d’interaction
sociale, il faut d’abord les exclure de la société et les isoler… avant de pouvoir les accompagner,
l’idée est qu’il faut leur donner accès à ce dont ils manquent, et à quoi chacun a droit : la
capacité de vivre, aussi pleinement que possible, avec les autres, parmi les autres. Malgré des
efforts importants réalisés depuis une dizaine d’années, la situation en France dans ce domaine
est toujours dramatique. »
… Le CCNE poursuit sur les conditions de scolarisation et le manque de formation des enseignants
et Aide de Vie Scolaires « Une prise en charge par des personnes n’ayant pas reçu de formation
appropriée constitue une prise en charge inadaptée qui peut conduire à de la maltraitance. »
• Développement des méthodes d’accompagnement adaptées insuffisant et recours au milieu
ordinaire encore marginal
Alors que 6 000 enfants autistes naissent chaque année…
24 projets expérimentaux privilégiant les programmes éducatifs globaux, en particulier
comportementalistes, s’appuyant pour partie sur le milieu ordinaire, ont été validés par
l’Etat (concernent 381 enfants(6)).
1330 places créées(6) dans des établissements médico-sociaux (notamment au sein de
SESSAD permettant l’inclusion en milieu ordinaire).
Une pénurie qui oblige les associations de parents à mettre en place elles-mêmes des dispositifs
d’accompagnement pour venir en aide aux familles qui n’ont pas de solution.
Les récentes recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé en
matière d’accompagnement doivent désormais permettre aux dispositifs éducatifs qui ont
fait la preuve de leur efficacité de mieux se développer.
• Faiblesse des aides financières allouées pour promouvoir des programmes adaptés.
Un budget trop lourd pour les parents : la plupart des familles ne bénéficient de ce fait au mieux
que de quelques heures d’intervention par semaine, alors qu’on sait qu’une intervention doit
être intensive pour être efficace.
Les économies faites à très court terme vont inévitablement conduire l’enfant à un manque
d’autonomie qui nécessitera plus tard un encadrement beaucoup plus important.
Investir sur les jeunes autistes en matière d’accompagnement sera, comme le parlement
québécois le signale dans un récent rapport, source d’importantes économies à terme. Prenant
appui sur la pétition lancée par le Collectif Autisme, le président de l’Assemblée Nationale
Bernard Accoyer a saisi le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) sur le coût
économique et social de l’autisme qui doit rendre sont rapport en octobre 2012.
Note > document à télécharger ici: http://www.lecese.fr/travaux-publies/le ... e-lautisme
• 80% des enfants non scolarisés (soient 70 000 enfants) alors que beaucoup pourraient trouver
leur place à l’école ordinaire, moyennant un accompagnement adapté.
L’accès à l’école, prôné par la loi de 2005, n’est dans les faits pas acquis.
65% des enseignants estiment que la place d’un enfant autiste est dans un établissement
ou un institut spécialisé(7).
Le droit à l’éducation reconnu à tous les enfants n’est dans tous les cas pas accordé aux enfants
avec autisme, que celui-ci soit donné à l’école ordinaire ou en établissement spécialisé.
• Une situation dramatique pour les adultes
Beaucoup d’adultes autistes, atteints de troubles graves et ne pouvant accéder au milieu ordinaire,
ne trouvent pas de place dans les établissements spécialisés qui ont des listes d’attente auxquelles
ils ne peuvent répondre. Ils restent à la charge des familles, sans solution, sans pouvoir bénéficier
d’un accompagnement adapté qui leur permettrait de progresser à tout âge dans le respect et la
dignité.
Il n’existe que très peu de structures spécifiques pour les personnes autistes vieillissantes et cela
devient préoccupant, les maisons de retraite classiques n’étant pas en mesure de leur fournir
l’accompagnement adapté dont elles ont besoin.
Encore trop de personnes autistes adultes se retrouvent enfermées en milieu hospitalier, ce qui
aggrave leur état et les coupent de toute vie sociale (près de 60 % des personnes placées en isolement
de plus de 30 jours pendant leur séjour en hôpital psychiatrique sont autistes(8)).
Et pour ceux qui pourraient prétendre à une vie professionnelle (notamment les autistes Asperger
et les autistes de haut niveau), l’accès au travail est encore entravé par les discriminations à
l’embauche. Selon le Ministère du Travail, il y aurait entre 1000 et 2000 personnes autistes adultes
en milieu ordinaire, un chiffre dérisoire d’autant plus inacceptable que 70% des personnes autistes
n’ont pas de retard mental et devraient donc pouvoir s’insérer en milieu ordinaire avec une aide.
• Une recherche en panne
Si des pistes émergent en matière de recherche fondamentale et appliquée, aucun consensus sur
les axes de recherche n’existe à ce jour. L’effort financier minimum n’est par ailleurs pas consenti
en France. Si 53,3 millions d’euros par an sont mobilisés sur la recherche contre le SIDA(9), si
le plan Alzheimer prévoit 200 millions d’euros sur 5 ans(10), soient 40 millions par an,
le Plan Autisme prévoit de consacrer à la recherche 7 millions d’euros sur 3 ans, soient 2,5 millions par an…
La générosité des Français n’existe pas à l’égard de la cause. Le grand public ne sait pas ce que
recouvre cette pathologie et s’en désintéresse. Les medias se mettent à relayer plus fortement
le sujet mais cette tendance doit encore s’intensifier. Dans le baromètre de la générosité de la
Fondation de France, l’autisme ne figure toujours pas.
(1) Source HAS
(2) Source ONU
(3) Source Livre Blanc d’Autisme France
(4) Etude OpinionWay réalisée par téléphone auprès de 200 médecins (100 médecins généralistes et 100 pédiatres) du 4 au 8 mars 2010.
Echantillon constitué selon la méthode des quotas au regard du sexe, de l’âge et de la région.
(5) Etat des connaissances, HAS / janvier 2010
(6) Source Ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale
(7) Etude OpinionWay réalisée par internet auprès de 325 enseignants du 24 février au 1er mars 2011.
Echantillon constitué selon la méthode des quotas au regard du sexe, des zones académiques et du niveau d’enseignement (maternelle, primaire et secondaire)
(8) selon le rapport 2011 de l’IGAS « Analyse d’accidents en psychiatrie et propositions pour les éviter », annexe 6 tableau 19).
(9) Selon l’ANR
(10) Source plan-alzheimer.gouv