Situation humaine finalement classique : question d'intensité, de niveaux.Luna a écrit :Je me connais, ça serait bien plus facile pour moi de ne rien faire, d'être chez moi derrière mon ordi', au début tout au moins mais au fur et à mesure que le temps avancera, je serais de moins en moins connectée dans le réel, ça n'est pas bon pour moi.
Ce qui n'empêche que parfois je meurs de solitude à en pleurer derrière mon bocal et qu'à d'autres moments elle m'est indispensable.
Solitude, volonté d'indépendance, sociabilisation
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Je pensais aussi à Maxiof, à d'autres dont je ne veux pas citer le nom et aussi à Mysterio qui nous a dit que finalement, il redoute de se retrouver un jour seul dans un appartement...
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Moi aussi ("faute avouée est à moitié pardonnée").Jonquille57 a écrit :J'ai posté mon message avant de lire le tien, Jean...
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Quand tu parles de niveaux, tu parles de niveaux dans l'autisme ? De difficultés sociales ? Tu parles de besoin de solitude. Mais si ce n'est pas un besoin mais plutôt une conséquence involontaire qui amène une souffrance...
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
On peut aussi citer Loïc qui a eu à sa disposition un logement et qui finalement, n'y a passé qu'une nuit. Enfin, je pense que les exemples ne manquent pas...
Donc, vouloir à tout prix l'indépendance, n'est-ce pas finalement à l'encontre du bonheur de nos enfants ?
Je serais la première heureuse de voir un jour Mysterio dans un appartement, indépendant et heureux de l'être. Mais si la réalité est autrement... Si il arrive finalement à être dans un appartement et qu'il souffre de la solitude ? On a vu ce que la solitude peut amener comme souffrance...
Donc, vouloir à tout prix l'indépendance, n'est-ce pas finalement à l'encontre du bonheur de nos enfants ?
Je serais la première heureuse de voir un jour Mysterio dans un appartement, indépendant et heureux de l'être. Mais si la réalité est autrement... Si il arrive finalement à être dans un appartement et qu'il souffre de la solitude ? On a vu ce que la solitude peut amener comme souffrance...
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Oh que si Jonquille !Les générations précédentes vivaient souvent avec leurs parents, voire avec leurs grands-parents et je ne sais pas si ils étaient vraiment dépendants...
Dans pas mal de cas, le décès des parents était vécu comme une "délivrance".
Je sais, par exemple, que mes parents ne m'ont pas élevée tout à fait comme ils l'auraient souhaité à cause de la présence de mes grands-parents.
Je pense comme Jean que la séparation d'avec les parents est vitale pour se construire.
Ca ne veut pas dire une coupure, ni un rejet, ni d'ailleurs une recherche d'autres repères.
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Je n'ai aucun doute : ils étaient - très - dépendants. Mes parents ont assez milité sur les sujets dans les années 40-50-60, dans le milieu rural et agricole. Les dégâts de cette dépendance "survivent" de génération en génération, en s'affaiblissant.Jonquille57 a écrit :Les générations précédentes vivaient souvent avec leurs parents, voire avec leurs grands-parents et je ne sais pas si ils étaient vraiment dépendants...
Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas d'avantages : la cohabitation permettait aux parents âgés de survivre, en l'absence de retraites.
Elle permet un certain niveau de ressources, mais n'est pas suffisante pour être libre.Jonquille57 a écrit :L' obtention de l' AAH ne résout pas tout..
Oui.Jonquille57 a écrit :Mais quand on sait que les personnes NAT ont des difficultés de relations sociales, l'enfermement volontaire ou non reste un danger ( à mon sens ).
Ce n'est pas toujours une question de courage, mais de capacité à le faire.Jonquille57 a écrit :On pourrait songer à un accompagnement dans des situations un peu difficiles, mais est-ce que la personne concernée trouvera le " courage " de demander un peu d'aide en cas de besoin...
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Je pense, Jonquille, que chaque cas est unique.
Mysterio est particulièrement sociable, du moins il a toujours recherché la présence des autres. Pour lui, ce doit être vital de fréquenter d'autres personnes.
Pour Lila, par contre, ça ne l'est pas. Hors de son cadre de travail, elle ne ressent pas la nécessité d'inviter qui que ce soit, ni de sortir pour voir des amis (hormis son rituel du week-end avec Maxioff).
Il lui arrive rarement de rencontrer d'autres personnes mais elle veillera à garder la journée du dimanche pour décompresser.
Sans être aspie, j'ai très longtemps eu le même besoin d'un sas de décompression solitaire avant de commencer la semaine.
Mysterio est particulièrement sociable, du moins il a toujours recherché la présence des autres. Pour lui, ce doit être vital de fréquenter d'autres personnes.
Pour Lila, par contre, ça ne l'est pas. Hors de son cadre de travail, elle ne ressent pas la nécessité d'inviter qui que ce soit, ni de sortir pour voir des amis (hormis son rituel du week-end avec Maxioff).
Il lui arrive rarement de rencontrer d'autres personnes mais elle veillera à garder la journée du dimanche pour décompresser.
Sans être aspie, j'ai très longtemps eu le même besoin d'un sas de décompression solitaire avant de commencer la semaine.
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
C'est pourquoi j'ai mis le mot courage entre guillemets, car il ne me satisfaisait pas et je ne savais pas comment exprime ce que je voulais dire...
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
J'ai bien conscience que chaque cas est particulier. Ceci est vrai pour beaucoup de sujets, en ce qui concerne les aspies ou les NT. Pourtant, en règle général, nous pensons tous à l'indépendance de nos enfants. Et l'indépendance passe par l’obtention d'un appartement..
En ce qui concernent les générations précédentes, je n'ai pas connu ce genre de situation, ni entendu de témoignages en ce sens ( sauf les vôtres, Mars et Jean.. ) Je pensais, apparemment à tord, que le fait que plusieurs générations vivent sous le même toit était une façon de vivre qui avaient malgré tout plus d'avantage, à l'époque...
Mais je ne pensais pas non plus comme solution que nos enfants restent vivre avec nous. Chacun sa vie. Je pensais plus à un accompagnement adapté... Mais je n'arrive pas trop à m'imaginer quelle pourrait être la solution idéale.
En ce qui concernent les générations précédentes, je n'ai pas connu ce genre de situation, ni entendu de témoignages en ce sens ( sauf les vôtres, Mars et Jean.. ) Je pensais, apparemment à tord, que le fait que plusieurs générations vivent sous le même toit était une façon de vivre qui avaient malgré tout plus d'avantage, à l'époque...
Mais je ne pensais pas non plus comme solution que nos enfants restent vivre avec nous. Chacun sa vie. Je pensais plus à un accompagnement adapté... Mais je n'arrive pas trop à m'imaginer quelle pourrait être la solution idéale.
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Pour prendre Lila comme exemple, son " cas " est un peu un cas particulier, car tout au long de la semaine, elle a une vie professionnelle bien remplie, ce qui la protège d'un isolement trop pesant.
Moi aussi j'apprécie d'être seule. Mais cela n'a rien à voir avec une personne qui se retrouve coupée du monde malgré elle.
Luna exprime très bien son besoin d'être seule, mais aussi sa souffrance à se sentir coupée d'une vie sociale...
Moi aussi j'apprécie d'être seule. Mais cela n'a rien à voir avec une personne qui se retrouve coupée du monde malgré elle.
Luna exprime très bien son besoin d'être seule, mais aussi sa souffrance à se sentir coupée d'une vie sociale...
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Pour commencer, un travail qui apporte les ressources financières me semble le premier pas. Ca offre aussi un cadre avec des relations sociales régulières (même si elles ne sont pas forcément géniales).
Ensuite, prendre u appart ne signifie pas forcément que tu n'auras pas le droit d'y aller pour voir ton fils. Tu peux, toi, l'accompagner, vérifier la paperasse, vérifier qu'il va bien, qu'il sait s'organiser, qu'il sort s'aérer la tête, qu'il a des occupations en dehors de chez lui. S'il sait que tu passes régulièrement et s'il sait quand tu passes, ca devrait l'aider déjà à se sentir mieux chez lui. A toi de voir, quand il est bien installé, à augmenter petit à petit l'intervale de temps entre chacun de tes passages pour l'obliger petit à petit à se débrouiller seul.
Il y a des oisillons qu'il ne faut pas jeter du nid d'un coup d'un seul... mais malgré tout, il faut un jour ou l'autre prendre son envol.
Ensuite, prendre u appart ne signifie pas forcément que tu n'auras pas le droit d'y aller pour voir ton fils. Tu peux, toi, l'accompagner, vérifier la paperasse, vérifier qu'il va bien, qu'il sait s'organiser, qu'il sort s'aérer la tête, qu'il a des occupations en dehors de chez lui. S'il sait que tu passes régulièrement et s'il sait quand tu passes, ca devrait l'aider déjà à se sentir mieux chez lui. A toi de voir, quand il est bien installé, à augmenter petit à petit l'intervale de temps entre chacun de tes passages pour l'obliger petit à petit à se débrouiller seul.
Il y a des oisillons qu'il ne faut pas jeter du nid d'un coup d'un seul... mais malgré tout, il faut un jour ou l'autre prendre son envol.
Papa (Aspi) de 2 enfants ; Raphaël (6 ans, Aspie) et Hadriel (4 ans et demi NT).
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Accompagnement adapté : oui. Mais adapté comment ?Jonquille57 a écrit :Mais je ne pensais pas non plus comme solution que nos enfants restent vivre avec nous. Chacun sa vie. Je pensais plus à un accompagnement adapté... Mais je n'arrive pas trop à m'imaginer quelle pourrait être la solution idéale.
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
C'est justement la question, Jean.... Une collocation " organisée " peut-être... Un peu comme ce qu'il vit en Corrèze actuellement, mais avec plus d'indépendance, un vrai appartement, et plus de liberté.
Shéhade, dans l'idéal, si ton système marchait, cela serait super, mais franchement, je n'y crois pas trop... Je ne pense vraiment pas qu'une visite de temps en temps suffise à sortir le jeune adulte de son isolement si il n'a pas les moyens de sortir lui-même. Les relations parents/enfants sont parfois compliquées, justement parce que les sentiments interviennent.Peut-être qu'avec le temps, elles deviennent plus simples. Je ne sais pas encore.
N'y a-t-il pas d'indépendance possible sans travail ? Quand on voit la difficulté d'en avoir un pour nos enfants-adultes, cela fait peur tout de même....
Shéhade, dans l'idéal, si ton système marchait, cela serait super, mais franchement, je n'y crois pas trop... Je ne pense vraiment pas qu'une visite de temps en temps suffise à sortir le jeune adulte de son isolement si il n'a pas les moyens de sortir lui-même. Les relations parents/enfants sont parfois compliquées, justement parce que les sentiments interviennent.Peut-être qu'avec le temps, elles deviennent plus simples. Je ne sais pas encore.
N'y a-t-il pas d'indépendance possible sans travail ? Quand on voit la difficulté d'en avoir un pour nos enfants-adultes, cela fait peur tout de même....
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Re: Peur de la solitude et volonté d'indépendance
Avoir une vie professionnelle et une vie sociale sera, pour certains de nos enfants, purement utopique... Comme le disait Mars, je crois, cela dépend effectivement du niveau de chacun, mais on ne peut pas ne pas tenir compte des difficultés existantes et dire ce que nous aimerions avoir, nous, pour nos enfants. Un adulte aspie qui a une vie familiale, avec époux (-se) et un travail ne représentera sans doute pas la majorité des cas.
Il faut aussi envisager les cas où le jeune adulte ( qui sera un jour moins jeune d'ailleurs... ) aura du mal à trouver du travail et aura du mal à avoir une vie sociale satisfaisante. Dans ces cas-là, est-ce que l'indépendance est possible sans sombrer dans la dépression ?
Il faut aussi envisager les cas où le jeune adulte ( qui sera un jour moins jeune d'ailleurs... ) aura du mal à trouver du travail et aura du mal à avoir une vie sociale satisfaisante. Dans ces cas-là, est-ce que l'indépendance est possible sans sombrer dans la dépression ?